LE POINT COMMUN
ou
"Quand on a cherché partout et qu'on a pas trouvé, c'est qu'on n'a pas cherché partout"
Manifestement, faire le constat que "LA CRISE" (non il ne s'agit pas du dernier film!) est à tous les niveaux et mondiale, ne suffit pas pour trouver des remèdes; mais avant de chercher le coupable faisons tout de même un "état des lieux" de... la malade:

Crise de croissance économique mondiale: le problème le plus urgent étant social ce n'est sûrement pas "LA REPRISE" (y a-t-il un réalisateur dans la salle?!) qui le résoudra...

Crise culturelle et de la communication: la pauvreté, voire la débilité et la perversité des messages émis sont proportionnels à la puissance des moyens pour les transmettre, ce qui entraine un nivellement médiatique par le bas; le fameux "je sème à tous vents" est plutôt remplacé par "je vends à tout prix"...

Crise du tiers monde: il est laissé économiquement à lui-même par la communauté internationale, plus confiante dans les promesses de l'Est, tandis que sa propre élite l'abandonne politiquement en essayant de vivre (et de s'armer!) à l'européenne...

Crise du lien entre productions et finances: la spéculation financière permet de gagner sans travailler et surtout de ne gagner que parce que d'autres perdent...

Crise de citoyenneté et de la démocratie: exclusion (matérielle et sociale) d'une part grandissante de la population et impuissance à adapter nos institutions à la situation post-industrielle.

Crise de l'éducation: illettrisme, inadéquation à la demande des entreprises, incertitude sur les formations aux métiers de demain et logique exclusivement utilitariste.

Crise de la ville, de l'agriculture, de l'environnement,etc...

""Alors comment faire?"" La réponse étant souvent d'une certaine façon dans la question, je pense que si la première est si difficile à trouver c'est que la seconde est sûrement mal posée (d'où le sous-titre de cette chronique mais désolé, je ne sais plus de qui c'est...). Posons donc la question autrement: quel point commun rencontrons-nous dans chacun de ces milieux en panne et qui serait une cause FONDAMENTALE de blocage? Ce que nous y rencontrons ce sont... des hommes:

""IL N'Y A DE PANNE QUE D'HOMME""! (Ph.Riché)

Comment ne pas être frappé, en écoutant tous nos "experts", nos "politiques", nos médias (qui sont plus des médias-massue que des masse-médias!) et y compris dans les milieux dits "alternatifs", du vide "spirituel" qu'ils véhiculent. Attention il ne s'agit pas de Religion, ou alors au sens éthymologique de "ce qui relie": car si on peut bien être "politique" sans être "partisan" (sans esprit de parti), pourquoi ne pas être "religieux" sans Religion (sans esprit de clocher)?! Puis-je rappeler enfin qu'il s'agit plus d'ETRE que de FAIRE ?

Mais attendre que tout le monde change (sous-entendu "avant moi"!) est pure utopie, voire démission, de la même façon que d'attendre de l'Etat qu'il prenne des mesures-miracles; alors en attendant que fait-on? Entre autres on prend des assurances! De plus en plus nombreuses, de plus en plus complètes, de plus en plus complexes, qui nous laissent pourtant de plus en plus sûrs de... n'être sûr de rien! Le temps n'est peut-être pas si loin où chacun se promènera avec SA "balise Argos", branchée sur SON satellite, pour appeler au secours ou plus généralement "engu..." son voisin, ayant oublié de savoir tendre une main ou d'oser parler, au risque (non couvert par l'assurance!) de ne plus savoir penser. L'heure n'est plus au parapluie, "penser autrement" a vécu: c'est bien de penser à nouveau qu'il s'agit!

Alors puis-je me permettre de rappeler quelques idées, déroulées au fil de ces chroniques?

L'Unesco a affirmé que le pire ennemi de la paix n'est pas la guerre mais l'injustice et parmi les urgences, il y a donc celle donc d'éradiquer la misère qui est probablement la première des injustices. Au-delà de la piste amicale évoquée la dernière fois, qui fut creusée dans la chaleur de l'été, mais qui est un incessant travail de chaque jour, je me permettrai donc, au seuil de l'hiver, de citer cette autre pensée:

""Il y a deux sortes de vie: celle où l'on se sert et (plus encore que celle où l'on sert) celle que l'on sert"" car comment combattre l'injustice si l'on ne cultive pas SOI-MEME la simplicité?

A bientôt
P-S: pas d'"en-crier" renversé aujourd'hui

Yves Renaud