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Energies renouvelables
(et curiosités énergétiques)
"VIVACE": transformer les flux océaniques en énergie
ADIT, Enerzine, novembre 2008
 1ère mise à jour: futura-sciences.com
2ème mise à jour: ADIT, décembre 2008

Un réseau de machines Vivace au fond de l'eau, s'agitant doucement. (Vue d'artiste.) © Omar Jamil
Le prototype dans son bassin. Le cylindre jaune monte et descend sous l'effet du courant. © Scott Galvin

     Les océans regorgent d'énormes quantités d'énergie. En utilisant seulement 0,1%, on serait en mesure de couvrir très largement les besoins énergétiques de notre planète - 15 milliards de personnes en théorie.
     Le professeur Michael Bernitas du Département d'architecture navale et de génie maritime (Université du Michigan) a mis au point le "VIVACE", un nouveau système qui permet d'exploiter au mieux l'énergie de l'eau.
     Ce dispositif devrait permettre d'exploiter l'énergie de la plupart des courants marins dans le monde entier. Le "VIVACE" travaille avec des courants lents de moins de 2 nœuds (< 3,7 km/h). La plupart des courants marins sur la planète ont souvent un déplacement de flux inférieur à 3 nœuds (< 5,5 km/h). En comparaison, les éoliennes et les hydroliennes ont besoins en moyenne de 5 à 6 nœuds pour fonctionner correctement.
     Le "VIVACE" ne dépend pas des vagues, des marées, des turbines ou des barrages. Il s'agit d'un système d'énergie hydrocinétique qui repose sur les vibrations induites par les turbulences marines. Les tourbillons poussent et tirent l'objet du haut vers le bas, de gauche à droite, et perpendiculaire au courant. L'énergie cinétique ainsi produite est convertie en électricité.
     De plus, comme les oscillations du "VIVACE" sont lentes, il se pourrait même que le système ne porte pas préjudice à la vie aquatique à contrario des barrages et des turbines hydrauliques.
     Les chercheurs viennent d'achever une étude de faisabilité qui pourrait aboutir à une application concrète dans les 18 mois.
Voir:
http://www.underwatertimes.com

De l'énergie dans les rivières et les moindres courants d'eau! 
 http://www.futura-sciences.com/

     Baptisé Vivace, un système original de récupération d'énergie permettrait selon son concepteur de tirer profit de courants très faibles, dans l'océan, les fleuves ou les rivières. Simple dans son principe et dans sa réalisation, cette technique utilise les turbulences générées par un obstacle.
     Dans les rivières ou les océans, l'eau, en général, se déplace lentement. Les courants rapides sont l'exception. Or, les systèmes jusque-là imaginés pour récupérer cette énergie, constitués de turbines, ont le plus souvent besoin de vitesses élevées. C'est en pensant à l'énorme gisement inexploité des courants faibles que Timothy Wootton, professeur au Michigan College of Engineering, a voulu s'inspirer... des poissons et des turbulences. L'idée est d'utiliser les vortex naturellement créés, par exemple, en aval d'une pile de pont dans une rivière. Timothy Wootton les étudie depuis longtemps et rappelle que la première description de ce phénomène est à mettre à l'actif de Léonard de Vinci.
     Toujours considérés comme destructeurs, ces tourbillons dégradent en effet très efficacement les berges, qu'elles soient naturelles ou artificielles, et les spécialistes en hydrologie ne les ont étudiés que pour mieux les combattre. Ils existent également dans l'atmosphère sous l'effet du vent et sont rendus responsables de l'écroulement spectaculaire du pont de Tacoma en novembre 1940 aux Etats-Unis (Etat de Washington).
     Or, explique Wootton, les poissons savent en tirer profit grâce aux ondulations de leurs corps, la partie postérieure se glissant entre les tourbillons générés par l'avant de l'animal. C'est à peu près ce principe qui a été utilisé pour réaliser un prototype de générateur d'énergie, baptisé Vivace, pour Vortex Induced Vibration Aquatic Clean Energy. Avisé, Timothy Wootton en a fait une technologie à vendre par l'intermédiaire de la société Vortex Hydro Energy, qu'il a créée.

Installations modulables
     Pour l'instant, le prototype est un unique cylindre maintenu horizontalement par deux montants verticaux sur lesquels il peut coulisser verticalement. Sous l'effet du courant, des différences aléatoires de vitesses apparaissent au-dessus ou au-dessus du cylindre, provoquant des variations momentanées de pression attirant le cylindre vers le haut ou vers le bas. Ces mouvements peuvent alors servir à générer de l'électricité.
     D'après Thimothy Wootton, l'engin produit de l'énergie à partir d'un courant de 1,6 nœud (3 km/h), qui resterait inexploitable par une technique classique. Le rendement serait de 22% mais le chercheur n'a semble-t-il pas pousser l'expérience jusqu'à la production d'électricité. Cependant, ce spécialiste de l'hydrologie a déterminé la relation entre vitesse du courant et énergie récupérée, qui dépend de la viscosité du liquide et du nombre de Reynolds (qui décrit le type d'écoulement).
     Dans les installations imaginées, un convertisseur Vivace se composerait d'un très grand nombre de cylindres horizontaux régulièrement répartis sur le fond. Leur espacement devra être de quatre fois leur diamètre pour maximiser la formation de tourbillons. Comme le cylindre du prototype, ils seront soumis à des mouvements d'oscillation qu'il sera possible d'exploiter pour générer de l'électricité. Avec un courant de 3 nœuds (5,6 km/h), Wootton prévoit 50 kW avec une petite installation comportant 657 cylindres occupant 45 mètres carrés. Mais le chercheur voit grand et imagine des installations bien plus vastes, qui atteindraient le gigawatt avec près de 33.000 cylindres qui s'étaleraient sur 1,5 kilomètre carré.


Lorsqu'un courant (Current) heurte un obstacle (Bluff Body), les lignes de courant (Flow Lines) s'écartent de part et d'autre puis se rassemblent derrière en formant des tourbillons (Vortices). Mais le phénomène est irrégulier et, parfois, un flux direct évacue l'eau sans créer de tourbillon (Shedding), d'un côté ou de l'autre. Cette dissymétrie génère une force de pression sur l'obstacle et, s'il est mobile, un mouvement (Movement). © Vortex Hydro Energy

'Fish Technology' Draws Renewable Energy From Slow Water Currents
'Vortex Induced Vibrations'

Anne Arbor, Michigan -- Slow-moving ocean and river currents could be a new, reliable and affordable alternative energy source. A University of Michigan engineer has made a machine that works like a fish to turn potentially destructive vibrations in fluid flows into clean, renewable power.
     The machine is called VIVACE. A paper on it is published in the current issue of the quarterly Journal of Offshore Mechanics and Arctic Engineering.
     VIVACE is the first known device that could harness energy from most of the water currents around the globe because it works in flows moving slower than 2 knots (about 2 miles per hour.) Most of the Earth's currents are slower than 3 knots. Turbines and water mills need an average of 5 or 6 knots to operate efficiently.
     VIVACE stands for Vortex Induced Vibrations for Aquatic Clean Energy. It doesn't depend on waves, tides, turbines or dams. It's a unique hydrokinetic energy system that relies on "vortex induced vibrations."
     Vortex induced vibrations are undulations that a rounded or cylinder-shaped object makes in a flow of fluid, which can be air or water. The presence of the object puts kinks in the current's speed as it skims by. This causes eddies, or vortices, to form in a pattern on opposite sides of the object. The vortices push and pull the object up and down or left and right, perpendicular to the current.
     These vibrations in wind toppled the Tacoma Narrows bridge in Washington in 1940 and the Ferrybridge power station cooling towers in England in 1965. In water, the vibrations regularly damage docks, oil rigs and coastal buildings.
     "For the past 25 years, engineers---myself included---have been trying to suppress vortex induced vibrations. But now at Michigan we're doing the opposite. We enhance the vibrations and harness this powerful and destructive force in nature," said VIVACE developer Michael Bernitsas, a professor in the U-M Department of Naval Architecture and Marine Engineering.
     Fish have long known how to put the vortices that cause these vibrations to good use. "VIVACE copies aspects of fish technology," Bernitsas said. "Fish curve their bodies to glide between the vortices shed by the bodies of the fish in front of them. Their muscle power alone could not propel them through the water at the speed they go, so they ride in each other's wake."
     This generation of Bernitsas' machine looks nothing like a fish, though he says future versions will have the equivalent of a tail and surface roughness a kin to scales. The working prototype in his lab is just one sleek cylinder attached to springs. The cylinder hangs horizontally across the flow of water in a tractor-trailer-sized tank in his marine renewable energy laboratory. The water in the tank flows at 1.5 knots.
     Here's how VIVACE works: The very presence of the cylinder in the current causes alternating vortices to form above and below the cylinder. The vortices push and pull the passive cylinder up and down on its springs, creating mechanical energy. Then, the machine converts the mechanical energy into electricity.
     Just a few cylinders might be enough to power an anchored ship, or a lighthouse, Bernitsas says. These cylinders could be stacked in a short ladder. The professor estimates that array of VIVACE converters the size of a running track and about two stories high could power about 100,000 houses. Such an array could rest on a river bed or it could dangle, suspended in the water. But it would all be under the surface.
     Because the oscillations of VIVACE would be slow, it is theorized that the system would not harm marine life like dams and water turbines can.
     Bernitsas says VIVACE energy would cost about 5.5 cents per kWh. Wind energy costs 6.9 cents a kWh. Nuclear costs 4.6, and solar power costs between 16 and 48 cents per kWh depending on the location.
     "There won't be one solution for the world's energy needs," Bernitsas said. "But if we could harness 0.1 percent of the energy in the ocean, we could support the energy needs of 15 billion people."
     The researchers recently completed a feasibility study that found the device could draw power from the Detroit River. They are working to deploy one for a pilot project there within the 18 months. 

mise à jour ADIT
Les rivières: nouvelle source d'énergie renouvelable
     Cette nouvelle technologie, baptisée VIVACE permettrait de générer de l'énergie renouvelable à partir des rivières et des faibles courants océanographiques. Elle a pour but de reproduire le comportement du poisson, en utilisant les turbulences générées par un obstacle.
     VIVACE ("Vortex Induced Vibrations for Aquatic Clean Energy"), dont le prototype expérimental consiste en un tuyau disposé horizontalement dans le lit d'une rivière et fixé au sol au moyen de deux trépieds verticaux, a pour objectifs de tirer profit des turbulences naturellement créé le long des berges ou en aval de ponts. Tout mouvement du tuyau induit par la rencontre d'un obstacle produit de l' énergie mécanique qui peut être convertie en électricité. Si le rendement de cette conversion a été estimé à 22%, il semblerait cependant que les chercheurs n'aient pas poussé l'expérience jusqu'à la production d'électricité.
     VIVACE est ainsi le premier système technique permettant de générer de l'énergie à partir de courants dont la vitesse avoisine 3,2 km/h. Alors que la plupart des courants marins ont des vitesses inférieures à 4,8 km/h, les turbines actuellement utilisées pour la production d'énergie hydraulique nécessitent une vitesse supérieure à 8 km/h.
     Si les précédentes recherches en hydraulique menées à l'université du Michigan avaient pour but d'empêcher la formation de tourbillons, les ingénieurs du département d'architecture navale et d'ingénierie marine ("Naval Architecture and Marine Engineering") s'orientent maintenant sur la compréhension et l'amplification de tels phénomènes hydrauliques. Michael Bernitsas, à l'origine de la création de VIVACE prétend ainsi avoir trouvé une énergie hydraulique renouvelable dont l'impact sur l'environnement serait minime étant donné que le système ne génère pas de mouvements rapides.
     Une utilisation industrielle de cette technologie est par ailleurs envisagée sur la rivière de Detroit. Ce projet pilote, appelé à se dérouler dans les 18 mois prochains, consistera à mettre en place de nombreux cylindres repartis à intervalle régulier sur le fond de la rivière. Selon les travaux des chercheurs, l'espacement des différents prototypes devra être équivalent à quatre fois leur diamètre pour maximiser la formation de turbulences. L'université du Michigan a estimé le prix de cette technologie à 5,5 cents de dollars par kilowatt heure, alors que le prix de revient de l'énergie éolienne est d'environ 6,9 cents par KWh.

Source:
- 'Fish Technology' Draws Renewable Energy From Slow Water Currents. (24/11/2008) ScienceDaily - http://www.sciencedaily.com/releases/2008/11/081121125604.htm
- VIVACE (Vortex Induced Vibrations Aquatic Clean Energy) - http://www.vortexhydroenergy.com/
- VIVACE (Vortex Induced Vibration Aquatic Clean Energy): A New Concept in Generation of Clean and Renewable Energy From Fluid Flow (Nov. 2008). Vol. 130, Issue 4. Journal of Offshore Mechanics and Arctic Engineering. http://asmedl.aip.org/vsearch/servlet/VerityServlet?KEY=ASMEDL
Rédacteur:
Agathe Dumas (deputy-envt.mst@ambafrance-us.org)
Origine:
BE Etats-Unis numéro 145 (5/12/2008) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT