CONTROVERSES ENERG...ETHIQUES !
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Energies renouvelables
(et curiosités énergétiques)
Les bois des forêts varoises incendiées recyclés en plaquettes pour le chauffage
ADIT, avril 2008

     Les bois brûlés des forêts varoises dévastées par les incendies, un temps exportés vers l'Italie, sont désormais valorisés sur place en plaquettes destinées aux chaufferies industrielles dans le cadre de la filière énergie mise en place par l'Office national des forêts.
     Dans le Var, la commune du Muy pour le chauffage de son lycée, celle de Plan d'Aups pour la mairie et les logements communaux, Sainte-Maxime pour la salle des fêtes et la distillerie de vin de La Crau se sont notamment tournées vers cette filière.
     "Depuis avril 2006, les arbres brûlés, essentiellement des pins pignons et des pins maritimes, morts après les incendies ou condamnés à dépérir en raison du stress occasionné par le feu et la sécheresse et qui ne peuvent pas servir à la papeterie, sont valorisés en plaquettes forestières pour les chaufferies industrielles", explique Jean-Louis Pestour, directeur départemental de l'ONF dans le Var.
     Sur le site de La Colle du Rouet et de la forêt de Palayson, géré par l'ONF, à Roquebrune-sur-Argens et au Muy, où plus de 500 hectares ont été dévastés en 2007, coupeuse et broyeur d'une entreprise privée de Tende (Alpes-Maritimes) déchiquètent les arbres dont les troncs peuvent atteindre un mètre de diamètre, en copeaux un peu plus gros qu'un pouce.
     Ces particules ont un pouvoir calorifique quasiment similaire au fioul ou au gaz mais ont un coût nettement moins élevé.
     "Pour un mégawatt de l'heure, le prix des plaquettes varie entre 17 et 25 € selon le type des chaudières alors qu'il est de 60 à 80 € pour le fioul", observe Philippe Goupil, président d'ONF énergie.
     Traduit en prix tonne, le coût est de 45 à 55 € la tonne livrée pour une chaudière industrielle. Il varie entre 70 et 90 € la tonne livrée pour les petites chaudières.
     Seul bémol à ce combustible sans impact sur l'effet de serre et à l'empreinte écologique minime par rapport aux énergies fossiles: le coût des installations. Une chaudière à bois est quatre fois plus chère qu'une chaudière à gaz ou au fioul et pour le stockage des plaquettes, un silo enterré est indispensable.
     "Le surcoût d'investissements lié aux installations est lissé par les subventions", tempère M. Goupil.
     Autre argument mis en avant par l'ONF pour défendre cette filière: la création d'emplois. 1.300 tonnes traitées équivalent à la création d'un emploi à temps plein. Sur le chantier de l'ONF de La Colle du Rouet, dix emplois ont ainsi été créés.
     En 2007, environ 2.000 hectares de forêts ont été dévastés par les incendies de forêts dans le Var qui, avec 360.000 hectares, est le deuxième département forestier de France.
     Et l'ONF qui exploite en France près de 4,5 millions d'hectares de forêts domaniales et communales, a depuis l'an dernier signé une convention avec le groupe Coopération forestière, qui l'autorise désormais à oeuvrer dans les forêts privées. Une intervention qui permet aussi aux propriétaires d'entretenir leurs forêts et de limiter les risques d'incendies.