CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE NUCLEAIRE
2008 - 2010
Interdiction de consommer des légumes et du lait à Fleurus en Belgique!

d/ 5 mai 2010
Est-il dangereux de vivre près de l'Institut des radioéléments à Fleurus?
     «Ce n'est pas parce que l'IRE soigne des cancers qu'elle doit en provoquer parmi les riverains.» Depuis août 2008, les voisins de l'Institut des radioéléments, à Fleurus, vivent dans l'angoisse. A l'époque, une importante fuite d'iode radioactif avait eu lieu dans cet institut qui fabrique des isotopes utilisés dans le traitement de certains cancers. Et elle n'avait été signalée qu'une semaine après, à grand renfort de consignes de précaution... urgentes. Et, pour la première fois, l'alerte nucléaire avait été déclenchée en Belgique.
     Depuis, plus de mille mesures ont été prises pour améliorer la sécurité du site – c'est dire s'il y avait à faire! Mais les riverains restent convaincus de la nuisance de l'IRE sur leur santé (ils dénoncent notamment la multiplication des problèmes de thyroïde) et leur environnement et demandent sa délocalisation. Devoir d'enquête* a tenté de démêler le vrai du faux.
     A titre exceptionnel – et jusque dans les «zones chaudes» – la journaliste Catherine Lorsignol a pu entrer dans les bâtiments. La vétusté des installations saute aux yeux – l'injection soudaine par l'Etat de 30 millions € n'a pas permis de rattraper des années de sous-financement. Et les discours rassurants du responsable de la sécurité sont d'autant moins convaincants qu'ils sont contredits par divers éléments: les mesures de radioactivités autour du site par un ingénieur en physique nucléaire, la découverte des plans du site au service de l'urbanisme, avec indication des lieux de stockage et de la quantité de déchets d'uranium 235 – des terroristes n'auraient aucune difficulté à trouver l'info. Et on ne citera que ça pour ne pas tout révéler d'un reportage qui mérite d'être vu.
http://fr.wikipedia.org/
http://www.afcn.be/
http://michelbouffioux.skynetblogs.be/
*«Devoir d’enquête» est une émission de la TV belge
c/ 1er septembre
Polémique sur la gestion d'un incident nucléaire en Belgique
LE MONDE | 01.09.08
BRUXELLES CORRESPONDANT

     Un incident nucléaire survenu dans une entreprise wallonne, l'Institut des radio-éléments (IRE), deuxième producteur mondial de radio-isotopes, provoque une grave polémique en Belgique. D'abord jugée mineure, une fuite d'iode radioactif a ensuite suscité ordres et contre-ordres, amenant à s'interroger sur la capacité des autorités du pays à gérer une crise nucléaire plus grave et sur leur 'amateurisme' en la matière.
     Une émission anormale d'iode est survenue, le 23 ou le 24 août, à Fleurus, près de Charleroi, au siège de l'IRE. Cette fondation d'utilité publique emploie une centaine de personnes à la production de radio-isotopes à des fins thérapeutiques et diagnostiques. Le système de sécurité dont est pourvu le site n'a pas détecté les rejets, qui se sont diffusés dans le sol et non dans l'atmosphère.
     Ce n'est que dans la soirée du 25 août que l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) a été informée de 'l'incident' - terme employé par les autorités. Le lendemain, des experts estimaient la fuite 'sérieuse', la classant au niveau 3 sur l'échelle internationale INES (International Nuclear Incident Scale), qui en compte sept. Il s'agit de la première alerte de ce niveau enregistrée en Belgique. Pourtant, l'AFCN estimait alors superflue toute mesure de précaution pour les riverains et l'environnement. Les sources officielles n'évoquaient qu'une 'très faible irradiation'.

     Parallèlement, la production de l'IRE était suspendue pour trois semaines. Un audit, réalisé en novembre 2007, avait déjà pointé les manquements de l'entreprise dans les domaines de la sécurité et de la communication.
     Jeudi 28 août, alors qu'une polémique apparaissait entre l'IRE et l'AFCN sur le niveau de l'alerte, le ministre de l'énergie, Paul Magnette (PS), continuait d'évoquer l'absence de danger. Le soir même, cependant, des prélèvements révélaient des concentrations potentiellement dangereuses. Les habitants étaient invités à ne plus consommer les légumes et les fruits de leurs jardins, pas plus que l'eau de pluie et le lait d'origine locale.
     Le message était diffusé, le lendemain, par les haut-parleurs des voitures de police sillonnant les rues de Fleurus et des communes voisines. Les responsables municipaux déploraient, de leur côté, la lenteur de la diffusion des rares informations reçues.
     Selon l'AFCN, les adultes ont pu être exposés, au maximum, à 20 % de la dose annuelle d'iode tolérée par l'organisme. Greenpeace a toutefois accusé les autorités de négliger les effets possibles de cette exposition sur les enfants, pour lesquels l'estimation doit, selon l'organisation environnementale, être multipliée par vingt-deux. Un député a réclamé une visite médicale gratuite pour tous les habitants concernés. Le parti Ecolo a demandé une enquête épidémiologique autour de tous les sites nucléaires.
Jean-Pierre Stroobants
b/ 31 août
http://www.tsr.ch/tsr
Incident nucléaire: les autorités belges ont mis en garde contre des risques de contamination
29.08.2008 15:51
     Les autorités belges ont prévenu vendredi les riverains d'un laboratoire médical des risques de contamination. Une fuite d'iode radioactif s'est faite le week-end dernier, constituant le plus grave incident nucléaire du pays. Elle était d'abord décrite comme inoffensive. Vendredi matin, les habitants de Fleurus (sud) et des villages situés dans un rayon de 5km autour de cette commune-là ont été appelés à ne consommer ni fruits ni légumes ni eau de pluie ni lait des environs jusqu'à nouvel ordre. Les autorités belges ont revu leur évaluation après une analyse de l'herbe des environs du laboratoire. (SWISS TXT)

http://www.levif.be
Incident nucléaire: pas de risques importants à Fleurus
29/08/2008 15:19
     Malgré le manque d'informations sur les taux exacts d'iode radioactif rejeté lors de l'incident à l'Institut de Radioéléments (IRE) de Fleurus, les professeurs Roland Hustinx (CHU de Liège) et André Wambersie (Cliniques Universitaires Saint-Luc), interrogés par l'agence Belga, ont tous les deux insisté vendredi sur les faibles risques pour la santé de la population.
     "Ce type d'iode est un isotope utilisé en médecine depuis plus de 50 ans. Il n'est pas très méchant et il en faut des quantités considérables pour que les risques soient réels", a ainsi expliqué le professeur Hustinx, chef du service de médecine nucléaire du CHU de Liège. "Je serais très étonné que les quantités libérées soient telles q'elles représentent un risque sur la santé", a-t-il ajouté.
     Selon lui, le fait que l'incident a été classé INES 3, soit de niveau 3 sur 7 de l'International Nucleair Incident Scale, est un niveau "assez faible". "S'il y avait un risque important pour la population, l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) aurait mis en place les mesures existantes, à savoir la prise de comprimés d'iode", insiste-t-il.

http://bourse.challenges.fr
Fuite d'iode radioactif à Fleurus en Belgique
29/08/08 11:12 
BRUXELLES (Reuters) - Les autorités belges ont décidé de restreindre la consommation de légumes et de lait produits près d'un institut de
médecine nucléaire à Fleurus à la suite d'une fuite accidentelle d'iode radioactif, annonce la Commission européenne.
     "Les autorités (...) ont décidé d'appliquer des mesures de protection, en particulier des restrictions de la consommation de produits alimentaires locaux (légumes et lait), jusqu'à une distance de 5 km", précise la commission.
     L'agence belge de sûreté nucléaire a déclaré jeudi que l'incident, qui s'est produit le week-end dernier, était "sérieux". Il a été noté trois sur l'échelle Ines de classement des incidents nucléaires, qui compte sept degrés.
     Les mesures de restriction à la consommation ont été prises après l'examen d'échantillons d'herbe montrant une contamination plus forte qu'attendue.
     Les autorités belges ont été vi vement critiquées pour la gestion de l'incident.
     "Que fait-on des gens qui ont mangé des légumes? Pourquoi avoir attendu autant de jours avant d'annoncer des mesures", a déclaré Jean-Marc Nollet, élu Vert du parlement, qui a réclamé l'ouverture d'une enquête indépendante.
     Fleurus est située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Bruxelles, près de Charleroi.
Huw Jones et Julien Ponthus, version française Guy Kerivel, Jean-Stéphane Brosse
http://afp.google.com
Belgique: appels à la prudence après le plus grave incident nucléaire du pays
BRUXELLES (AFP) — Les autorités belges ont prévenu vendredi les riverains d'un laboratoire médical des risques de contamination après une fuite d'iode radioactif le week-end dernier, le plus grave incident nucléaire survenu en Belgique initialement présenté comme inoffensif pour la population.
     Des voitures de police munies de hauts-parleurs ont diffusé des messages dans les rues de Fleurus (sud) vendredi matin, appelant les habitants à ne pas consommer les fruits et légumes de leur jardin, l'eau de pluie et le lait des fermes environnantes jusqu'à nouvel ordre, a indiqué à l'AFP le bourgmestre (maire) de cette localité d'environ 20.000 habitants, Jean-Luc Borremans.
     Ces mesures, annoncées près d'une semaine après l'incident, concernent également plusieurs villages situés dans un rayon de 5 kilomètres autour de Fleurus, une commune de la région de Charleroi jusqu'ici surtout connue pour avoir été le théâtre d'une victoire de la République française contre la Prusse en 1794.
     "La population est inquiète, c'est normal, le nucléaire est un thème qui effraie, mais je fais confiance aux professionnels qui me disent que la situation est sans danger et qu'il s'agit de simple mesure de prévention", a expliqué M. Borremans.
     "Il s'agit bien d'un incident et pas d'un accident, je ne voudrais pas que les gens pensent qu'il y a eu une catastrophe nucléaire", a-t-il ajouté.
     L'incident s'est déroulé le week-end dernier dans un laboratoire de l'Institut des radioéléments (IRE), une institution reconnue d'utilité publique qui produit des radioéléments utilisés notamment pour le dépistage par imagerie médicale et le traitement par radiothérapie du cancer. Elle se présente comme le deuxième producteur mondial de radioisotopes à usage médical.
     Le personnel avait constaté un rejet d'iode radioactif et informé lundi l'Agence fédérale belge de Contrôle nucléaire (AFCN).
     L'agence avait estimé l'incident sérieux et l'avait placé au niveau trois sur l'échelle internationale des accidents nucléaires, qui en compte sept. L'Autorité française de sécurité nucléaire (ASN) a été mise au courant de l'incident, le plus grave de ce type jamais survenu en Belgique.
     La production de l'IRE a été mise à l'arrêt mardi, mais l'AFCN avait ce jour-là estimé que la fuite ne faisait courir aucun risque aux riverains et à l'environnement et n'avait recommandé aucune mesure de précaution.
     Les autorités belges ont brusquement revu leur évaluation jeudi soir lorsqu'une analyse d'échantillons d'herbe, prélevés "dans l'environnement direct" du site, a débouché sur "des mesures plus élevées d'iode radioactif" que ne laissaient présager les premiers tests.
     Lors d'une réunion au Centre de crise du gouvernement qui s'est achevée jeudi à 23H00, il a été décidé de conseiller aux riverains de prendre des précautions et d'informer les autres pays de l'UE à travers le réseau européen Ecurie.
     Le bourgmestre de Charleroi, Jean-Jacques Viseur, s'est dit vendredi "surpris" et "mécontent" de ne pas avoir été averti de la situation, alors que l'opposition écologiste fustigeait le gouvernement et l'IRE pour la lenteur de leur réaction.
     Le bourgmestre de Fleurus rapporte lui que ses administrés semblent de plus en plus inquiets, se demandant notamment s'ils devaient ingérer les capsules d'iodes prévues en cas de pollution nucléaire.
     "En ce moment, il n'y a pas lieu de le faire", a assuré Jean-Luc Borremans. L'élu local note toutefois qu'un arrêt prolongé de la production de l'IRE risque de priver de leurs médicaments des milliers de patients souffrant du cancer.
     "Il s'agit d'une entreprise qui a un rôle humanitaire non négligeable. Il faut garder la tête froide", a souligné M. Borremans.
a/ 30 août 2008
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 830 associations
Communiqué de presse du 29 août 2008
Contact presse: 06.64.100.333
http://www.sortirdunucleaire.org/
Belgique, Espagne, Allemagne, Autriche, Slovénie, Ukraine, France…
L'Europe frappée par des accidents nucléaires

     La France, qui a passé un été très radioactif avec de multiples évènements en particulier au Tricastin, est loin d'être le seul pays d'Europe frappé par les incidents et accidents nucléaires. Des scandales de grande ampleur font même la UNE actuellement dans certains pays.
     En Belgique, un accident de niveau 3 s'est produit le 24 août à l'Institut des radioéléments (IRE) de Fleurus. Comme d'habitude dès qu'il s'agit de nucléaire, l'alerte a été donnée en retard, les conséquences ont d'abord été minimisées par l'Agence fédérale belge de Contrôle nucléaire (AFCN), mais on apprend aujourd'hui que la fuite radioactive est plus importante qu'annoncé au départ et que la consommation des légumes du jardin et du lait est maintenant interdite, en attendant peut-être de nouvelles révélations...
     En Espagne, un important incendie s'est déclaré, le 24 août aussi, à la centrale nucléaire Vandellos II (Catalogne) qui est arrêtée depuis. Une trentaine d'incidents ont eu lieu depuis le début de l'année dans les centrales espagnoles. En avril dernier, on a appris qu'une fuite radioactive avait eu lieu 6 mois plus tôt (!) à la centrale d’Asco I (Catalogne) dont l'exploitant encourt de lourdes sanctions.
     En Allemagne à Asse, la population a appris fin juin qu'une contamination de grande ampleur était en cours depuis des années dans une mine de sel ou 126.000 fûts de déchets nucléaires ont été stockés. La mine était présentée comme "stable depuis 70 millions d'années" et "quasi-imperméable", mais les déchets baignent aujourd'hui dans un véritable lac souterrain dont la contamination menace de grandes nappes phréatiques.

     En Autriche, un incident s'est produit dans la nuit du 2 au 3 août dans les laboratoires de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), à 35 km de Vienne. Ce n'est que par chance qu'un accident grave n'a pas eu lieu.
     En Ukraine, une fuite d'eau radioactive a provoqué l'arrêt d'un réacteur à la centrale nucléaire de Rivné (ouest de l'Ukraine) le 10 juin.
     En Slovénie, une fuite radioactive le 4 juin à la centrale nucléaire de Krsko a entraîné une alerte européenne (les 26 autres pays de l'Union ont été contactés en urgence) avant que la gravité de la situation ne soit minimisée, sans que personne ne sache vraiment ce qui s'était passé.
     La France, enfin, a été frappée cet été par de multiples incidents à la Socatri-Areva (Bollène, Vaucluse: grave fuite d'uranium le 7 juillet), à la FBFC-Areva (Romans-sur-Isère, Drôme: découverte le 18 juillet de contaminations par une canalisation rompue depuis des années), à la Centrale nucléaire EDF du Tricastin (Drôme: 100 salariés contaminés le 23 juillet) et à celle de St-Alban (Isère: 15 salariés contaminés le 20 juillet), à nouveau à la Socatri-Areva (aveu le 6 août de rejets illégaux depuis des semaines de carbone 14 radioactif) et à la Comurhex-Areva (Pierrelatte, Drôme: aveu le 21 août de contaminations par une canalisation rompue elle aussi depuis des années).
     Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle l'opinion publique internationale à prendre conscience de la gravité des contaminations déjà occasionnées par l'industrie nucléaire, et de la possible imminence d'une véritable catastrophe nucléaire dont les conséquences seraient incommensurables.  Il ne faut pas faire confiance aux diverses "autorités de sûreté", qui contribuent à cacher la vérité, et il faut fermer les installations nucléaires avant que le pire ne se produise.