CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE INTERNATIONALE
2008

mai
L'Italie va revenir au nucléaire mais l'entreprise s'annonce ardue
ADIT
http://afp.google.com

     Le gouvernement italien a annoncé jeudi qu'il voulait renouer avec le nucléaire, 20 ans après y avoir renoncé par un referendum populaire, afin de sortir de sa dépendance énergétique mais ce revirement sera long à concrétiser et à faire accepter.
     "Lors de cette législature, nous poserons la première pierre pour la construction, dans notre pays, d'un groupe de centrales nucléaires de nouvelle génération", a déclaré le nouveau ministre du Développement économique, Claudio Scajola, devant l'organisation du patronat italien, la Confindustria.
     L'Italie a renoncé au nucléaire lors d'un référendum organisé en 1987, peu après la catastrophe du 26 avril 1986 à Tchernobyl en Ukraine, et a fermé ses quatre centrales nucléaires.
     "On ne peut plus éviter un plan d'action pour un retour au nucléaire", a déclaré le ministre, rappelant qu'il s'agissait d'une promesse de campagne de Silvio Berlusconi.
     "Il n'y a que les centrales nucléaires qui puissent produire de l'énergie à grande échelle et de manière sûre, à des coûts compétitifs et dans le respect de l'environnement", a souligné Claudio Scajola.
     L'Italie souffre d'une double dépendance, envers l'étranger et envers le gaz et le pétrole, qui frappe de plein fouet sa compétitivité avec la flambée du prix du brut et la met à la merci de ruptures d'approvisionnements.
     A l'hiver 2006, le gouvernement italien avait dû prendre des mesures d'économies et piocher dans ses réserves stratégiques de gaz en raison de ruptures des livraisons de gaz russe.
     L'Italie dépend à 87% de l'étranger pour sa consommation d'énergie. Le pétrole est le principal combustible utilisé (43%) devant le gaz (36%).
     Pour ses besoins en gaz, elle dépend à 67% des seules Russie et Algérie, selon le gestionnaire du marché électrique italien.
     En outre, l'Italie est tributaire à 60% du gaz pour produire son électricité, selon Enel, le numéro un italien de l'électricité.
     L'annonce de M. Scajola a été saluée par Enel, dont l'Etat est actionnaire à 30%, et par le numéro deux du secteur en Italie, Edison, contrôlé par le numéro un mondial du nucléaire EDF.
     Enel a retrouvé des compétences dans le nucléaire en rachetant le numéro un slovaque de l'électricité Slovenske Elektrarne (SE).
     Les patrons de deux groupes se sont immédiatement dits prêts à travailler avec le gouvernement pour relever ce défi.
     Le chemin promet cependant d'être long en raison des résistances politiques et des associations ainsi que des délais de construction d'une centrale.
     "Entre la création d'un organisme gérant le nucléaire, l'autorisation pour implanter un site et enfin la construction d'une première centrale nucléaire, cette dernière pourra difficilement entrer en fonction avant 2020", a récemment estimé le patron d'Edison, Umberto Quadrino, tandis que son homologue d'Enel évoque un délai de 7 à 10 ans.
     L'annonce du gouvernement a réveillé l'hostilité des associations comme Legambiente, la première en Italie pour la défense de l'environnement, qui se dit prête à "une opposition très dure" et se demande comment le gouvernement financera un projet aussi coûteux.
     "M. Scajola parle de nouvelle génération, laissant entendre qu'il s'agit de la quatrième génération qui est encore dans une phase embryonnaire et dont les centrales seront, si tout va bien, disponibles d'ici 20-25 ans", a souligné son président, Vittorio Cogliati Dezza, dans un communiqué.
     "Revenir au nucléaire en Italie en 5 ans (le temps d'une législature) est un parti pris idéologique", a critiqué de son côté Ermete Realacci, responsable de l'environnement au sein du Parti démocrate (gauche).


Commentaire du webmaistre: il est très probable qu'on n'en entendra plus parler...

Le gouvernement de Silvio Berlusconi souhaite relancer l'énergie atomique en Italie
http://www.lemonde.fr

LE MONDE | 24.05.08
ROME CORRESPONDANT

     Vingt ans après, l'Italie relance le débat sur l'énergie nucléaire. Rome avait tourné la page de l'atome par un référendum d'initiative populaire, en 1987, dans l'émotion de la catastrophe de Tchernobyl du 26 avril 1986.
     Après avoir été, au milieu des années 1960, le troisième producteur mondial d'énergie nucléaire, le pays fermait ses quatre centrales et, faute d'investissements de substitution, entrait en disette énergétique. Sa dépendance à près de 90 % au gaz, au pétrole et à l'électricité achetés à l'étranger (notamment à la Russie, à l'Algérie et à la France) pèse de plus en plus lourd sur le budget national. "On ne peut plus éviter un plan d'action pour un retour au nucléaire", a expliqué, jeudi 22 mai à Rome, le nouveau ministre du développement économique, Claudio Scajola.
     Selon lui, "il n'y a que les centrales nucléaires qui puissent fournir de l'énergie à grande échelle et de manière sûre, à des coûts compétitifs et dans le respect de l'environnement". Devant l'assemblée générale de l'organisation patronale Confindustria, en présence du chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, le ministre a pris l'engagement "de poser la première pierre pour la construction d'un groupe de centrales de nouvelle génération" avant la fin de la législature, soit 2013.
     L'annonce a été bien accueillie par les deux principaux groupes italiens producteurs d'énergie, Enel et Edison. Le premier - ancien monopole public dont l'Etat détient encore 30% - a repris contact avec les technologies nucléaires en rachetant, en 2007, le champion slovaque de l'électricité, Slovenske Elektrarne. Edison, numéro deux du secteur en Italie, est contrôlé depuis 2006 par le leader mondial EDF.
     Les responsables des deux entreprises, qui se disent prêts à collaborer à un plan gouvernemental, soulignent qu'il faudra attendre au moins dix ans pour mettre en fonction la première installation. Aux délais techniques s'ajouteront les embûches politiques. Les associations écologistes et le parti des Verts ont aussitôt promis "une opposition très dure".
     Pour le responsable de l'environnement du Parti démocrate (PD, centre gauche), la volonté du gouvernement d'aboutir en cinq ans est "un parti pris idéologique et antiéconomique". Des experts du nucléaire doutent: "Si je devais donner un avis, il serait négatif, à cause de l'absence de site national de stockage des déchets", a commenté dans Il Corriere della Sera l'ancien responsable du programme italien, aujourd'hui consultant d'Enel pour ses implantations à l'étranger.

Jean-Jacques Bozonnet
L'Italie va relancer son nucléaire
Challenges.fr | 23.05.2008

     Rome avait abandonné ses programmes en 1987, après la catastrophe de Tchernobyl.
     Vingt ans après, l'Italie relance son nucléaire. Le nouveau ministre italien du Développement économique, Claudio Scajola, a annoncé, jeudi 22 mai, que l'un des objectifs de la nouvelle législature serait de lancer la construction de centrales nucléaires nouvelle génération.
     Le ministre a promis de "reconstruire" les compétences nucléaires de l'Italie en matière de nucléaire et de prévoir des solutions en matière de déchets radioactifs. Une réponse au discours de la nouvelle "patronne des patrons", Emma Marcegaglia, qui avait estimé qu'il était "temps d'investir dans l'énergie nucléaire", abandonnée par l'Italie suite à un référendum organisé en 1987, peu après la catastrophe de Tchernobyl, en avril 1986.
     Après ce discours, Fulvio Conti, le président d'Enel, a affirmé que son groupe était "techniquement" prêt pour participer à des projets nucléaires.

    Italy Plans to Resume Building Atomic Plants: http://www.nytimes.com