CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE DES CONTROVERSES...

2009
avril
250 tonnes d'uranium "chez" Lehman Brothers!
ADIT, http://www.lecho.be/

L'Echo (article payant)
Lehman Brothers, un artificier de bas étage

     Lehman Brothers se révèle décidément un adepte des armes de destructions massives. Après avoir provoqué la colossale réaction en chaîne que l'on sait sur les marchés financiers en annonçant son incapacité à respecter ses engagements financiers, voilà que l'on apprend que la banque faillie est assise sur une énorme quantité d'uranium. Suffisante en tout cas pour confectionner une bombe nucléaire ou alimenter un réacteur nucléaire pendant un an.
     Juste un mois avant de se placer sous la protection du chapitre 11 sur les faillites, Lehman Brothers avait obtenu sa licence de «broker-dealer» l'habilitant à traiter sur le marché, régulé par les gouvernements, de l'uranium. Un statut qui lui a permis de souscrire à un contrat à terme («future») dont l'échéance, intervenue après la banqueroute, vaut désormais à la banque de détenir physiquement (dans des dépôts de Cameco et Areva) près de 500.000 livres de métal radioactif. Aux prix actuels du marché (44 USD par livres), cela équivaut à près de 22 millions de USD que les créanciers de Lehman seraient heureux de pouvoir se partager.

     Le hic, c'est que dans un marché aussi peu liquide que celui de l'uranium, Lehman Brothers fait l'effet d'une véritable épée de Damoclès. À l'idée que la banque tente d'écouler sa marchandise, les cours dépriment. Il faut dire qu'ils n'avaient pas besoin de cela. Le marché est déjà surapprovisionné, la récession économique faisant redouter une mise au frigo de certains projets de constructions de nouvelles centrales atomiques en Chine et en Inde. Depuis ses niveaux de fin novembre 2007 (100 USD), la livre d'uranium a chuté de 60%.
     Lehman aurait déjà tenté, sans succès, de vendre en un bloc son uranium.
     Non content d'avoir induit un risque systémique majeur sur l'échiquier mondial de la finance en amplifiant considérablement une crise des liquidités globale, Lehman Brothers marque également de son empreinte délétère le marché de l'uranium.
     Il ne reste plus qu'à espérer à l'artificier de bas étage que les cours de l'uranium reprennent du poil de la bête, histoire d'atténuer l'ardoise qu'il laisse à ses créanciers.