TOUT CE QUE VOUS VOULIEZ SAVOIR SUR
L'ENERGIE DE LA BIOMASSE
SUIVI INTERNATIONAL

Europe 2005
LES 5 PREMIERS PAYS EUROPÉENS EN TERME DE PRODUCTION D'ENERGIE PRIMAIRE
A PARTIR DE BIOMASSE SOLIDE (EN MTEP):
• France: 9,669
• Suède: 7,937
• Allemagne: 7,861
• Finlande: 6,608
• Pologne: 4,299
Total Union Européenne: 58,678 Mtep
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LES 5 PREMIERS PAYS EUROPÉENS EN TERME DE PRODUCTION PRIMAIRE
DE BIOGAZ EN 2005 (EN KTEP):
• Royaume-Uni: 1 782,6
• Allemagne: 1 594,4
• Italie: 376,5
• Espagne: 316,9
• France: 209,0
Total Union Européenne: 4 959,1 Ktep

· Source ADIT, novembre 2006:
La Basse-Saxe investit dans le bio-fuel
    Andreas Steege, de la société target GmbH, en Allemagne a ,quant à lui, présenté deux exemples en Basse-Saxe, le biofuel et le biogaz (issu de méthanisation).
    Dans ces exemples, les agriculteurs jouent un rôle important, à la fois comme fournisseurs de matière première, mais également comme transformateurs de cette matière organique en énergie. On peut en effet fabriquer du carburant (baptisé sun-fuel ou bio-fuel) en distillant la lignine du bois ou des pailles issues des grandes cultures, ou encore produire du bio-gaz à partir des déjections des animaux d’élevage et des déchets verts des agglomérations.
    Ces projets, fortement soutenus par l’Etat fédéral et ses ministères de l’Agriculture et de l’Environnement, sont réalisés en partenariat avec de prestigieux acteurs de l’industrie, comme Daimler-Chrysler ou Volkswagen. Dans ce land de Basse-Saxe, 9% de l’électricité sont déjà produits à partir de sources renouvelables, et l’objectif est d’arriver à 12,5% d’ici 2015.
    Pour y parvenir, l’Etat fédéral a eu recours à des mesures incitatives fortes. “L’utilisation du biogaz connaît une croissance exponentielle : elle est passée de 139 mégaWatts en 1992 à 1900 MW en 2002. En Basse-Saxe se sont les grandes exploitations du nord de la région qui se sont spécialisées dans la fourniture de biogaz. La technologie de méthanisation requiert une bonne technicité et un bon niveau de qualification des opérateurs, et c’est une activité intéressante sur le plan économique. Les unités de plus de 150 kW se voient racheter l’électricité produite à 11,33 ct/kWh, ce qui est attractif”.
    Mais n’y a-il pas un risque de voir la valeur ajoutée échapper aux agriculteurs au profit des transporteurs et de l’industrie de transformation ? questionne un participant, par le truchement de l’interprète. “Les industriels du pétrole, Shell par exemple, sont en train d’investir des sommes considérables dans le domaine des énergies renouvelables. Personne ne peut présager de leurs intentions exactes, à savoir s’ils veulent s’emparer de cette thématique pour prendre la main dans les projets, avec la construction de grandes unités de transformation, ou si ce sera pour eux une forme de diversification par rapport aux énergies fossiles, ou encore si ils veulent différer au maximum l’aboutissement de tels projets”, répond M. Steege.
Un guide technique complet
    Marco Failoni, de la CIA Toscana a, quant à lui, plaidé pour une transformation “ locale” des matières organiques en énergie, sous peine de perdre en transports et en transformation une grande part de la plus-value. “Notre but est de favoriser l’émergence d’entreprises agri-énergétiques”.
    Il a annoncé la parution de deux guides des énergies, pour l’automne prochain. “Le premier est destiné aux formateurs, et comporte trois modules : processus de formation, contexte réglementaire et exemples. Le second guide est technique, il fera 300 à 400 pages et passera en revue toutes les énergies renouvelables, du bois énergie à l’hydroélectrique en passant par le solaire. Avec pour chaque filière le contexte réglementaire, l’impact environnemental, social et économique, les évolutions technologiques, le bilan économique et des exemples de réalisations”.
    Traduit dans les principales langues de l’Union européenne, ce guide sera disponible gratuitement sur Internet, sous formes de fiches à imprimer, en septembre 2006. “C’est le résultat d’un travail de plusieurs années dans le domaine des énergies renouvelables, croisé avec la théorie de la formation et les réseaux de connaissance européens”.
Projet européen PRO AERE
    Le projet Pro Aere, conduit par la Cipa-at en Toscane (Italie), financé par l’Union Européenne dans le cadre du programme Léonard de Vinci, se propose d’élaborer un modèle de formation de valeur européenne dans ce secteur en réalisant des matériels de support pédagogiques qui seront utilisés pour la mise en place de nouveaux cours de formation pour ceux qui sont dans le milieu agricole. Ce projet a pour objectif la promotion d’une agriculture multifonctionelle, et en particulier la promotion de la fonction de production d’énergie renouvelable de l’agriculture. Cela passe essentiellement par l’information et la formation des acteurs locaux, à travers une méthodologie ciblée, un argumentaire autour les potentialités et sur l’importance de développer la filière bois-énergie dans le milieu agricole, ainsi que la diffusion des connaissances techniques et économiques de la filière. Le projet PRO-AERE se propose aussi de réaliser des produits didactiques pluridusciplinaires et de favoriser la promotion des partenariats locaux pour l’utilisation du bois comme source d’énergie.
· Source ADIT, Suisse, Bois énergie: un enjeu pour demain
Alexandre Coronel - Jura agricole et rural
    Les agriculteurs seront-ils demain simples fournisseurs de matière première à l’industrie de l’énergie, ou sauront-ils s’imposer comme transformateurs et fournisseurs de bio-énergie? C’est un des enjeux du programme européen PRO AERE, dont la FNCuma est partenaire.
    Le salon Bois Energie 2005 célébrait cette année sa 7e édition. Premier salon au monde dédié exclusivement au Bois Energie, il est une invitation à découvrir le potentiel considérable de cette filière en plein essor. Les dernières statistiques de l’EU EurObserv’ER confirment en effet que 51% de la production européenne des énergies renouvelables provient du bois-énergie !
    Dans le cadre de ce salon à Lons-le-Saunier du 7 au 9 octobre dernier, une conférence transnationale avait pour thème les opportunités pour l’agriculture-énergie en Europe. A l’initiative de cette conférence, la confédération italienne des agriculteurs de Toscane, qui pilote le projet européen PRO AERE : Progetti dell’agricoltura per l’energia rinnovabile in Europa (voir ci-dessous). Catherine Gaubert, de la FNCuma, a présenté à cette occasion l’exemple du village de Millay dans la Nièvre.
    La FNCuma est partenaire, avec dix organismes issus de six pays européens, du projet Pro aere. Dans le Morvan, le taux de boisement frôle les 50%. Autant dire que la ressource en bois est abondante, et la culture du chauffage au bois prédomine.
L’exemple de Millay
    Pourtant de nombreux habitants de Millay étaient insatisfaits du chauffage au bois bûche, jugé trop contraignant. Il a fallu l’initiative d’un chauffagiste, Alain Gold, pour installer les premières chaudières automatiques fonctionnant au bois déchiqueté (ou plaquettes). Celles-ci permettaient déjà, au moment de leur pose (au début des années 90), une économie de 17.550 F par an par rapport des installations équivalentes alimentées au fuel domestique.
    Huit agriculteurs de la commune se sont organisés en Cuma, autour d’une déchiqueteuse de bois pour répondre aux besoins de la municipalité, qui a décidé d’investir dans une chaufferie au bois pour chauffer plusieurs bâtiments situés au centre du village : mairie, école, bibliothèque, maison de retraite... Ces agriculteurs ont aussi créé un GIE qui leur permet de commercialiser les plaquettes. Chaque année la commune utilise 900 MAP de bois (m3 apparents de plaquettes), soit l’équivalent de 80.000 litres de fuel.
    Une dizaine de particuliers se fournissent également auprès du GIE, et la Cuma (qui compte maintenant 20 adhérents) dispose désormais de deux broyeurs et d’une logistique appropriée pour le stockage du matériel et des plaquettes ainsi que pour la livraison. “C’est l’exemple-type d’une dynamique de groupe au service de la collectivité, explique Catherine Gaubert. En 2001-2002, 615 MAP ont été transformés, avec un coût de déchiquetage de 3,28 e/MAP, un coût de hangar à 412 e par adhérent, et un coût de chargeur facturé à 9,15 e de l’heure. C’est une nouvelle activité rénumératrice pour les agriculteurs du secteur. Elle permet à la fois de valoriser un sous-produit (les bois de haies) et de revaloriser socialement les acteurs. D’une image de pollueur, on passe à une implication positive et reconnue dans la vie de la commune”.

La filière bois-énergie revient en force en France
· Source ADIT, http://www.actu-environnement.com/ae/news/1405.php4
    La filière bois-énergie regroupe toutes les utilisations du bois pour produire de la chaleur, de l'électricité ou les deux simultanément en cas de cogénération. Aux côtés du biogaz et des biocarburants, la filière bois-énergie appartient aux énergies renouvelables basées sur l'utilisation de la biomasse. Elle fait appel aux gisements de bois issu de l'entretien des forêts, des rebus de l'industrie forestière et dans une moindre mesure du bois issu des déchets (déchets du bâtiment).
    En France, l'énergie produite à partie de bois représentait, en 2004, 9,4 Mtep soit 50% de la production d'énergies renouvelables (électriques et thermiques confondues) et 4% des besoins énergétiques français. La France doit sa place de premier producteur européen de bois-énergie essentiellement grâce au chauffage domestique qui en consomme 79,5% (soit environ 7,4 Mtep). En effet dans l'habitat individuel, plus de 5 millions de ménages sont équipés d'un chauffage au bois (45% d'inserts et de foyers fermés, 27% de foyers ouverts, 13% de poêle, 9% de cuisinières et 6% de chaudières individuelles).
    La consommation de bois dans le secteur industriel est de l'ordre de 1,6 Mtep/an (soit 18,2% du total). Elle est essentiellement le fait de l'industrie du bois, du papier-carton et des panneaux qui valorisent leurs propres sous-produits (écorces, sciures, chute) pour couvrir leur besoin en chaleur et en électricité. Elle est en légère croissance, en particulier grâce aux industries de première et seconde transformation du bois. Le parc de chaufferies industrielles à bois est estimé à 1.000 unités pour une puissance de 2,5 GW.
    Si l'usage professionnel de bois-énergie en agriculture reste stable (0,5%) pour le chauffage des serres principalement, la valorisation dans les secteurs collectif et tertiaire tend à se développer mais ne représente actuellement que 1,8% de la consommation totale de bois-énergie. Depuis 2000 le parc de chaufferies collectives à bois est en progression constante de plus de 13% par an en moyenne. Fin 2004 il comprenait 641 installations soit 430 MW de puissance thermique installée dans les hôpitaux, les écoles et les logements. À Nangis en Seine-et-Marne, par exemple, ce sont les locaux d'un centre spécialisé dans le tri des emballages qui bénéficieront de cette technique tandis qu'à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, une chaufferie au bois assurera la moitié des besoins énergétiques d'un ensemble de sept bâtiments comptant 836 logements.
    Malgré cette utilisation relativement importante mais discrète, la filière bois-énergie n'est pas optimisée et la France possède encore un potentiel important de bois. Une grande part des résidus de bois n'est pas encore valorisée et les installations déjà existantes n'ont pas un rendement optimal comparé aux technologies disponibles aujourd'hui. C'est pourquoi l'ADEME a souhaité encourager l'utilisation plus importante et plus efficace du bois comme ressource énergétique. En 1994, un premier plan appelé Bois-énergie et développement local géré par l'ADEME et associant 13 régions françaises a été lancé pour soutenir cette filière. Doté de moyens financiers accrus, un second programme Bois énergie est entré en application au cours de l'année 2000 afin d'accélérer le renouvellement vers les appareils de chauffage au bois à haut rendement et d'augmenter la taille du parc installé. Un grand volet est dédié au développement du bois-énergie dans les secteurs industriels, collectifs et tertiaires avec comme objectif l'installation de 1000 chaufferies et la production de 0,3 Mtep supplémentaires. Avec l'appui des crédits d'impôts de nombreux projets ont pu voir le jour. Ainsi, à Besançon, une chaudière au bois répondant à 65 % des besoins de chaleur d'une cité de 350 logements et représentant un investissement de 350.000 € environ a été subventionnée à hauteur de 20% par l'ADEME Franche-Comté et de 20% par le conseil général du Doubs.
    Les objectifs de ce plan sont d'ores et déjà atteints en ce qui concerne la quantité de chaufferies installées (1.090). En revanche en termes d'énergie produite, l'objectif n'a été atteint qu'à 73% (soit 0,22 Mtep) cinq ans après le lancement du plan.
    Au vue de ce développement et pour pérenniser la filière bois-énergie, il faut désormais assurer un approvisionnement durable de la filière ce qui nécessite une mobilisation de tous les gisements.
    Le gisement bois-déchet n'est pas pour l'instant mobilisable en raison du flou réglementaire relatif à la qualité du bois. En effet, le niveau de contamination du bois en substances polluantes comme les métaux ou les solvants est un frein pour l'exploitation de ce gisement
C'est le gisement forestier qui possède la plus grande marge de manœuvre. Une étude réalisée par l'IFN et SOLAGRO a permis d'estimer ce gisement de 7 à 12 Mtep par an selon l'intensité de l'exploitation forestière. Mais les professionnels du secteur du bois craignent une concurrence entre la filière bois-énergie et les industries du bois classique comme les papeteries qui s'approvisionnent déjà dans nos forêts. L'équilibre qui doit être trouvé pour faire coexister les deux filières constitue l'un des principaux enjeux que devra relever la filière bois-énergie dans les années à venir.
    Sur le plan environnemental, le bois-énergie contribue à limiter les émissions de CO2. Sa combustion ne fait que restituer dans l'atmosphère une masse de CO2 qui s'y trouvait déjà avant d'être absorbée par l'arbre lors de sa croissance. D'autre part une meilleure mobilisation de la ressource permettrait d'améliorer l'entretien des forêts, activité essentielle pour préserver l'équilibre des écosystèmes forestiers.
    Sur le plan économique, la filière bois-énergie permet d'éviter l'importation de plus de 9 millions de tonnes de pétrole chaque année et permettrait de développer localement des activités connexes (broyage, conditionnement par exemple). D'autre part la stabilité du prix du bois est un avantage majeur comparé aux prix du pétrole qui a tendance à augmenter...
    Enfin sur le plan social, la filière bois-énergie pèse aujourd'hui l'équivalent de 20.000 emplois en France et permettrait le développement d'autres emplois surtout en zones rurales. Les premiers résultats du programme bois-énergie et développement local 1994-1998 dans les secteurs collectifs et tertiaires ont montré que cinq emplois permanents étaient créés sur le territoire pour 1000 tep de bois valorisées, soit deux à trois emplois supplémentaires par rapport aux filières d'énergies fossiles.
    Cependant, il ne faut pas oublier que cette filière n'est réellement renouvelable que si la forêt est renouvelée et gérée de manière raisonnée et durable ce qui sous-entend une approche locale pour adapter au mieux l'approvisionnement aux besoins.
décembre
· Source 'Copyright Actu-Environnement': En France, la filière du biogaz trouve difficilement sa place parmi les énergies renouvelables:
    Le biogaz ne représente que 2% des énergies renouvelables françaises malgré sa polyvalence. Il est utilisable pour produire de la chaleur, de l’électricité ou en tant que carburant, mais peine encore à se développer à grande échelle.
    Le biogaz est issu de la décomposition de matières organiques en absence d’oxygène. Regroupées sous le nom de biomasse, ces matières organiques peuvent être des déchets organiques, des boues de station d’épuration, des sous-produits de l’industrie du bois, de l’industrie agroalimentaire ou de l’agriculture. Composé principalement de méthane (CH4) et d’autres gaz à l’état de traces comme l’hydrogène sulfureux (H2S), le biogaz possède les mêmes caractéristiques que le gaz naturel. Mais contrairement à celui-ci, d’origine fossile et dont les quantités sont limitées, le biogaz est considéré comme une énergie renouvelable à part entière puisque la biomasse dont il est issu est une ressource renouvelable à l’échelle humaine.
    En France, le biogaz est produit par plusieurs types de gisements mais une grande partie (67%) n’est pas récupérable car émise par des sources diffuses : marais, déjections d’élevage, etc. La fraction qui pourrait être collectée est produite principalement par les centres de stockage de déchets (30%) et les unités de méthanisation (3%) appelées aussi digesteurs. Mais les filières sont en mutation et l’interdiction de stocker les déchets organiques dans les centres de stockage tend à encourager le développement de la filière de méthanisation. Cependant, seulement 18% de la fraction récupérable est réellement collectée soit 558.000 tonnes et seulement 143.000 tonnes sont actuellement valorisées, le reste étant brûlé en torchère. Par conséquent la production d’énergie renouvelables issue du biogaz est faible et atteignait, en 2004, 370 kTep soit 2% de la production d’énergies renouvelables française.
    Pourtant le biogaz est l’une des seules énergies renouvelables qui peut être assez aisément transformée en toute forme d’énergie utile (chaleur, électricité, carburant, etc). Brut, il est généralement utilisé sur les sites de production pour produire du froid, de l’énergie mécanique, de l’électricité, de la chaleur ou les deux simultanément en cas de cogénération. Épuré et mis en conformité avec le réseau de gaz classique, il peut être distribué par les gazoducs existants et utilisé sur les équipements standard ce qui permet une valorisation éloignée du site de production. Enfin, une épuration plus poussée permet de valoriser le biogaz sous forme de carburant mais avec certaines conditions de stockage.
    En quelques chiffres, 100 m3 de biogaz correspond à 0,065 tep de pouvoir calorifique soit 700 kWh thermiques ou 230 kWh électriques.
    La filière biogaz présente certains avantages. Premièrement, l’utilisation du biogaz évite de relâcher dans l’atmosphère du méthane (CH4), gaz à effet de serre 11 fois plus puissant que le CO2. La simple combustion du biogaz limite les dégâts puisqu’elle rejette du CO2 préalablement stocké lors de la croissance des végétaux. On considère alors que le bilan est nul et n’aggrave pas le phénomène de l’effet de serre.
    Ensuite ce biogaz pourrait se substituer au gaz naturel que la France importe à 90% et dont la consommation augmente de 3,5% par an.
    Enfin la filière biogaz pourrait constituer un nouveau débouché pour l’agriculture et permettrait de développer des synergies locales entre communes, agriculteurs et entreprises.
    Cependant la filière est loin d’être optimisée. Selon une étude menée par SOLAGRO le gisement potentiellement valorisable en France, toutes sources confondues, est de l’ordre de 3,5 MTep/an. Afin de favoriser la filière, la Ministre Nelly Olin a annoncé aux assises des déchets de La Baule en septembre dernier une augmentation de 50% du tarif de rachat de l’électricité issue du biogaz.
D’un autre côté la filière de méthanisation est fortement liée au développement des collectes sélectives des déchets et à l’amélioration du tri au niveau local.
    Quelques initiatives ont néanmoins vu le jour dans les communes, comme à Besançon où le biogaz produit par la station d’épuration de la ville (STEP) alimente les besoins de la station en chaleur et en électricité à toutes les étapes de traitements. L’installation est autosuffisante en énergie thermique et couvre un quart des besoins en énergie électrique.
    L’utilisation du biogaz en tant que carburant semble prendre également de l’essor. En France, Lille a été l’une des premières villes à réfléchir à la question. Dès 1994, des bus roulant au biogaz produit par une STEP de la ville ont été testé et en 2002 ils étaient plus d’une centaine dans les rues. En 2006, la communauté urbaine va poursuivre dans cette voie en coordonnant un projet européen visant à démontrer que les agglomérations peuvent produire du carburant de haute qualité à partir notamment du traitement des déchets organiques. Ce biogaz carburant doit servir à approvisionner les transports publics (la flotte de bus urbains) mais aussi des bateaux et les bennes à ordures ménagères.
    La Suède va même plus loin et a annoncé, en octobre dernier, la mise en circulation d’un train fonctionnant au biogaz. Composé d'un seul wagon pouvant transporter une soixantaine de passagers, ce train a vu ses moteurs diesel remplacés par deux moteurs à gaz. L'engin, qui relie les villes de Linköping, au sud de Stockholm à Västervik, sur la côte est suédoise, effectuera un trajet quotidien d'environ 80 km, mais d’autres trajets sont déjà prévus.
    Malgré de nombreux exemples prouvant l’intérêt du biogaz que ce soit pour la production de chaleur, d’électricité ou en tant que carburant, la filière reste très marginale en France et est concurrencée par d’autres énergies renouvelables déjà bien développées comme l’hydraulique ou le bois-énergie.
F.LABY
LE BIOMÉTHANE EN FRANCE
    La production de méthane d’origine biologique est estimée, aujourd’hui en France, à 3.179.000 tonnes. Outre les «fermentations naturelles», le gaz généré par les décharges à ciel ouvert n’est pas capté et représente 479.000 tonnes relâchées dans l’atmosphère. 557.000 tonnes sont toutefois collectées, en très grande majorité dans les centres d’enfouissement, mais peu valorisées avec 415.000 tonnes brûlées en torchères. La contribution des digesteurs reste marginale, avec 99.000 tonnes de biogaz produites en 2004. Un plan «méthanisation» est attendu pour 2006.
(Chiffres: Citepa, Solagro)
Biomasse mondiale comme pourcentage d'énergie totale en... 1985
(Petajoules)

Monde entier                                54,800                                14.7%
Pays industrialisés                          6,900                                  2.8%
"PVD"                                           48,000                                38.1%

Source: Thomas B. Johansson, Henry Kelly, Amulya K. N. Reddy, and Robert H. Williams,
Renewable Energy: Sources for Fuels and Electricity (Washington, DC: Island Press, 1993), pp. 594-5.