RESEAU SOL(ID)AIRE DES ENERGIES !
Débat problématique énergétique / effet de serre / climat, etc.
L'ENERGIE,
RISQUES ET PERSPECTIVES
communication de Yves Renaud

TABLE RONDE Université de Genève
22/11/2001
Intervenants:
Bernard Lachal & Franco Romerio (CUEPE ), avec
Robert Klapisch & Yves Renaud (CERN)

AUDITOIRE R-280 Uni-Mail
40 bld du Pont d'Arve


Une chose est sûre: l'ère d'Atoms for Peace est définitivement terminée;
et, comme au premier temps du nucléaire,
sa valeur d'usage politico-militaire surdétermine sa possible valeur d'usage civil
Michel Damian

PREMIERE PARTIE: RISQUES
Risques énergétiques
Economie / violence
La Science
...Afghanistan

SECONDE PARTIE: PERSPECTIVES
Généralités
NORD-SUD
Futur?

Conclusions

Bibliographie, sites internet

En exergue, pour sortir de l'inévitable:
«Science sans conscience n'est que ruine de l'âme» de Rabelais,

je vous propose, plus en rapport avec l'énergie et les énergies renouvelables:
«La misère m'empêcha de croire que tout est bien sous le soleil et dans l'histoire;
le soleil m'apprit que l'histoire n'est pas tout»
(Albert Camus)

La révolte de Camus pose la question de la responsabilité des hommes de science face à leurs découvertes et face à l'utilisation qui en est faite avec les conséquences politiques, écologiques et orales qui en découlent. Finalement, l'absence d'éthique est le reproche fondamental de Camus à l'égard des scientifiques.
-1) Je ne parlerai que peu de technique, d'abord parce que les autres intervenants le feront mieux que moi, mais surtout car la problématique énergétique n'est pas seulement un problème technique, pour mieux me mettre à la place de l'assistance et pouvoir modifier mon "regard" grâce à ses réflexions éminemment… renouvelables !
-2) Mes interventions pourront donc paraître "décalée", mais l'assistance n'étant sûrement pas composée que de spécialistes et/ou de "techniciens", je pense que l'être moins facilitera vos réactions à tous et permettra mieux un questionnement sur des risques que l'on… risque d'oublier ou même, pas abordés etmêmesur certains "dogmes" du monde de l'énergie! (avec l'accord de J-L.Sudan)
-3) Cette position venant d'une formation moins "orthodoxe" dont je serai sûrement amener à parler!
Ma position "décalée": pourquoi?
    Avant tout: ma position ne saurait bien sûr refléter celle du CERN, mais j'y reviendrai, en particulier lors de l'intervention de Mr Klapisch qui m'a proposé d'intervenir (depuis "un défi du 21ème siècle", commentaire d'une de ses conférences au CERN…). Mais il se trouve aussi que je viens de publier dans "Graviton", un magazine du CERN: "Des énergies du désespoir aux énergies du futur!" , texte écrit - je le précise - AVANT les… "événements" (du 11 septembre 2001). Est-il nécessaire de signaler que les préparatifs de cette manifestation ont également débuté bien avant, mais il me paraît difficile d'en faire abstraction, ne serait-ce que parce que parce que la problématique de l'approvisionnement énergétique y est présente, sinon au centre; exprimons-nous, chacun avec son… regard, qu'il soit en phase ou… décalé!
En résumé, vous êtes invités à
participer à la promotion d'une… "ENERGÉTHIQUE" ?!

Pour cela, je projetterai deux images principales:
l'une pour la 1ère partie "Risques"
l'autre pour la seconde "Perspectives"
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PREMIERE PARTIE: RISQUES

Risques énergétiques
PREMIERE IMAGE PRINCIPALE
Le Monde, 27/09/2001
J'en donnerai mon commentaire après les réactions de l'assistance ("les filons")

    Les changements climatiques mériteraient de figurer au "tableau"; il n'en sera fait mention que pour rappeler une certitude, parmi plein d'incertitudes: nous seront TOUS affectés mais, malheureusement encore une fois, le Sud en premier
Soyons volontiers iconoclaste
«Apprendre, c'est développer l'irrévérence , l'initiative et la liberté de l'esprit » (Albert Jacquard)

    Dans le registre des idées auxquelles rien ne peut être opposé, on trouve cette véritable incantation d'une affligeante et même effrayante banalité: "Le risque zéro n'existe pas": mais est-il nécessaire de casser des oeufs si on n'a pas besoin d'omelette?! "Simplement" répondre aux souhaits suicidaires des humains est-il vraiment la bonne réponse? Une société qui repose sur un projet de consommation toujours croissant de ressources finies est condamnée à disparaître. "Combien de temps encore considérera-t-on que beaucoup est bien, que plus est mieux et que trop pourrait n’être pas assez?" Notre empreinte écologique, éd. Ecosociété, 1999)
 

    Vous voulez de l'énergie et du confort à n'importe quel "prix"? Vous voulez du confort sans éthique? Vous en aurez ! Mais comment fournir de l'énergie "à ce prix" sans violence ? Est-ce cela qu'on appelle « » (et autre « risque acceptable ») pour le progrès? Rappelons le rapport 2000 d'Amnesty International, qui avait fait grand bruit en parlant de « Coût humain du pétrole» en parlant des exactions commises autour des champs pétrolifères.
    Rappelons les trois caractéristiques essentielles définies par le Conseil Mondial de l'Energie pour l'énergie du futur: disponibilité - accessibilité - acceptabilité (une 4ème sera donnée dans la seconde partie / "Futur"…). Répondons tous à cette question: lesquelles des énergies y répondent? Pour nous aider, constatons en plus la fragilité de la sophistication, la vulnérabilité de la centralisation, l'insaisissabilité de la globalisation qui débouche sur la généralisation de… concentrations, sans compter que les énergies en découlant entraînent des accidents… d'extermination (seul lien qui sera fait avec Tchernobyl…) ! A ce sujet, une bonne nouvelle! France 1989: création d'une structure de prévention des risques technologiques et en 1996: suspension de ses activités => il n'y a donc plus de risques technologiques en France!…

    Grands centres énergétiques: instruments de puissance ET talons d'Achille de nos sociétés!: choisir entre gigantisme et sécurité.
    Accidents technologiques majeurs: 3-4/5 ans (1940-70) => 30 depuis 1970 !

    Risque de… dépendance par filière unique. Risques économiques (inadéquation du nucléaire avec la libéralisation…) et donc financiers (surtout pour le Sud: immobilisation de capitaux énormes)
    Un calcul bien connu de Benjamin Dessus: pour différer, ne serait-ce que d'une trentaine d'années, le doublement du taux de gaz carbonique - seuil considéré souvent comme fatidique et qui pourrait être atteint vers 2030, - c'est plus de deux mille tranches supplémentaires de 1000 mégawatts qu'il faudrait construire. Quels pays pourraient dégager les capitaux nécessaires en faveur d'une option qui, de toute façon, ne pourrait satisfaire tous les besoins?: Nucléaire: ne peut faire que de l'électricité (cogénération), chaîne globale (coûts/autoconso, eau, ...), hypothèse EDF de 60% chauff. élec, secret, part marginale / niveau mondial, stockage déchets // évolution humaine!…
 
    J'ai parlé de dogme: je pense qu'il serait temps de ne plus considérer que les ressources énergétiques telluriques (des sous-sols) sont des richesses, en tout cas pour les pays où elles sont! Je me permets de m'insurger quand on affirme qu'il est vital pour les pays producteurs d'augmenter leur production (d'hydrocarbures ou autres) pour permettre d'assurer leur développement.
    Car il est un problème encore peu abordé, précurseur d'une violence pourtant évidente, et peut-être délibérément évacué pour cette raison: au-delà du fait qu'on devra trouver autre chose (et au-delà de « la Science trouvera "bien" une solution!»): que sera "l'après-pétrole" des anciens fournisseurs ? (actuels… " filons "!) Si grave soit la future situation dans les zones industrialisées, elle se révèle infiniment plus dramatique dans les pays sous-développés non producteurs de étrole.
    Pouvons-nous imaginer n'en subir aucune retombée par les multiples déséquilibres qui en résulteront?!
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Liens économie / violence

Un peu de "politique économique"

    Personne ne peut plus nier la nécessité de modifier durablement nos comportements et pourtant qu'entend-on? Recommencez à consommer! Ce qui revient à associer le gaspillage et ses multiples conséquences à un geste civique!
    En deux mots, la croissance durable est une impossibilité et un mythe et les politiques qui se fondent sur ce concept sont irréalistes, voire dangereuses, en parant au plus pressé avec des recettes d'autrefois.
    Pour ne pas rester incantatoire et passer pour pur utopiste, voici un simple exemple que j'emprunte à Albert Jacquard dans son " Equation du nénuphar": une augmentation de 2% par an - qui semble bien modeste et raisonnable - correspond à une véritable explosion quand on raisonne à long terme: le doublement étant obtenu en moins de 35 ans, avec multiplication par 8 au bout d'un siècle et par 64 après seulement deux siècles! Vouloir toujours plus, c'est donc vouloir que rien ne change! Autrement dit: vouloir tout, c'est se contenter de peu!! Et paradoxalement, on se satisfait de PEU quand on a envie de TOUT!!!


    Le rêve de toute-puissance (infantile) et le confort des nantis (souvent séniles) ne sont donc que ceux des inerties (pas forcément fossiles)

=> Image "Congrès des inerties fossiles"!


    De cette forme de progrès, je ne dirai qu'une phrase: pourquoi ne serait-il pas plus moderne (plus passionnant, plus gratifiant) de chercher à être plus efficace pour le même service que de chercher pour consommer plus? Par exemple, alors qu'une même dépense affectée aux économies d'énergie réduirait sept fois plus les émissions de gaz carbonique que si elle était affectée à la construction de centrales nucléaires!...
 

    Un premier parallèle entre violence et énergie et en rapport avec cette formation peu "orthodoxe": j'étais en formation au CUN du Larzac quand le mur de Berlin est tombé (connaissez-vous? José Bové? Lutte contre l'extension de ce qui aurait du devenir le plus grand terrain militaire de France, centre international d'étude des multiples formes… "institutionnelles" de la violence et particulièrement en France, plus en rapport avec le sujet d'aujourd'hui les conséquences de la primauté sans discussion de l'énergie nucléaire): une de nos conclusions a été que les USA semblant rester seule grande superpuissance cela risquait de finalement poser un plus grave problème encore.


    Risque = violence potentielle = résultat d'oubli(s) de prise en compte de l'humain, de l'environnement et… du futur, c.à.d. de diverses formes de solidarité

    Oubli de mondialisation… de la solidarité et donc de la citoyenneté => Institutionnaliser cette citoyenneté.

    Risques "politiques" = institutionnalisation de la violence by other means» se traduit hélas souvent à l'envers : «La politique est la continuation de la guerre avec d'autres moyens »!


    Est-il encore utile de rappeler à quel point énergie, science, guerre et paix se trouvent imbriquées et que le contrôle des sources énergétiques (DU PASSÉ !) et ses moyens de transport est très important pour ceux qui dominent le monde? Parce que c'est un atout majeur dans la guerre économique et la garantie que la domination perdure; aussi n'est-il probablement pas exagéré de parler de l'énergie comme colonne vertébrale de l'économie. Identité n'est pas synonyme de puissance: les grandes… puissances ne peuvent probablement se penser que comme puissances; la crainte de devoir abandonner leur position hégémonique - qui a forgé leur relation au monde - leur est synonyme de la peur de voir se dissoudre leur identité, née, pour faire référence à l'actualité, de 1492, date qui voit coïncider la "découverte" de l'Amérique et l'expulsion des juifs et des musulmans d'Espagne, expulsion des sources non chrétiennes de la civilisation ( , dans son essai « L'Occident et les autres: histoire d'une suprématie »!

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La Science

    A la faveur de la prétendue neutralité de la science qui fait que toute technologie est présentée comme pouvant être utilisée aussi efficacement pour le bien que pour le mal (le "complexe du couteau"), quantité d'atomistes s'empressèrent de faire miroiter aux yeux de l'opinion publique et des politiques le nouvel Eldorado qu'était censée apporter une production pratiquement illimitée d'énergie d'origine nucléaire toujours moins chère dans des centrales fondées tout d'abord sur la fission par neutrons lents, puis sur la surgénération, en attendant la fusion thermonucléaire (et en passant peut-être par l'Amplificateur d'énergie, dont Robert Klapisch fera sûrement mention…).

=> Rappel de phrases fameuses mais trop souvent "refoulées"!

-1) L'énergie issue du plutonium sera "too cheep to measure = trop bon marché pour être mesurée"(Wenberg dans les années 50.)
-2) "Les déserts fleuriront, l'eau de mer deviendra eau douce, les montagnes pourront être déplacées, les rivières détournées, des complexes agro-industriels surgiront autour descentrales électronucléaires, entourées de serres, comme un petit paradis" (Glenn Seaborg en 1951, prix Nobel de chimie, mais qui n'avait cessé de militer contre la bombe atomique, dont il était pourtant l’un des pères car découvreur du... plutonium)


-3) Directeur général de l'IAEA à Manille, 10 décembre 1996 : «The problem we face on nuclear waste is not technological but rather one of explaining to the public that the solutions are adequate.»...

-4) O.M.S. Genève 1958 (!!!) in Questions de santé mentale que pose l’utilisation de l’énergie atomique: «(du point de vue de la santé mentale) La solution la plus satisfaisante pour l’avenir de l’énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s’accommoder de l’ignorance et de l’incertitude»

-5) « Ce que le peuple américain a retenu de la guerre du Golfe, c'est qu'il est extrêmement plus facile et plus drôle d'aller botter les fesses des gens au Proche-Orient que de faire des sacrifices pour limiter la dépendance de l'Amérique vis-à-vis du pétrole importé ». (James Schlesinger, ancien secrétaire américain à l'énergie dans l'administration Carter, résumant l'opinion dominante aux Etats-Unis depuis la guerre du Golfe, dans une communication intitulée «Transformation géopolitique et marché énergétique», présentée au 15e congrès du Conseil mondial de l'énergie tenu du 20 au 25 septembre 1992 à Madrid !


En contreparties de ces mythes:
1) l'extension du secret-défense à d'importants secteurs de la vie économique (et pas seulement énergétique: embrigadement progressif de la science par le complexe militaro-industriel, voir un exemple dans la disproportion systématique des budgets de la recherche en faveur des sciences dures tributaires de projets mégatechnologiques qui ne peuvent qu'accroître les disparités entre riches et pauvres au sein des nations industrialisées et l'écart croissant entre nations sur-développées et nation sous-développées!)
2) l'apparition de risques technologiques majeurs nouveaux aux conséquences presque illimitées dans le temps
3) le remplacement massif des travailleurs par des robots et autres machines entraînant la montée du chômage que seul le recours aux énergies renouvelables et aux technologies douces eût permis de contrer, comme l'Appel de Genève l'avait déjà proclamé en 1978. Cf. APAG , Livre jaune sur la société du plutonium/Yellow Book on the Plutonium Society , La Baconnière, Neuchâtel, 1981, où il proclame aussi son adhésion à un modèle de civilisation fondé sur les énergies renouvelables et les technologies douces, une certaine austérité économique et… une plus grande modestie scientifique.
 

    L'attitude scientifique ne consiste pas à croire mais à SYSTEMATIQUEMENT mettre en doute: proposer des explications en sachant que c'est toujours provisoire, toujours révisable (le fait scientifique est évolutif) et surtout elle ne donne pas LA réponse à un problème moral; les avancées de la science mettent les jeunes en face de questions que jamais les générations précédentes n'avaient évoquées => d'où une nouvelle fois ne pas parer à l'urgence avec des recettes d'autrefois => vouloir ce qui pourrait être mais réfléchir si ce serait bon!
    => « Le (…) scientifique (…) donne l'alerte lorsqu'il voit se répandre des contrevérités ou quand il assiste à des actes inacceptables. ( …) [Et] ne pas accepter l'inacceptable, c'est [finalement] entrer en politique».
(Albert Jacquard, L'équation du nénuphar)
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AFGHANISTAN
(3 mois après le 11 septembre...)

    Le doute n'étant permis pour personne que l'approvisionnement énergétique est au centre de "l'actualité", je dois "marcher sur des oeufs" (… de fossiles?!). Mais à la lueur de la "riposte" en cours, n'est-il pas légitime de penser que les ressources locales sont la première justification des motivations occidentales? => zones "utiles" et zones "inutiles"?

    Rien que dans cette zone, et rien qu'au niveau des réseaux de distribution, de nombreux pays s'affrontent autour du tracé des futurs oléoduc et gazoducs devant amener le pétrole de toute la région Caspienne vers l'Europe de l'Ouest.

    A noter que la réserve de gaz naturel serait très grande dans le Nord de l'Afghanistan et que le Turkménistan possèderait de grandes réserves d'hydrocarbures, estimées à environ 15 milliards de mètres cubes (2e ou 3e rang mondial).

    Les voisins s'intéressent au désenclavement de la région, comme le Pakistan qui prévoit la construction d'une autoroute devant se prolonger jusqu'au Turkménistan, et surtout deux projets de pipelines encore à l'étude, solutions vues d'un bon oeil par les Etats-Unis pour éviter l'Iran et dans le cas de menaces sur le golfe persique...

    La Chine aussi veut profiter de la disparition de l'URSS et bénéficier de ce marché de proximité. Par exemple, elle propose sur son sol le passage d'un pipeline qui courrait jusqu'au Japon. Les Etats-Unis s'efforcent de limiter tout cela et proposent, par exemple, de faire passer les futurs oléoducs plutôt en direction de la Méditerranée par la mer Caspienne et la Turquie…

    A noter: au rythme actuel, les forêts de l'Afghanistan auront disparu dans seize ans… (Science & Vie , Octobre 97, page 34) => fichiers "Nord / Sud" et/ou "Perspectives".

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SECONDE PARTIE: PERSPECTIVES
GENERALITES
SECONDE IMAGE PRINCIPALE
in SEBES 1996 (Uni de Genève, faculté de Droit, accès webmaistre)
Edouard Dommen / CNUCED, La colonisation de l'avenir: courbe de la consommation du pétrole
Risques … d'assimilations!
    Assimilation abusive de la montée (exponentielle) avec la complexification de l'évolution, voire la "victoire" de l'homme => quasiment «pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?!» (et en oubliant que plus c'est compliqué, plus c'est fragile et donc … vulnérable…).
 
    La descente, elle, semble donner la réponse et donner raison aux tenants des énergies non-renouvelable (fossiles ou nucléaires) car il faut craindre l'assimilation de NOS "dits" bien-êtres avec la seule explosion de la consommation de produits fossiles (et fissiles!) (craintes alimentées régulièrement par des réflexions souvent entendues pouvant être résumées par "le nucléaire OU la bougie", alors qu'il ne s'agit pas d'être moins mais d'être autrement… ): => "mon dieu c'est bien sûr", utilisons une ressource quasiment infinie, tels l'hydrogène, voire le thorium, même si les deux explorent des pistes apparemment différentes mais toujours liés à l'un ou l'autre des lobbies les plus influents de la planète, le pétrole et le nucléaire. Mais c'est vrai que si la ressource solaire est manifestement (dans tous les sens du mot!) simple, ses applications passent par des solutions… complexes! La complexité étant un des avatars de l'entropie, ne pourrait-on pas tenter ce jeu de mots: «l'entropie a un caractère… anthropique»?!
    Rien de plus destructeur que l'énergie d'un instant, celle de la violence; mais quoi de plus renouvelable que les énergies de toujours, celles du soleil? Lentement sortis de l'âge des cavernes, allons-nous sortir de la culture des fossiles (les matières premières et… les décideurs), à défaut d'être sorti de l'âge des… casernes (Théodore Monod)? MAIS...:


Soyons encore iconoclaste!

    e jamais épuiser une ressource non-renouvelable veut dire à la limite ne jamais s'en servir, c'est-à-dire en ne la considérant donc plus comme ressource: une ressource n'est pas une donnée de la nature mais de l'économie. Pour qu'une matière constitue une ressource il faut lui reconnaître une valeur économique et cette valeur dépend de l'usage que l'on en fait. L'épuisement du pétrole relève de l'ordre économique: on renoncera certainement à s'en servir lorsque son prix deviendra prohibitif, mais il existera encore. Son épuisement ne menace pas l'existence de l'humanité. Bien au contraire, il ne fera que marquer la fin d'un épisode, comme l'illustre la courbe. Sans pétrole on fera autrement, ou autre chose. A la limite avoir comme seul critère l'épuisement du pétrole manifeste une forme d'esprit colonialiste!
 

    Et je reviens sur le CERN et la déclaration (qui ne semble plus!?) disponible sur une page "grand public" justement -: "L'une des applications les plus prometteuses des accélérateurs de particules est la production, en toute sécurité, d'énergie propre et presque sans limite. "; technologie de l'imagination de Carlo Rubbia, ancien Directeur-Général du CERN. "L'énergie du désespoir?!":
(http://user.web.cern.ch/Public/Content/Chapters/AboutCERN/ResearchUseful/Future/Future-fr.html)


    A ces problèmes de prix et de progrès on vous "offre" donc LA REPONSE avec tel ou tel outil, faites-en ce que vous voulez; un peu comme si au "complexe du risque zéro" on répondait avec le "complexe du couteau" (vous savez: «moi, je fabrique des couteaux, libre à vous d'en faire ce que vous voulez! »): ça me semble une effarante complication en réponse à une effrayante banalité. Ne pas oublier que, même avec la transmutation, il restera toujours du stockage, au prix de… complications supplémentaires!

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"NORD/SUD"
Nombreux obstacles, vastes besoins, immenses possibilités!


    65% des ressources énergétiques: "PVD" et 35%: pays industrialisés. Pour la consommation de cette énergie, chiffres exactement inverses; 65%: pays industrialisés, 35%: PVD.
    ATTENTION: le Sud n'est pas UN (à commencer au Nord avec ses "Quart-mondes"); attention aux étiquettes et aux tiroirs (souvent fait de bois… exotiques…). Rappelons-nous la source du besoin humain énergétique fondamental (habitués à obtenir de la lumière en actionnant un interrupteur, de l'essence en prenant un tuyau, de l'eau en ouvrant un robinet et de l'argent en enfilant une carte!): la nourriture/le couvert (à rapprocher du toit/le "couvert"!) => « sans énergies, pas d'énergie!»
Energies: commerciales ou non?!
    Un petit flash sur un phénomène dont la discrétion est proportionnelle à l'importance: lorsque les physiciens parlent d'énergie, ils savent - apparemment - de quoi ils parlent. Lorsque les politiciens, les stratèges, les économistes ou les statisticiens parlent d'énergie, ils parlent en fait d' agents énergétiques: charbon, pétrole, gaz naturel, uranium, chutes d'eau, etc. constituent l'énergie primaire, c'est-à-dire celle que nous trouvons dans la nature. A la suite de transformations (et de transports), on aboutit à l' énergie finale qui est celle qu'achète le consommateur final: essence, fioul, électricité, etc. Et celui-ci procède encore à une dernière transformation pour obtenir celle des quatre formes d' énergie utile qu'il désire: chaleur, travail mécanique, énergie de liaison chimique ou lumière. Ce sont celles-ci qui sont comptabilisées. Ce sont les énergies commerciales.


    Les chiffres et les bilans ne disent rien, ou presque, sur les énergies dites non commerciales utilisées dans de vastes régions du monde (Afrique, Asie, Amérique latine, excusez du peu!): bois de chauffage, excréments d'animaux, tourbe, etc., échappent à la statistique et qui sont des énergie pour leur survie, même si dans le secteur industriel l'Inde utilise encore plus de 40 % de l'énergie totale consommée du bois et des déchets végétaux ou animaux:
 

    Deux milliards d'individus concernés
    A première vue, les énergies non commerciales paraissent négligeables, notamment dans l'évaluation de leur impact écologique, parce qu'elles sont considérées comme des formes d'énergie renouvelable. Le sont-elles vraiment? La déforestation est en marche. La croissance naturelle ne suffit plus, et de loin, à compenser les coupes des autochtones pour leur habitat et surtout les industries du bois. Le secteur domestique consomme près de la moitié de toute l'énergie utilisée dans les pays en voie de développement. Ce pourcentage peut même atteindre 90 % dans certains pays, comme le Burundi, le Malawi, le Rwanda ou le… Népal.Les énergies non commerciales ne sont pas nécessairement douces à l'environnement.
 
    Les sources non commerciales ne sont pas non plus négligeables en termes quantitatifs. On estime qu'elles représentent près de 10% de la consommation énergétique mondiale. Leur importance se situe néanmoins surtout dans le fait qu'elles alimentent une population de quelques deux milliards d'individus - 1/3 de la population mondiale ! - qui n'ont pas d'accès aux énergies commerciales. Cependant, les énergies traditionnelles ne répondent plus de façon acceptable aux besoins de centaines de millions d'hommes qui vivent en milieu rural, à des besoins qui paraissent essentiels comme l'éclairage ou la disponibilité d'une eau saine en quantité suffisante. Faute d'énergies plus élaborées, ces populations n'ont aucune chance de sortir de la pauvreté. La rupture de ce cercle vicieux devrait figurer parmi les priorités de toute politique énergétique globale. Hélàs les acteurs (dans tous les sens du mot) du Sud savent bien que l'on bâtit souvent les stratégies de développement sur de telles prémisses truquées.
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FUTUR?

"Développement durable"

    Une telle unanimité est suspecte: dissimule la complexité du réel, la multiplicité des perceptions, les affrontements d'intérêts et l'hétérogénéité des stratégies des acteurs. Cette unanimité accompagnant les politiques dites "de développement durable" mérite d'être sérieusement interrogée.

    Le D.D.: présenté comme "solution" (quasiment miracle) aux innombrables problèmes actuels de choix technologiques, économiques et politiques. C'est, au contraire un problème à résoudre, enjeu par enjeu, territoire par territoire. Pas de définition stabilisée de la notion, pas plus des objectifs précis qu'elle recèle que des moyens de les réaliser. Contenu à élaborer chaque fois qu'on s'y réfère.

Energies renouvelables
    Energies nouvelles?! Elles représentaient 90% en 1800 puis 40 en 1900 et ~10 en 2000
    Evocation des critères du CME: disponibilité - accessibilité - acceptabilité.

    Le soleil : lui, gigantesque centrale thermonucléaire à notre disposition avecavantage de donner son énergie en gardant ses déchets: suivez mon regard… et qui marche sans JAMAIS de pannes!

    Son plus gros handicap: disponible pour toujours et POUR TOUS=> anti-inflationniste, anti-centralisé, "anti-monopolisable"? "Ça gêne": les Etats n'aiment guère privilégier une telle énergie pouvant favoriser l'indépendance de régions (au sens géopolitique). => Redécouvrir les ER en tant que ressources de chaque région et de chaque pays? Pourquoi s'obstiner à vouloir résoudre depuis "l'occident" et de la même manière, problématiques énergétiques de pays tellement différents? A problèmes globaux mais dans des contextes différents (géographiques, culturels et… Temps) => adaptabilité

  Exemples d'adaptabilité: Dans le haut Népal , une famille doit consacrer de cinq à dix-neuf jours de travail par mois pour ramasser son bois)
mais voir même aussi la maison du Pf. Guisan!...
 

    ER: pas "seulement" réponse à la disparition du pétrole mais surtout réponse de sécurité, donc de PAIX (pas les fossiles et pas plus le nucléaire): non seulement les ER satisfont aux trois critères du CME mais elles seules répondent au vide de solidarité-sociabilité découlant de l'absence de débats entre citoyens, politiques et "experts" sur l'approvisionnement énergétique. (Qui se souvient de la phrase d'un conseiller du président Carter: «Choisir le solaire ou envoyer les "marines"" »! Après Three Mile Island, le hausse du brut et les files d'attente pour l'essence)
 
    - "L'énergies des grands fonds"? S&Vie octobre 2001: gisements de méthane qui pourraient représenter" 2 fois les réserves totales de tous les fossiles réunis")
    - Centrales du désert ou spatiales? Rentables SEULEMENT SI nombreux et gros consommateurs!
    - Energie des déchets: utilise les défauts et les… inerties des hommes!


    - Géothermie?! Rappel: Suisse, 4ème au monde en puissance/habt
    - Pour le "Sud"?:
1) A part dans les villes, contradiction gros besoins / dispersion; ex. de la biomasse, avec une 1ère "piste": problème de la continuation du bois pour les dispersés (car le chaume, grain, paille, herbe, etc. également disponibles, nécessitent de grosses installations) d'où peut-être la possibilité, même à court terme, la technologie de fabrication du charbon de bois ou de paille avec cogénération d'énergie électrique qui manque aux pays en voie de développement. Celle-ci, peu sophistiquée, pourrait rapidement leur être rendue accessible pourvu que l'on décide de les aider. La généralisation de cette technique, déjà démontrée en Afrique, serait réellement promouvoir une technologie pour un développement autocentré, visant à satisfaire les besoins essentiels en énergie d'un certain nombre de pays.
2) Un exemple et une 2ème piste: le Brésil ne peut pas trouver les 20 milliards de dollars nécessaires pour construire les barrages indispensables à l'augmentation de la consommation électrique dans la prochaine décennie. En revanche, 3 milliards suffiraient pour adopter les technologies modernes évitantà l'échelle des Etats-Unis et pour les simples frigos, c'est l'électricité produite par une vingtaine de centrales nucléaires ou au charbon qui peut ainsi être économisée! => Piste: création d'Instituts de Maîtrise de l'Energie (adaptés aux contextes locaux…) PARTOUT !
3) Car il est possible de réaliser d'importantes économies d'énergie, extrêmement rentables, avec des investissements modestes
=> EOLIEN: Mongolie: sans doute le pays qui a le plus développé l'éolien!: 13.000 éoliennes de petites tailles fournissent l'électricité à 500'000 personnes, soit un quart de la population; c'est mieux que le Danemark!(Silenc Silence )


    Enfin, le "Nord" ne pourrait-il pas parfois s'inspirer du Sud "sevré d'énergies", plutôt que le contraire?
Exemple de Mohammed Bah Abba: "Ces vieux pots qui font du froid", ou "les vertus de la thermodynamique sans appareillage" (système réfrigérant au Nigeria) => version pdf , version .html-Wikipedia (et Prix Rolex 2000!)

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CONCLUSIONS
 

"Plus que de miracles technologiques, c'est d'une prise de conscience et d'une volonté politique mondiale dont nous avons un urgent besoin"
(Benjamin Dessus et François Pharabod,
Revue de l'énergie, no 421, Paris, 1990.)

Exergue de fin:
«Ne pas accepter l'inacceptable, c'est nous engager (...) entrer en politique»
Albert Jacquard
L'équation du nénuphar


    Oui, une véritable révolution est nécessaire, mais la seule révolution "tranquille" est celle de la maîtrise de l'énergie, ou celle des énergies renouvelables, ce qui implique une véritable révolution humaine.

 
    Le défi n’est donc pas seulement technologique, il est éminemment politique: n'oublions pas que la moitié du potentiel scientifique et technique mondial (consacré pour moitié aux recherches spatiales, militaires et nucléaires…) est utilisé pour développer des techniques qui ne peuvent pas intéresser les habitants des pays pauvres, c’est-à-dire... plus de la moitié du globe, excusez du peu! En renonçant à singer les erreurs du passé et en développant des techniques plus simples et accessibles, les ER, avec leurs multiples applications et leurs non moins multiples promesses participent ainsi à la problématique du "Développement Durable" et sont donc également des outils de stabilité et de paix.
    J'espère avoir pu et su souligner la nécessité d'un "autre regard": alternatives techniques mais aussi économiques et surtout… "politiques". Il a été question de seuil: cette précaution (parfois illusoire) ramène au "Principe" dont il est maintenant tant question. Après avoir tenté de cerner le fait que le pétrole est… l'essence de la guerre, celui de l'économie et pour encore longtemps celui de nos moteurs (*), souhaitons que ce Principe nous apprenne à sérier l'urgence et l'essentiel, à faire le choix entre le possible et le souhaitable, bref à reconnaître… l'essence de notre destin humain qui, par manque d'humanité, nous fait trop souvent ne faire que de l'humanitaire, sorte "d'après-vente" de la guerre.


    A ce sujet, un grand "oublié": les transports, enjeu majeur, avec ou sans fossiles !

    Les transports représentent souvent plus de 50 % de l'énergie moderne consommée dans le tiers-monde, au lieu de 20 % en France, conséquence d'une urbanisation plus rapide. => ?!
 

"MOT(s) DE LA FIN"?
Propositions de l'assistance?!
“Epoque formidable cherche nouvelles énergies pour énergies nouvelles”

Le SOLAR Club et Resosol ont quant à eux résolument choisi:
Energies renouvelables: pour que le progrès serve mieux l'avenir de l'humanité !
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BIBLIOGRAPHIE


- Consommation d'énergie dans les pays du Sud: enjeu clé pour un développement durable(Actes de la journée 2001 du CUEPE)
- Quels systèmes énergétiques pour le XXIème siècle? (Synthèse du cycle de formation 1997-1999 du CUEPE)
- Face aux énergies fossiles, quelle place pour l'énergie nucléaire? (Actes de la journée 1998 du CUEPE)
- Maîtrise de l'énergie pour un monde vivable (B. Laponche et al.) )
- L'énergie au futur (ADER, Pierre Lehmann) )
- Energie, un défi planétaire (Benjamin Dessus)
- Le droit de l'environnement (SEBES, accès webmaistre)
- Le nucléaire et la lampe à pétrole (Les Verts)
- Ethique et environnement (Colloque organisé par le ministère de l'environnement à la Sorbonne, en 1996) )
- Géographie de l'énergie (B. Mérenne-Schoumacher, Nathan .pdf)
- Atlas du nouvel état du monde (Dan Smith, collection Atlas/Monde) )
- L'équation du nénuphar (Albert Jacquard)


SITES INTERNET
SOLAR Club (Yves Renaud en a été le président entre 1998 et 2004...), puis RESOSOL: Energ...éthique et controverses nucléaires!
SEBES (accès webmaistre)
G@zette Nucléaire
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