CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE NUCLEAIRE
2008
février-mars
Areva propose de bâtir jusqu'à 12 réacteurs EPR en Afrique du Sud

Source ADIT, ©AFP / 31 janvier, http://www.romandie.com:
       PARIS - Le groupe français de nucléaire civil Areva a annoncé jeudi avoir proposé de construire jusqu'à 12 réacteurs nucléaires de troisième génération EPR d'ici 2025 en Afrique du Sud, première économie du continent noir, confrontée à une pénurie d'électricité récurrente.
     Areva, premier groupe mondial de nucléaire civil, propose non seulement de construire deux EPR en consortium avec les groupes français de BTP Bouygues, d'électricité EDF et la société d'ingénierie sud-africaine Aveng, comme il l'avait déjà annoncé, mais aussi de construire 10 autres EPR d'ici 2025.
     Ces dix autres réacteurs seraient aussi construits en partenariat avec EDF, Bouygues et Aveng. Areva rappelle qu'il sera "leader" de ce groupement.
     L'European Pressurised Water Reactor (EPR) est, avec 1.600 mégawatts (MW), plus puissant que les réacteurs de deuxième génération construits dans les années 1980.
     Le premier EPR d'Areva est en cours de construction en Finlande, et le chantier du deuxième EPR a démarré en décembre dans le nord-ouest de la France.
     Le nucléaire civil est l'un des points forts de l'industrie française à l'international. Areva est le leader mondial devant l'américano-japonais Westinghouse.
     M. Sarkozy est passé à l'offensive pour offrir une coopération dans le domaine du nucléaire civil aux pays que le souhaitent, notamment dans le monde arabe. Il doit effectuer une visite en Afrique du Sud les 26 et 27 février, voyage auquel participera la présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon.
     Areva propose à la République sud-africaine et à l'électricien sud-africain Eskom de "nouer un partenariat global, recouvrant la construction de réacteurs EPR et le développement conjoint d'une industrie nucléaire sud-africaine".
     L'EPR permettrait à l'Afrique du Sud "de profiter à la fois des avancées technologiques de ce modèle de troisième génération et de l'expérience acquise sur les projets en cours en Finlande et en France", fait valoir Areva, qui se dit aussi "en mesure d'apporter sa maîtrise de tous les éléments du cycle nucléaire", de l'extraction de l'uranium à son recyclage.
     L'Afrique du Sud, qui dispose actuellement d'une capacité de production de 38.500 mégawatts (MW), veut construire une centrale nucléaire de 3.000 à 3.500 mégawatts, dans le cadre d'un projet de capacités de production supplémentaires de 20.000 MW (d'origine nucléaire) dans les vingt prochaines années.
     Areva a construit dans les années 1980 en Afrique du Sud deux réacteurs de deuxième génération à Koeberg près du Cap (sud), d'une puissance totale de 2.000 MW.
     L'Afrique du Sud a été régulièrement confrontée à des pannes d'électricité, qui viennent d'entraîner la fermeture temporaire de mines de métaux précieux.
     Faute de pouvoir augmenter rapidement sa capacité de production, le gouvernement entend faire diminuer la demande par une augmentation des tarifs, des quotas de rationnement, ainsi que le recours au gaz et à l'énergie solaire.
     L'Afrique du Sud a également sollicité Westinghouse pour qu'il lui fasse une offre.
Mise à jour 1:
http://www.enerzine.com
     A l'occasion de la visite du Président français en Afrique du Sud, Areva a signé un contrat d'environ 80 millions € avec Rio Tinto Alcan, leader mondial de l'aluminium, pour construire un système d'approvisionnement énergétique pour sa nouvelle fonderie située à Port Elizabeth, en Afrique du Sud.
     En vertu de ce contrat, le Groupe livrera une sous-station de conversion qui approvisionnera la fonderie en courant continu pour le processus de production d'aluminium.
     "Ce contrat vient consolider notre partenariat de longue date avec Rio Tinto Alcan se félicite la Présidente du Directoire d'AREVA, Anne Lauvergeon. "Il représente une étape vers notre objectif global, à savoir doubler d'ici 2010 nos commandes pour l'industrie électro-intensive".
     Areva a proposé de contribuer au programme nucléaire initié par l'électricien ESKOM et le gouvernement sud-africain, qui ont lancé un appel d'offre pour une capacité de production d'électricité pouvant aller jusqu'à 20.000 MW.
     Areva a soumis une offre globale afin de construire une flotte d'EPR, son réacteur de génération 3+ en cours de construction, et de soutenir le marché sud africain en concluant des partenariats locaux.
     Le Groupe a également pris position sur différents aspects de l'industrie nucléaire allant de la production à l'enrichissement de l'uranium et a renforcé ses engagements liés à la formation et au développement de compétences nucléaires destinées aux ingénieurs sud-africains.
Mise à jour 2:
Dans la hotte de Sarkozy, des centrales nucléaires
http://www.20minutes.fr/

Une vue générale de la centrale nucléaire de Koeberg (Afrique du Sud), le 18 janvier 2007

     C'est qu'il y a des gros contrats à la clé... Pour sa première visite d'Etat dans un pays africain anglophone, ce jeudi, Nicolas Sarkozy se déplace au Cap accompagné – outre son épouse- de 40 capitaines d'industrie français. Tous se rendront le lendemain à un forum d'affaires spécialement organisé. Parmi eux, une patronne est particulièrement attendue: celle d'Areva, Anne Lauvergeon.
     De fait, le géant français du nucléaire est pressenti pour résoudre à long terme la crise énergétique qui frappe l'Afrique du Sud depuis le 10 janvier. Ce jour-là, l'entreprise publique Eskom, dépassée par la demande, a commencé à infliger des délestages d'électricité quotidiens. La crise est devenue une «urgence nationale» quand les principales mines du pays ont dû stopper leur production pendant cinq jours…

Construire une industrie nucléaire nationale
     Et symboliquement, ce sont les mêmes mines qui envisagent cette semaine les premiers licenciements à grande échelle liés aux délestages: selon GoldFields, 6.900 de ses 53.000 mineurs pourraient bientôt être touchés... «L'automobile, la distribution, les télécommunications… tous les secteurs sont concernés, et les PME en premier lieu, qui devraient licencier cette année», résume un analyste de l'Idasa (Institut pour la démocratie en Afrique du Sud).
     Même si les tractations ont commencé dès 2006, Areva tombe à pic. Comme l'américain Westinghouse Electric, le groupe français, à la tête d'un consortium incluant Bouygues et EDF, propose tout bonnement de construire une industrie nucléaire nationale. Une solution qui séduit Eskom et un gouvernement sud-africain déjà obligé de revoir ses objectifs de croissance à la baisse (3,5% en 2008, contre environ 5% jadis)

Construction de dix centrales nucléaires
     Le plan prévoirait, dans un premier temps (livraison en 2016), la construction de deux centrales de type EPR de troisième génération fournissant 3.200 MW. Quant la capacité actuelle de production d'Eskom s'élève à 38.500 MW pour une conosmmation de 36.500 MW.
     Dans un second temps, surtout, Areva propose la mise sur pied de dix autres centrales, pour un coût global de 63 milliards €. A terme, la flotte nucléaire atteindrait 20.000 MW d'ici à 2025, alors que l'Afrique du Sud ne compte aujourd'hui qu'une seule centrale nucléaire, à Koeberg (au nord du Cap) – dont les deux réacteurs, construits par Areva, fournissent 5% de l'énergie nationale.

Réduire sa dépendance au charbon
     Le nom du contractant, y compris pour le premier appel d'offre, ne sera pas annoncé cette semaine. Pas même avant l'été. Mais parce que le pays veut réduire sa dépendance au charbon, le dossier énergétique sera abondamment traité ces deux jours, avec Nicolas Sarkozy dans un rôle de super VRP du nucléaire.
     Anne Lauvergeon se montre confiante, elle qui annonçait ce mardi une hausse de 14,5% des bénéfices nets de l'entreprise en 2007 et un objectif de ventes en hausse en 2008. Avec l'aide du sud-africain Eskom, qui entend dépenser près de 130 milliards € dans les 20 ans à venir...