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Environnement écologie

Conférence de Poznan sur le climat
ADIT, décembre 2008
AFP, http://www.futura-sciences.com

     (AFP) - Conférence de Poznan sur le climat: catastrophes à l'horizon faute d'accord dans un an

     La communauté internationale a été prévenue lundi, à l'ouverture de la conférence de l'ONU sur le changement climatique à Poznan (ouest de la Pologne), qu'elle avait un an pour se rassembler afin de sauver la planète d'un réchauffement fatal.
     Il s'agit de conclure, fin 2009 à Copenhague, un accord global ambitieux afin d'enrayer le changement climatique, malgré le difficile contexte de crise financière.
     Devant quelque 9.000 délégués de 185 pays réunis jusqu'au 12 décembre pour la 14è conférence des Nations unies sur le changement climatique, l'hôte de la réunion, le ministre polonais de l'Environnement Maciej Nowicki, a jugé que "l'humanité par ses comportements a déjà poussé le système de la planète Terre jusqu'à ses limites".
     "Poursuivre ainsi provoquerait des menaces d'une intensité jamais vue: énormes sécheresses et inondations, cyclone dévastateurs, pandémie de maladies tropicales (...) et même conflits armés et migrations sans précédent", a-t-il lancé en appelant les négociateurs à ne pas "céder à d'obscurs intérêts particuliers (quand) nous devons modifier la direction dangereuse qu'a prise l'humanité".
     Le président du Groupe d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), le Prix Nobel de la Paix 2007 Rajendra Pachauri, a également rappelé les graves impacts de "l'inaction": 4,3 à 6,9 milliards de personnes supplémentaires, vivant dans les grands bassins fluviaux, risqueraient d'être affectées par les sécheresses, "presque la majorité de l'humanité", a-t-il insisté.
     En décembre 2007, la conférence de Bali avait arrêté une "feuille de route" devant mener les 192 Etats signataires de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (CNNUCC) à la conclusion, fin 2009, de nouveaux engagements contre l'effet de serre. Des engagements renforcés et élargis afin d'inclure les Etats-Unis et les grandes économies émergentes, dont la Chine, devenue premier pollueur mondial.
     A ce jour, seuls les 37 pays industrialisés (tous, sauf les Etats-Unis) qui ont ratifié le Protocole de Kyoto sont soumis à des contraintes de réduction de leurs émissions polluantes sur la période 2008-2012.
     "Le travail qui vous attend est à la fois difficile et critique: mais en chaque difficulté gisent des opportunités, si vous savez vous concentrer sur ce qui vous unit plutôt que sur ce qui vous divise", a rappelé le secrétaire exécutif de la Convention Yvo De Boer.
     "Vous avez un an devant vous d'ici Copenhague. L'heure tourne. Il faut passer à la vitesse supérieure", a-t-il répété, reconnaissant cependant que la crise financière allait compliquer la tâche: "Mobiliser les ressources financières à l'échelle requise constituera un véritable défi".
     "En dépit ou grâce à la crise, nous ne pouvons nous permettre de ralentir le pas", a également plaidé Brice Lalonde, ambassadeur de France pour le climat, dont le pays préside l'UE jusqu'au 31 décembre.
     Poznan est "un moment compliqué" de la négociation, a-t-il estimé en évoquant la difficile conclusion du Plan climat européen (-20% de gaz à effet de serre en 2020), qui divise les Etats membres, et la transition aux Etats-Unis, où Barack Obama succèdera à George W. Bush le 20 janvier.
     "Disons qu'il nous manque ici une importante équipe de négociateurs", juge M. Lalonde, en attendant l'entrée en fonction en janvier de la nouvelle administration Obama, nettement mieux disposée en faveur du climat.
    Pourtant, un délégué américain de l'équipe sortante, Harlan Watson, a évoqué un "large consensus sur d'importantes questions internationales" avec M. Obama et a promis de "contribuer positivement de façon à ce que la prochaine équipe puisse ramasser la balle et la relancer".


Le crucial sommet de Poznan s'annonce difficile

     Les avertissements pleuvent sur le sommet de Poznan sur le réchauffement climatique et les moyens d'en réduire les effets, démontrant la prise de conscience des Etats impliqués… et stigmatisant la mauvaise volonté de certains. Les enjeux sont cruciaux avant la date butoir de décembre 2009, qui marquera le début de « l'après-Kyoto ».
     Un an après le petit accord de Bali et dans le difficile contexte de la crise financière mondiale, les deux semaines de négociations de l'UNFCCC (United Nations Framework Convention on Climate Change) qui viennent de s'ouvrir lundi 1er décembre à Poznan, dans l'ouest de la Pologne, marquent l'ultime étape d'une série de conférences annuelles organisées sous l'égide de l'ONU.

C'est véritablement le début d'un compte à rebours au terme duquel les 192 du pays signataires de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (CNUCCC) devront obligatoirement aboutir à Copenhague en décembre 2009.
     La prise de résolutions est urgente et la partie loin d'être gagnée. Car depuis la création en 1988 du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), les émissions mondiales de gaz à effet de serre n'ont jamais été aussi importantes tandis que de nouveaux acteurs entraient en lice. Le premier d'entre eux est sans conteste la Chine. Après avoir ratifié le protocole de Kyoto mais obtenu des exemptions, ce pays s'est hissé en haut du podium, devenant le premier pollueur mondial.
     Si les émissions de gaz à effet de serre se sont légèrement améliorées du côté des pays industrialisés entre 1990 (année de référence dans les négociations) et 2006, avec une réduction de 4,7%, le bilan est nettement moins reluisant si l'on ne considère que la période 2000 - 2006, marquée par une augmentation de 2,3% dans la foulée des anciens pays de l'Est (+7,4%).
     Tout au fond de la classe, là où se tiennent par tradition les plus mauvais élèves, on aperçoit les pays d'Amérique du Nord avec (par référence à 1990) une augmentation de 21,7% pour le Canada, 14,4% pour les Etats-Unis, ainsi que l'Australie (28,8%). L'Europe du Sud fait figure de cancre avec une hausse des émissions espagnoles de 50,6% et portugaises de 40%.
     Dans son premier rapport, le Giec prévoyait une augmentation probable des températures au niveau mondial de 1,8°C à 4°C d'ici l'an 2100 relativement à 1990, alors que la température s'est accrue de moins de 1°C au cours du dernier siècle. Le protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005 et qui s'applique pour la période 2008 - 2012, a bien été signé par 183 états mais il n'est cependant contraignant que pour les 37 pays industrialisé qui se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5,2% à l'horizon 2012.
     Les experts scientifiques estiment que limiter la hausse des températures à 2°C implique de commencer à faire décroître les émissions de gaz à effet de serre à partir de 2015 au plus tard, puis de véritablement renverser la tendance d'ici à 2050. 

Les enjeux du sommet de Poznan
     L'objectif principal du sommet de Poznan est d'obtenir un accord global sur la politique économique de chaque pays, mais aussi sur le système d'échange de quotas de gaz à effet serre. En effet, ce dernier impose actuellement aux industriels de réduire leurs émissions polluantes, tout en leur permettant de continuer à émettre du CO2 sous le couvert d'un rachat de quotas. La Pologne, l'Italie, et surtout l'Allemagne, ne se satisfont plus de ces exemptions payantes, et réclament en chœur des quotas gratuits. «C'est en investissant dans les technologies propres que l'on créera de l'emploi, pas en exemptant les industriels du principe de pollueur-payeur!» s'indigne dans Libération le député européen Claude Turmes (Luxembourg).
     La communauté internationale réunie à Poznan, forte de quelque 9.000 délégués de 185 pays de la planète entière, semble consciente de l'enjeu de cette réunion qui doit jeter les bases d'un accord global devant être conclu fin de 2009 à Copenhague. Le ministre polonais de l'environnement Maciej Nowicki s'est attaché à convaincre les participants de l'importance de leur tâche, jugeant que «l'humanité par ses comportements a déjà poussé le système de la planète Terre jusqu'à ses limites».
     Les avertissements porteront-ils leurs fruits? Ce n'est pas sûr. Les 11 et 12 décembre prochains, les chefs d'Etat de l'Union européenne doivent se réunir afin de tenter une ultime conciliation autour du «paquet» climat-énergie. Une rencontre au sommet où chaque responsable, nul n'en doute, considérera ses propres spécificités et aura à cœur de démarrer d'excellentes résolutions... après son voisin.

Une nouvelle représentation
     Au cours de ce sommet l'équipe Bush représente les Etats-Unis pour la dernière fois. Cette fin de règne est vécue comme un soulagement par la plupart des membres, encouragés par la résolution du président élu Barack Obama qui s'est engagé à ramener les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis à leur niveau de 1990 d'ici 2020. Mais le président élu n'est pas à Poznan...
     Contrairement aux politiques, les scientifiques sont déjà d'accord entre eux. D'accord pour prévoir, à la quasi-unanimité sécheresses, inondations, migrations massives, extinctions d'espèces, pandémies, etc. D'accord aussi pour estimer que le coût de ce qu'ils considèrent non comme un défi, mais une conséquence, sera gigantesque et engloutira plusieurs centaines de milliards € par an. Et enfin d'accord pour promettre les pires plaies à la planète si les diplomates se perdent en vaines négociations ou vagues promesses.

MAIS...
13.000 tonnes de CO2 pour défendre le climat à Poznan!
http://www.liberation.fr
     La conférence qui doit aboutir à un accord mondial sur le climat, devrait dans un premier temps dégager plus de 13.000 tonnes d'équivalent CO2, en raison notamment des déplacements en avion de ses 10.657 participants.
      La conférence des Nations unies sur le climat, qui s'est ouverte lundi à Poznan, devrait dégager 13.000 tonnes d'équivalent CO2 pendant ses douze jours de travaux, selon les estimations de l'ONU.
     Cette estimation initiale se fondait sur la participation de 8.000 délégués de 185 pays mais le nombre d'inscrits avait atteint dimanche soir 10.657, laissant augurer des émissions de dioxyde de carbone (CO2) plus élevées en raison notamment des déplacements en avion, l'un des modes de transport les plus polluants.
     Le pays hôte de la conférence, la Pologne, a «proposé de compenser la totalité des émissions à la fin des travaux, une fois faits les calculs définitifs», a souligné le secrétariat de la convention des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC).
     Il peut s'agir d'investissements dans des projets «verts» en faveur de la forêt ou dans les énergies propres en faveur des pays en développement.
     Rien que l'UNFCCC, basé à Bonn (Allemagne) a dépêché 200 personnes à Poznan, «qui ont voyagé de la façon la plus écologique possible», en train ou en bus, souligne le secrétariat.
     Les ONG de défense du climat avaient enregistré 5.500 représentants dimanche soir et plusieurs centaines de journalistes sont également attendus.
     La conférence de Poznan doit permettre de lancer la négociation d'un futur accord mondial sur le climat, fin 2009, portant notamment sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour juguler l'envolée du thermomètre mondial d'ici la fin de siècle.