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Environnement écologie

Un pan de 414 km2 de l'Antarctique a commencé à se désintégrer
avril 2008

     Un pan de la banquise antarctique équivalent à près de quatre fois la superficie de la ville de Paris a commencé à se désintégrer sous l'effet du réchauffement climatique rapide, a indiqué mardi le Centre national de la neige et de la glace de l'Université du Colorado (NSIDC).
     Selon des images satellite, cette désintégration porte déjà sur un pan de glace de 414 km2 faisant partie du plateau Wilkins et a commencé le 28 février par le soudain décrochage d'un iceberg de 25,5 km de long sur 2,4 km de large sur le flanc sud-ouest.
     Ce mouvement a déclenché la désintégration d'un bloc de 569 km2 du plateau Wilkins, dont 414 km2 ont déjà disparu.
     Ce plateau, dont la superficie est de 12.950 km2, est actuellement soutenu par une bande étroite de glace de 5,6 km entre deux îles, a expliqué dans un communiqué Ted Scambos, responsable scientifique du NSIDC (National Snow and Ice Data Center).
     Il s'agit de la plus grande banquise dans l'Antarctique.
     "Si les glaces continuent à reculer, cette bande de glace pourrait se désintégrer et nous perdrions alors probablement la moitié de la banquise de cette région au cours des prochaines années", a-t-il déclaré.
     Au cours des cinquante dernières années, la partie occidentale de la péninsule antarctique a enregistré la plus forte augmentation de température sur le globe avec une hausse de 0,5 °C tous les dix ans.
     "Nous pensons que le plateau Wilkins existe depuis quelques centaines d'années mais l'air chaud et les vagues de l'océan provoquent sa dislocation", a expliqué Ted Scambos, qui a constaté pour la première fois cette désintégration en mars.
     L'été touchant à sa fin dans l'Antarctique, les scientifiques ne prévoient pas davantage de désintégration du plateau Wilkins dans les prochains mois.
     David Vaughan, scientifique du British Antarctic Survey ayant participé aux travaux de mesure de la fonte des glaces, souligne que la désintégration du plateau Wilkins n'affectera pas directement le niveau des mers car ce pan de banquise flottait déjà avant de devenir liquide.
     "Mais cela est une autre indication de l'impact du changement climatique dans la région", a-t-il commenté.
     Ces dernières années, la banquise bordant la péninsule antarctique a connu une dislocation rapide.
     En 1995, le plateau Larsen A, long de 75 km et large de 37 km, s'est décroché puis fragmenté en icebergs dans la mer de Weddel.
     Le 19 mars 2002, un satellite de la Nasa observait l'effondrement de Larsen B, d'une surface de 3.850 km2 et 200 mètres de haut qui contenait 720 milliards de tonnes de glace.
     La fonte accélérée des glaces de l'Antarctique - plus de 13.000 km2 de banquise ont disparu en cinquante ans - pourrait contribuer de façon importante à la montée du niveau des océans. Selon certaines projections au rythme actuel (+ 3 mm par an de 1996 à 2006), les océans pourraient avoir gagné 1,40 mètre d'ici la fin du siècle.
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LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 26.03.08

Les images satellite rassemblées par le Centre national de la neige et de la glace de l'Université du Colorado montrent que l'effondrement a commencé le 28 février quand un gros iceberg mesurant 41 km par 2,4 km s'est détaché d'un bord sud-ouest du plateau, entraînant d'autres morceaux. | Reuters/HO

     Un énorme pan de glace, équivalent à environ quatre fois la superficie de la ville de Paris, a commencé à s'effondrer sous l'effet de la rapidité du réchauffement climatique, a indiqué, mardi 25 mars, le Centre national de la neige et de la glace de l'Université du Colorado (NSIDC – National Snow and Ice Data Center).
     Selon des images satellite, cette désintégration porte déjà sur un pan de glace de 415 km2 faisant partie du plateau de Wilkins et a commencé le 28 février par le soudain décrochage d'un iceberg de 25,5 km de long sur 2,4 km de large sur le flanc sud-ouest.
     Le plateau de Wilkins est une vaste barrière de glace qui s'étend sur 13.000 km2 au sud-ouest de la péninsule antarctique, région la plus au nord du continent, à environ 1.600 km de la pointe sud de l'Amérique du Sud.
     "Bloc par bloc, la glace dégringole et s'émiette dans l'océan, a indiqué Ted Scambos, responsable scientifique du NSIDC. Le plateau n'est pas seulement en train de se fissurer avec quelques morceaux qui se détachent, mais il se disloque complètement. On ne voit pas très souvent ce genre de phénomène." Selon M. Scambos, la moitié du plateau pourrait être perdu au cours des prochaines années.

CONSÉQUENCE DU RÉCHAUFFEMENT
     Au cours des cinquante dernières années, la partie occidentale de la péninsule antarctique a enregistré la plus forte augmentation de température sur le globe, avec une hausse de 0,5 °C tous les dix ans.
     "Nous pensons que le plateau Wilkins existe [sous sa forme actuelle] depuis quelques centaines d'années mais l'air chaud et les vagues de l'océan provoquent sa dislocation", a expliqué Ted Scambos, qui a constaté pour la première fois cette désintégration en mars.
     L'été touchant à sa fin dans l'Antarctique, les scientifiques ne prévoient pas davantage de désintégration du plateau Wilkins dans les prochains mois. "Le spectacle est terminé pour cette saison, mais en janvier prochain nous allons observer attentivement pour voir si le plateau de Wilkins va continuer à se disloquer", a ajouté ce scientifique.
     Ces dernières années, la plate-forme glaciaire bordant la péninsule antarctique a connu une dislocation rapide. En 1995, le plateau Larsen A, long de 75 km et large de 37 km, s'est décroché puis fragmenté en icebergs dans la mer de Weddell. Le 19 mars 2002, un satellite de la NASA observait l'effondrement de Larsen B, d'une surface de 3 850 km2 et 200 mètres de haut, qui contenait 720 milliards de tonnes de glace.
     La désintégration du plateau de Wilkins n'affectera pas directement le niveau des mers, car ce pan de glace flottait déjà avant de devenir liquide. "Mais c'est une autre indication de l'impact du changement climatique dans la région", a commenté David Vaughan, du British Antarctic Survey ayant participé aux travaux de mesure de la fonte des glaces. La fonte accélérée des glaces de l'Antarctique pourrait contribuer de façon importante à la montée du niveau des océans. Selon certaines projections, au rythme actuel (+ 3 mm par an de 1996 à 2006), les océans pourraient avoir gagné 1,40 mètre d'ici à la fin du siècle.