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INFORMATION SUR LE NUCLEAIRE
SEISMES et énergie nucléaire
JAPON 16 juillet 2007
Sources: Réseau Sortir du nucléaire, Le Figaro


Une route défoncée par les secousses telluriques devant les portes de la centrale nucléaire. Sasahara/AP.

     Les autorités craignent que la faille active qui a provoqué le séisme meurtrier de lundi ne passe directement sous la centrale de Kashiwazaki. Plusieurs constructeurs automobiles arrêtent leurs usines pour quelques jours.
     La plus grande centrale nucléaire de Japon suscite ces derniers jours les plus vives inquiétudes du gouvernement. La sécurité du site de Kashiwazaki, au centre du pays, est sérieusement mise en doute depuis le violent séisme de lundi qui a déclenché des fuites radioactives. Le maire a donc ordonné mercredi sa fermeture. 
     Si les réacteurs nucléaires n'ont subi aucun problème sérieux, le PDG de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) qui exploite le complexe nucléaire, a reconnu qu'ils "avaient subi sans aucun doute un choc supérieur aux limites de résistance prévues à l'époque de la construction". La principale secousse du séisme de lundi, qui a fait dix morts et plus de 1.000 blessés, a provoqué de légères fuites radioactives dans la centrale, un incendie majeur et plus d'une quarantaine d'autres incidents, notamment des fuites d'eau et de carburant et des bris de matériel. 

     Tepco a également reconnu mercredi avoir sous-évalué au départ la radioactivité de l'eau qui s'est échappée dans la Mer du Japon. Selon la compagnie, cette radioactivité a atteint en réalité 90.000 becquerels, contre 60.000 becquerels initialement estimés, tout en restant "sans danger pour la santé".

Des usines arrêtées
     Mais le plus inquiétant reste à définir. Des études géologiques sont en cours pour déterminer si la faille active qui a provoqué le séisme ne passe directement sous la centrale nucléaire. Ce que craint le gouvernement central. "C'est une possibilité qui ne peut être écartée" étant donné la nature des répliques du tremblement de terre, a estimé un sismologue, tout en mettant en garde contre toute conclusion prématurée. 
     C'est apparemment la première fois qu'un séisme déclenche une fuite radioactive au Japon, pays qui dépend à 35% du nucléaire pour son électricité mais qui est aussi situé dans une zone à très hauts risques sismiques. La centrale de Kashiwazaki fournit en électricité la mégalopole de Tokyo (20 millions d'habitants) et représente à elle seule 7% des capacités de production totales de Tepco, la plus grande compagnie d'électricité privée du monde.
     Le constructeur automobile japonais Toyota a par ailleurs annoncé mercredi qu'il allait arrêter toutes ses usines de l'Archipel jusqu'à samedi. Le numéro deux du secteur au Japon, Honda, indique quant à lui qu'il envisage de réduire sa production la semaine prochaine, mais qu'il prendra sa décision finale plus tard, en fonction de l'évolution de la situation.