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Environnement écologie

Réchauffement climatique: les Pays-Bas appelés à investir contre la menace de l'eau
ADIT, septembre 2008

     Les Pays-Bas, menacés par le réchauffement climatique, doivent se prémunir contre les effets dévastateurs de l'eau en investissant 100 milliards € d'ici 2100 pour renforcer leurs digues et protéger leurs côtes, selon un rapport remis mercredi au gouvernement.
     "On ne va pas attendre une catastrophe, on veut être prêt quand elle arrive", a lancé Cees Veerman, le président de la commission auteur du rapport. Sa présentation du texte au Premier ministre Jan Peter Balkenende était retransmise en direct à la télévision.
     Il est "urgent de relever le défi de la sécurité aquatique" auquel sont confrontés les Pays-Bas, dont les deux-tiers du territoire se trouvent sous le niveau de la mer, a-t-il souligné.
     Celui-ci "ne va devenir que plus important avec une hausse du niveau de la mer et une plus grande variation dans les débits des rivières", assure le rapport intitulé "Travailler avec l'eau".
     Le "programme Delta", qui doit remédier à cette situation, prévoit notamment un renforcement draconien de la sécurité et de l'entretien d'un quart des centaines de kilomètres de digues protégeant les Pays-Bas et d'injecter le long des côtes des bancs de sables artificiels.
     "On va relever le gant", a promis le Premier ministre Jan Peter Balkenende, précisant que son gouvernement allait "indiquer comment financer cela".
     Quelque "100 milliards € en cent ans", soit "une somme annuelle supplémentaire de 1 à 1,5 milliard € jusqu'en 2100" représentant 0,2 à 0,3% du revenu national seront nécessaires pour financer une douzaine de propositions, selon le rapport.
     La commission nommée par le gouvernement préconise de "réaliser les apports de sable à une échelle telle que la côte pourra s'élargir dans le siècle à venir". Cela "donne plus d'espace, plus de dunes, plus de nature et une sécurité maximum", a argué M. Veerman.
     Il prévoit que les Pays-Bas pourraient élargir la côte d'un kilomètre sur de larges portions d'ici 2100, pour un coût de 100 à 300 millions €.
     "On injecte déjà chaque année 10 millions de m3 de sable dans les côtes. L'idée est de suivre la hausse du niveau de la mer et même de prendre un peu les devants en créant chaque année 30 à 50 mètres de côte", explique à l'AFP Pavel Kabat, expert en gestion de l'eau et membre de la commission.
     "Après on peut vendre ce terrain pour construire, faire des espaces de loisirs, implanter des parcs d'éoliennes", souligne-t-il.
     La commission se base sur une prévision de hausse du niveau de la mer de 0,62 à 1,3 mètre d'ici 2100 et de 2 à 4 mètres d'ici 2200.
     Les "conséquences dangereuses" du réchauffement climatique menacent à la fois l'agriculture, la circulation marine et fluviale, l'approvisionnement en eau potable et les industries utilisant l'eau et les eaux de refroidissement.
     "La hausse du niveau de la mer, la baisse des débits des rivières, des périodes de sécheresse prolongée et une infiltration des eaux salées par les rivières et les nappes phréatiques menacent l'approvisionnement en eau douce du pays", selon le rapport.
     Il préconise une accélération du plan intitulé "De l'espace pour la rivière" qui doit augmenter le débit de fleuves comme le Rhin et la Meuse, afin de parer aux fortes crues, tempêtes et précipitations s'annonçant plus fréquentes.
     Dans le cadre de ce plan, des zones actuellement habitées sont rachetées et transformées en réservoirs d'eau et des bras de rivière artificiels sont construits.
     Quelque 9 millions de Néerlandais, sur 16 millions, vivent dans les 60% des Pays-Bas protégés par des digues et des dunes et contribuent à hauteur de 65% au produit intérieur brut.