02/12/19 • ASN

Réacteur 2 de la centrale nucléaire de Golfech : un événement significatif de sûreté survenu lors d’opérations de vidange du circuit primaire est classé au niveau 2 de l’échelle INES

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Publié le 02/12/2019 à 17:30

Communiqué de presse

Le 11 octobre 2019, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif au non-respect des règles générales d’exploitation lors des opérations de vidange du circuit primaire du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Golfech.

Le 8 octobre 2019, le réacteur était en cours de mise à l’arrêt pour renouveler une partie de son combustible. Un agent de terrain s’est rendu dans le bâtiment réacteur afin d’ouvrir l’évent du pressuriseur, conformément aux procédures. Cet agent ayant été interrompu pendant son activité, l’évent n’a finalement pas été ouvert. Considérant que l’évent avait été ouvert, les opérateurs en salle de commande ont débuté les opérations de vidange du circuit primaire prévues, avec l’évent fermé, conduisant à la dépressurisation du circuit. Dans cette configuration, les mesures du niveau d’eau dans le circuit primaire ne sont plus représentatives de la situation réelle.

Huit heures plus tard, un opérateur a observé que l’évolution du niveau d’eau du circuit primaire ne correspondait pas à l’attendu. Après analyse, l’équipe de conduite a interrompu la vidange du circuit et envoyé un agent de terrain dans le bâtiment réacteur afin de contrôler la position de l’évent du pressuriseur. Constatant que celui-ci était fermé, elle a demandé son ouverture sans toutefois procéder au préalable aux actions requises par les règles générales d’exploitation.

Cette ouverture a entraîné des mouvements d’eau non maîtrisés dans le circuit primaire et une chute du niveau d’eau. L’exploitant a alors procédé à un appoint afin de restaurer le niveau d’eau dans le circuit primaire.

Les décisions prises et les actions engagées par l’exploitant ont été précipitées après la découverte de la non-ouverture de l’évent, sans évaluation préalable de leurs impacts avérés et potentiels, alors que le réacteur se trouvait dans une configuration non-conforme aux règles générales d’exploitation. L’analyse réalisée a posteriori par l’exploitant, à la demande de l’ASN, a montré que le refroidissement des assemblages de combustible situés dans la cuve du réacteur a été maintenu durant l’événement.

Cet événement est intervenu quelques jours avant la réalisation d’une inspection de revue menée par 13 inspecteurs de l’ASN et 11 experts de l’IRSN sur le site de Golfech. Cette inspection a été l’occasion pour l’ASN de contrôler notamment les mesures mises en œuvre par EDF pour sécuriser la poursuite des opérations de mise à l’arrêt du réacteur et renforcer la surveillance des activités de conduite à la suite de cet événement.

L’ASN a par ailleurs demandé à EDF d’évaluer les conséquences de la dépressurisation sur les équipements du circuit primaire, ce qui a conduit à des contrôles complémentaires des installations. Leurs résultats ont été analysés par l’ASN dans le cadre de son instruction de la demande d’accord pour le redémarrage du réacteur 2, qui a été délivré le 21 novembre 2019.

Ce non-respect des règles générales d’exploitation lors des opérations de vidange du circuit primaire n’a pas eu de conséquence sur les personnes et l’environnement.

En raison de la dégradation des fonctions de sûreté et des conséquences potentielles pour la sûreté nucléaire, liées notamment à des défauts dans la gestion de l’événement et la surveillance des activités de conduite, ainsi qu’à la prise en compte insuffisante des enseignements du retour d’expérience, l’événement est classé au niveau 2 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).