La G@zette Nucléaire sur le Net! 
G@zette 231/232
TRANSPARENCE et DECHETS... 2 LOIS...

Déchets nucléaires: un article recommandé

Coordination nationale des collectifs contre l'enfouissement des déchets radioactifs
1 sentier de Guédonval / 55000 Bar-le-Duc / Tel : 03 25 04 91 41 - 03 29 45 45 55 / www.burestop.org

Cher/e ami/e,
     La Coordination vous recommande la lecture du tout récent n°19 du trimestriel "L'ECOLOGISTE".
     Ses 66 pages, toujours denses d'informations variées et argumentées, comportent traditionnellement un dossier central. La thématique de ce trimestre: "La crise de l'eau", dont un article "alerte sur l'enfouissement des déchets radioactifs."
     "Le 15 juin dernier a été votée une loi sidérante. Chargés de définir la gestion des déchets radioactifs les plus épineux -ceux à toxicité quasi éternelle- les parlementaires ont fait le choix de la pire des options, l'enfouissement, aux conséquences incalculables." Ainsi débute l'article, qui se poursuit:
     - en pointant du doigt la manière dont a été votée cette loi (impossibilité de savoir quels députés et sénateurs étaient présents, et à fortiori qui a voté quoi);
      - en démontrant que si l'enfouissement est une folie (qui se résume à un pari sur l'avenir), un enfouissement à BURE serait "une véritable aberration" de par la géologie du site, gorgé d'eau;
      - en alertant sur la contamination qui en résulterait pour le Bassin de la Meuse, mais aussi de la Marne et de là tout le Bassin Parisien... et l'information qui a été délivrée à nombre de décideurs, en vain;
     - en soulignant que la région Champagne devenant la poubelle nucléaire du pays (Bure - Soulaines - Morvilliers), il y avait lieu de craindre une sérieuse contamination de l'image du fleuron local, le vin de champagne, comme s'en étaient émus à leur époque les viticulteurs de la vallée du Rhône (projet de "laboratoire" dans le Gard);
      - en s'inquétant des méthodes utilisées pour faire accepter le projet Bure aux élus locaux (achat des consciences) mais en se rassurant par l'implication des populations locales qui répondent fort positivement à une campagne de pétition exigeant un référendum local;
     - en illustrant le texte par un certain nombre de notes argumentaires;
     - en dédiant l'article à André Mourot, récemment disparu et qui avait voué toutes ses dernières années à démontrer la réalité de la géologie de Bure.
     Où trouver L'ECOLOGISTE? en kiosque (6 € le numéro) ou par courrier auprès de la Coordination (6 € également, frais d'envoi offerts), exlusivement à cette adresse:
Coordination nationale - BP 17 - 52101 SAINT-DIZIER Cedex (chèques à l'ordre de Coordination nationale) 
suite:
La Conception bioclimatique:
des maisons confortables et économes
Par Samuel Courgey et Jean-Pierre Oliva

     Voici un livre qui devrait apporter des pistes à ceux qui cherchent à mettre en application les principes d'économies d'énergie.
     Ce livre est en vente dans les magasins Bio de Terre Vivante ou on peut l'acquérir par correspondance: Terre vivante / Domaine de Raud/ 38710 MENS - www.terrevivante.org
     Samuel Courgey et Jean-Pierre Oliva, constructeurs très expérimentés, auteurs exigeants, livrent au lecteur les moyens concrets de faire baisser considérablement les besoins en chauffage.
     Dans un style accessible, mais très précis, en s'appuyant sur de nombreuses illustrations (photos et dessins techniques), et en anticipant sur les normes en préparation, cet ouvrage passe au crible comment:
     - penser sa maison en fonction du lieu, du climat;
     - tirer parti de l'énergie solaire grâces aux serres, murs capteurs, puits canadiens ;
     - concevoir des parois isolées avec des matériaux écologiques;
     - récupérer la chaleur en hiver et la fraîcheur en été  et
ventiler efficacement.
     Face à la flambée des cours du pétrole, à l'augmentation du coût de l'énergie, à l'impact de notre consommation énergétique sur l'environnement (effet de serre, pollution...), le lecteur trouvera là de quoi relever le défi!
     Un livre complet, précis et pratique. 
 

p.28


L'uranium de catégorie inférieur pourrait accélérer l'allure du changement climatique
Communiqué par Bernard Blanc

Par Rob Edwards - Rédacteur à l'Environnement
http://www.sundayherald.com/56616

     COMME l'utilisation de l'énergie nucléaire s'étend, cela deviendra de plus en plus inefficace dans le combat contre le réchauffement mondial, avertit un rapport par un groupe de réflexion indépendant, publié aujourd'hui.
     Le Groupe de Recherche d'Oxford soutient qu'un manque mondial de  minerai d'uranium de haute qualité forcera de nouveaux réacteurs nucléaires à exploiter de plus en plus des minerais de qualité inférieure pour leurs combustibles. Parce que cela exige plus d'énergie à extraire, le processus aboutira à des quantités toujours plus grandes de pollution et de destruction du climat.
     Un rapport par l'expert nucléaire hollandais Jan Willem Storm Van Leeuwen dit que, après 2034, la qualité du minerai d'uranium extrait de terre chutera radicalement. "Cela fera que l'énergie nucléaire deviendra de plus en plus inefficace et chère, menant à une augmentation des émissions de dioxyde de carbone" dit-il.
     Avant 2070 la qualité du minerai d'uranium employé deviendra si pauvre, qu'il prévoit que l'énergie nucléaire deviendra un utilisateur d'énergie net.
     À la fin de 2005 les ressources d'uranium récupérables connues dans le monde s'élèvent à environ 3.6 millions de tonnes, surtout en Australie, au Canada et au Kazakhstan.


     Un point semblable sera fait demain quand le Parti National Écossais (SNP) publiera sa revue d'énergie. Il a été écrit pour le parti par les principaux experts en énergie: Stéphane Salter, Kerr MacGregor et Clifford Jones.
     La revue du SNP soutient que dans 50 ans ou moins les émissions de dioxyde carbonique de l'énergie nucléaire pourraient être aussi hautes que ceux des centrales électriques au gaz. Et il signale que la technologie nucléaire émet aussi du chlore et du fluor qui peuvent être des milliers de fois plus efficaces dans la cause du chaos du climat.
     La valeur de l'énergie nucléaire comme une arme contre le changement climatique (accès webmaistre) pourrait avoir été exagéré, et la revue conclut: "L'avantage ne peut pas être aussi important que revendiqué."
     L'industrie nucléaire, cependant, est optimiste et pense que de nouvelles réserves d'uranium seront découvertes. Et, si pas, il comptera sur le surgénérateur, qui extrait jusqu'à 60 fois plus d'énergie de l'uranium que les réacteurs conventionnels.
     Selon Luis Echavárri, directeur général de l'Agence d'Énergie nucléaire du club d'OCDE des nations industrialisées, des réacteurs rapides seront nécessaires dans une soixantaine d'années. Ils sont "les plus attirants du point de vue de la durabilité" a-t-il dit.
     Mais l'avis de l'industrie est contesté par le Vert Chris Ballance MSP.
     Le réacteur rapide était "une technologie discréditée à travers le monde", a-t-il dit, "et construire des centrales atomiques pour aborder le changement de climat c'est comme d'utiliser un pompier en chocolat."
p.29

Suède: A quelques minutes de l'accident majeur nucléaire
http://www.vattenfall.se/
 (en suédois)
Traduction: Cécile Lecomte

Source: quotidien allemand TAZ du 03 août 2006

     Il y a une semaine, on est passé très près de la catastrophe nucléaire dans le réacteur de la centrale de Forsmark I en Suède. Suite à un court-circuit plusieurs systèmes de sécurité ont été défaillants. Un expert dans la construction de ce type de réacteur affirme que le hasard a évité la fusion du cœur.
     L'Europe est vraisemblablement passée à deux doigts d'un nouveau Tchernobyl. Le réacteur numéro 1 de la centrale suédoise de Forsmark, située au nord de Stockholm, est devenu pratiquement incontrôlable à la suite d'un court-circuit suivi d'une perte de réseau électrique. Dans le même temps, plusieurs systèmes de sécurité n'ont pas fonctionné comme prévu.
     "Le hasard a évité qu'une fusion du coeur ne se produise".
     C'est ce qu'affirme à présent un homme qui doit savoir de quoi il parle. Lars-Olov Höglund a été responsable du département de construction dans l'entreprise Suédoise Wattenfall, il était responsable de la centrale nucléaire de Forsmark et connaît le réacteur par coeur. "C'est l'évènement le plus dangereux depuis Harrisbourg et Tchernobyl" a-t-il dit mercredi au quotidien suédois Svenska Dagbladet.
     Cette quasi-catastrophe s'est produite le 25 juillet peu avant 14h lors de travaux de maintenance qui ont causé un court-circuit qui a coupé la centrale nucléaire du réseau électrique tout d'un coup. Le réacteur 1 s'est arrêté automatiquement. Dans une telle situation, il y a normalement 4 générateurs qui prennent le relais pour entre autres alimenter les pompes de refroidissement en électricité. Mais dans les faits, le court-circuit s'est propagé à l'ensemble du circuit d'alimentation si bien que les batteries des générateurs de secours ont elles aussi été victimes d'un court-circuit.
     Et ce n'est qu'au bout de 23 minutes que l'on a pu reprendre le contrôle du réacteur, lorsque enfin deux des quatre générateurs de même type de fabrication se sont mis à fonctionner et faire fonctionner le système de refroidissement d'urgence. Sept minutes plus tard, la destruction du réacteur n'aurait pu être empêchée, dit Höglund. Et la fusion du coeur qui s'en suit se serait produite une heure et demie plus tard.

Problème supplémentaire à Forsmark:
     La coupure de courant a entraîné l'arrêt des ordinateurs, si bien que l'équipe du centre de commandes a dû agir en partie "à l'aveugle": beaucoup d'appareils de mesure n'ont pas fonctionné si bien que l'équipe n'avait pas d'informations fiables sur l'état du réacteur et les effets de ses agissements.
     L'autorité suédoise du nucléaire "Statens Kärnkraftinspektion" (SKI - en anglais) prend la défaillance des systèmes de sécurité au sérieux, elle a demandé une enquête complète. Ingvar Berglund, le chef de la sécurité de Forsmark, ne trouve "pas acceptable" qu'il puisse y avoir des erreurs de conception des composants pouvant mener à des courts-circuits en chaîne, sans pouvoir les contrôler:
     "J'en avais entendu parler une fois dans le passé, mais c'était à propos d'un réacteur russe”.
     Selon Berglund, on a appris après l'incident que la firme AEG qui a construit et livré ces générateurs défectueux au début des années 90 avait connaissances de ces faiblesses. AEG n'avait pas estimé nécessaire de transmettre ces informations. Au contraire, Upsala Nya Tidming a affirmé à notre journal que AEG avait informé la centrale nucléaire de Forsmark suite un incident dans une centrale nucléaire allemande.
     Plusieurs réacteurs suédois et finlandais sont équipés de ces mêmes générateurs. Berlund n'exclut pas qu'il s'agisse d'un problème "mondial". L'agence internationale de l'énergie atomique AIEA a été informée.

suite:
     Les exploitants de la centrale, tout comme l'autorité étatique SKI estiment que l'appréciation de l'expert en construction de réacteurs est exagérée. La SKI a classé l'incident provoqué par la perte de courant comme "incident sérieux", 2 de l'échelle Ines qui en compte 7. Aucune radioactivité n'a été libérée.
     Ole Reistad, directeur de l'institut norvégien de protection contre les rayonnements ionisants dans le pays voisin, prend cependant l'incident plus au sérieux que ses collègues suédois. A Forsmark on est "passé près de la catastrophe" et près de la défaillance de la dernière barrière de sécurité, a-t-il déclaré au TAZ. "une telle chose n'aurait jamais dû se produire."

Dépêche de la DPA du 03 août 2006:
4 des 10 réacteurs suédois à l'arrêt après l'incident de juillet
     En Suède, 4 des 10 réacteurs nucléaires sont à l'arrêt après un incident survenu le 26 juillet à la centrale nucléaire de Formark 1. L'autorité responsable a annoncé jeudi que c'était l'occasion de vérifier les systèmes de sécurité.

Information complémentaire venant des sites 
(4 août 2006)
Aucun autre réacteur à l'arrêt

     Prenant en compte l'incident de Forsmark NPP (unité 1 et 2), SKI estime que les réacteurs Forsmark (unité 3), Oskarshamn (unité 3) et Ringhals (unité 1-4) peuvent continuer à fonctionner avec un degré de sûreté suffisant. L'opinion de SKI est que ces réacteurs ont été correctement analysés et que les renseignements recueillis par SKI l'incitent à penser qu'ils peuvent redémarrer
     Le 25 juillet Forsmark 1 s'est arrêté automatiquement. L'arrêt automatique est le résultat d'un court-circuit dans un commutateur. Le système de sûreté est entré en jeu et le réacteur s'est arrêté automatiquement. En connexion avec cet arrêt d'urgence, d'autres anomalies ont affecté le système électrique ce qui nécessite des vérifications avant le redémarrage du réacteur. Entre autres choses, deux des 4 groupes électrogènes n'ont pas démarré automatiquement.
     Après cet incident SKI a demandé des vérifications sur les autres installations nucléaires comportant des équipements similaires à ceux de Forsmark1. Ces analyses sont en cours, mais SKI a la conviction que la sûreté n'est pas menacée. Cependant NPP doit continuer ses investigations sur l'incident de Forsmak1
     Pour le moment les réacteurs suivants restent à l'arrêt suite à l'incident de Forsmark 1 du 25 juillet: Forsmark 1, Forsmark 2, Oskarshamn 1 and Oskarshamn 2.
Pour plus d'information : 08-698 86 99

p.30


SKI-investigation of Forsmark 1
     Suite à l'arrêt automatique de Forsmark1 (25 juillet 2006) SKI a mené une enquête préliminaire pour se faire une idée de la séquence accidentelle, de ses conséquences et des actions de sauvegarde.
     A partir de ces premières analyses, il apparaît que les équipes ont correctement géré la situation.
     À cause de la séquence compliquée, le personnel SKI a été envoyé sur le site pour collecter les informations sur le déroulement de l'incident. SKI estime pouvoir utiliser dans son rapport l'analyse de FKA.
     Les enquêteurs de SKI ont conclu que FKA avait bien mesuré la gravité de la situation en cherchant la cause de l'arrêt, en déterminant quel équipement faisait défaut et en prenant les mesures correctives adéquates.

Description de l'incident 
     Après la coupure d'électricité causée par le court-circuit au niveau d'un commutateur Forsmark1 a subi un arrêt d'urgence et les systèmes de sûreté ont été activés. Le réacteur à l'arrêt peut être suivi grâce aux systèmes de surveillance, mais l'arrêt de la puissance électrique a coupé les ordinateurs d'où aucune indication sur l'état du coeur. Le système de refroidissement de secours a été activé ainsi que l'aspersion dans l'enceinte. Le personnel était très attentif à l'alimentation en eau (risque de fusion de cœur). Il a fallu 23 minutes pour faire démarrer les 2 groupes électrogènes et stopper alors les apports d'eau.

Autre problème, cette fois sur l'entreposage Clab
     Une extension pour le combustible usé est en cours de réalisation 
SKI a demandé des compléments à SKB sur les analyses de sûreté pavant de donner un accord.
     Or, pour ce deuxième entreposage, il faut réaliser pendant les travaux une communication entre les 2 installations (Clab 1 et 2) pour transporter des combustibles usés.
     Cependant la fragilité de certains joints du conduit a été découverte par SKB, et SKI demande des modifications pour assurer la sûreté. Clab2 ne fonctionnera pas avant le changement des joints.

p.31

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