septembre 2017 •

6 au 9 août 2017 : Appel international des groupes de jeûneurs.
Exigeons le désarmement nucléaire !

Nous sommes des groupes de jeûneurs qui refusons de nous alimenter pendant 4 jours, du 6 août anniversaire d’Hiroshima au 9 août anniversaire de Nagasaki, pour exprimer notre total engagement contre les armes nucléaires et exiger leur élimination.

La dynamique du désarmement nucléaire a radicalement changé cette année : les pays non-nucléaires ont réussi un grand pas en avant par un vote aux Nations Unies le 7 juillet pour un Traité d'interdiction des armes nucléaires. 122 États ont voté en faveur d'un tel traité qui sera ouvert à signature en septembre. Cela donne un véritable nouvel élan à la très grande majorité des nations, aux associations de la société civile, à tous les citoyens, à tous ceux qui s'opposent résolument aux armes nucléaires.

La lutte est loin d'être finie : aucun des pays nucléaires n'a voté en faveur de ce traité d'interdiction et certains (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Israël) y sont résolument hostiles. En plus de s'opposer au désarmement nucléaire, tous les États nucléaires financent des programmes de modernisation. Au Royaume-Uni la majorité parlementaire veut engager le renouvellement des Trident.

Dans les pays de l’Otan qui hébergent des bases nucléaires, les États-Unis veulent moderniser les bombes et les missiles sur de nouveaux avions bombardiers. En France un programme de nouveaux sous-marins nucléaires va être à l'étude. La Russie modernise son arsenal.

L’horloge de l’Apocalypse a été estimée à minuit moins 2 minutes et 30 secondes exprimant ainsi que le risque de frappe nucléaire est comparable aux moments les plus dramatiques de la guerre froide.

15 000 bombes nucléaires sont actuellement en service dont 2000 en état d'alerte. Le sursaut des opinions publiques est indispensable. Les armes nucléaires doivent être interdites de possession, de fabrication et de menace.

Nous, les groupes de jeûneurs sous-signés, demandons à tous d’exprimer avec nous cette urgence :

Nous exigeons le désarmement nucléaire maintenant !

Venez rejoindre et soutenir les jeûneurs !

  • à Paris, France (contact : Dominique Lalanne do.lalanne@wanadoo.fr)
  • à Dijon-Valduc, France, centre de modernisation des armes nucléaires françaises (contact : Jean-Marc Convers jeanmarc.convers@gmail.com)
  • à Bordeaux-Mégajoule, France, laser de mise au point de nouvelles bombes nucléaires (contact : Dominique Baude baude.dominique@laposte.net)
  • à La Hague, France, traitement des déchets issus du démantèlement de l’arsenal militaire (contact : Josette Lenoury jolenoury50@gmail.com)
  • à Brest-Île Longue, France, base des sous-marins nucléaires (SNLE) (contact : Nikol nicole.rizzoni@wanadoo.fr)
  • à Montpellier, France (contact : Élisabeth Martinez elisabethmartinez@free.fr)
  • à Tours, France(contact : Marie-Claude Thibaud marie-claude.thibaud@wanadoo.fr)
  • à Londres, Royaume-Uni (contact : Marc Morgan marcwmorgan@btinternet.com)
  • à Büchel, Allemagne, base de l’Otan qui héberge 20 bombes nucléaires (contact : Matthias-W. Engelke mwEngelke@outlook.de)
  • à Livermore Lab, Californie, États-Unis, laser NIF de mise au point de nouvelles bombes nucléaires (contact : Marcus Pegasus pegasus@lovarchy.org)
  • à Los Alamos, New Mexico, États-Unis, laboratoire de modernisation des armes nucléaires US (contact : Alaric Balibrera alaricarrives@gmail.com)
  • à Kansas City, Missouri, États-Unis (contact : Ann Suellentrop annsuellen@gmail.com)
  • à Auckland (Aotearoa-New Zealand) (contact : Audrey van Ryn audrey@writeaway.co.nz)
  • à Lomé, Togo (contact : Warie Yao wariesadacrepin@gmail.com)

Du 6 au 9 août :
Quatre jours d’actions pour que la France signe
le traité d’interdiction des armes nucléaires adopté par l’ONU.
Ensemble, exigeons le désarmement nucléaire !

Réseau « Sortir du nucléaire »,

Abolition des armes nucléaires—Maison de Vigilance

CONTACTS PRESSE

•Abolition des armes nucléaires—Maison de Vigilance :

Patrice Bouveret, 06 30 55 07 09 - patricebouveret@obsarm.info

Dominique Lalanne, 06 32 71 69 90 do.lalanne@wanadoo.fr

Réseau «Sortir du nucléaire» Mélisandre Seyzériat, 07 60 15 01 23 et melisandre.seyzeriat@sortirdunucleaire.fr


C’est la grande nouveauté décidée le 7 juillet 2017 à l’ONU : un Traité international interdit la possession d’arme nucléaire ! Il interdit aussi la menace de frappe nucléaire (voir page 4).

Nous voulons une véritable sécurité pour l’humanité

Ce traité international va entrer en vigueur dès que 50 États l’auront ratifié. La France a essayé d’empêcher son adoption, les autres États nucléaires et leurs alliés aussi. Grâce à l’action de nombreux pays et des ONG regroupées dans la campagne ICAN (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires) l’arme nucléaire est interdite de fabrication, de possession, d’utilisation, de menace d’utilisation... Les victimes devront être secourues et les dégâts environnementaux réparés. Les pays qui ont des armes nucléaires peuvent adhérer au Traité dès lors qu’ils renoncent à une utilisation de ces armes et s’engagent sur un échéancier d’élimination irréversible.

Un danger considérable pour l’humanité !

Plus de 15 000 bombes nucléaires sont en service dont plus de 2000 en état d’alerte permanent. Cette menace d’apocalypse est dénoncée par plus des 2/3 des pays de la planète. Avec le réchauffement climatique, c’est l’une des grandes menaces pour ce siècle.

La France possède 300 bombes atomiques et dispose de 4 sous-marins nucléaires basés à Brest (l’un d’entre eux est en permanence en mission, prêt à lancer 96 bombes nucléaires, une puissance équivalente à 1 000 bombes d’Hiroshima !) ainsi que des avions Rafale porteur de missiles nucléaires. Elle modernise ses armes à Valduc près de Dijon et étudie de nouvelles bombes grâce au laser Mégajoule près de Bordeaux .

La France, « hors-la-loi » ?

Un rapport de juin 2017 du Sénat demande l’augmentation des crédits — d’environ 4 milliards à plus de 6 milliards d’euros —pour le renouvellement complet de l’arsenal nucléaire ! Une attitude hors-la-loi !

Le président Macron dit que la sécurité de la France repose sur la dissuasion nucléaire, une affirmation hors-la-loi ! En fait, décider d’une frappe nucléaire reviendrait à signer l’acte de décès de la France !

Aujourd’hui, la France doit reconnaître les dégâts environnementaux au Sahara et en Polynésie et indemniser les victimes. La France doit contribuer à assurer la sécurité de ses citoyens et du monde. La France doit respecter la démocratie internationale...

La France doit signer le Traité d’interdiction, c’est pour cela que nous jeûnons et agissons du 6 au 9 août

Nous jeûnons pendant 4 jours pour montrer notre engagement aux côtés de toutes les victimes de ces armes : celles des deux bombardements d’Hiroshima et Nagasaki ; et les victimes de plus de 2 000 explosions nucléaires « d’essais », dont 210 effectués par la France dans le Sahara et en Polynésie.

Nous sommes plus de 100 jeûneuses et jeûneurs à Paris, Montpellier, Dijon, Tours, Cherbourg, Brest, Bordeaux et en Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis, Togo, Nouvelle-Zélande...

Ensemble, exigeons le désarmement nucléaire !

Réseau « Sortir du nucléaire »,

Abolition des armes nucléaires—Maison de Vigilance


Impact du traité d’interdiction de l’ONU sur la politique de dissuasion française

Le traité d’interdiction des armes nucléaires constitue une étape importante pour renforcer la non-prolifération nucléaire et pour aller vers un monde sans armes nucléaires. Deux engagements fermes que la France a pris depuis 1992 comme membre du Traité de non-prolifération nucléaire et réaffirmés régulièrement, notamment en 2000 et 2010 (lors des conférences d’examen du TNP), en indiquant son « engagement sans équivoque de la part des États dotés d’armes nucléaires à parvenir à l’élimination complète de leurs armes nucléaires et par là même au désarmement nucléaire». Une fois entré en vigueur, ce traité va constituer une nouvelle norme juridique internationale qui aura de fait des conséquences sur la politique de dissuasion nucléaire de la France et des autres États possédant de telles armes.

Pourquoi...

Les traités —répondant à des attentes internationales— ont des effets y compris pour les États qui n’adhèrent pas. À titre d’exemple, les Conventions d’interdiction des mines antipersonnel et des armes à sous-munitions ont eu un impact sur les politiques d’utilisation des États-Unis et de la Chine, alors qu’ils n’en sont pourtant pas membres. Autre exemple, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) qui, en 2017, n’est pas encore entré en vigueur, du fait de l’absence de ratification par plusieurs États comme les États-Unis, la Chine, Israël, la Corée du Nord. Pourtant, ce traité est devenu une norme quasi universellement respectée — y compris par des États non signataires.

Dans un tout autre domaine, celui du droit de la mer, la norme établissant le concept de zone économique exclusive (créée lors de l’Assemblée générale de l’ONU le 16 novembre 1973) fut au départ rejetée par de nombreux États (comme le Royaume-Uni) pour des raisons dites de sécurité ; puis au final rallié par l’ensemble des États de la communauté internationale.

... et comment ce traité va avoir un impact sur la France

La réaction de la France, au vote du 7 juillet, ne s’est pas faite attendre : moins de vingt minutes plus tard le ministère des Affaires étrangères publiait un communiqué soulignant que « ce texte est inadapté au contexte sécuritaire international ». Le fait de manifester aussi rapidement une position opposée, confirme que ce traité a un impact direct sur sa posture diplomatique.

Une obligation de justification : La France va devoir,lors des futures conférences internationales du TNP, de la Première commission « désarmement et sécurité internationale » de l’ONU ou devant la Conférence du désarmement, se justifier sur les raisons qui l’ont poussée à conserver un système d’arme reconnu tant dans sa planification (politique de dissuasion) qu’en cas d’utilisation comme contraire au droit international humanitaire.

Une posture incohérente avec la Charte des Nations Unies

La première phrase de ce traité s’inscrit sans équivoque dans «la réalisation des buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies». Ce traité est donc à bien des égards une volonté de contribuer à la mise en œuvre des grands idéaux universels d’un monde de paix et de justice fondés sur le droit. L’article 1 (alinéa 1) de la Charte ne mentionne-t-il pas que « les buts des Nations Unies sont de prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix » ? D’ailleurs, António Guterres, Secrétaire général de l’Onu s’est félicité de l’adoption de ce « premier instrument multilatéral juridiquement contraignant en matière de désarmement nucléaire à avoir été négocié depuis vingt ans». L’opposition de la France à ce traité, pose un problème d’adéquation claire avec le respect à la fois de la Charte, de cette institution internationale et des valeurs humanistes qu’elle revendique dans sa politique étrangère.

La perception des armes nucléaires : La communauté internationale va fondamentalement changer sa perception sur les armes nucléaires. Celles-ci vont devenir, au même titre que les armes chimiques et biologiques, des armes de destruction massives illégales.

La France, ne pourra donc plus s’exprimer de façon positive sur des armes qui sont redevenues aux yeux du monde une source d’insécurité. Or, c’est justement un axe sur lequel la France s’exprimait jusqu’à présent, pour rendre ces armes positives : «C’est ce qui nous permet d’avoir la capacité de vivre libres et de pouvoir, partout dans le monde, porter notre message, sans rien craindre, sans rien redouter » a affirmé François Hollande (discours d’Istres, 2015).

Implications financières et industrielles :

Les institutions bancaires et les industriels de l’armement sont directement concernés, car ce traité contient une interdiction d’assistance — donc également de financement — pour la mise au point et la production de système d’armes nucléaires. Les institutions financières — déjà des États Parties —devront adapter leur politique d’investissement du secteur de la défense en refusant tout prêt bancaire pour la production de ces systèmes. Le traité vient renforcer les politiques nationales déjà prises par certains États (Norvège, Suisse, Nouvelle-Zélande) d’interdiction de financement de ces armes. Ce secteur spécifique de la défense sera donc plus compliqué pour les industriels — notamment en France dont les prêts ne viennent pas uniquement de banques françaises.

Implication sur l’Alliance atlantique :

Les États-Unis ont officiellement reconnu que ce traité aura « un impact direct sur la capacité des États-Unis à respecter leur engagement de dissuasion élargie sur les membres de l’Otan» comme « sur celles [France et Royaume-Uni] des autres États dotés d’armes nucléaires». En effet, la planification nucléaire, la formation nucléaire, le transit lié aux armes nucléaires dans l’espace aérien comme sur les mers territoriales, vont se retrouver impactés par l’entrée en vigueur du traité. Ce n’est pas l’existence même de cette organisation militaire qui est visée, mais bien sa politique nucléaire comme en atteste un document publié par les États-Unis.

Ainsi, en raison de l’existence de ce traité d’interdiction des armes nucléaires — conçu comme un cadre pour établir les conditions du désarmement nucléaire, et pour poursuivre les buts du Traité de non prolifération nucléaire —, n’est-il pas hasardeux et contradictoire de vouloir engager des crédits budgétaires pour moderniser la force de dissuasion nucléaire comme le prévoit le gouvernement ?

Jean-Marie Collin et Patrice Bouveret

Extrait de Désarmement et non-prolifération nucléaire, n° 23, juillet 2017, lettre d’information parlementaire éditée par le PNND (Parlementaires pour la non-prolifération et le désarmement nucléaire) et l’Observatoire des armements


Forces nucléaires mondiales en 2017

Etats Année
1er essai
Ogives
déployées
Autres
ogives
Total
2017
Rappel
2016
USA 1945 1800 5000 6800 7000
Russie 1949 1790 5500 7000 7290
U.K. 1952 120 95 215 215
France 1960 250 20 300 300
Chine 1964 260 270 260
Inde 1974 100-120 120-130 100-120
Pakistan 1998 110-130 130-140 110-130
Israël 80 80 80
Corée du Nord 2006 10 10-20 10
TOTAL 4 120 11 275 14 935 15 395

* Déployées » signifie des ogives placées sur des missiles ou situées sur des bases avec les forces opérationnelles.
Toutes les estimations datent de janvier 2017. Les totaux n’incluent pas la Corée du Nord. Le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri) a publié le 3 juillet 2017 ses données annuelles sur les forces nucléaires, qui mettent en évidence les tendances et les développements actuels des arsenaux nucléaires mondiaux. Les données montrent que bien que le nombre total des armes nucléaires dans le monde continue de baisser, aucun des États dotés d’armes nucléaires n’est prêt à renoncer à ses arsenaux nucléaires dans un avenir prévisible.
POUR EN SAVOIR PLUS: www.sipri.org


Hiroshima, Nagasaki : 72 ans

Au programme :

Dimanche 6 août

De 11 h à 17 h : stand d’information et rencontre avec les jeûneur-euse-s, sur l’Esplanade (près de la Comédie).

11h : Commémoration du bombardement de Hiroshima à l’Esplanade. Prise de parole, texte, lecture, musique.

lundi 7 août

De 11 h à 17 h : stand d’information et rencontre avec les jeûneur-euse-s, sur l’Esplanade (près de la Comédie).

À 20 h : Projection et débat au Cinéma Utopia du film Miracle Milede Steve de Jarnatt. Version restaurée en juin 2017, ce film est une rareté sur les écrans français et malgré l’aspect dramatique du sujet traité, c’est un plaisir cinématographique par le suspens installé par le réalisateur et la qualité de jeu des acteurs.

Mardi 8 août

De 11 h à 17 h : stand d’information et rencontre avec les jeûneur-euse-s, sur l’Esplanade (près de la Comédie).

À 18 h 30, sur l’Esplanade : conférence du général Francis Lenne suivi d’un débat (en cas de pluie, repli au Centre Lacordaire, 8 rue Fabre).

DÉROULÉ:

Les véritables racines de la dite « dissuasion nucléaire :

une ère nouvelle qui s’ouvre sur l’ignorance et le refoulement ; les bombes atomiques, passage à l’acte d’une psychose : l’institutionnalisation irrationnelle d’une oppression collective ; la sortie du mythe de la dissuasion nucléaire et de ses dénis : retour à la raison par la conduite d’un projet pour l’Humanité.

Le général Lenne est l’auteur d’un livre disponible gratuitement en téléchargement : Le deuil d’Hiroshima Mercredi 9 août De 11 h à 14 h : stand d’information et rencontre avec les jeûneur-euses, sur l’Esplanade (près de la Comédie).

À 11 h 02 : Prise de parole à l’heure précise du bombardement de Nagasaki.

Des actions sont prévues pendant les 4 jours.

Renseignements sur le stand. et sur http://www.arretdunucleaire34.org/Hiroshima-Nagasaki-72-ans

À Montpellier, comme à Paris et dans d’autres villes de France et à l’étranger : 4 jours de jeûne et d’action en hommage aux victimes de ces crimes atomiques et pour le désarmement nucléaire !

À 100 kilomètres de Montpellier, se trouve la base aérienne d’Istres. À vocation nucléaire elle posséde le triptyque de la composante de la dissuasion nucléaire aéroportée : le missile air-sol moyenne portée amélioré (ASMP-A), les porteurs Mirage 2000 N, et les avions ravitailleurs Boeing C-135FR.

Avec le soutien de : Arrêt du nucléaire 34, MAN Montpellier, MDPL, CANVA, Pax Christi.

Contact: organisation : Elisabeth Martinez, elisabethmartinez@free.fr 06 27 94 76 87

Presse : Didier Latorre, didier.latorre@free.fr 06 38 81 98 06