Des canons à neige aux... canons (suite)
Je me permets de vous communiquer telles quelles, les réflexions que j'ai inscrites sur le livre déposé en mairie de Crozet lors de l'enquête d'utilité publique portant sur les 130 (et quelques...) canons à neige prévus sur les pistes du Jura entre Lélex et Crozet.
A) Questions

I - Un audit technique, économique et environnemental a-t-il été effectué par des experts indépendants de niveau national et même "international" (la Suisse n'est pas si loin...), prenant en compte les coûts: de recherche, d'impact de vieillissement des installations, de maintenance, d'augmentation du débit des touristes sur les routes, les parkings et... les pistes, (la liste n'est pas exhaustive...) ?
II - Y a-t-il eu des "études contradictoires d'opportunité", c'est à dire s'interrogeant sur l'intérêt ou non du projet et de ses retombées ?
III - Le choix des bureaux faisant les études a-t-il été effectué conjointement par les pouvoirs publics ET les associations concernées, pour éviter tous "soupçons"?
IV - Y a-t-il eu concertation au niveau départemental, régional et même national (je pense en particulier à l'intérêt de l'expérience des autres à tous ces niveaux) ? Le nombre de stations maintenant équipées ne prouve pas que cela soit bon mais seulement voulu: le nombre de stations qui regrettent les conséquences des derniers J-O devrait nous faire réfléchir...
V - Les recommandations de la Commission d'enquête seront-elles opposables devant un tribunal (sous condition suspensive de l'utilité publique de l'installation) ?
VI - Y a-t-il eu une procédure d'appel d'offre pour TOUS les travaux ?
VII - Toutes les installations (eau mais aussi électricité) sont-elles enterrées et si oui, tout a-t-il été prévu pour la maintenance ?

B) Commentaires

VIII - L'eau alimentant les canons allait naturellement "quelque part" et devait donc bien sûr servir à "quelque chose" aussi...
IX - Pour le même budget (investissement PLUS amortissement, etc... ), le nombre d'emplois aurait été SUPERIEUR dans des domaines plus prioritaires mais pourtant connexes: agriculture (de montagne, biologique...), environnement, mais aussi... "tourisme d'été"; et ceci sur tous les autres mois sans neige, c'est à dire quand même 6 (SIX!) fois plus longtemps; savons-nous d'ailleurs que ce rapport n'est paradoxalement que de 4 dans les montagnes pourtant du SUD de la France?
X - Il me paraît manifeste, si le projet "sort malgré tout" de favoriser conséquemment un transport en commun tourné vers ce projet mais avec une réflexion pour un raccordement avec celui qui doit voir le jour de toutes façons au niveau Gessien (Gex - Ferney en particulier).
XI - Enfin ("last but not least"...), si je n'arguerai pas du fait que "l'effet de serre" grandissant fera monter la température de 2 à 5 degrés C (dans les prochaines décennies) et entraînera ainsi (encore...) moins d'efficacité des canons, je dirai malgré tout que si plus de canons doivent - selon une logique uniquement économiste - entraîner plus de pistes, la forêt mais aussi toute une végétation sera plus détruite également et servira de moins en moins de "poumon de la terre", à l'instar des forêts tropicales qui disparaissent CHAQUE MINUTE de 50 à 70 hectares, environ 200.000 km2 par an (sur les 8 milliards et quelques qu'elle comporte... encore, et bien sûr, en ne tenant absolument pas compte des populations locales au bord de la révolte): tout cela entraînant un dégagement supplémentaire de CO2, "gaz à effet de serre" justement; la boucle est ainsi bouclée et nous y participons à notre échelle... Question: EN SERIONS NOUS FIERS?! (et pour cette chronique, je précise en plus: "de nos canons et de ceux qui serviront pour les révoltés!"...).

Yves Renaud