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Environnement écologie

1) How Much Is Too Much?: Estimating Greenhouse Gas Emissions
ADIT, http://www.scientificamerican.com/
2) Réduire les émissions de 50% pour un réchauffement global inférieur à 2°C d'ici 2050
ADIT
mai 2009

     Two new studies aim to quantify limits on the amount of greenhouse emissions necessary to avoid dangerous global warming
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     To avoid catastrophic climate change, the world will need to emit less than one trillion metric tons of carbon between now and 2050, according to two new papers published in Nature today. In other words, there is only room in the atmosphere to burn or vent less than one quarter of known oil, natural gas and coal reserves.
     Atmospheric concentrations of carbon dioxide have reached 386 parts per million—and rising, because every year, human activity spews more than 30 billion metric tons of CO2. So far, that's led to warming of roughly 0.8 degree Celsius (1.4 degrees Fahrenheit). The question is: How much more can we safely emit? The two new papers attempt an answer.
     "There is a simple and predictable relationship between the total amount of carbon injected into the atmosphere and peak projected warming," says physicist Myles Allen of the University of Oxford in England and lead author of one of the studies (Nature). "Releasing a trillion [metric] tons of carbon into the atmosphere may cause a most likely peak warming of 2°C [3.6°F], which many identify as the danger point." An average temperature rise of 2°C or lower has been adopted by the European Union and other countries - 110 in all - as a goal for any treaty to control climate change, and has been identified by scientists, including the authors of the U.N. Intergovernmental Panel on Climate Change report, as a point at which most climate changes become damaging.
     But CO2 - and the carbon at its molecular core - is not the only greenhouse gas. Others - ranging from methane to hydrofluorocarbons (HFCs) - "could contribute as much as 10 to 40 percent of the warming induced by CO2 alone," says climatologist Malte Meinshausen of the Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK) in Germany, lead author of the second study appearing in Nature. That drops the overall budget for atmospheric emissions to roughly 750 billion metric tons of carbon between the years 2000 and 2050. "To limit the risk to a one-in-four chance [of 2°C warming], then total CO2 in the first half of the 21st century has to be kept below [one trillion] metric tons."
     Put another way: humanity can only afford to burn and vent less than one quarter of known oil, natural gas and coal reserves. Already, between 2000 and 2006, the world emitted roughly 234 billion metric tons of CO2 - and roughly one third of the total trillion metric ton "budget" has already been spent to date. "We can burn less than a quarter of known economically recoverable fossil fuel reserves between now and 2050," says co-author and climatologist William Hare, also of the PIK. "Not much at all of coal reserves can be burnt and still keep warming below the 2°C limit."
     Meeting that target will require global emissions to peak and begin to decline before 2020 - unless countries desire drastic cuts later in the century. "If you burn a [metric] ton of carbon today then you can't burn it tomorrow, you've got a finite stock," says co-author and physicist David Frame of Oxford. "How would you apportion that finite stock of carbon?" That is a decision the world's governments will have to make in coming months and years.
     Global greenhouse gas emissions will need to be at least 50% below 1990 levels by 2050 - that means cuts by industrialized countries such as the U.S. of more than 90% - and on a path to zero emissions. A market for carbon - charging emitters for the ability to pollute - could help. A $50 price for a metric ton of CO2 by 2020 might do the trick based on economic modeling, Frame says, allowing emissions to peak some 25% above 1990 levels. "After that the carbon price would need to progressively increase to push carbon emissions down globally to where you would stay within this budget," he adds. "The 80% reduction [by 2050 pledge] from the U.S. is a good start but it's not enough to limit warming in order to meet [the] 2°C [increase] with high confidence."
     Of course, 2°C warming - a further 1.2°C from the current level of heating - will in and of itself have a host of unpleasant effects, such as ongoing sea-level rise that will swamp coastlines and island states. Since 1750 humanity has added 520 billion metric tons of greenhouse gases to the atmosphere and we're on pace to add that much again within 40 years - a scenario that is likely to result in catastrophic climate change.
     "The longer we let [emissions] rise, the harder and costlier reductions become," Allen notes.

Further Reading:
    * Retrofitting Old Buildings to Turn Big Apple Green
    * Is Algae the Biofuel of the Future?
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    * Global Warming and Your Health
    * California Adopts Low-Carbon Fuel Standard
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    * Could Cleaning Up Air Pollution Actually Speed Up Global Warming?


2) Réduire les émissions de 50% pour un réchauffement global inférieur à 2°C d'ici 2050

     Si l'on souhaite limiter le réchauffement de la surface terrestre à 2°C, il faudrait brûler moins d'un quart des ressources prouvées [1] de combustibles fossiles d'ici 2050. Cette constatation provient d'une étude parue dans la dernière édition de la revue scientifique Nature [2].
     Lors de cette étude, les chercheurs ont d'abord évalué la quantité de gaz à effet de serre (GES) qui peut être libérée dans l'atmosphère d'ici 2050, sans augmenter trop fortement le risque d'un réchauffement de plus de 2°C par rapport à la température préindustrielle. L'"objectif-2°C" est convoité par 100 pays du monde [3] de sorte qu'entre 2000 et 2050, seulement mille milliards de tonnes de CO2 soient émis. Or, lors des 9 dernières années, déjà un tiers de cette quantité a été émise. "Si nous continuons à exploiter les combustibles fossiles comme auparavant, le budget-carbone sera épuisé d'ici seulement 20 ans et le réchauffement sera très supérieur à 2°C", selon Malte Meinshausen, auteur-directeur de l'étude et chercheur à l'Institut de Postdam pour la recherche sur les impacts du climat (PIK) [4]. Des scientifiques allemands, britanniques et suisses ont participé à cette étude de trois ans.

suite:
     Si on désire limiter à 25% le risque d'un réchauffement supérieur à 2°C, les émissions de GES d'ici 2050 devraient être réduites de plus de 50% par rapport à 1990, selon les estimations. "Ce n'est qu'avec un abandon rapide des combustibles fossiles que nous avons de bonnes chances d'éviter un réchauffement sensible. Ainsi nous ne devons pas oublier qu'une augmentation de la température moyenne mondiale de 2°C dépasserait considérablement les fluctuations naturelles de la température qui ont permis la vie sur Terre, depuis que l'Homme existe", ajoute Malte Meinshausen.
     Lors de l'étude, les chercheurs ont aussi estimé la quantité de GES qui seraient libérées par la combustion de toutes les ressources prouvées de pétrole, charbon ou gaz. Cette quantité est quatre fois supérieure au budget d'émissions d'ici 2050 [5]. "Pour maintenir le réchauffement en-dessous de 2°C, nous ne devons pas consommer plus d'un quart des réserves prouvées de combustibles fossiles, et à terme uniquement une fraction infime du total des gisements connus", affirme Bill Hare, co-auteur de l'étude.
     Pour effectuer les estimations, les chercheurs ont installé un modèle d'ordinateur efficace, prenant en compte les effets de tous les GES, matières en suspension dans l'air et polluants gazeux, et incorporant l'ensemble des marges de fluctuation des réponses possibles du cycle du carbone et du système climatique terrestre. Cela a été combiné lors des simulations avec environ mille parcours temporels d'émissions.
     Les incertitudes liées à la modélisation du changement climatique ont été particulièrement prises en compte dans cette étude. Le savoir actuel concernant le changement climatique, fondé sur l'observation, a été rassemblé en estimations probabilistes. A cela se rajoute un grand nombre de résultats divers de simulations, provenant du dernier rapport d'état des lieux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (IPCC) [6]. Cette approche détaillée permet à cette étude d'aller beaucoup plus loin que les recherches précédentes.
     Ces résultats ont une signification très importante pour les négociations internationales en ce qui concerne un accord sur le climat. "Notre étude s'appuie sur de nombreux travaux de recherche qui ont été intégrés dans le rapport du IPCC. Ils montrent clairement que pour atteindre l'"objectif-2°C" que de nombreux pays visent, il faut se mobiliser rapidement pour suivre l'évolution bleue sur le graphe au lieu de la rouge", affirme Sarah Raper, co-auteur de l'étude, de l'Université métropolitaine britannique de Manchester (Manchester Metropolitan University). "Avec chaque année de retard, nous rongeons davantage notre budget d'émissions, limitons notre marge de manoeuvre et augmentons le risque de répercutions dangereuses", ajoute Reto Knutti, co-auteur de l'étude, de l'Ecole technique suisse fédérale de Zürich.
     Une étude concomitante, réalisée par l'équipe d'auteurs de Myles Allen, de l'Université britannique d'Oxford [7], qui a été publiée dans la même édition de "Nature", présente l'urgence de limiter également la quantité de carbone [8] que l'humanité rejette. "En théorie, c'est la somme de toutes les émissions de CO2 qui compte. En pratique, cela signifie que la réduction substantielle des émissions globales doit bientôt démarrer, et ce avant 2020. Si nous attendons davantage, la réduction des émissions de carbone s'accompagnera d'immenses coûts économiques et de défis technologiques - qui seront bien supérieurs à ce que la science et la politique permettent aujourd'hui", conclut Malte Meinshausen.
     Les auteurs des deux articles d'experts ont rédigé ensemble un article [9], traitant des exigences à long terme dans le domaine politique, disponible sur le site Internet "Nature Reports Climate Change".
- [1] Ressources prouvées: ressources en gaz et pétrole "raisonnablement certaines" d'être produites, en utilisant les technologies actuelles, au prix actuel et selon les accords commerciaux et gouvernementaux en cours. Dans l'industrie, elles sont connues sous le nom 1P, ou P90 (car elles ont 90% de chance d'être mise en production). On les oppose aux réserves probables (2P ou P50) et possibles (3P ou P10).
- [2] Meinshausen, M., Meinshausen, N., Hare, W., Raper, S. C. B., Frieler, K., Knutti, R., Frame, D. J. & Allen, M. Greenhouse gas emission targets for limiting global warming to 2°C. Nature, doi: 10.1038/nature08017 (2009).
- [3] Pour réduire le changement climatique, parmi les 192 pays signataires de la convention cadre pour le climat des Nations Unies, 109 ont affirmé désirer limiter le réchauffement mondial à 2°C ou moins par rapport au niveau préindustriel. Certains des Etats les plus vulnérables comme les îles ou les pays en développement se sont engagés à un réchauffement acceptable maximal de 1,5°C.
- [5] Suite à l'exploitation de combustibles fossiles et à la déforestation, plus de 300 milliards de tonnes de CO2 ont été libérées depuis l'an 2000. Le budget d'émissions de mille milliards de tonnes de CO2 entre 2000 et 2050 a ainsi été réduit actuellement à moins de 700 milliards de tonnes. Le budget restant correspond à moins d'un quart des émissions - d'environ 2.800 milliards de tonnes de CO2 - qui seraient libérées selon les estimations lors de la combustion des ressources fossiles prouvées.
- [8] 1 milliard de tonnes de carbone correspond à 44/12 (environ 3,667) milliards de tonnes de CO2.
- [9] News & Views Artikel in Nature: Schmidt, G. & Archer, D. Too much of a bad thing. Nature (2009)

Pour en savoir plus, contacts:
- [4] PIK : Potsdam-Institut für Klimafolgenforschung - http://www.pik-potsdam.de
- [6] IPCC Fourth Assessment Report, Intergovernmental Panel on Climate Change, http://www.ipcc.ch/ipccreports/assessments-reports.htm
- [7] Allen, M. R., Frame, D. J., Frieler, K., Hare, W., Huntingford, C., Jones, C., Knutti, R., Lowe, J., Meinshausen, M., Meinshausen, N. & Raper, S. The exit strategy: Emission targets must be placed in the context of a cumulative carbon budget if we are to avoid dangerous climate change. Nature Reports Climate Change, doi:10.1038/climate.2009.38 (2009). http://www.nature.com/climate/index.html
- 36 questions et réponses concernant l'étude (en anglais): http://redirectix.bulletins-electroniques.com/MFJWg
- Dr. Malte Meinshausen - Institut de Postdam pour la recherche sur les impacts du climat (PIK), Telegrafenberg A31, D14473 Potsdam - tél : +49 163 175 0084 - email : malte.meinshausen@pik-potsdam.de
- Dr. (h.c.) Bill Hare - PIK - tél : +49 170 905 7015 - email : bill.hare@pik-potsdam.de
- Prof. Reto Knutti - ETH Zürich - tél : +41 446 323540 - email : reto.knutti@env.ethz.ch
- Dr. Sarah Raper - Université Métropolitaine de Manchester - tél : +44 161 2471596 - email : S.Raper@mmu.ac.uk
- Dr. Myles Allen - Université d'Oxford - tél : +44 777 630 6691 - email : myles.allen@physics.ox.ac.uk
Source:
Communiqué de presse PIK (anglais ou allemand) : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/OdznU - 30/04/2009
Rédacteur:
Claire Vaille, claire.vaille@diplomatie.gouv.fr
Origine:
BE Allemagne numéro 435 (6/05/2009) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT