CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE NUCLEAIRE
2008
juillet
L'AOC Côteaux du Tricastin voudrait changer de nom
Source http://afp.google.com

     LYON (AFP) — L'appellation d'origine contrôlée (AOC) des vins des Côteaux du Tricastin pourrait changer de nom avant la récolte 2009 afin d'améliorer son image, écornée par les incidents enregistrés sur le site nucléaire voisin du même nom, a indiqué mercredi à l'AFP son président.
     "L'idée fait son chemin et je souhaite qu'elle soit réalisée avant la récolte 2009", a déclaré Henri Bour, contacté par téléphone. "C'est uniquement une question d'image car nucléaire et alimentaire ne font pas très bon ménage dans l'esprit des consommateurs", a-t-il expliqué.
     Le site industriel du Tricastin a abondamment été médiatisé ces derniers jours en raison notamment d'une fuite d'effluents uranifères dans la nuit du 7 au 8 juillet.
     "Ce n'est pas le risque de contamination qui nous inquiète, car en tant qu'AOC nous n'effectuons pas de pompage des nappes phréatiques et de plus, nous faisons totalement confiance aux exploitants pour respecter les consignes de sécurité", a souligné M. Bour.
     Cela fait "une dizaine d'années" que l'AOC envisage de débaptiser son cru et les récents incidents pourraient accélérer les choses.
     "Nous avions déjà pris contact il y a quelques années directement avec Areva et surtout Eurodif afin qu'ils réfléchissent à l'idée de changer le nom du site nucléaire", a expliqué M. Bour. "Mais ils n'avaient pas compris notre démarche, ne voulant sans doute pas reconnaître que l'image du nucléaire n'était peut-être pas aussi parfaite que cela", regrette le président de l'AOC.
     "Nous allons réunir le conseil d'administration de l'AOC le 5 août et débattre de cette question, mais il me semble qu'il existe désormais une large adhésion pour que nous prenions les devants, par précaution pour l'image", a indiqué M. Bour.
     Habituellement, la démarche de changement de nom est assez longue, "entre trois et cinq ans", mais les derniers évènements font que "tout le monde va dans le même sens et l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao) devrait profiter de la réforme actuelle des AOC pour l'effectuer".
     En ce qui concerne le futur nom, le choix pourrait se porter sur "Grignan", du nom du village de la Drôme où se trouve le siège de l'AOC, mais il pourrait également être fait appel à un "cabinet d'études pour élargir la réflexion", a précisé M. Bour. 
Pour une utilisation plus... pacifique de l'énergie nucléaire en rapport avec le vin!
Physique nucléaire: les grands crus mis à nu

Authentification du verre d'une bouteille de vin fin par faisceaux d'ions.
© ARCANE-CENBG
     Une équipe de physiciens nucléaires bordelais a développé une technique permettant d'authentifier les grands crus en analysant leurs bouteilles au faisceau d'ions d'un accélérateur de particules.
     Afin de vérifier l'authenticité de grands vins, sans ouvrir leur bouteille, une équipe de physiciens nucléaires bordelais (CNRS-IN2P3/Université de Bordeaux 1) a développé une technique d'analyse faisant appel aux faisceaux d'ions d'un accélérateur de particules. Le procédé utilisé repose, plus précisément, sur l'étude du rayonnement X émis lorsque les bouteilles sont placées sous un faisceau d'ions produit par l'accélérateur de particules de la plateforme AIFIRA, en région Aquitaine.
«L'analyse par faisceaux d'ions renseigne sur l'âge du vin par la datation du contenant et repousse ainsi les limites de la technique de mesure par radioactivité en césium 137 qui ne permet pas de dater le vin avant 1950» explique ainsi le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Un contrat exclusif
     Les recherches ont été menées dans le cadre d'un contrat exclusif entre la société londonienne «The Antique Wine Company», spécialisée dans le commerce international de grands vins et «Arcane» la cellule de transfert technologique du Centre nucléaire de Bordeaux Gradignan. Cette dernière utilisera son nouveau procédé d'authentification sur quelques-unes des 10.000 bouteilles annuelles vendues ou achetées par l'entreprise anglaise. Dans un premier temps, ce seront environ 160 bouteilles en provenance des plus grands châteaux et des caves de «The Antique Wine Company», qui passeront au crible de l'accélérateur de particules. Puis, à partir de novembre, une société privée, baptisée «Vincert S.A.R.L», sera spécialement créée pour authentifier les grands crus.
4 septembre 2008, Anna Musso