RESEAU SOL(ID)AIRE DES ENERGIES !
Débat problématique énergétique / effet de serre / climat, etc.
Et la CHINE?

Source ADIT 2007
Le boom chinois fait s'envoler la consommation de charbon
(http://www.lesechos.fr)

     La demande mondiale de charbon a augmenté de 4,5% au cours de l'année dernière sous l'effet de la consommation chinoise. C'est l'énergie primaire qui connaît la plus forte croissance devant le gaz, selon les statistiques publiées hier par la compagnie pétrolière britannique BP dans son rapport annuel sur l'énergie. Une mauvaise nouvelle en termes d'environnement.
     A l'heure du combat contre les émissions de gaz et le réchauffement climatique, le constat est inquiétant : dans la consommation mondiale d'énergie, en croissance soutenue, les énergies les plus polluantes sont celles qui progressent le plus vite. Dans son rapport annuel sur l'énergie, qui constitue une référence pour les observateurs du secteur, le pétrolier britannique BP a révélé hier que la consommation mondiale d'énergie primaire a augmenté de 2,4% l'an dernier, soit moins qu'en 2005 (+ 3,2%), mais davantage que le rythme annuel moyen observé sur dix ans. Et cette croissance de la consommation fait la part belle au charbon, fortement émetteur de gaz carbonique. C'est l'énergie qui a le plus progressé, avec une hausse de 4,5% en un an. Depuis 2000, les tonnages de charbon utilisés dans le monde ont grimpé de presque 31%, contre des accroissements de 17% pour le gaz et de 10% pour le pétrole.
     Ce phénomène, qui va à contre-courant de toutes les tentatives de lutte pour la protection de l'environnement, est en grande partie dû à la Chine. Toutes énergies confondues, sa consommation d'énergie a augmenté de 8,4% en un an, pour représenter désormais plus de 15% de la consommation mondiale. Or le géant asiatique consomme en particulier 39% du charbon mondial. L'augmentation de sa demande sur ce combustible suffit donc à expliquer 70% de la hausse mondiale. La demande de charbon progresse aussi, plus doucement, dans le reste du monde, sauf aux Etats-Unis.

     Pourtant les pays développés ont aussi augmenté, parallèlement, leur consommation d'énergie nucléaire. Elle s'est accrue de 1,4% au niveau mondial car l'OCDE, qui se taille la part du lion sur cette énergie (les deux tiers), a augmenté le taux d'utilisation et les capacités de ses centrales. Si en Asie le charbon constitue l'énergie primaire la plus utilisée, tandis que le gaz prédomine en Europe, c'est le pétrole qui reste l'énergie reine au niveau mondial, avec 36% du total, contre 28% pour le charbon. Mais l'or noir est aussi l'énergie qui a le moins progressé l'an dernier. Le baril cher - le prix moyen du brent a pris presque 20% en 2006 - a eu pour conséquence la plus forte diminution de la consommation pétrolière jamais constatée dans les pays de l'OCDE depuis vingt ans et une faible croissance mondiale. Celle-ci n'a crû que de 0,7%, soit la moitié de la hausse annuelle moyenne observée sur la décennie passée.
     Les réserves mondiales de pétrole et de gaz ont, selon BP, légèrement décliné d'une année à l'autre (- 1%). Mais les réserves de brut restent supérieures de 15% à leur niveau d'il y a une décennie et équivalentes de plus de quarante ans de production au rythme actuel. Le taux se révèle nettement supérieur dans le gaz (soixante ans de production), dont le poids relatif continue de croître. La forte hausse de la demande en Russie (+ 7%) et en Chine (+ 20%) a plus que compensé la baisse observée aux Etats-Unis et en Europe, où l'hiver a été exceptionnellement doux.
     Quant aux énergies renouvelables alternatives, l'éolien et le solaire, elles poursuivent leur rapide développement mais partent de très bas et restent marginales. La capacité a eu beau s'accroître de 25% en 2006, les éoliennes ne produisent toujours que moins de 1% de l'électricité mondiale et la part du solaire est encore plus limitée.
Source ADIT 2006
Le rythme de croissance à la chinoise risque d'être fatal pour la planète:
AFP [07 janvier]
    WASHINGTON (AFP) - Le maintien de l'actuel rythme de croissance économique de la Chine risque d'être fatal à la planète si ni Pékin ni le reste du monde ne modifient rapidement leur modèle de production et de consommation, a averti jeudi Lester Brown, président du Earth Policy Institute à Washington.
    "Notre économie mondiale est engagée sur une voie environnementale que la planète ne peut supporter", a déclaré M. Brown en présentant son dernier livre "Plan B 2 pour sauver une planète stressée et une civilisation en danger".
    "Ce qui se passe en Chine devrait commencer à convaincre les économistes" de la nécessité de restructurer le système, a-t-il estimé.
    Selon les chiffres compilés par son institut, les Chinois consomment déjà actuellement deux fois plus de viande (67 millions de tonnes contre 39 millions de tonnes) que les Américains et plus de deux fois plus d'acier (258 M tonnes contre 104 M tonnes).
    Et si la Chine continue de se calquer sur le rêve américain, d'ici 2031 ses 1,45 milliard d'habitants prévus consommeront l'équivalent des deux tiers de l'actuelle production mondiale de céréales, et plus du double de l'actuelle production mondiale de papier. "Ainsi partent les forêts de la planète", a souligné M. Brown.
    Le modèle économique occidental - basé sur des énergies fossiles, construit autour de la voiture et des produits jetables - ne pourra pas fonctionner en Chine, ni en Inde, dont la population devrait même dépasser celle de la Chine vers 2030, a-t-il estimé.
    A l'heure de la mondialisation et de la concurrence effrénée pour produire toujours plus et à des prix toujours plus compétitifs, l'actuel modèle va mener le monde à sa perte.
    Côté changement climatique, Lester Brown affirme que le point de non-retour pourrait être déjà atteint et que les données scientifiques disponibles ne permettent pas de l'infirmer.
    Aussi faut-il, sans tarder, restructurer l'économie mondiale pour soutenir notre civilisation, lancer un effort général pour éradiquer la pauvreté et la restauration des milieux naturels, selon le Plan B de Lester Brown.
    Il a noté quelques signes encourageants en provenance de Chine où la pression pour agir en faveur de l'efficacité énergétique et de la protection de l'environnement semble avoir pris une tournure politique.
    "Ils commencent à reconnaître qu'ils doivent procéder à des modifications mais ils ne sont pas encore allés jusqu'à dire en public que le modèle occidental ne marchera pas chez eux", a noté M. Brown, invité à présenter ses vues au Forum économique mondial à Davos (Suisse) fin janvier.
    Selon lui, cinq des huit plus grandes entreprises chinoises dans l'électronique et l'aérospatiale ont déjà annoncé leur entrée dans l'énergie éolienne, emboîtant le pas au géant américain General Electric.
    Les Chinois "ont aussi adopté des normes d'efficacité pour la consommation en carburant des véhicules", s'est-il réjouit, ajoutant que Pékin s'intéresse également davantage, depuis peu, à la pollution de l'air et de l'eau.
    L'exploitation accrue des sources d'énergie renouvelable devra se faire intelligemment, selon M. Brown pour éviter par exemple une pénurie de produits alimentaires et une flambée des prix de ces denrées si les agriculteurs devaient opter en masse pour la production d'éthanol par exemple, un biocarburant à base de céréales.
Dossier ADIT / ambassade de Chine (2005)
La Chine poursuit la lutte contre la pénurie d'énergie (1/4)

    BEIJING, 3 octobre (XINHUANET) -- Le Delta du fleuve Yangtsé est  l'une des régions les plus riches de Chine. Mais cette région  manque de ressources énergétiques, et ces dernières années, ce  moteur de l'économie nationale est confronté fréquemment à des  coupures de courant. 

     L'approvisonnement en électricité y est très problématique en  été, surtout durant les heures de pointe. Il n'est par rare de  constater que les usines n'y fonctionnent que quatre jours sur  sept. Dans la province du Zhejiang, par exemple, qui est la  province souffrant de la plus grave pénurie d'électricité dans la  région, on comptait au premier semestre 2004 une moyenne mensuelle de 11,32 jours sans courant électrique. Les ascenseurs dans les  centres commerciaux étaient à l'arrêt, alors que la moitié des  lampes de l'éclairage publique étaient éteintes et que même les  feux de circulation étaient éteints de temps à autre. 

     La pénurie d'électricité ne se limite pas seulement au Delta  du Yangtsé. Depuis 2001, elle s'est propagée progressivement à  d'autres provinces pour devenir un phénomène national avec des  impacts à différents degrés dans différentes régions. Les  statistiques ont montré qu'elle a touché 24 provinces et régions  autonomes du pays en 2004. 

     Paradoxalement, ce problème est apparu alors que la Chine  connaissait une croissance sans précédent de sa production  d'énergie, qui était même plus rapide que la croissance de son PIB (produit intérieur brut) pendant la période 2001-2005. La  production d'énergie a atteint l'année dernière 1,97 milliards de  tonnes d'équivalent charbon (TEC), une hausse de 15% par rapport  à 2003, tandis que la puissance installée totale des centrales  électriques du pays a augmenté de 14,5% , soit une hausse de 50.500 MW et un record mondial. 

     L'amélioration du niveau de vie a fait augmenter la demande.  Mais même dans les grandes villes comme Beijing et Shanghai, la  consommation d'électricité par habitant reste incomparable à celle des pays développés, avec des écarts variant entre 1.000 kWh et 8 .000 kWh par an. 

     Les principales causes de la pénurie d'énergie en Chine sont  la surchauffe et la structure irrationnelle de l'économie  nationale, auxquels s'ajoute un important gaspillage. "La  croissance économique rapide est la cause fondamentale de la  pénurie d'énergie", a dit Zhou Dadi, directeur de l'Institut de  l'Energie relevant de la Commission d'Etat pour le Développement  et de la Réforme.

La Chine poursuit la lutte contre la pénurie d'énergie (2/4) 

   BEIJING, -- La pénurie d'énergie est aussi un problème  institutionnel. Après la suppression du ministère de l'Energie il  y a plus de 10 ans, les différentes missions allant de la  prospection des réserves, de la production, du transport à la  vente de l'énergie ont été réparties entre les différents  ministères. Il y a quelques mois encore, le Bureau de l'Energie de la Commission d'Etat pour le Développement et la Réforme était  seul responsable de la planification et de la coordination des  efforts dans le développement de l'énergie du pays. En raison de  son statut administratif inférieur et d'un personnel insuffisant,  ce bureau n'a pas joué son rôle de façon efficace. 

     Un Groupe dirigeant pour le Développement énergétique (GDDE), d'un niveau administratif élevé, a été fondé en mai dernier. Il  est composé de 13 hauts officiels venus de différents départements du gouvernement et de l'armée et il est placé sous la direction  directe du premier ministre chinois et de deux vice-ministres. Un  Bureau du GDDE du niveau ministériel a été créé en même temps. Ces deux nouveaux organismes sont chargés de traiter les problèmes  stratégiques de l'énergie et de coordonner les efforts de façon  plus efficace. 

     Le problème d'énergie est devenu un important obstacle au  développement économique et social du pays, selon un communiqué de presse publié le 2 juin dernier à l'issu de la première réunion du GDDG. 

     Selon les statistiques, fin 2004, la puissance installée  totale des centrales électriques de Chine a atteint 440.000 MW.  Selon des experts, ce chiffre devra être de l'ordre d'un million  de MW en 2020, ce qui signifie une augmentation en moyenne de 33 .000 MW par an. Une telle perspective cause des préoccupations vis- à-vis de l'insuffisance des ressources énergétiques et de la  pollution de l'environnement. 

     Selon des analystes, il faut prendre des mesures énergiques  pour résoudre l'actuel problème de pénurie d'énergie, mesures qui  comprennent par exemple l'arrêt définitif des projets lancés à  l'aveuglette afin de lutter efficacement contre la surchauffe de  l'économie. Pour assurer un développement économique sain et  durable, il est nécessaire de réajuster la structure industrielle, d'optimiser la structure des sources d'énergie et de combattre le  gaspillage.

La Chine poursuit la lutte contre la pénurie d'énergie (3/4)

  BEIJING, -- En dépit de ses effets désastreux sur l'environnement, le charbon reste toujours la principale source d'énergie en Chine, et 73,72% de la consommation totale d'électricité du pays en 2004 est fournie par le charbon. L'année dernière, la Chine a produit  un total de 1 956 millions de t de charbon, dont 800 millions de t ont été produits en surpassant la capacité normale de production  des mines. Mais les analystes pensent que cette situation n'était  que provisoire, parce qu'elle répondait à des besoins urgents, et  que la part du charbon dans la consommation nationale d'énergie se réduira progressivement. 

     En raison du boom de son marché de l'automobile, la  consommation de pétrole en Chine a connu une croissance rapide, à  un taux moyen de 5,77% par an depuis 1990, alors que l'offre  nationale a augmenté de seulement 1,67% par an durant la même  période. La Chine est aujourd'hui devenue le 2ème plus grand pays  importateur de pétrole brut du monde. En 2004, elle dépendait à 45% des importations de pétrole. Le pétrole représente déjà 23% de la consommation de l'énergie primaire du pays. Selon les anaylistes,  au cours des 15 prochaines années, la consomation de pétrole en  Chine va accroître à un taux annuel de 3% et en 2020, 50% du  pétrole consommé en Chine proviendront des importations. 

     Les difficultés de se procurer du pétrole sur le marché  international ont amené le gouvernement chinois à prendre la  décision de constituer des réserves stratégiques nationales de  pétrole. Quatre sites ont été choisis en octobre 2004. Selon Ma  Kai, ministre chargé de la Commission d'Etat pour le Développement et la Réforme, les trois plus grandes sociétés pétrolières  nationales devront aussi faire des efforts similaires de leur côté. Augmenter la production nationale est une autre solution. Huang  Yicheng, ancien ministre de l'Energie, a indiqué que le problème  réside plutôt dans la prospection, et il croit que davantage de  pétrole peut être découvert dans l'ouest du pays ainsi que dans  les régions offshore de l'est. Les réserves confirmées de pétrole  en Chine s'élèvent aujourd'hui à 4 milliards de t. 

     La part du gaz naturel dans la consommation de l'énergie  primaire en Chine est de seulement 2,7%, contre une moyenne de 24, 2% dans le monde. L'objectif officiel pour les 15 prochaines  années consiste à atteindre un taux de croissance moyen de 10%  dans la production de gaz naturel pour porter sa part dans la  consommation à 10%, afin de faire du gaz naturel la 3ème plus  grande source d'énergie du pays.

La Chine poursuit la lutte contre la pénurie d'énergie (4/4)

  BEIJING, -- Les réserves de gaz naturel en Chine se trouvent  surtout dans l'ouest du pays. Quatre gazoducs ont été construits  ces dernières années pour acheminer le gaz naturel produit vers  les villes côtières de l'est du pays. Le plus long mesure près de  4.000 km et il relie la région autonomne ouïgoure du Xinjiang à  Shanghai. La Chine importe aussi une grande quantité de gaz  naturel liquéfié de pays voisins. 

     La Chine compte un potentiel d'énergie hydraulique de 395.000 MW, dont moins d'un quart a été mis en valeur. La part de  l'énergie hydraulique dans la production d'électricité est  aujourd'hui de près de 24 %. La Chine envisage de porter la  puissance installée totale de ses centrales hydrauliques à 250.000 MW en 2020. 

     L'énergie nucléaire est devenue aujourd'hui la source  d'énergie favorite des décideurs des autorités chinoises, qui la  considère comme le 3ème pillier de la future industrie énergétique du pays, derrière le charbon et l'énergie hydraulique. Le  gouvernement chinois a annoncé sa décision d'investir 400  milliards de yuans pour construire d'ici 2020 un total de 30  importantes centrales nucléaires, ce qui portera la puissance  installée totale des centrales nucléaires chinoises à 40.000 MW,  soit une part de 4 % du total, contre 1,6 % aujourd'hui. Une telle croissance est rare dans le monde. 

     La Chine compte actuellement deux centrales nucléaires en  service et cinq autres en construction. Elles se trouvent toutes  dans les régions côtières du pays. La Chine a coopéré avec la  France, le Canada et la Russie dans le développement de l'énergie  nucléaire. Les deux centrales en service fonctionnent de façon  satisfaisante et en sécurité. La technologie adoptée par la Chine  dans son programme d'énergie nucléaire est dominée jusqu'à présent par les réacteurs de 2ème et de 3ème génération, caractérisés par  une surconsommation d'uranium. Les experts chinois ont émis  l'espoir de voir naître en Chine une industrie de réacteurs  nouvelle génération dans 30 ou 40 ans. 

     La première loi chinoise sur l'énergie renouvelable, qui  entrera en vigueur le 1er janvier 2006, aura des impacts positifs  sur l'exploitation de toutes les énergies renouvelables. Le  développement de l'énergie éoliennenne s'accélère en Chine. La  Commission d'Etat pour le Développement et la Réforme a annoncé en mai dernier la décision d'établir une industrie de l'énergie  éolienne vers 2010, avec une capacité totale de 4.000 MW. La Chine compte aujourd'hui 43 champs de production d'électricité d'origine éolienne avec une capacité de 764 MW. Des efforts vigoureux seront déployés pour développer d'autres sources d'énergie renouvelable  comme l'énergie solaire, la biomasse, l'énergie des marées,  l'énergie géothermique et l'énergie de l'hydrogène. 

     Selon les statistiques, le rendement dans l'utilisation de  l'énergie en Chine est bien inférieur au rendement moyen des pays  développés, et la consommation d'énergie par unité du PIB en Chine est deux ou quatre fois plus élevée. Les experts du secteur de  l'énergie estiment que la Chine peut économiser près de 200  milliards de kWh par an en comptant sur une meilleure gestion de  l'utilisation de l'énergie, et ils sont unamines pour considérer  que la stratégie prioritaire du développement de l'énergie  consiste à mettre sur le même plan la production et son  utilisation avec un rendement élevé. 

     Dans la rue commerçante Huaihai du centre-ville de Shanghai, les lampes de 40W fixées autrefois sur les structures de  décoration ont été remplacées par les lampes CCFL de 3W, et le  remplacement de l'ensemble des 6.500 lampes permet de réduire la  consommation d'électricité de 90 %. Cet exemple est suivi par  d'autres endroits dans le pays. 

     Lorsque toutes les mesures prises porteront leurs fruits, la pénurie d'électricité dont souffre la région du Delta du Yangtsé  pourra être résolue en 2007, selon les analystes.