TOUT CE QUE VOUS VOULIEZ SAVOIR SUR
L'ÉNERGIE SOLAIRE THERMIQUE
Actualité internationale
2005

novembre
Sources ADIT, L'année 2005 marque le décollage du solaire thermique en France:
    Avec plus de 100.000 m2 installés en 2005, le marché du solaire thermique devrait avoir doublé par rapport à 2004. Les perspectives sont tout aussi brillantes avec un objectif de 1 à 1,5 million de m2 d'installations annuelles à l'horizon 2010.
    Les installations solaires thermiques consistent à utiliser l'énergie du rayonnement solaire pour produire de l'eau chaude sanitaire ou du chauffage. L'énergie solaire thermique est récupérée par des capteurs solaires le plus souvent installés sur le toit. Il existe deux types d'installations utilisables par les particuliers : le Chauffe-Eau Solaire Individuel (CESI) destiné à la production d'eau chaude sanitaire et le Système Solaire Combiné (SSC) associant eau chaude sanitaire et chauffage de l'habitat ou des piscines. Le principe est également utilisable en habitat collectif pour l'eau chaude sanitaire.
    En Europe, l'Allemagne est le premier marché des installations solaires thermiques avec plus de 5 millions de m2 installés. La France est au quatrième rang européen derrière la Grèce et l'Autriche avec, fin 2004, plus de 800.000 m2 installés toutes applications confondues. La majorité de ces installations françaises datent des années 1970 et ont été installées suite au premier choc pétrolier. Avec le retour des coûts du pétrole à un prix acceptable et le développement du nucléaire, le marché français s'est effondré. Fin 1998, les ventes ne représentaient plus que 1.800 m2 posés par an, soit une division par 30 par rapport à 1980.
    Devant ce constat, l'ADEME et l'association professionnelle Enerplan (association qui regroupe des professionnels des énergies renouvelables) a mis en place, depuis 1999, un programme de relance du solaire thermique en France : Le Plan Soleil. Lancé en 2000 ce plan prévoit une large diffusion de l'énergie solaire thermique par l'amélioration des matériels, la formation des installateurs et la diminution du coût des équipements installés et également la mise en place d'un réseau d'installateurs certifiés (charte Qualisol).
    Depuis, la croissance de cette filière est de l'ordre de 40 à 50% par an et se poursuit en 2005. Depuis le début de cette année le boom de la demande est spectaculaire ! Sur le premier trimestre, les professionnels ont signalé un doublement de leurs ventes de CESI par rapport à la même période 2004. Les installations de SSC devraient, quant à elles, bondir de 600 unités en 2004 à près de 1500 en 2005.
    Ces ventes sont incitées par les dispositifs d'aides de certaines collectivités territoriales, des régions (sauf l'Ile-de-France), de l'Agence National de l'Amélioration de l'Habitat (ANAH) ou encore grâce aux crédits d'impôts qui s'élève actuellement à 40%. Compte tenu des subventions, l'installation d'un CESI par exemple est aujourd'hui aidé à près de 50% du coût total. Aide non négligeable lorsque qu'on sait que pour une résidence de 150 m2, l'investissement pour un Système solaire combiné est supérieur d'environ 4 à 5.000 € à celui d'une chaudière classique...
    Par ailleurs, que ce soit avec le CESI ou le SSC il est toujours nécessaire d'avoir une énergie d'appoint classique (électricité, gaz, fuel) en complément du solaire. En effet, ces installations voient leurs apports solaires diminuer en hiver augmentant d'autant l'appoint nécessaire, alors que les besoins deviennent justement conséquents à cette époque de l'année. De plus, les taux de couverture dépendent de multiples paramètres : taux d'ensoleillement de la région, rendements du procédé, dimensionnement de l'installation, fiabilité du produit, professionnalisme de l'installateur, etc.
    Mais rappelons que ces installations permettent de faire des économies et de limiter les émissions de CO2 liées à l'habitat. À ce titre, la filière solaire figure parmi les perspectives de développement en France qui sont liées aux objectifs du livre blanc de l'Union Européenne : 12% de la consommation d'énergie doit être fournie par des ressources renouvelables d'ici 2010. Elle est actuellement de 5,2%. En ce qui concerne la filière du solaire thermique, l'Europe souhaite atteindre le chiffre de 1,5 millions de m2 installés par an à partir de 2010.
    En France, les objectifs 2006 du plan soleil sont de 30.000 CESI, 500 SSC installés et 15.000 m2 de capteurs solaires pour l'eau chaude collectif sanitaire.
    L'amélioration de la gestion de la Charte Qualisol figure également au programme 2006. Le nombre de professionnels agréés atteint 6500 aujourd'hui soit 13 fois plus qu'en 2000. Pourtant 60% d'entre eux n'avait pas fait d'installations en 2004. Actuellement le référencement sur les listes Qualisol fait suite à une formation technique de deux jours et à une déclaration volontaire d'engagement de la part des professionnels. Les critères d'inscription sur les listes vont donc être revus.
F. LABY
· Khirghizistan, énergie solaire plus économique que pétrole et gaz grâce à un système thermique innovant:
    Les scientifiques de l'Institut pour les techniques de l'énergie thermique de l'université de Kassel (Hesse) ont développé un système thermique solaire pour une installation de chauffage urbain du Kirghizistan. Celle-ci se révèle alors plus économique qu'une installation similaire utilisant des combustibles fossiles.
    Le système développé fonctionne jour et nuit en utilisant, en plus de l'énergie des rayonnements solaires, la chaleur atmosphérique. Il est constitué de 3 composants couplés: un collecteur d'air, un échangeur air / eau et un collecteur solaire.
    Le collecteur d'air attire de l'air, que les rayonnements solaires absorbés vont chauffer jusqu'à plus de 45°C. Un ventilateur conduit cet air dans l'échangeur air / eau, ce qui permet de d'augmenter la température de l'eau de la nappe phréatique (? Ndlr.) de 12 à 20°C.
    Cette eau est amenée à 35°C dans le collecteur solaire, grâce à l'absorption des rayonnements solaires. Pour permettre une utilisation courante, elle est enfin chauffée de facon conventionnelle pour atteindre 60°C, mais l'énergie solaire aura permis de gagner un tiers d'énergie fossile.
    L'avantage du système est que, même lorsque les collecteurs d'air et de soleil sont inactifs, notamment la nuit, l'échangeur récupère l'énergie provenant de l'air chauffé par le soleil en journée, de sorte que l'installation produise encore un quart de sa performance maximale. Pour profiter de ce système, la température de l'air doit peu diminuer la nuit, ce que le climat continental du Kirghizistan permet. Le prix du kWh est alors compris entre 0,01 et 0,02 €, ce qui est inférieur aux coûts de l'énergie produite avec les énergies fossiles, performance qui n'avait jamais été atteinte par le solaire thermique.
    Le système a été testé sur une centrale thermique de chauffage urbain située à Bichkek, capitale du pays, dans un projet de coopération entre l'Allemagne et le Kirghizistan. Les méthodes de simulation et d'optimisation permettent d'améliorer son efficacité et de l'adapter à une application commerciale, l'objectif des scientifiques étant de créer au Kirghizistan, d'ici la fin de la décennie, la plus grande installation thermique solaire au monde. Elle pourrait atteindre la superficie de 10 terrains de football, alors que l'installation de l'île danoise Aero (gros fichier-18 p. pdf), la plus performante actuellement, représente l'équivalent de 4 terrains de football.
    Les perspectives sont intéressantes pour le Kirghizistan en termes de matière première, mais aussi pour l'Allemagne qui pourra développer l'export.
    Cependant, à moyen terme, les scientifiques de Kassel veulent baser la totalite du développement et de la construction des installations au Kirghizistan et utiliser des composants locaux, ce à quoi ils travaillent avec l'Institut de recherche sur les énergies renouvelables et l'université technique du Kirghizistan à Bichkek.
    Le projet est encouragé par Volkswagen, qui a fait un don de 360.000 €.

Pour en savoir plus, contacts:
- Prof. Dr. Klaus Vajen, meneur du projet à l'Institut pour les techniques de l'énergie thermique de l'université de Kassel - tel : +49 561 804 3891 - email : vajen@uni-kassel.de
Sources : Dépêche IDW, communiqué de presse de l'université de Kassel - 26/10/2005

juin
Source CLER: Solaire thermique à l’espagnole
    Après la ville de Barcelone, c’est toute l’Espagne qui passe au solaire thermique! En effet, l’Espagne vient d’inscrire dans le nouveau Code Technique de la Construction l’obligation d’installer des panneaux solaires pour la production d’eau chaude sanitaire, dans les nouveaux bâtiments ou en cas de réhabilitation.
    Le coût moyen pour installer ces systèmes solaires thermiques oscillera entre 1.100 et 1.400 € par logement et permettra d’économiser 50 à 70% de la facture d’eau chaude.
    A l’horizon 2010, l’Espagne vise 4,5 millions de m2 de panneaux ainsi installés.
mai
· Source ACTU-Environnement, France:Les installations de chauffe-eau solaires ont augmentées de 50% en 2004 en France métropolitaine (mai)
    D'après l'ADEME, plus de 8.000 chauffe-eau solaires ont été installés en France métropolitaine en 2004, soit 50% de plus qu'en 2003. Une tendance qui se confirme au premier trimestre 2005 avec un doublement des commandes par rapport à 2004.
    Plus de 8.000 chauffe-eau solaires ont été installés en France métropolitaine en 2004, soit 50% de plus qu'en 2003, a informé l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), lors de l'ouverture du salon des énergies renouvelables qui s'est tenu à Lyon jusqu’au 30 avril. Ce dynamisme devrait se renforcer en particulier grâce au crédit d’impôt, a précisé l'ADEME en présentant les derniers résultats du Plan soleil, lancé en 2000, visant à développer le solaire thermique en France métropolitaine dans l'habitat collectif et individuel.
    En effet, depuis le 1er Janvier 2005, le crédit d'impôt pour les dépenses d'équipements Energies renouvelables dans l'habitat principal est passé de 15 % à 40 %. Cette mesure fiscale accessible à tous (que l'on soit imposable ou non) est complétée par des aides locales. En effet, un grand nombre de collectivités territoriales (la quasi-totalité des conseils régionaux et certains conseils généraux et communes) continuent de s’associer au développement du chauffe-eau solaire en versant aux particuliers des primes directes de 700 € en moyenne.
    Les résultats au premier trimestre 2005 montrent un doublement des commandes par rapport à 2004. Il semble que le système soit efficace, s'est félicitée Mme Pappalardo.
    L'ADEME prend par exemple le cas du Limousin où, pour une famille de 2 personnes, l’investissement pour l'équipement d'un chauffe-eau solaire avec 4 m2 de capteurs intégrés en toiture, un ballon de 200 litres avec appoint électrique se répartit comme suit :
     - 2 669 € HT pour l’achat du matériel
     - 988 € HT pour sa pose et sa mise en route
Soit un coût total de 3 858 euros TTC avec une TVA à 5,5% sur elle pourra déduire :
     - 600 € de prime régionale,
     - 951 € de crédit d’impôt (40% de l’équipement TTC après déduction de la prime Région).
     Finalement, il en coûtera un investissement de 2 306 € qui sera amorti sur environ douze d'ans.
    Les régions Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées sont les deux premières régions de France avec 1.000 Chauffe-eau solaire individuel installés dans l’année. Elles sont suivies par les régions Alsace, PACA et Languedoc-Roussillon. De plus, neuf régions ont des croissances supérieures à 100% : Lorraine, Bourgogne, PACA, Centre, Poitou-Charentes, Basse Normandie, Champagne, Picardie, Haute-Normandie et 4 régions se maintiennent et gardent le cap : Alsace, Corse, Ile de France et Pays de Loire.
    Grâce à ces aides, les perspectives de croissance de 35 à 40 % constatées les années précédentes pourraient être revues à la hausse si la tendance de ce début d'année 2005 se maintient, a conclu l'ADEME .
    Selon les objectifs fixés par les organisations internationales, la part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie primaire devra être de 12% pour l'ensemble de l'Union Européenne à fin 2010. Aujourd'hui, ce chiffre est de 5,08%.
    Récemment, les Sénateurs ont adopté en deuxième lecture la loi de programme sur l’énergie. Le texte prévoit en particulier la mise en place du plan Face-sud qui assure la mobilisation des moyens nécessaires pour atteindre un objectif d'installation de 200 000 chauffe-eau solaires par an en 2010.
    Par ailleurs, Les 17, 18 et 19 octobre prochain au palais Brongniart à Paris, l’ADEME organise avec ENERPLAN (l’Association Professionnelle de l’Energie Solaire), la seconde édition du colloque « Energie Solaire & Bâtiment » sur le thème : enjeux et conditions de la réussite. Soutenus dans leur initiative par des acteurs majeurs de la production d'énergie, le colloque propose à travers deux journées de dresser l'état des lieux, de comparer les expériences, de mettre en lumière opérations exemplaires et solutions grâce aux interventions d'acteurs de terrains, d'institutionnels et de décideurs qui ont choisi de faire le pari du solaire.
    Rappelons que lorsque l'on parle de chauffage solaire, on sous-entend solaire thermique, à ne pas confondre avec le solaire photovoltaïque réservé à la production d'énergie électrique.
L'énergie solaire thermique est récupérée par des capteurs solaires installés le plus souvent sur le toit - auquel cas, ils peuvent assurer la fonction de couverture - inclinés à 45°, et de préférence plein sud. Un capteur se présente sous forme de coffre rigide et vitré au sein duquel une plaque et des tubes métalliques noirs (absorbeur) reçoivent le rayonnement solaire pour chauffer un liquide caloporteur.
    Dans le cas d'un CESI (Chauffe-eau solaire individuel), le caloporteur transmet sa chaleur à l'eau sanitaire en passant dans un échangeur thermique en forme de spirale. Alors qu'il a cédé sa chaleur, il repart vers les capteurs où il sera de nouveau réchauffé. L'eau chaude sanitaire est stockée dans le ballon auquel on peut adjoindre un dispositif complémentaire (résistance électrique ou deuxième échangeur thermique relié à une chaudière traditionnelle au gaz, au fioul ou au bois) permettant de pallier à un défaut d'ensoleillement. Inversement on peut donc tout à fait installer un CESI en complément d'une installation de chauffage déjà existante !
C.S
avril
· Source Silence, Strasbourg: charges moindres. A la demande des locataires des HLM d'Ostwald, une étude a été faite pour installer des chauffe-eau solaires sur les toits. Aujourd'hui, 406 m2 de capteurs ont été installés produisant 35% de l'eau chaude des bâtiments, et provoquant une baisse des charges de 30 à 40€ par an et par logement. L'office HLM a investi 315.000€ dont 80 % subventionnés, soit 962€ par appartement, somme qui sera amortie sept ans L'office HLM poursuit maintenant la solarisation d'autres bâtiments. D'ici 2006, 5000 logements sociaux de la communauté urbaine de Strasbourg seront équipés. (Environnement magazine, janvier 2005)

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