CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE NUCLEAIRE
2008
3 juillet
M. Sarkozy annonce un second réacteur EPR
Sources: 1) Sortir du nucléaire

Communiqué de presse du jeudi 3 juillet 2008
Contact presse : 06.64.100.333
"Sortir du nucléaire" appelle les citoyens européens à manifester le 12 juillet à Paris

     - Cette annonce montre que le lancement du premier EPR a fait l'objet d'une tromperie
     - Les flops de l'EPR en Finlande et à Flamanville suffisent à condamner ce réacteur

     Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle les citoyens européens à manifester le 12 juillet à Paris (14h place de la République) pour protester contre les projets nucléaires de M. Sarkozy en général, et en particulier contre l'annonce de la construction d'un second réacteur EPR en France. Une Coordination antinucléaire européenne se tiendra vendredi 11 juillet à Paris et une conférence publique le 12 au soir avec différents intervenants européens.
(cf http://www.sortirdunucleaire.org/12juillet-paris)
     L'annonce de la construction d'un second réacteur nucléaire EPR en France montre que le lancement du premier EPR, dont la construction a tout juste commencé à Flamanville (Manche), a fait l'objet d'une tromperie: dans les documents officiels du Débat public organisé à propos du projet EPR de Flamanville, EDF  expliquait que la construction de ce réacteur lui permettrait "d'acquérir une solide expérience de construction et d'exploitation de ces réacteurs de nouvelle génération et d'être prêt le moment venu pour le renouvellement des centrales" (*).

     Or, personne ne peut sérieusement soutenir, après quelques semaines à peine de chantier, qui plus est marquées par de lourdes déconvenues et une suspension des travaux par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), que EDF dispose d'une "solide expérience de construction et d'exploitation". La situation est d'ailleurs tout aussi critique sur le chantier de l'EPR finlandais, qui compte 2 ans de retard et 2 milliards € de pertes. Le lancement d'un second EPR bafoue de fait clairement les engagements de l'Etat et d'EDF...
     Les citoyens européens sont donc conviés à cette manifestation qui se tient à la veille des 13 et 14 juillet au cours desquels le président français recevra à Paris de nombreux dirigeants: les 27 pays de l'Union européenne seront représentés, ainsi que de plusieurs pays du Moyen-Orient. En particulier, le dictateur libyen M. Kadhafi est à nouveau invité à Paris par M. Sarkozy.
     Un des objectifs principaux du président français, lors de ces deux journées, sera de trouver des débouchés pour l'industrie nucléaire française. Pour ce faire, M. Sarkozy veut faire classer le nucléaire dans la catégorie... des énergies propres et renouvelables, au mépris de l'évidence scientifique et du sens des mots.
     Il est par contre réconfortant de constater que plusieurs pays montrent la voie à suivre: l'Espagne, l'Allemagne, et la Belgique ont programmé la disparition de leurs industries nucléaires. De plus, les enquêtes d'opinion montrent d'ailleurs que près de 90% des citoyens demandent prioritairement des investissements dans les plans d'économies d'énergie et de développement massif des énergies renouvelables, et non dans le nucléaire (**).

Contact presse: 06 64 100 333 

(*) http://www.debatpublic-epr.org/docs/pdf/dossier_mo/synthese_dossier_mo.pdf
(**) L'Eurobaromètre (sondage de la Commission européenne) du 25 janvier 2006 a montré que seuls 12% des européens veulent encore des investissements dans le nucléaire.

2) L'Express, La Tribune, AFP, France Info, Romandie.com

Le chantier de Flamanville (Manche) en décembre dernier.
Le premier EPR y sera mis en service en 2012 - © EDF
Le Point et AFP
Sarkozy annonce un 2ème réacteur nucléaire EPR, colère des écologistes

     La France va construire un deuxième réacteur nucléaire de troisième génération EPR, une décision justifiée jeudi par le président Nicolas Sarkozy en raison de la flambée des prix du pétrole et du gaz, mais qui a déclenché la colère des écologistes.
     Le chef de l'Etat a annoncé jeudi au Creusot (Saône-et-Loire) la construction de ce deuxième réacteur de troisième génération EPR ("European Pressurised water Reactor", à eau pressurisée), dont l'implantation devra être décidée "d'ici à 2009", et dont la première pierre pourrait être "posée en 2011".
     EPR est développé par le groupe nucléaire français Areva et l'Allemand Siemens. Deux sont en cours de construction, en Finlande et à Flamanville (Manche).
     La construction de ce dernier, qui, à terme, devrait prendre le relais d'une bonne partie des 58 réacteurs du pays, a démarré en décembre pour une entrée en service programmée en 2012.
     Anne Lauvergeon, présidente d'Areva, premier groupe nucléaire mondial, était à ses côtés au Creusot, ainsi que la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
     EDF s'est dit prêt jeudi à construire ce deuxième EPR français.
     "L'ère du pétrole bon marché, c'est fini. Le nucléaire est plus que jamais une industrie d'avenir et une énergie indispensable", a justifié M. Sarkozy, alors que les réserves de gaz et pétrole s'épuisent et que leurs prix ne cessent d'augmenter.
     Il a de nouveau rendu hommage au général de Gaulle qui, au début des années 60, avait su "anticiper le nucléaire, donc la fin du pétrole et du gaz".
     "Imaginez ce que peut représenter pour un pays comme l'Allemagne d'avoir dû abandonner le nucléaire sur l'autel de la coalition avec les Verts!", s'est-il exclamé, dans la salle des fêtes bondée du Creusot.
     "Chaque EPR fait économiser 2 milliards de m3 de gaz par an quand il remplace une centrale à gaz et onze millions de tonnes de CO2 par an quand il remplace une centrale à charbon", a-t-il insisté. "Le nucléaire est plus que jamais une énergie indispensable".
     Les écologistes ont vivement réagi à cette annonce, les Verts réitérant leur "opposition" à ce type de réacteur "inutile, dangereux et coûteux".
     Greenpeace a estimé pour sa part que la construction d'un deuxième réacteur de type EPR en France était "aberrante" et "stupide", tandis que l'association Sortir du Nucléaire a appelé à une manifestation contre ce projet à Paris le 12 juillet.
     Mais pour M. Sarkozy, "l'électricité qui sort d'un EPR est 30 à 50% moins chère que l'électricité qui sort d'une centrale à gaz ou au charbon. On peut devenir exportateur d'électricité alors qu'on a ni pétrole, ni gaz. C'est une chance historique de développement".
     Il a cependant précisé qu'il n'était pas question d'abandonner les énergies renouvelables sous prétexte qu"on met le paquet sur le nucléaire". "Ce n'est pas le nucléaire ou les énergies renouvelables, mais le nucléaire et les énergies renouvelables".
     Il a de nouveau défendu sa politique qui consiste à proposer à tous les pays en développement la coopération de la France en matière de nucléaire civil: "le nucléaire peut être une arme de paix, car c'est une arme au service du développement", a-t-il dit.


http://www.romandie.com
 La France va construire une deuxième centrale nucléaire EPR

      LE CREUSOT (France) - La France va construire une deuxième centrale nucléaire de troisième génération, de type EPR, conçue par le groupe Areva, a annoncé jeudi le président Nicolas Sarkozy au Creusot (centre).
     "J'annoncerai dans quelques instants la construction d'une deuxième centrale nucléaire EPR en France", a affirmé M. Sarkozy devant des ouvriers de l'usine ArcelorMittal du Creusot.
     Le chef de l'Etat devait prononcer à la mi-journée un discours consacré à la politique énergétique de la France.
     Nicolas Sarkozy et son Premier ministre François Fillon avaient récemment indiqué publiquement qu'ils réfléchissaient à la construction d'un deuxième EPR en France après celui de Flamanville (nord-ouest), dont la construction a démarré en décembre 2007 pour une mise en service prévue en 2012.
(©AFP / 03 juillet 2008 12h09)


France Info
Nucléaire: Sarkozy s'offre une 2ème centrale EPR

     En déplacement au Creusot (Saône-et-Loire), le chef de l'Etat annonce la construction d'un 2ème réacteur nucléaire de troisième génération (EPR). Ni l'opérateur (EDF, Suez?) ni l'implantation n'ont pour l'instant été choisis...
C'est son choix.
     Nicolas Sarkozy officialise la construction d'un deuxième réacteur de troisième génération, au cours de sa visite à l'aciérie ArcelorMittal du Creusot (Saône-et-Loire), qui produit précisément des pièces de réacteurs EPR. "Et c'est vous qui construirez les pièces", a lancé le président à l'adresse des ouvriers de l'usine.
Plusieurs questions se posent encore.
     Déjà sur l'opportunité même de construire un 2ème EPR, qui serait mis en service en 2017, quelques années seulement après celui de Flamanville (Manche), annoncé pour 2012. EDF affirmait jusqu'à présent pouvoir faire face à la demande en électricité des vingt prochaines années, simplement en poussant un peu la puissance de son parc actuel de centrales.


Le parc nucléaire d'EDF et les quatre sites potentiels pouvant accueillir le 2ème EPR - © EDF - RADIO FRANCE / Gilles Halais

     Ensuite sur le lieu d'implantation. Quatre sites sont envisagés, dont deux semblent tenir la corde: Flamanville dans la Manche, qui accueille déjà le premier EPR, et Penly (Seine-Maritime) qui présente également l'avantage de se situer en bord de mer. Tricastin (Drôme) et Marcoule (Gard) seraient également en mesure d'accueillir ce 2ème chantier.
     Et enfin, sur l'opérateur qui va emporter le marché: le groupe franco-belge Suez s'est positionné et n'a pas ménagé ses efforts de lobbying auprès de l'Elysée. Face au risque de voir débarquer un concurrent sérieux sur le juteux marché de l'énergie nucléaire, EDF, à l'origine peu enthousiaste, se met finalement sur les rangs pour ce 2ème EPR. EDF abat ses atouts: ses sites "potentiels," les "compétences reconnues" de ses personnels en la matière et son "expérience" à Flamanville.
Colère des écologistes
     Première réaction, celle des Verts: la colère de Cécile Duflot contre ce projet "inutile et dangereux", qui devrait coûter trois milliards €. La secrétaire nationale des Verts exhorte à "stopper cette aberration industrielle qui ne repose sur aucune justification énergétique, environnementale et même économique".
     Greenpeace, également, parle d'une "décision aberrante et stupide".
     Conçu pour une durée de vie minimale de 60 ans, l'EPR est plus puissant que les réacteurs construits dans les années 1980. Il pourrait, à terme, prendre le relais d'une bonne partie des 58 réacteurs qui fournissent à la France 80% de son électricité.
     Selon ses concepteurs, l'EPR permet une meilleure utilisation du combustible, une démultiplication des systèmes de sûreté et une moindre production de déchets, ce que contestent les antinucléaires qui y voient une technologie déjà obsolète.


http://www.latribune.fr/
     Nucléaire: la France aura un deuxième réacteur EPR

     Le président Nicolas Sarkozy a annoncé ce jeudi la construction d'un deuxième réacteur nucléaire de troisième génération EPR, conçu par Areva, lors d'un déplacement au Creusot, en Saône-et-Loire. Le groupe nucléaire va y investir, notamment avec ArcelorMittal.
     A l'occasion d'une visite au Creusot, le chef de l'Etat vient d'annoncer ce jeudi la construction d'un deuxième réacteur nucléaire de troisième génération EPR, conçu par Areva. Une annonce qui a confirmé une information parue ce matin dans le quotidien Les Echos. "Nous allons construire une nouvelle centrale nucléaire EPR indépendante de celle de Flamanville", a affirmé Nicolas Sarkozy. Et de justifier: "l'ère du pétrole bon marché, c'est fini. Le nucléaire est plus que jamais une industrie d'avenir et une énergie indispensable".
     "Chaque EPR fait économiser 2 milliards de m3 de gaz par an quand il remplace une centrale à gaz et onze millions de tonnes de CO2 (de rejets de CO2, ndlr) par an quand il remplace une centrale à charbon", a-t-il insisté. "L'électricité qui sort d'un EPR est 30 à à 50% moins chère que l'électricité qui sort d'une centrale à gaz ou au charbon. On peut devenir exportateur d'électricité alors qu'on n'a ni pétrole, ni gaz. C'est une chance historique de développement", s'est réjoui le président.
     Nicolas Sarkozy et le Premier ministre, François Fillon, avaient récemment affirmé qu'ils réfléchissaient à la construction éventuelle d'un deuxième EPR en France, après celui de Flamanville (Manche), dont le chantier a démarré en décembre et qui doit être mis en service en 2012.
     Ni l'implantation, ni la date de démarrage du futur EPR n'ont été arrêtées. Selon les Echos, qui citent plusieurs sources: "la mise en service du nouveau réacteur pourrait intervenir aux environs de 2017".
     Reste à savoir à qui sera confié l'exploitation de la future unité: EDF ou Suez. Dans la foulée de l'annonce du chef de l'Etat, EDF s'est dit prêt jeudi à construire le deuxième réacteur nucléaire EPR en France. Le PDG Pierre Gadonneix, cité dans le communiqué, "se réjouit de l'annonce" de Nicolas Sarkozy. EDF fait valoir qu'il dispose "de sites potentiels d'implantation et des compétences reconnues de ses équipes" et qu'il bénéficie de "l'expérience nécessaire après avoir engagé la construction de l'EPR de Flamanville".
     Quant à Suez, il a a plusieurs reprises indiqué être prêt à investir dans le nucléaire français. "Il y a de la place pour un voire deux EPR supplémentaires en France" déclare-t-on chez Suez.
     Dès mercredi soir, Greenpeace a fait un communiqué pour exprimer "ses plus vives inquiétudes" sur l'annonce de la construction d'un deuxième EPR en France.
     Parallèlement à cette annonce, Areva indique qu'il va investir au Creusot pour fabriquer en France 100% des pièces de cuves des EPR au lieu de 80% actuellement. Cet investissement vise à "augmenter la capacité de production de pièces forgées nucléaires". Il se décompose en deux parties. Areva va d'une part investir 70 millions € avec le numéro un mondial de l'acier ArcelorMittal - un protocole d'accord a été signé en ce sens ce jeudi entre les dirigeants - pour augmenter de 35.000 à 50.000 tonnes par an d'ici 2010 la production de lingots de l'aciérie d'ArcelorMittal située au Creusot, Industeel.
     D'autre part, Areva va "investir dans sa filiale, Creusot Forge, pour continuer à développer sa production de pièces forgées destinées à la fabrication des composants des réacteurs nucléaires (cuve, générateur de vapeur...)".Areva a souligné que l'ensemble des acteurs nucléaires régionaux, rassemblés dans le pôle de compétitivité Pôle Nucléaire de Bourgogne, "vont bénéficier de cet investissement".

3) Sources: http://www.enerzine.com, Les Echos, AFP, le Parisien, Greenpeace
N.Sarkozy annonce un deuxième chantier EPR

     N.Sarkozy annonce le lancement d'une deuxième EPRLa déclaration était attendue : Nicolas Sarkozy a officiellement annoncé le lancement d'un second réacteur EPR, dont le chantier devra être mis en route en 2011 par Areva.
     En visite sur le site du Creusot, le Président français a confirmé l'annonce faite par François Fillon en juin dernier: il y aura bien un deuxième réacteur EPR, dont l'implantation sera décidée en 2009, et le chantier lancé en 2011.
     Pour le Président, la troisième génération de réacteur, à eau préssurisée, est la solution qui permettra de faire face à un pétrole durablement cher: "L'ère du pétrole bon marché, c'est fini. a-t-il prédit. Le nucléaire est plus que jamais une industrie d'avenir et une énergie indispensable."
     Selon les chiffres avancés par le Président, la production fournie par un EPR équivaudrait à "2 milliards de m3 de gaz par an quand il remplace une centrale à gaz, et 11 millions de tonnes de charbon quand il remplace une centrale au charbon." Ce, pour un prix, qu'il estime 30 à 50% moins cher.
     Concernant la vente de la technologie nucléaire aux pays en développement, dont la Libye, le Président a estimé que le nucléaire constituait "une arme de paix, car c'est une arme au service du développement."
     Dans un communiqué, EDF s'est dit "prêt à s’engager dans ce projet, dans un contexte d’augmentation de la demande d’électricité, et des contraintes liées au réchauffement climatique."

     "Le Groupe EDF dispose en effet de sites potentiels d’implantation et des compétences reconnues de ses équipes. Il bénéficie en outre de l’expérience nécessaire après avoir engagé la construction de l’EPR de Flamanville (Manche)" a souligné le groupe.

Les réactions ne se sont pas fait attendre:
     Pour Greenpeace, "cette décision est aberrante et stupide. Il s'agit d'une faute lourde sur le plan énergétique, économique, industriel et environnemental", a accusé Yannick Jadot, responsable de Greenpeace France. Il rappelle que "le chantier finlandais [du premier EPR construit], entamé en 2005, affiche un dépassement budgétaire global de 1,3 à 2,2 milliards € (pour un prix initial de 3,3 milliards) et ne sera terminé qu'avec deux ans de retard au moins."
     Le chantier de l'EPR de Flamanville a également connu un mois de suspension du fait d'irrégularités.
     Greenpeace reproche à l'Etat de faire le choix du nucléaire plutôt que celui des économies d'énergie, tel que préconisées par le Grenelle de l'Environnement: "l'interdiction des ampoules à incandescence d'ici à 2010 (...) permettrait à la France d'économiser une quantité d'électricité équivalente à ce que devrait produire le réacteur EPR."