Août 2022 • Jean-Claude

COMBUSTIBLES IRRADIES :
NOUVELLE PISCINE de LA HAGUE ou ENTREPOSAGE à SEC ?

EDITORIAL

14-20 : ce n'est pas un score de rugby ! Pendant que les candidat.e.s à l'élection présidentielle se disputaient sur le nombre de réacteurs à construire, la gazette s’est penchée quant à elle sur un risque moins médiatique qui peut s'avérer fatal pour la filière nucléaire : le risque d'occlusion. En effet, la France est en passe d’être submergée par les combustibles irradiés produits par ses centrales nucléaires faute de capacités suffisantes d’entreposage et/ou de stockage de ces déchets hautement radioactifs.

Il convient à ce stade de préciser qu'au-delà des multiples problèmes liés aux conception, fabrication, organisation, malfaçons, mensonges, falsifications... nous nous heurtons après six décennies de déni face aux déchets nucléaires à un pronostic réputé dramatique dans le milieu médical : l'occlusion intestinale !

Rappelons-nous des déclarations de M. Raymond Barre, alors premier ministre sous la présidence Giscard d'Estaing, au journal télévisé de 20h : « dans 10 ans nos chercheurs auront trouvé la solution au problème posé par les déchets nucléaires ».

Citons aussi le moratoire sur les déchets nucléaires décidé dix ans plus tard par Michel Rocard (fils de Yves, ce qui prête à penser qu'il en connaissait un rayon).

Vient ensuite la saisine du parlement, pardon, de l'Office Parlementaire d'Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST), qui aboutira en 1991 à une première loi dite loi Bataille, du nom du député qui la proposa et qui demandait la création de laboratoires en vue de l'enfouisse-ment des déchets les plus dangereux.

Ce premier épisode législatif fut suivi en 2005 d'un débat public qui, négligeant les remarques des citoyens, aboutit à une seconde loi qui fit disparaître le « s » de laboratoire non sans provoquer une émotion certaine chez les heureux élus du site de Bure retenu pour poursuivre les recherches.

Depuis, une autre consultation fut organisée en 2015 qui vit apparaître une autorisation d'étudier la mise en place d'une phase pilote à la construction d'un gigantesque site d'enfouissement à cheval sur les départements de la Meuse de de la Haute-Marne sur les communes de Bure et de Mandres-en-Barrois. En bref, la décision semble prise de commencer les trous pour autre chose qu'un laboratoire expérimental en vue d'y enfouir à un peu moins de 500 m sous terre les déchets radioactifs dits de « haute et moyenne activité à vie longue ».

Revenons au problème d'occlusion. Vers le début des années 2000 l'alerte était lancée sur ce problème. Dix ans plus tard, l'ASN recommandait à EDF de se presser sur un projet d'entre-posage pour palier le problème.

Nous avons choisi pour étayer cet éditorial de laisser la parole à de jeunes habitants du Cotentin qui nous ont transmis leur prose pour présenter la situation dans le Nord-Cotentin, le site de La Hague semblant être retenu par EDF pour un projet d'entreposage sous eau.

Merci à nos descendants d'être ainsi venus mettre un peu de poésie sur ce sujet épineux.

Jean-Claude