CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE DES CONTROVERSES...

2009
février
Uranium, le scandale de la France contaminée
ADIT, avec mises à jour
6) Uranium: France 3 déterre un sujet sensible
http://www.enerzine.com/
     Depuis 2001, les 210 gisements d'uranium exploités en France sont épuisés. Dans un magazine consacré à la gestion de ces sites désormais inactifs, France 3 a directement mis en cause Areva, accusée de négligences concernant les déchets dangereux. L'émission a suscité de nombreux remous.
     Présenté par Elise Lucet, le magazine "Pièces à conviction" révélait mercredi les manquements d'Areva dans la gestion des déchets issus de l'exploitation du minerai radioactif.
     Ainsi, une partie des 166 millions de tonnes de "stériles",  roche à trop faible teneur pour être exploitée, a-t-elle pu être employée à la formation de remblais, et même parfois utilisée dans la construction de routes, de parkings, voire de logements et d'écoles.
     D'après les informations de la Criirad, des contaminations et des fuites de gaz radioactifs (radon) ont été constatées en provenance de 17 sites recueillant 50 millions de tonnes de résidus.
     Interrogé au cours de l'émission, le ministre d'Etat Jean-Louis Borloo a reconnu que l'exploitation des mines d'uranium était resté un domaine "globalement réservé" au seul chef de l'Etat. "Je demande donc à Areva, qui m'apparaît responsable clairement, juridiquement et entièrement, de faire son boulot. Je demande d'avoir le rapport d'enquête", a-t-il déclaré.
     L'émission, suivie par 3 millions de téléspectateurs, a suscité de nombreuses réactions et provoqué la colère d'Areva. Avant la diffusion du magazine, le groupe avait menacé de saisir le Conseil Superieur de l'Audiovisuel, dénonçant le caractère "à charge" de l'émission. Dans un communiqué postérieur à sa diffusion, elle accuse le magazine de "calomnie", et tient à "rétablir la vérité sur les activités mises en cause": 
     "Avec un budget réaménagement de 4 à 5 millions d'euros par an, Areva mobilise en permanence 100 spécialistes (santé, radioprotection, géologie, environnement) sur le sujet", souligne le groupe. "Chaque année, près de 10 000 analyses et des milliers de prélèvements sont réalisés par Areva ou par les DRIRE (Directions régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement)."
     Areva insiste sur sa méthodologie "rigoureuse et reconnue, tant par les autorités nationales qu'au niveau international", et sur le contrôle des DRIRE, de l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) et des DDASS (Directions départementales des affaires sanitaires et sociales).
     Par ailleurs, le communiqué indique qu'"Areva entretient des relations régulières avec les élus locaux, les associations et les riverains dans une démarche de dialogue permanent."
     "A l'époque de la fermeture des mines, se défend encore le groupe, la réglementation sur l'exposition du public fixait la limite à 5 millisieverts (mSv) par an ajoutés au milieu naturel. Cette limite a été ramenée à 1 mSv par an en 2004. Areva suit scrupuleusement cette réglementation appliquée à toute l'industrie du nucléaire. Il convient de noter que les études épidémiologiques n'ont montré aucun effet sur la santé en dessous de 100 mSv".
     "En France, 70 % de la radioactivité à laquelle est exposé un individu est d'origine naturelle et 30 % relèvent de l'exposition médicale", ajoute le communiqué.
     "Dans certaines régions, comme le Limousin et une grande partie de la Bretagne, la radioactivité naturelle peut atteindre des niveaux bien supérieurs à celle des stériles miniers - roches pas ou très faiblement radioactives - qui recouvrent les mines d'uranium et qui ont pu être utilisés occasionnellement dans le domaine public dans le but, par exemple, de réaliser des remblais de chemins, des parkings, des sous-bassements ou des ronds-points", admet le groupe.
     L'émission Pièce à Conviction est rediffusée sur France 3 mardi 17 février à 02h10. Elle est visualisable en ligne, voir 5)
Suite à cette émission, l'IRSN a mis en ligne sur son site des informations et la carte des sites miniers français.
A voir, sur des sujets comparables:
http://basol.ecologie.gouv.fr/
http://basias.brgm.fr/
http://www.nirond.be/francais/BRAEM_fr.htm
5) http://programmes.france3.fr/
     Pour information, le documentaire est sur internet...

     En toute discrétion, dans nos campagnes, à proximité immédiate des villages ou des villes, des déchets radioactifs extrêmement dangereux ont été disséminés, ou ensevelis méthodiquement, depuis des dizaines années.
    Pire encore, ils ont parfois servi à construire des routes, des parkings, et même des logements, des écoles ou des aires de jeu pour les enfants... Sans aucune mise en garde sur les risques encourus!
     Car entre 1945 et 2001, la France a exploité 210 mines d'uranium sur son territoire. Elles ont produit 300 millions de tonnes de déchets radioactifs qui ont été abandonnés sans mesure de protection ou de surveillance particulière.
     Qui sont les responsables? Pourquoi ceux qui ont tenté de donner l'alerte n'ont-ils jamais été écoutés? Pourquoi l'Etat n'a-t-il pas alerté les riverains? Les populations sont-elles en danger?

     Elise Lucet et l'équipe de Pièces à conviction ont mené l'enquête sur ce scandale, au coeur des campagnes et des villes françaises.

Les reportages:
«GUEUGNON, ALERTE A LA RADIOACTIVITE »
« NOS BELLES CAMPAGNES…  DES POUBELLES RADIOACTIVES?»
«L'OMERTA POLITIQUE »

Reportages de EMMANUEL AMARA et ROMAIN ICARD
production Ligne de Mire, avec la participation de France 3

Les invités:
Jean-Louis BORLOO, Ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire
Jacques-Emmanuel SAULNIER, Porte parole d'AREVA
André Claude LACOSTE, président de l'ASN (autorité de sûreté nucléaire)

4) Les mines d'uranium françaises en accusation
LE MONDE | 11.02.09

L'uranium en France: 210 sites d'exploitation du minerai radioactif
Le Monde

     Avant même sa diffusion, mercredi 11 février, sur France 3, le magazine "Pièces à conviction" aura mis en émoi le monde du nucléaire. Intitulée Uranium, le scandale de la France contaminée, cette enquête décrit les lacunes entourant la gestion, par Areva, des 210 sites miniers d'uranium français, dont le dernier a fermé en 2001. Les 166 millions de tonnes de "stériles" (roches à trop faible teneur en uranium pour être exploitées), mais aussi les 50 millions de tonnes de résidus issus des usines d'extraction, stockés sur 17 sites miniers, constituent un héritage encombrant.
     L'émission décrit des situations préoccupantes: utilisation de stériles radioactifs comme remblais dans des zones fréquentées par le public; fuites dans l'environnement de radioéléments issus des résidus; construction sur des zones "réhabilitées" de bâtiments qui se révèlent contaminés au radon, un gaz radioactif.. Le documentaire s'interroge aussi sur l'état de santé des mineurs chargés de l'extraction des roches radioactives: les décès par cancer du poumon sont 40% plus élevés que dans une population comparable, et ceux par cancer du rein deux fois plus nombreux.

COMPTEURS GEIGER
     L'enquête s'appuie notamment sur le travail de fourmi de particuliers qui, armés de compteurs Geiger, arpentent les environs des anciennes mines pour identifier les zones où les stériles ont été réutilisés par des entrepreneurs de travaux publics. Elle s'est aussi beaucoup nourrie de l'expertise de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), un laboratoire de mesure indépendant.
     Les associations ont obtenu quelques succès. Autour du site des Bois-Noirs (Loire et Allier), Areva a dû traiter plusieurs sites où des bâtiments, construits sur des remblais radioactifs, présentaient des taux de radon alarmants. Mais elles ont aussi perdu des batailles, comme en 2005, lorsque Areva, accusée de polluer l'environnement dans le Limousin, a été mise hors de cause par la justice.
     Bruno Chareyron, directeur scientifique de la Criirad, est las de ce jeu du chat et de la souris. Il réclame une réglementation nationale fixant un niveau de risque résiduel acceptable. Il estime que, même s'il s'agit le plus souvent de "très faibles doses", les méthodes de mesure et les seuils retenus par l'administration ne sont pas adéquats. Ses préconisations? Informer le public de la présence de ces matières radioactives; se donner les moyens de conserver sur le long terme les informations concernant les sites; traiter ceux-ci, "sachant que leur responsable, Areva, est connu et solvable".
     Coïncidence? Quelques jours avant la diffusion de "Pièces à conviction", l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a mis en ligne une base de données sur les sites miniers incriminés. L'IRSN a aussi publié, lundi 9 février, un rapport sur les anciens sites miniers du Limousin (voir ci-dessous). A partir de 1984, la Cogema (dénomination antérieure d'Areva) a mis en place un système visant à encadrer l'utilisation des stériles, interdisant leur usage dans les bâtiments. Cette démarche "pertinente", note l'IRSN, présentait des limites: "Manque de précisions concernant certaines cessions, absence de vérification sur les lieux de réutilisation en particulier." Pour la période antérieure, la situation est plus nébuleuse.
     "Jusqu'à présent, nous n'avons pas trouvé de situation de danger immédiat ou majeur", rassure André-Claude Lacoste, "patron" de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il note que les résidus seront incorporés au prochain Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs. Quant aux stériles, ils constituent selon lui un problème "plus diffus", pour lequel la "mémoire locale" devra être mise à contribution.

     Pour sa part, Areva, qui avait saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel contre une émission supposée "à charge", se défend de négliger ces questions. "On n'est pas dans le caché, dans le non-su", assure Yves Dufour, porte-parole des activités minières du groupe. Il en veut pour preuve la mise en place, dans le Limousin, d'un groupe d'expertise pluraliste (GEP), qui étudie la situation depuis 2006.
     Yves Marignac, directeur de Wise-Paris, un expert peu suspect de complaisance vis-à-vis du nucléaire, participe activement au GEP, et note que celui-ci constitue en effet une "première". Mais pour les résidus, "il est encore trop tôt pour dire si nous pourrons dégager des solutions satisfaisantes à long terme pour ces sites, lorsque l'exploitant s'effacera", dit-il.

Sur le Web: www.irsn.fr

Hervé Morin
Un demi-siècle d'activité
1948. Début de l'exploitation de mines d'uranium en France. La dernière mine a fermé en 2001.
210. C'est le nombre de sites, répartis sur 25 départements, ayant fait l'objet d'activités d'exploration, d'exploitation et de traitement de minerais d'uranium ainsi que de stockage de résidus.
166 millions de tonnes. Evaluation des "stériles", des roches jugées trop peu chargées en uranium pour être exploitées, parfois réutilisées en génie civil.
50 millions de tonnes. Masse des résidus - essentiellement des boues radioactives - issus de l'activité d'extraction de l'uranium, stockés sur 17 sites.

Jean-Louis Borloo demande des comptes à Areva
     "Je demande juste à Areva, qui m'apparaît responsable clairement, juridiquement et entièrement, de faire son boulot. Je demande d'avoir le rapport d'enquête" a déclaré Jean-Louis Borloo dans une interview accordée, mercredi, à France 3.
     Le ministre reconnaît que l'exploitation des mines d'uranium était auparavant "un domaine globalement réservé", qui échappait au contrôle du gouvernement et du parlement. "Le sujet des résidus des fermetures du passé, qui a été traité de manière négligente, sera traité", conclut Jean-Louis Borloo.



PARIS (AFP) - Emission sur l'uranium: France 3 se félicite d'avoir ouvert un débat national


[Fûts de béton contenant des déchets radioactifs - © 2009 AFP - Jean-Pierre Muller]

     France 3, qui a diffusé mercredi soir un magazine consacré aux déchets d'uranium, s'est félicité d'avoir "ouvert un débat national sur les déchets duranium en France" avec cette émission suivie par plus de 3 millions de téléspectateurs, selon un communiqué diffusé jeudi.
     Le magazine d'enquêtes de la chaîne "Pièces à conviction", présenté par Elise Lucet, proposait des enquêtes et un débat sur une question de santé publique et d'environnement : "Uranium, le scandale de la France contaminée".
     Au cours de l'émission, le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo s'est sengagé à veiller à une meilleure sécurisation dans moins dun an des déchets de mine duranium abandonnés. "Je demande juste à Areva, qui m'apparaît responsable clairement, juridiquement et entièrement, de faire son boulot. Je demande d'avoir le rapport d'enquête", a-t-il dit.
     Fin janvier, le groupe Areva avait annoncé son intention de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) à propos de cette émission, exprimant son "sentiment que le magazine est d'ores et déjà bouclé, à charge contre le groupe Areva".

3) Limousin: un rapport critique l'usage des déchets des mines d'uranium
http://www.irsn.fr/
PARIS (AFP)

     L'exploitation des sols et roches issus des anciennes mines d'uranium de la Cogema (aujourd'hui Areva NC) dans le Limousin n'est pas assez encadrée ni vérifiée, selon un rapport publié lundi par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
     Le bilan décennal d'Areva n'a pas fait état de la présence de matériaux irradiants dans l'environnement, relève l'IRSN qui "considère que les informations dont dispose Areva NC ne sont pas suffisantes pour exclure tout impact".
     L'utilisation, notamment comme remblais, de produits faiblement radioactifs des mines de La Crouzille* (Haute-Vienne) est consignée depuis 1984 dans un registre "destiné à encadrer la demande croissante d'entreprises locales, et notamment de carriers", rappelle l'IRSN dans une note d'information.


     La Gazette Nucléaire a 25 dossiers à ce sujet depuis... 1979: faites une recherche sur son site!
     Ce registre avait été mis en place par la Cogema pour restreindre l'usage de ces matériaux, notamment afin d'en imposer "l'interdiction d'utilisation pour des soubassements ou en tant que matériaux de construction".
     Dans une analyse critique d'un bilan décennal environnemental effectué par Areva NC, l'IRSN reconnaît "l'utilité et la pertinence" du registre, mais souligne "certaines limites des dispositions adoptées: manque de précisions concernant certaines cessions, absence de vérification sur les lieux de réutilisation en particulier".
     Les matériaux ayant servi de remblais avant 1984 restent d'autre part souvent non répertoriés, même si une partie d'entre eux a été mis en évidence par mesures de radioactivité réalisées par Areva NC en 2000 dans les villages limitrophes des sites miniers.
     L'IRSN juge enfin "important d'engager une action spécifique pour les lieux à usage sensible" comme les écoles ou les établissements de soins, tout en demandant à ce que les informations recueillies soient mieux diffusées et conservées. 

1) 11 février, "Pièces à conviction"/France 3, "un pavé dans la mare":
http://www.europe1.fr/

     Le 11 février, le nouveau numéro du magazine "Pièces à conviction" sur France 3 évoquera "le scandale de la France contaminée". Pour défendre la thèse que des millions de tonnes d'uranium sont dispersées dans toute la France. Ce sujet fait polémique, le groupe Areva a fait appel au CSA car il juge que l'enquête est "contraire à la déontologie".
     Le groupe Areva a annoncé jeudi son intention de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel à propos de l'émission de France 3, "Pièces à conviction". Dans un communiqué, Areva, qui a eu connaissance par la presse de la teneur des reportages proposés, estime "pour le moins surprenant, voire contraire à la déontologie, que son point de vue soit présupposé et rendu public avant même qu'il ne se soit exprimé". Les producteurs de l'émission ont cependant prévu un entretien avec le porte-parole du groupe, qui doit être enregistré vendredi et inséré dans l'émission. Se référant aux informations de presse, Areva exprime "le sentiment que le magazine est d'ores et déjà bouclé, à charge contre le groupe Areva". Lionel de Coninck, rédacteur en chef de "Pièces à conviction", a assuré qu'il ne s'agissait "en aucun cas de présupposer ce qui va être dit dans l'émission". Selon lui, ce qui a été dit dans le reportage de la position d'Areva est "basé sur ce que dit Areva depuis des dizaines d'années sur le sujet".
     Le sujet de la controverse: l'émission qui défend l'idée selon laquelle, en toute discrétion, dans nos campagnes, à proximité des villages ou des villes, des déchets radioactifs extrêmement dangereux ont été disséminés, ou ensevelis méthodiquement, depuis des dizaines d'années. Pire encore, ils ont parfois servi à construire des routes, des parkings, et même des logements, des écoles ou des aires de jeu pour les enfants, sans aucune mise en garde sur les risques encourus. C'est cette situation que France 3 évoquera dans son magazine "Pièces à conviction" le 11 février prochain. Avec une édition intitulée "Le scandale de la France contaminée".
     Le magazine s'ouvrira sur un reportage à Gueugnon, en Saône-et-Loire. Sur le parking d'un stade, le détecteur de radiation d'un spécialiste de la Criirad (Commission de Recherche et d'Information Indépendante sur la Radioactivité) crépite à tout va. Là, sur une superficie de 12 hectares, près de 225.000 tonnes de déchets radioactifs ont été dispersés sur un terrain ouvert à tout venant. Ironie du sort, ce terrain a même accueilli un "parcours de santé". Gueugnon est "la toute dernière ville ayant découvert qu'elle était concernée par ce problème des déchets radioactifs", selon Elise Lucet, présentatrice du magazine.
     Au total, selon les enquêteurs du magazine, entre 1945 et 2001 plus de 300 millions de tonnes de déchets radioactifs, résidus des 210 mines exploitées en France, ont été abandonnées sans mesure de protection ou de surveillance particulière. L'enquête fait également état de liens étroits entre ceux qui sont officiellement chargés de mesurer la radioactivité dans la nature et les anciens pollueurs. Négligence ou véritable "omerta" des pouvoirs publics? Une pierre radioactive à la main en guise d'argument, Elise Lucet se propose de demander des explications à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, qui sera interrogé séparément.

     Malgré le fait que les mines d'uranium françaises ne soient plus en activité depuis plusieurs années, cette pollution qu'il s'agisse de minerais "stériles" (trop pauvre en uranium pour devenir du combustible nucléaire) ou d'autres résidus de l'activité minière, peut s'avérer dangereuse à long terme, assurent les enquêteurs du magazine. Areva (ex-Cogema) soutient le contraire, estimant extrêmement improbable l'hypothèse d'une exposition prolongée évoquée par l'émission. Sa présidente, Anne Lauvergeon, n'a pas souhaité apparaître dans l'émission et a laissé à un porte-parole le soin de répondre à Elise Lucet lors du débat prévu sur le plateau. Anne Lauvergeon, d'autre part, sera récompensée par le trophée des "Créateurs sans frontières" pour son action en faveur du rayonnement de la France à l'étranger. Ironique pour quelqu'un qui participe à... l'irradiation intérieure de la France.

2) http://www.lalibre.be/

     A Gueugnon, en Saône-et-Loire, pas moins de 225.000 tonnes de déchets radioactifs polluent les sols depuis la fermeture de l'usine d'extraction de l'uranium en 1980. Les spécialistes parlent de risques d'irradiation et de contamination pour la population qui vit à proximité de ces résidus, boues et cailloux, souvent recouverts d'une mince couche de terre. L'usine était gérée par la Cogema, une société publique devenue depuis Areva.
     A Limoges, c'est encore la Cogema et la CEA (la Commission pour l'énergie atomique) qui ont abandonné des camions entiers de boues radioactives dans une carrière, sans précaution. (Voir reportage ci-contre)
     Entre 1946 et 2001, la France a exploité 210 mines d'uranium sur son territoire. La poudre d'uranium sert de combustible pour les centrales nucléaires et permet la fabrication de bombes nucléaires. Ces mines ont produit pas moins de 300 millions de tonnes de déchets radioactifs, abandonnés sans mesure de protection ou de surveillance particulière. Pire: les stériles (minerais appauvris) ont permis de construire des routes, des parkings, des logements, voire des écoles et des aires de jeu
     Une enquête épidémiologique commandée récemment par l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) a mis en évidence une surmortalité par cancer chez les ouvriers et mineurs ayant été mis au contact de l'uranium. Ce qui donne une idée très précise du risque que représentent ces déchets radioactifs pour la santé publique et pour les populations qui vivent à proximité. Et, pourtant, les enquêteurs de "PAC", magazine toujours aussi percutant malgré son passage à 20h35, montrent que ni Areva ni les pouvoirs publics n'ont jamais mené de campagne de prévention, ni mis au point aucun projet de décontamination ou envisagé de modification des textes de loi.
      Qui sont les responsables? Quel danger encourent réellement les riverains? Pourquoi ceux qui ont tenté de donner l'alerte n'ont jamais été écoutés? Elise Lucet et son équipe donneront la parole à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire et à un porte-parole d'Areva (dont les réactions sont spécialement attendues), mais aussi à des riverains de Gueugnon, et au président de l'ASN (autorité de sûreté nucléaire), André-Claude Lacoste. 

     A la télé: "Pièces à conviction"
http://www.lepost.fr/tag/pieces-a-conviction/
 http://www.lepost.fr/
     Les coulisses de "Pièces à conviction" diffusée mercredi, qui  met à jour la contamination de la France par les déchets des mines d'uranium.