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2010
Marée noire aux Etats-Unis

ADIT, avril - mai - juin - juillet - août
31 mai: Methods That Have Been Tried to Stop the Leaking Oil
http://www.nytimes.com/
20 mai: Marée noire: arrivée en Louisiane de pétrole lourd
http://actu.orange.fr/
14 mai: La nappe d'éparpille en une multituide de "taches" selon les garde-côtes
http://actu.orange.fr/
12 mai: BP et les autorités américaines désespérement en quête de solutions
http://www.deepwaterhorizonresponse.com/
12 mai: With Spill, Focus Turns to Well-Blocking System
http://www.nytimes.com/
12 mai: Gulf Oil Spill: From Bad to Worse
     BP reported successfully sealing off one oil leak in the Gulf of Mexico last week. Over the weekend, however, an attempt to stop the worse of the two remaining leaks failed when gas hydrates clogged the containment dome that was dropped over it.
     Meanwhile, environmentalists and government officials continued frantic efforts to protect shoreline habitat off the coast of Louisiana and elsewhere along the Gulf.
     Scientists warned that the oil spill could be devastating for the region. And the New York Times weighed in with an assessment of the potential harm the spill could cause.
     Scientific American noted that the chemical dispersants being used to break up the oil spill could create environmental problems of their own because of the harmful toxins they contain.
8 mai: Marée noire sur la com de BP, British Petroleum promettait d'aller «au-delà du pétrole». La catastrophe de Deepwater Horizon montre les lacunes de la compagnie pétrolière.
http://www.slate.fr/
8 mai: For BP, a Battle to Contain Leaks and an Image Fight, Too
http://www.nytimes.com/
5 mai, La pose d'un "couvercle" sur la fuite de pétrole se rapproche:
     Une météo plus clémente a facilité mardi la tâche des secours qui luttent pour empêcher une marée noire de toucher les côtes américaines, avec l'espoir de parvenir à colmater dès le week-end une grande partie de la fuite de pétrole qui se répand au fond du golfe du Mexique.
     Les efforts engagés deux semaines après l'explosion d'une plateforme pétrolière à 70 km au large ont permis jusqu'à présent de maintenir l'essentiel de la nappe de pétrole à l'écart des côtes. BP, qui exploitait la plateforme, a indiqué mardi soir que 22 navires envoyés en reconnaissance le long des côtes menacées n'avaient pour l'instant repéré aucune marée noire sur le littoral.
     BP estime que 800.000 litres de pétrole s'échappent chaque jour du puits situé par 1.500 mètres de fond. Le groupe britannique concentre ses efforts sur les trois fuites repérées le long du conduit qui reliait le puits à la plateforme et a lancé la fabrication de "couvercles" pour les arrêter.
     BP, qui espérait pouvoir embarquer mardi à bord d'un navire le premier de ces couvercles, une énorme chape d'acier de près de 90 tonnes, a finalement reporté l'opération à mercredi en milieu de journée.
     "Comme vous pouvez l'imaginer, ça va prendre du temps de l'installer à bord du navire", a souligné à l'AFP le porte-parole de BP, John Curry. Le groupe espère que la structure sera déposée au fond de la mer aux alentours du week-end.
     Le couvercle sera posé sur la plus grosse des trois fuites, afin de réduire au plus vite l'impact sur l'environnement. Il sera relié par un tuyau à un navire mouillant en surface qui pourra récupérer le pétrole. BP a aussi commencé dimanche à creuser un puits de secours afin de boucher le conduit d'origine et détourner définitivement le pétrole vers une autre plateforme.
     La nappe, qui a la taille d'un petit pays (200 km de long, 110 de large), a déjà touché jeudi la presqu'île formée par le delta du Mississippi en Louisiane et menace désormais des dizaines de km de côtes jusqu'à la Floride.
     L'amélioration des conditions météorologiques facilitait la tâche des équipes luttant contre la marée noire. Pendant trois jours, des vents forts et une mer houleuse les avaient empêchées de travailler.
     Des équipes ont testé une nouvelle technique qui consiste à injecter du dispersant dans le pétrole dès qu'il se répand dans l'eau, avant même qu'il ne rejoigne la surface, "avec des résultats encourageants", selon l'administration américaine.
      Près de 200 bateaux se trouvent aux abords de la nappe, des dizaines de kilomètres de barrages flottants ont été déployés et près de quatre millions de litres d'eau et de pétrole ont été récupérés. Les autorités prévoient d'ouvrir une deuxième base aérienne pour faire décoller les avions chargés de répandre les produits chimiques dispersants.
Le président Barack Obama a promis mardi que son administration ferait des "heures supplémentaires" pour limiter l'impact économique de la marée noire, mais a prévenu qu'il s'agissait d'un "sérieux défi".
      M. Obama a incriminé dimanche le groupe pétrolier britannique au cours d'une visite sur les côtes de Louisiane. BP a annoncé qu'il verserait 25 millions de dollars aux Etats concernés pour les aider à faire face à la catastrophe.
     Les Etats-Unis ont annoncé avoir reçu des offres d'aide de douze pays et organisations internationales pour aider à nettoyer la marée noire.
03 mai, BP va tenter une opération sans précédent:

     L'amélioration des conditions météorologiques a facilité lundi la tâche des équipes luttant contre la marée noire dans le Golfe du Mexique, où l'exploitant BP, s'apprête à lancer une opération sans précédent pour contenir les fuites.
     "Nous comptons embarquer demain le couvercle de confinement que nous espérons pouvoir installer d'ici une semaine" sur les fuites, a déclaré Doug Suttles, le chef des opérations de la compagnie pétrolière britannique BP qui exploite la plateforme Deepwater à l'origine de la marée noire.
     Cette chape de confinement de 70 tonnes à poser sur le fond de l'océan est la première des trois qui vont être installées "sur les fuites pour nous permettre de récupérer le pétrole et de l'aspirer grâce à un bateau de forage, l'Enterprise, situé à la surface", a-t-il détaillé.
     Pendant trois jours, des vents forts et une mer houleuse ont empêché les équipes d'intervention de tenter d'endiguer la nappe de brut qui s'étend désormais sur plus de 200 km de long et 110 de large.
     Des équipes ont déjà testé une nouvelle technique qui consiste à injecter du dispersant dans le pétrole dès qu'il se répand dans l'eau, avant même qu'il ne rejoigne la surface, "avec des résultats encourageants", selon un communiqué de l'administration américaine.
     Près de 200 bateaux se trouvent aux abords de la nappe, des dizaines de kilomètres de barrages flottants ont été déployés et près de quatre millions de litres d'eau et de pétrole ont été récupérés, a précisé le communiqué. Depuis qu'elle a sombré le 22 avril à quelque 70 km des côtes américaines, faisant onze morts, la plateforme "Deepwater" relâche chaque jour quelque 800.000 litres de pétrole.
     Et avec le changement de la direction des vents, les plages touristiques de la Floride étaient fortement menacées par la progression de la nappe.
     Quatre-vingt détenus d'une prison de Louisiane (sud) que l'Etat va envoyer aux avant-postes ont d'ailleurs eu droit lundi à un exposé sur le démazoutage d'oiseaux avec force photos, diagrammes et statistiques.
     Les garde-côtes envisagent aussi d'installer des stations de nettoyage pour les cargos remontant le Mississippi afin d'éviter qu'ils ne traînent du pétrole dans une des voies navigables les plus empruntées au monde.
     Les autorités prévoient par ailleurs d'ouvrir une deuxième base aérienne pour faire décoller les avions chargés de répandre les produits chimiques dispersants sur la nappe qui a commencé à toucher jeudi des îlots situés au large du delta du Mississippi en Louisiane.
     Alors que la pression de Washington s'accentuait, BP a annoncé lundi qu'il débloquait une enveloppe de 25 millions de dollars pour les Etats américains qui vont être touchés par la marée noire et qu'il assumerait "tous les coûts nécessaires et appropriés de nettoyage".
     Le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs a insisté lundi sur la responsabilité du groupe. "Nous allons rester la botte appuyée sur la gorge de BP pour s'assurer que le groupe fait le nécessaire pendant que nous faisons tout ce qui est humainement possible pour gérer cet incident", a-t-il prévenu.
     Le président Barack Obama avait déjà incriminé le groupe pétrolier dimanche au cours d'une visite sur les côtes de Louisiane: "BP est responsable de cette fuite. BP paiera", avait-il dit.
     Les autorités américaines ont en outre annoncé lundi la création d'une commission chargée d'examiner la sécurité des opérations à bord des plateformes pétrolières et de renforcer les contrôles des équipements.
     Autre conséquence de la marée noire, le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger s'est déclaré lundi opposé aux forages pétroliers au large de la Californie, qu'il soutenait résolument jusqu'alors.
suite:
http://www.technologyreview.com/
How Technology Failed in the Gulf Spill
     The disaster exposes overreliance on blowout preventers that has been long disparaged by insiders.
( ... )
http://www.lemonde.fr/
http://www.lefigaro.fr/
Le colmatage pourrait prendre des semaines
     Les autorités américaines et la compagnie pétrolière BP essaient, en vain pour le moment, de stopper la fuite de pétrole qui s'échappe du forage de Deepwater Horizon, la plate-forme détruite le 20 avril par une explosion d'origine inconnue.
     Depuis une semaine, six robots sous-marins, télécommandés depuis la surface, tentent de fermer le bloc obturateur (valve de sécurité destinée à contrôler la pression) situé sur le fond marin, à environ 1 500 mètres de profondeur. L'opération fort délicate a pour l'instant échoué. «Cela revient à essayer de reboucher une bouteille de champagne!», explique Richard Metcalf, un ingénieur de l'organisation professionnelle Mid-Continent Oil & Gas Association. Au total, trois fuites laissant s'échapper jusqu'à 800 tonnes de pétrole par jour ont été repérées au niveau du puits et le long du tuyau qui le relayait à la plate-forme Deepwater Horizon. Mais le débit pourrait être multiplié par 20 si toute la tête de puits venait à lâcher, déclarait dimanche soir le commandant des garde-côtes américains, l'amiral Thad Allen.

Un couvercle de 70 tonnes
     Le problème est que la fuite risque de durer encore plusieurs semaines, voire plusieurs mois. En cas d'échec des robots, plusieurs solutions sont à l'étude. BP s'est d'ores et déjà lancé dans la fabrication d'un énorme couvercle de quelque 70 tonnes en forme de dôme destiné à boucher la sortie du puits puis à évacuer le pétrole par un tuyau vers des navires en surface. Selon le président de BP Almerica, il pourrait être déployé «dans six à huit jours». Mais cette solution n'a encore jamais été utilisée et plusieurs spécialistes doutent de sa faisabilité.
     Faisant flèche de tout bois, la compagnie pétrolière britannique a commencé samedi à forer des puits de secours afin de réduire la pression à l'intérieur du conduit existant. Cela permettrait également d'injecter un enduit spécial pour boucher définitivement le puits accidenté. Mais l'opération devrait prendre entre 30 et 90 jours... Au rythme actuel, la quantité de pétrole déversée dans la mer pourrait atteindre 75.000 tonnes.
     Dans l'immédiat, des navires et des avions ont déversé 540 mètres cubes de produits dispersants. Mercredi dernier, les secours ont également incendié une plaque de pétrole retenue dans des barrages ignifugés mais ont dû arrêter à cause de la houle. Au total, 84 km de barrages flottants ont été déployés pour protéger les zones côtières les plus fragiles.
     Enfin, une partie des eaux du Mississippi, le plus grand fleuve du pays, a été détournée vers les marais pour tenter de repousser la marée noire. Mais, comme par malchance, cette dernière est poussée vers la côte par un puissant vent de sud-est conjugué à une marée à fort coefficient.


http://www.lefigaro.fr/

Des entonnoirs en béton pour récupérer le pétrole
C'est la première fois que ce système de récupération sera mis en place. Crédits photo: DR.
2 mai, Les premières nappes de pétrole atteignent les côtes de Louisiane:
Venice (Etats-Unis) (AFP) - http://www.guardian.co.uk/
     Les premières nappes de pétrole échappées d'une plate-forme dans le golfe du Mexique ont atteint jeudi soir les côtes de Lousiane, laissant présager l'une des pires marées noires de l'Histoire, déclarée "catastrophe nationale" aux Etats-Unis.
     Poussée par de forts vents de sud-est, une nappe brillante de pétrole a touché la terre près de l'embouchure du Mississippi, a déclaré à l'AFP le président de Plaquemines Parish, Billy Nungesser, la région où les premières traces de pétrole ont été repérées.
     Le président Barack Obama avait jeudi promis de mobiliser "toutes les ressources" du pays, dont l'armée, pour faire face à cette marée noire qui s'annonce, selon les défenseurs de l'environnement, comme une catastrophe écologique majeure.

     Un responsable des garde-côtes américains a cependant refusé tard jeudi de confirmer l'arrivée de la marée noire. "Nous avons des équipes de BP sur le terrain qui tentent de confirmer ces informations", a déclaré cet officier, Erik Swanson.
     Le gouvernement américain avait déclaré jeudi "catastrophe nationale" la marée noire, qui menace des centaines de kilomètres de régions côtières sur le golfe du Mexique, dans le sud des Etats-Unis, une région à l'écosystème particulièrement fragile.
     Environ 800.000 litres de pétrole, soit cinq fois plus qu'estimé initialement, selon les garde-côtes, s'échappent chaque jour de la plate-forme pétrolière qui a sombré le 22 avril dans le golfe du Mexique.
     Les marais côtiers de la Louisiane constituent un sanctuaire pour la faune, en particulier les oiseaux aquatiques. Les autres Etats de la région, la Floride, l'Alabama et le Mississippi notamment, craignent eux aussi que la nappe de pétrole ne souille leurs plages et ne pollue les pêcheries, cruciales pour l'économie locale.
     La marée noire est "le pire des scénarios imaginables pour les pêcheurs de crevettes, les éleveurs d'huîtres et de crabes, et pour les pêcheurs en général", affirmait jeudi Brent Roy, qui loue des bateaux de pêche à Venice, en Louisiane.
     La plate-forme Deepwater Horizon, exploitée par la compagnie britannique BP, a coulé le 22 avril après une explosion et un incendie survenus deux jours plus tôt. Elle contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait près de 1,27 million de litres par jour. Onze personnes sont portées disparues.
     Alors que le gouverneur de Louisiane Bobby Jindal déclarait l'état d'urgence, les services de secours étaient engagés jeudi dans une course contre la montre face à l'imminence de l'arrivée de nappes de pétrole brut.
     La ministre de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, a annoncé que la marée noire avait été décrétée "catastrophe nationale", mesure permettant l'utilisation de moyens venant de tout le pays.
     La zone la plus à risque dans l'immédiat se trouve à l'extrémité sud-est du delta du Mississippi, entrelacs de bras de mer et de marais.
     Mme Napolitano a insisté sur le fait que BP était "responsable" de la marée noire et exigé de sa part "la réaction la plus forte possible".
     "Si BP est en fin de compte responsable du coût des opérations d'intervention et de nettoyage, mon gouvernement va continuer à utiliser toutes les ressources à notre disposition, dont, le cas échéant, celles du ministère de la Défense", a souligné de son côté le président Obama.

suite:
    Une plainte a été déposée par des pêcheurs de Louisiane contre BP.
     Les garde-côtes avaient annoncé mercredi la découverte d'une nouvelle fuite, estimant à "plus de 5.000 barils par jour" (800.000 litres) le volume de pétrole se déversant toujours dans la mer.
     Des barrages flottants ont été déployés sur 20 milles nautiques pour tenter de contenir le pétrole. Mais, selon le gouverneur Jindal, c'est insuffisant et il faudrait en déployer encore plus.
     Pour tenter de contenir sa progression, des équipes d'intervention avaient enflammé mercredi une portion de la nappe. Mais une dégradation des conditions météo menaçait d'annuler les effets de cet essai d'incendie "contrôlé".
     Les ingénieurs se démènent également pour construire un couvercle sous-marin destiné à endiguer la fuite.
     En outre, BP a annoncé à l'AFP qu'elle comptait essayer une nouvelle technique qui consiste à injecter des produits dispersants au moyen de tuyaux jusqu'à la fuite pour essayer de réduire la quantité de pétrole qui remonte à la surface.
Est-il bon de brûler les nappes de pétrole pour éviter une marée noire ?

     Après l'explosion d'une plate-forme pétrolière, qui a sombré jeudi 22 avril dans le golfe du Mexique, une marée noire menace les côtes américaines des États de Floride, d'Alabama et du Mississippi. Le gouverneur de Louisiane a demandé aux autorités fédérales une aide d'urgence pour protéger les côtes de cette région à l'écosystème fragile, véritable sanctuaire pour la flore et la faune, notamment les oiseaux aquatiques. Pour circonscrire une nappe dont la circonférence a atteint 965 km, les autorités ont décidé d'en isoler des portions par des barrages flottants et d'y mettre le feu
     Franck Haeseler, chef du département Géochimie à l'Institut français du pétrole:
     «Cette méthode est employée trop tardivement. La houle a sans doute empêché la mise en place de barrages flottants et le pompage. Il y a aussi eu onze disparus et la priorité a été de secourir les hommes sur place. Mais, pour utiliser cette méthode, il faut une huile légère et brûler la nappe tant qu'elle contient des hydrocarbures légers, ceux qui brûlent le mieux.
     Or, ces hydrocarbures ont tendance à s'évaporer sous l'action de la température (de l'eau et de l'air) et du vent. La marée noire a déjà une semaine et une grande partie des hydrocarbures légers s'est évaporée. Par l'action des vagues, l'eau et l'huile forment ce qu'on appelle "une mousse au chocolat". Cette mousse contient désormais au moins 50% d'eau, probablement 70%. Y mettre le feu est donc difficile.
     Le deuxième problème, en brûlant du pétrole vieilli, est que la combustion est incomplète. Une épaisse fumée noire se dégage qui crée du CO2 (dioxyde de carbone), des imbrûlés d'hydrocarbures et des hydrocarbures cancérigènes. Le résidu, une fois qu'il a brûlé, est plus polluant. C'est assez proche de la fabrication d'un pneu : on encapsule le pétrole en créant des hydrocarbures, cancérigènes, qui s'évaporent beaucoup moins bien qu'avant la combustion. Cela génère donc des produits toxiques dans l'air, mais aussi dans l'eau. Les poissons et les oiseaux peuvent donc être touchés.
     Mais les retombées sur les hommes et les cultures n'auront, à mon avis, pas de conséquences. Ici, le pétrole est très léger et s'est donc étalé très vite. On parle de 40.000 m3, l'équivalent de 16 piscines olympiques, qui se déversent d'un coup dans l'océan. Le mieux est de pomper le pétrole. On aurait pu mettre des dispersants, des produits chimiques qui cassent la nappe avant sa transformation en "mousse au chocolat" et favorisent la biodégradation. Les gouttelettes de pétrole s'évaporent en effet beaucoup mieux. L'idéal est de le faire immédiatement, mais on peut encore agir maintenant. »

02 mai, Marée noire: les premières nappes de pétrole atteignent les côtes de Louisiane:
Venice (Etats-Unis) (AFP) - http://www.guardian.co.uk/
     Les premières nappes de pétrole échappées d'une plate-forme dans le golfe du Mexique ont atteint jeudi soir les côtes de Lousiane, laissant présager l'une des pires marées noires de l'Histoire, déclarée "catastrophe nationale" aux Etats-Unis.
     Poussée par de forts vents de sud-est, une nappe brillante de pétrole a touché la terre près de l'embouchure du Mississippi, a déclaré à l'AFP le président de Plaquemines Parish, Billy Nungesser, la région où les premières traces de pétrole ont été repérées.
     Le président Barack Obama avait jeudi promis de mobiliser "toutes les ressources" du pays, dont l'armée, pour faire face à cette marée noire qui s'annonce, selon les défenseurs de l'environnement, comme une catastrophe écologique majeure.

     Un responsable des garde-côtes américains a cependant refusé tard jeudi de confirmer l'arrivée de la marée noire. "Nous avons des équipes de BP sur le terrain qui tentent de confirmer ces informations", a déclaré cet officier, Erik Swanson.
     Le gouvernement américain avait déclaré jeudi "catastrophe nationale" la marée noire, qui menace des centaines de kilomètres de régions côtières sur le golfe du Mexique, dans le sud des Etats-Unis, une région à l'écosystème particulièrement fragile.
     Environ 800.000 litres de pétrole, soit cinq fois plus qu'estimé initialement, selon les garde-côtes, s'échappent chaque jour de la plate-forme pétrolière qui a sombré le 22 avril dans le golfe du Mexique.
     Les marais côtiers de la Louisiane constituent un sanctuaire pour la faune, en particulier les oiseaux aquatiques. Les autres Etats de la région, la Floride, l'Alabama et le Mississippi notamment, craignent eux aussi que la nappe de pétrole ne souille leurs plages et ne pollue les pêcheries, cruciales pour l'économie locale.
     La marée noire est "le pire des scénarios imaginables pour les pêcheurs de crevettes, les éleveurs d'huîtres et de crabes, et pour les pêcheurs en général", affirmait jeudi Brent Roy, qui loue des bateaux de pêche à Venice, en Louisiane.
     La plate-forme Deepwater Horizon, exploitée par la compagnie britannique BP, a coulé le 22 avril après une explosion et un incendie survenus deux jours plus tôt. Elle contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait près de 1,27 million de litres par jour. Onze personnes sont portées disparues.
     Alors que le gouverneur de Louisiane Bobby Jindal déclarait l'état d'urgence, les services de secours étaient engagés jeudi dans une course contre la montre face à l'imminence de l'arrivée de nappes de pétrole brut.
     La ministre de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, a annoncé que la marée noire avait été décrétée "catastrophe nationale", mesure permettant l'utilisation de moyens venant de tout le pays.
     La zone la plus à risque dans l'immédiat se trouve à l'extrémité sud-est du delta du Mississippi, entrelacs de bras de mer et de marais.
     Mme Napolitano a insisté sur le fait que BP était "responsable" de la marée noire et exigé de sa part "la réaction la plus forte possible".
     "Si BP est en fin de compte responsable du coût des opérations d'intervention et de nettoyage, mon gouvernement va continuer à utiliser toutes les ressources à notre disposition, dont, le cas échéant, celles du ministère de la Défense", a souligné de son côté le président Obama.

suite:
    Une plainte a été déposée par des pêcheurs de Louisiane contre BP.
     Les garde-côtes avaient annoncé mercredi la découverte d'une nouvelle fuite, estimant à "plus de 5.000 barils par jour" (800.000 litres) le volume de pétrole se déversant toujours dans la mer.
     Des barrages flottants ont été déployés sur 20 milles nautiques pour tenter de contenir le pétrole. Mais, selon le gouverneur Jindal, c'est insuffisant et il faudrait en déployer encore plus.
     Pour tenter de contenir sa progression, des équipes d'intervention avaient enflammé mercredi une portion de la nappe. Mais une dégradation des conditions météo menaçait d'annuler les effets de cet essai d'incendie "contrôlé".
     Les ingénieurs se démènent également pour construire un couvercle sous-marin destiné à endiguer la fuite.
     En outre, BP a annoncé à l'AFP qu'elle comptait essayer une nouvelle technique qui consiste à injecter des produits dispersants au moyen de tuyaux jusqu'à la fuite pour essayer de réduire la quantité de pétrole qui remonte à la surface.
Est-il bon de brûler les nappes de pétrole pour éviter une marée noire?

     Après l'explosion d'une plate-forme pétrolière, qui a sombré jeudi 22 avril dans le golfe du Mexique, une marée noire menace les côtes américaines des États de Floride, d'Alabama et du Mississippi. Le gouverneur de Louisiane a demandé aux autorités fédérales une aide d'urgence pour protéger les côtes de cette région à l'écosystème fragile, véritable sanctuaire pour la flore et la faune, notamment les oiseaux aquatiques. Pour circonscrire une nappe dont la circonférence a atteint 965 km, les autorités ont décidé d'en isoler des portions par des barrages flottants et d'y mettre le feu
     Franck Haeseler, chef du département Géochimie à l'Institut français du pétrole:
     «Cette méthode est employée trop tardivement. La houle a sans doute empêché la mise en place de barrages flottants et le pompage. Il y a aussi eu onze disparus et la priorité a été de secourir les hommes sur place. Mais, pour utiliser cette méthode, il faut une huile légère et brûler la nappe tant qu'elle contient des hydrocarbures légers, ceux qui brûlent le mieux.
     Or, ces hydrocarbures ont tendance à s'évaporer sous l'action de la température (de l'eau et de l'air) et du vent. La marée noire a déjà une semaine et une grande partie des hydrocarbures légers s'est évaporée. Par l'action des vagues, l'eau et l'huile forment ce qu'on appelle "une mousse au chocolat". Cette mousse contient désormais au moins 50% d'eau, probablement 70%. Y mettre le feu est donc difficile.
     Le deuxième problème, en brûlant du pétrole vieilli, est que la combustion est incomplète. Une épaisse fumée noire se dégage qui crée du CO2 (dioxyde de carbone), des imbrûlés d'hydrocarbures et des hydrocarbures cancérigènes. Le résidu, une fois qu'il a brûlé, est plus polluant. C'est assez proche de la fabrication d'un pneu : on encapsule le pétrole en créant des hydrocarbures, cancérigènes, qui s'évaporent beaucoup moins bien qu'avant la combustion. Cela génère donc des produits toxiques dans l'air, mais aussi dans l'eau. Les poissons et les oiseaux peuvent donc être touchés.
     Mais les retombées sur les hommes et les cultures n'auront, à mon avis, pas de conséquences. Ici, le pétrole est très léger et s'est donc étalé très vite. On parle de 40.000 m3, l'équivalent de 16 piscines olympiques, qui se déversent d'un coup dans l'océan. Le mieux est de pomper le pétrole. On aurait pu mettre des dispersants, des produits chimiques qui cassent la nappe avant sa transformation en "mousse au chocolat" et favorisent la biodégradation. Les gouttelettes de pétrole s'évaporent en effet beaucoup mieux. L'idéal est de le faire immédiatement, mais on peut encore agir maintenant. »