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Débat problématique énergétique / effet de serre / climat, etc.
EFFET DE SERRE
GIEC: Le réchauffement du climat pourrait atteindre 3 degrés, selon les experts du GIEC
http://www.lemonde.fr/
30.01.07


     Les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), réunis à Paris jusqu'au 2 février, vont rendre un rapport affirmant avec "un très haut degré de confiance" que l'activité humaine depuis 1750 a provoqué le réchauffement de la planète. C'est ce qui apparaît dans la dernière version du Résumé pour les décideurs que les spécialistes du GIEC ont commencé à discuter lundi 29 janvier. Rédigé en anglais, ce texte de travail, dont Le Monde a pu se procurer une copie, compte 14 pages. Avant d'être adopté, il va être relu ligne à ligne et discuté par les quelque 500 délégués qui représentent les gouvernements d'environ 120 pays. Parallèlement, un rapport exhaustif détaillant les connaissances sur le changement climatique acquises depuis le précédent texte du GIEC, en 2001, sera adopté.
     Un passage crucial du brouillon du Résumé indique: "Le réchauffement moyen attendu si les concentrations de dioxyde de carbone [dans l'atmosphère] devaient se situer à 550 ppm [parties par million] est probablement dans la fourchette de 2 à 4,5°C au-dessus des valeurs préindustrielles, avec une estimation centrale de 3°C. Ce réchauffement sera très peu probablement inférieur à 1,5°C. Des valeurs significativement supérieures à 4,5°C ne peuvent être exclues." L'importance de cette projection se mesure si l'on sait que la concentration de gaz carbonique dans l'atmosphère dépasse actuellement 380 ppm et augmente de plus de 2 ppm par an. Par ailleurs, le niveau de 2°C est souvent présenté comme un seuil au-delà duquel la machine climatique pourrait s'emballer.
     Se référant aux données paléo-climatiques, le texte relève qu'une augmentation de 3°C peut se corréler à des modifications massives de l'environnement. "Le niveau moyen des mers lors de la dernière période interglaciaire (il y a 125.000 ans) était probablement de 4 à 6 m plus élevé que pendant le XXe siècle, essentiellement en raison du retrait de la glace polaire. Les carottages dans la glace indiquent que les températures polaires moyennes à cette époque étaient de 3 à 5°C plus élevées qu'au XXe siècle."
suite:
     Le Résumé observe que le niveau des mers s'élève plus rapidement depuis 1993. Dans le même temps, l'extension annuelle des glaces de l'Arctique, la surface des glaciers de montagne et la couverture neigeuse dans les deux hémisphères se réduisent. Le texte souligne que "le réchauffement du système climatique est sans équivoque". Il précise aussi que la tendance au réchauffement sur les cent dernières années est de 0,74°C, un niveau supérieur à celui qu'enregistrait le précédent rapport du GIEC, avec un chiffre de 0,6°C.

SEPT CENTS QUESTIONS
     Le GIEC présente par ailleurs différents scénarios d'évolution, selon plusieurs hypothèses de croissance des émissions de gaz à effet de serre. Les fourchettes d'élévation possibles de la température pour 2100 sont affinées par rapport à 2001: entre 1,7°C et 4°C pour les estimations centrales des différents scénarios (au lieu de 1,4 à 5,8°C dans le rapport de 2001). De même, l'élévation du niveau de la mer est estimée se situer entre 0,28 et 0,43 m en 2100 (au lieu de 0,09 à 0,88 m dans le rapport de 2001).
     On peut s'attendre que cette apparente restriction provoque des débats. Plusieurs scientifiques critiquent le fait que le GIEC ne prenne pas suffisamment en compte une série d'observations récentes : les glaciers du Groenland fondent plus vite que prévu, phénomène que n'intègrent pas les modèles du climat sur lesquels s'appuient les travaux du GIEC. Le brouillon du Résumé indique ainsi que "la compréhension de ces effets est trop limitée pour établir leur degré de probabilité". Le texte de travail présente par ailleurs comme "très probable" l'accroissement des vagues de chaleur "sur la plupart des régions terrestres" et comme "très probable" l'augmentation d'"événements de fortes précipitations". L'accroissement du nombre des tsunamis et des cyclones est qualifié de seulement "probable".
     Les gouvernements ont déposé plus de 700 questions sur ce brouillon. Elles seront examinées jusqu'à la clôture de la réunion. Les sujets de discussion devraient être les formulations relatives à la fonte des glaces du Groenland, à la violence des cyclones, à la montée du niveau de la mer et au rôle de l'homme dans le changement du climat.

Hervé Kempf