Le pouvoir de dire NON ?!
Cette fois, mon "en crier" renversé ne sera pas bien grand mais un peu désabusé pourtant: car si je ne veux pas prendre parti ici pour le OUI ou le NON, je suis à l'écoute comme tout un chacun de ce qui se dit sur l'Europe et Maastricht en particulier et je ne peux que constater la priorité des interrogations financières et nationalistes sur toutes celles d'ordre humain, telles sociales, culturelles et... écologiques.

Nous sommes en quête d'une sorte de pacte européen, déjà oublieux de celui planétaire de Rio, mais malheureusement toujours sous la domination de l'idéologie dominante, l'évangile de la compétivité économique: "il faut remporter la... guerre économique"; et même les USA et le Japon viennent nous le rappeler en s'insinuant (mot à plusieurs sens!) dans nos réflexions pré-électorales. Nous oublions donc que cette conception a réduit une Terre de 5,6 milliards d'habitants à un gigantesque marché de 800 millions de consommateurs, conception agissant comme une terrible machine à exclusion qui va définitivement agrandir la fracture entre les pays développés et ceux dits hypocritement "en développement".

Tant qu'il n'y aura pas d'accord planétaire, seuls les consommateurs "solvables" pourront s'offrir des voitures moins polluantes, des produits "bio" et une vie équilibrée en matière d'environnement. Quoique là, de plus en plus de signes alarmants nous rappellent que nous ne sommes évidemment pas à l' abri de problèmes sournois: une enquête de l'OMS, dont les résultats sont encore tenus confidentiels, indique que le lait maternel belge est le plus pollué en matières de dioxine et à un point tel que la teneur est en moyenne 2 fois supérieure à celle des vaches hollandaises abattues début 1990, parce que considérées impropres à la consommation !

Bon, je finis de vider mon "en crier"; pendant ce temps donc, le reste du monde continue à crouler sous le poids de notre indifférence: allons-nous enfin tâcher d'imaginer la rupture qui ne peut que se créer entre notre élite qui a les moyens de recréer dans ses jardins, ses "bulles" (voir une chronique récente) et ses frontières, des petits équilibres biologiques parfaits, tout en prévoyant des barrières toujours plus hautes et des armées toujours plus puissantes pour se protéger de ce reste du monde?

N'oublions donc pas que cette question deviendra de plus en plus d'actualité, et cela, que nous votions OUI ou que nous votions NON.

Bon vote malgré tout!

Yves Renaud