UNE REPONSE AUX CONSEQUENCES DE L'AGRICULTURE ET DE LA CONSOMMATION÷ INTENSIVES
La gravité de la situation créée par les ravages combinés de l'agriculture intensive sur les écosystèmes et la santé des consommateurs et celle du monde rural nous interpelle et fait peser une menace sur les générations futures:

- 1/3 des départements français connait des concentrations de nitrates supérieures aux 50mg/l autorisés - diminution de la fertilité des sols - diversité de la faune et de la flore détruite par la suppression des haies, le drainage abusif et le traitement chimique des cultures - 3000 additifs chimiques dont les rôles sur le déclenchement de certains cancers ne sont plus contestables - 2/3 des français vivent sur 1/10ème du territoire, concentration allant de pair avec la marginalisation et l'exclusion - en 1960, 2 millions d'exploitations et 1 million aujourd'hui - plus de la moitié des familles paysannes a un revenu inférieur au SMIC et 10% des exploitations sont en faillite.

Quand comprendra-t'on que seul un changement radical et réel de production permettra de renverser ces tendances et permettra de répondre de façon réaliste aux besoins d'une société équilibrée?

Il n'est pas inutile de rappeler les grandes lignes de ce qui apporte des réponses:

- maintenir un nombre suffisant de paysans, indispensable pour arrêter la désertification des campagnes et la dégradation des écosystèmes - continuer de primer l'intensification d'un côté et rémunérer les "jardiniers de la nature" (agriculteurs "bios") de l'autre n'apporte que des solutions illusoires et agit au détriment du contribuable comme du consommateur - répartir les productions entre les départements et les régions - taxer les productions en excédent pour responsabiliser les plus gros producteurs - revoir les politiques d'aménagement avec les maires ruraux et les associations locales - appliquer immédiatement les réglementations concernant les dommages infligés aux milieux narurels - INTERDIR les pesticides les plus dangereux (DDT et LINDANE en priorité) - limiter les engrais (NPK,...) et la taille des élevages hors-sol - INTERDIR les hormones - ne pas breveter le vivant suite aux manipulations génétiques, risquant les croisements aberrants et l'uniformisation - aider à la RECONVERSION A L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE - réintroduction des espèces rustiques - nouvelles règles de commercialisation et de distribution: étiquetage, vente directe, labels et contrôles...

Mais le paysan n'est pas le seul concerné: quand comprendra-t'on aussi (et encore!) que le même changement dans nos habitudes de consommer est nécessaire et indispensable pour entrainer ce renversement ?

Et méditons cette pensée d'indiens d'Amérique relatée par A. de St Exupéry:

nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres: nous l'empruntons à nos enfants

Yves Renaud