CONTROVERSES NUCLEAIRES !
2008
mars
Sources ADIT (Autres sources):
   · · Human costs of a nuclear accident (à la demande de la Health & Safety Executive - UK:
    This report looks at issues arising from the need to put a value on the health effects of a possible nuclear accident.
    http://www.hse.gov.uk/economics/research/humancost.pdf?ebul=nuclear/mar-08&cr=04
   · · Au Canada, la ruée sur les sables bitumineux relance l'énergie atomique:
     La compagnie Bruce Power vient de demander l'autorisation de construire quatre réacteurs en Alberta pour produire le courant nécessaire au chauffage des sables bitumineux.
     La frénésie de production d'hydrocarbures qui s'est emparée du Canada depuis quelques années soutient, paradoxalement, le développement du nucléaire. Le groupe privé d'énergie nucléaire Bruce Power, qui fournit déjà un cinquième de l'électricité de l'Ontario, vient ainsi de solliciter auprès de la Commission canadienne de sécurité nucléaire (CNSC) l'autorisation de construire quatre centrales nucléaires en Alberta, province du centre ouest. Un projet d'une dizaine de milliards de dollars canadiens (7 milliards €) permettant d'installer à terme une puissance de 4.400 MW. Une stratégie que Bruce Power souhaite réaliser en s'appuyant sur la petite société privée Energy Alberta, dont elle vient de prendre le contrôle.
     Il s'agit du premier projet nucléaire dans cette province qui connaît un boom pétrolier sans précédent grâce à l'exploitation désormais rentable de ses sables bitumineux. Mais cette extraction nécessite d'énormes quantités d'énergie pour chauffer les sables. Une opération aujourd'hui très polluante, car techniquement dépendante des centrales au gaz naturel et au charbon, grandes émettrices de CO2. Le gouvernement fédéral d'Ottawa a déclaré la semaine dernière qu'il souhaitait interdire, à partir de 2011, la construction de nouvelles unités au charbon, si elles ne capturent pas leurs émissions de gaz à effet de serre afin de les stocker sous terre. Une exigence qui, selon Duncan Hawthorne, le PDG de Bruce Power, renchérit de 50% le coût de production de chaque MWh par rapport au nucléaire.
Ouverture aux technologies
     Le PDG a par ailleurs souligné sa volonté d'ouvrir le projet à toutes les technologies actuellement disponibles, sans privilégier celle d'Atomic Energy of Canada Limited (AECL) et son nouveau ACR-1000. Le Canada compte aujourd'hui 18 réacteurs de type Candu (à base d'eau lourde), assurant 15% de l'énergie du pays, mais Bruce Power serait prêt à étudier des projets concurrents émanant d'Areva, de Westing- house ou de General Electric allié à Hitachi.
     Malgré cette ouverture, la nette domination du nucléaire canadien par AECL ne semble pas menacée. Au contraire, le Nouveau-Brunswick, une des provinces maritimes du pays qui mise sur le développement énergétique tous azimuts, vient de terminer l'étude de faisabilité pour la construction d'un deuxième réacteur ACR-1000 à Point Lepreau. L'actuel, en fonction depuis vingt ans, va être arrêté le 30 mars pendant dix-huit mois pour des opérations de maintenance et de modernisation. «Une opération de 1,4 milliard de dollars canadiens à laquelle Areva va apporter sa contribution sur le volet de la technologie de la sécurité», a précisé le week-end dernier Jack Keir, le ministre de l'Energie du Nouveau-Brunswick. Ces travaux permettront de porter la puissance du réacteur de 640 à 780 MW. 
  · · Leçons de la sûreté nucléaire après le séisme de l'été 2007 au Japon
  · · Le cannibalisme nucléaire !:
Thermodynamic limitations to nuclear energy deployment as a greenhouse gas mitigation technology
http://www.inderscience.com
     To both replace fossil-fuel-energy use and meet the future energy demands, nuclear energy production would have to increase by 10.5% per year from 2010 to 2050. This large growth rate creates a cannibalistic effect, where nuclear energy must be used to supply the energy for future nuclear power plants. This study showed that the limit of ore grade to offset greenhouse gas emissions is significantly higher than the purely thermodynamic limit set by energy payback times found in the literature. In addition, any use of nuclear energy directly contributes heat to the Earth, which the Earth must radiate into space by raising its temperature to maintain thermodynamic equilibrium. This is a relatively small effect, but as energy consumption grows it must be considered for a world powered by nuclear energy. The results of this study demand modesty in claims of 'emission-free nuclear energy' as a panacea for global climate destabilisation.

Nuclear cannibals
Nuclear power will feed on itself
Contact: Albert Ang
a.ang@inderscience.com
Inderscience Publishers
     Nuclear energy production must increase by more than 10% each year from 2010 to 2050 to meet all future energy demands and replace fossil fuels, but this is an unsustainable prospect. According to a report published in Inderscience's International Journal of Nuclear Governance, Economy and Ecology such a large growth rate will require a major improvement in nuclear power efficiency otherwise each new power plant will simply cannibalize the energy produced by earlier nuclear power plants.
     Physicist Joshua Pearce of Clarion University of Pennsylvania has attempted to balance the nuclear books and finds the bottom line simply does not add up. There are several problems that he says cannot be overcome if the nuclear power option is taken in preference to renewable energy sources.
     For example, the energy input required from mining and processing uranium ore to its use in a power plant that costs huge amounts of energy to build and operate cannot be offset by power production in a high growth scenario. There are also growth limits set by the grade of uranium ore. "The limit of uranium ore grade to offset greenhouse gas emissions is significantly higher than the purely thermodynamic limit set by the energy payback time," he explains.
     In addition, nuclear power produces a lot of heat as a byproduct and this directly heats the Earth. This is only a relatively small effect, but as energy consumption grows it must be taken into consideration when balancing the energy equation.
     However, it is the whole-of-life cycle analysis that Pearce has investigated that shows nuclear power is far from the "emission-free panacea" claimed by many of its proponents. Each stage of the nuclear-fuel cycle including power plant construction, mining/milling uranium ores, fuel conversion, enrichment (or de-enrichment of nuclear weapons), fabrication, operation, decommissioning, and for short- and long-term waste disposal contribute to greenhouse gas emissions, he explains.
      Nuclear may stack up against the rampant fossil-fuel combustion we see today, but only by a factor of 12. This means that if nuclear power were taken as the major option over the next forty years or so, we would be in no better a position in terms of emissions and reliance on a single major source of energy than we are today given the enormous growth nuclear required over that timescale.
     Pearce's analysis is based on current practice in the United States with regard to the mining and enrichment of ore. He suggests that rather than abandoning nuclear power, efforts should be made to improve its efficiency considerably. First, we could start utilizing only the highest-concentration ores and switch to fuel enrichment based on gas centrifuge technology, which is much more energy-efficient than current gaseous diffusion methods.
     Nuclear plants might be used as combined heat and power systems so the "waste" heat is used, rather than allowing them to vent huge quantities of heat to the environment at the end of the electricity generation cycle. Pearce also suggests that we could "down-blend" nuclear weapons stockpiles to produce nuclear power plant fuel.
Autres sources:
· · Un holocauste nucléaire mondial nous menace (http://www.alterinfo.net)
· · Utiliser le nucléaire pour lutter contre le terrorisme?! (http://bhrumeur.blog.lemonde.fr)
  · · La pénurie de main-d'œuvre menace la filière nucléaire (http://www.lemonde.fr)
  · · Sous-estimation des risques liés aux rejets de l'industrie nucléaire (ACRO, Univers Nature):
     L'association pour le Contrôle de la Radioactivité de l'Ouest (ACRO), laboratoire français indépendant, s'inquiète du peu d'attention accordée au traitement de l'un des deux principaux nucléides (1) rejetés par la filière du nucléaire : le tritium (l'autre étant le Carbone 14). Alors que la France a été choisie pour accueillir le projet de réacteur expérimental ITER, dont le mode de fonctionnement devrait générer, d'importantes quantités de cette substance, l'association invite les experts à en réévaluer le degré de toxicité.
     Le tritium est «l'isotope radioactif de l'hydrogène auquel il se substitue au cours d'un processus métabolique». Son stockage entraînant des coûts élevés, les exploitants nucléaires ont bénéficié de normes les autorisant à disperser l'élément radioactif dans l'environnement, arguant de «sa très faible toxicité». Ce laisser-aller n'est pas sans conséquence, comme l'illustre la pollution au tritium de la nappe phréatique située sous le Centre de Stockage de la Manche (CSM), qui perdure depuis plus de 30 ans d'après les déclarations de l'ACRO.
     Le transfert de la substance radioactive en milieu aquatique pourrait en effet avoir de lourdes retombées sur l'ensemble de l'écosystème, estiment les scientifiques. S'intéressant au phénomène de la «bio accumulation», ils ont démontré que l'incorporation du tritium à la matière organique lui permettait de s'introduire à chacune des étapes de la chaîne alimentaire. Il pénètre ainsi dans l'organisme des cétacés, des mollusques et des poissons.
     Plus préoccupant, ce processus de transmission s'intensifie lors de l'assimilation du tritium par les molécules organiques. Une enquête menée par l'ACRO dans la baie de Cardiff, située au Sud du Pays de Galles, a révélé que les teneurs en tritium prélevées sur les poissons plats étaient 1.000 à 10.000 fois supérieures à celles contenues dans l'eau de mer du même site.
     Bien que le tritium ne soit pas l'élément radioactif le plus toxique issu de l'industrie nucléaire, son déversement dans la nature reste préoccupant en raison du volume des quantités générées. L'échéance fixée par la loi du 28 juin 2006 apporte certes une note d'espoir, imposant aux industriels « la mise au point pour 2008 de solutions d'entreposage des déchets contenant du tritium permettant la réduction de leur radioactivité avant leur stockage en surface ou à faible profondeur ». Mais des démarches doivent être menées en parallèle afin de mieux cerner les risques qu'implique l'exposition prolongée à ce type de radioactivité, si l'on veut être en mesure de les éviter.
Cécile Cassier


 

Document ACRO disponible
1- Un nucléide est un type de noyau atomique, identifiable par le nombre de protons et de neutrons qui le composent.
Voir aussi:
http://fr.wikipedia.org
http://net-science.irsn.org
http://www-carmin.cea.fr
 
 

  · · La pierre philosophale des centrales nucléaires (http://www.swissinfo.ch)