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FILM: La bataille de Tchernobyl
ADIT, http://teleobs.nouvelobs.com

Durée: 1 heure 40 minutes
Sous-titrage malentendant (Antiope).

Le sujet
     Retour sur la catastrophe de Tchernobyl, à travers des témoignages des protagonistes de l'époque, des archives inédites et des images de synthèse.
     Le 26 avril 1986, le quatrième réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl explosait, provoquant une catastrophe écologique sans précédent. Ce documentaire est construit autour des récits des principaux témoins: scientifiques, politiciens, Mikhaïl Gorbatchev, Hans Blix, mais aussi Igor Kostine, le photographe qui, quelques heures à peine après l'explosion, a survolé le site en hélicoptère. Sans aucune protection, il a pris ses premiers clichés. Grâce à l'imagerie de synthèse et à des documents filmés inédits, retour sur une bataille acharnée contre un ennemi invisible et particulièrement dévastateur.

La critique
     «Des couleurs que je n'avais jamais vues, très vives: orange, rouge, bleu... Un vrai arc-en-ciel. C'était beau!»Youri Korneev est machiniste à la centrale nucléaire Lénine deTchernobyl, en Ukraine. Sous ses yeux, ce samedi 26 avril 1986, à lh23 du matin, le réacteur 4 vient de prendre feu. Des explosions se font entendre, le sol se met à trembler et les 1.200 tonnes de béton du couvercle du réacteur sont projetées dans les airs; un jet surpuissant de vapeur radioactive disperse des tonnes d'uranium et de graphite à des centaines de mètres. L'atome échappe à tout contrôle: la plus importante catastrophe de l'histoire du nucléaire vient de se produire. Une incroyable course contre la montre commence. Heure par heure, le saisissant documentaire de Thomas Johnson nous fait revivre un drame que des images de synthèse et des documents filmés inédits nous permettent de mieux comprendre.

   Au matin du 26 avril, tandis qu'une colonne de fumée radioactive contamine les nuages, à 3 kilomètres de la centrale, la ville de Pripiat s'éveille. Les habitants ignorent tout de la gravité de «l'incident» survenu dans la nuit. Au cours de cette journée, ils absorberont cinquante fois la dose de radioactivité considérée comme tolérable. Gorbatchev est prévenu mais on lui assure que «tout est fiable, même le réacteur», aussi fiable qu'«un samovar sur la place Rouge!».Sur le site, le «samovar» se consume toujours. Le 27 avril, trente heures après l'explosion, la décision est prise d'évacuer les 43.000 habitants de Pripiat. La population, qui pense partir pour trois jours,embarque dans 1.000 autobus. Personne ne reviendra. Autour du cratère,c'est un ballet d'hélicoptères. Les soldats essaient d'obstruer le réacteur en lançant des sacs de sable de 80 kilos. A l'hôpital n°6 de Moscou, les premiers malades arrivent.

     Pendant quinze ans, seuls les 56 premiers décès seront reconnus par les autorités. A Tchernobyl, pompiers, soldats et mineurs sont appelés à la rescousse. En un mois et quatre jours, ils vont creuser un tunnel de 150 mètres et couler une dalle de béton sous le réacteur. Pas un des 10.000 hommes envoyés dans la galerie n'en sortira indemne. Ils ont entre 20 et 30 ans, leur jeunesse a été bercée par les récits de la grande guerre patriotique livrée par leurs aînés pour que vive l'Union soviétique. Dans toute la zone contaminée, 100.000 soldats et 400.000 civils vont faire leur «devoir». Des ouvriers, des ingénieurs, des médecins vont nettoyer. Appelés «liquidateurs», ces hommes livreront, pendant sept mois, une véritable guerre, avec ses actes d'héroïsme mais aussi ses ordres stupides, ses sacrifices inutiles et surtout ses mensonges d'Etat.