CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE DES CONTROVERSES...

2009
mars
Il n'y a pas de stratégie nationale de recherche en matière d'énergie
ADIT, http://www.usinenouvelle.com/
     06/03/2009
     Dans un rapport qu'ils ont commis pour l'Opecst (Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques) et présenté le 4 mars, les députés Christian Bataille et Claude Birraux dénoncent l'absence de stratégie nationale de recherche en matière d'énergie.

     «C'est davantage une synthèse a posteriori de mesures parcellaires, certes intéressantes, qu'une réflexion claire guidant ces mesures», estime Christian Bataille. En clair, les idées sont là (programme de recherche sur les transports, fonds démonstrateurs de l'Ademe, pilotes biocarburants, etc.) mais il manque un chef d'orchestre.
     Ou du moins un chef d'orchestre qui sache se faire entendre. La loi d'orientation sur l'énergie de juillet 2005 précise bien que «le ministre chargé de l'Energie et le ministre chargé de la Recherche arrêtent et rendent publique une stratégie nationale sur la recherche énergétique», mais le rapport commis par eux en mai 2007 est «passé inaperçu», juge Claude Birraux. Le député plaide donc pour que la prochaine édition, en 2012, soit solide, avec «examen en conseil des ministres et publication au Journal officiel», d'autant que le soufflé du Grenelle de l'environnement sera alors retombé.

     L'Opecst profite de ce rapport pour émettre quelques recommandations, en particulier la transformation du Haut commissariat à l'énergie atomique en commissariat à l'énergie tout court, le CEA s'occupant, il est vrai, de multiples autres filières en plus du nucléaire. Par ailleurs, une «commission nationale d'évaluation» à créer pourrait évaluer une fois l'an les recherches sur les nouvelles technologies de l'énergie, «comme cela se passe dans le domaine de la recherche sur les déchets radioactifs», soutient Christian Bataille, père de la loi qui a institué cette évaluation.
     La filière pétrole est invitée à diversifier ses efforts de recherche, et l'Etat à mettre en place un système qui garantisse l'affectation des budgets, notamment ceux que gère l'Institut français du pétrole, «aux PME du secteur parapétrolier plutôt qu'aux compagnies à 14 milliards de bénéfices». L'Opecst s'attarde enfin sur les renouvelables, en particulier le solaire photovoltaïque et les énergies marines, et le stockage d'énergie. Sans oublier la capture de CO2, qui «ne saurait être un prétexte pour relancer les énergies fossiles» et ne doit pas négliger le recyclage du CO2 en usages industriels, au-delà des recherches sur la séquestration géologique. Le rapport estime que sur 800 millions € de recherche publique sur l'énergie en France, 477 vont au nucléaire, 106 aux hydrocarbures fossiles.
Guillaume Maincent
Le rapport en ligne: http://www.assemblee-nationale.fr
La répartition des dépenses publiques de recherche en énergie