LaG@zette Nucléaire sur le Net!
N°280, juin 2016

ATTENTION DANGER:
PIÈCES FALSIFIÉES DANS LE NUCLÉAIRE

CANADA
Les déchets radioactifs de Fort McMurray sont en sécurité, assure
Énergie atomique du Canada


 
      Une importante quantité de déchets radioactifs est enterrée près de Fort McMurray. L’Énergie atomique du Canada Limitée (EACL), responsable de ces déchets, assure néanmoins que ceux-ci sont entreposés de façon sécuritaire, à l'abri du brasier qui ravage la région.
     Selon le rapport 2013 des Laboratoires nucléaires canadiens, pas moins de 43 282 mètres cubes de «déchets radioactifs de faible activité» sont stockés au dépotoir de Fort McMurray. Celui-ci est situé à environ 8,5 km au sud du centre-ville.
     «Selon les informations disponibles, il semble que le site ait été affecté par les feux», confirme Maude-Émilie Pagé, directrice des communications et des rapports gouvernementaux d'EACL. Ces feux, toutefois, «ne posent aucun risque immédiat pour la santé et la sécurité de la population et de l'environnement».
     «Il n'y a également pas de préoccupations quant à l'intégrité physique de la cellule (où sont entreposés les déchets)», précise-t-elle. «Cette cellule serait située à l'extrémité nord du dépotoir. Nous continuons à suivre la situation de près».
     EACL relève du ministère des Ressources naturelles du Canada, mais celui-ci n'a pas souhaité émettre de commentaire. Un document du ministère, rendu public en 2013 dans le cadre d'une conférence internationale sur la gestion des déchets, précise toutefois que la cellule en question a été construite avec «une couche d'argile compactée, des systèmes de collecte et de gestion des lixiviats (les eaux qui sont entrées en contact avec des déchets), et une couverture artificielle».
     Au moins 45 centimètres de sols propres recouvrent les sols contaminés. La surface, elle, est composée principalement d'herbes. «C'est un peu l'équivalent d'un champ ou d'un jardin, explique Maude-Émilie Pagé. Bien qu'un feu puisse embraser les herbes qui les recouvrent, la terre elle-même ne s'embrase pas
     Des déchets historiques
     D'après une brochure explicative des Laboratoires nucléaires canadiens, les déchets radioactifs de faible activité «sont issus de pratiques désuètes de manutention, de transport et d'utilisation du minerai d'uranium». Ils sont essentiellement composés de résidus de minerais d'uranium mélangés à de la terre.
     Au 31 décembre 2013, il y avait environ 1,7 million de mètres cubes de ce type de déchets au Canada.
     Plus spécifiquement, les déchets radioactifs enfouis à Fort McMurray ont été contaminés par le transport d'uranium en provenance de Port Radium, dans les Territoires du Nord-Ouest, où ce minerai a été extrait entre le début les années 1930 et 1960.
     L'uranium était transporté par bateau à Fort McMurray en passant notamment par le Grand lac de l'Ours, le fleuve Mackenzie, le Grand lac des Esclaves, la rivière des Esclaves et la rivière Athabaska, une route longue de 2200 km.
     Il était ensuite expédié par train à Port Hope, en Ontario, pour y être raffiné.
     «Étant donné leur faible niveau de radioactivité, ces matières n'exigent généralement pas un blindage important pendant leur manutention et leur stockage provisoire [et] posent peu de risques à la santé humaine et à l'environnement», peut-on lire dans la brochure des Laboratoires nucléaires canadiens.
     Plusieurs internautes ont néanmoins contacté Radio-Canada au cours des derniers jours pour faire part de leurs inquiétudes quant à ces déchets et aux effets potentiellement néfastes qu'entraînerait leur combustion.
     Avec la collaboration de Mathieu Dion et Marie-Claude Montembault
     Le brasier de Fort McMurray prend de l'ampleur avant la reprise des évacuations Le point sur la situation à Fort McMurray L'évacuation des sinistrés de Fort McMurray, en Alberta, doit reprendre à la levée du jour si les conditions le permettent, alors que le brasier, qui pourrait doubler en superficie dans la journée, s'étend désormais sur plus de 1500 kilomètres carrés.
     L'objectif est d'amener en lieu sûr au moins 4000 personnes parmi celles qui sont bloquées au nord de la municipalité.
     Vendredi, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a réussi à évacuer 7500 personnes et 2500 voitures, selon ce qu'a indiqué la municipalité régionale de Wood Buffalo sur Twitter au terme de la journée.
     Les convois traversant l'autoroute 63, l'unique accès vers le sud, se sont arrêtés vers 22 h, heure locale, et doivent reprendre dès 6 h. «Si les conditions sont sécuritaires, le point de contrôle pour la circulation rouvrira pour permettre à la GRC d'escorter les véhicules se dirigeant vers le sud», écrit la province sur son site. L'accès à l'autoroute 63 est strictement contrôlé par les autorités, les flammes l'ayant bloqué à plusieurs reprises.
     Quand le bois prend en feu sur le bord du chemin, les flammes sont presque 150 pieds de haut.
(suite)
suite:
     Traverser le coeur incendié de la communauté
     Au début de la catastrophe, des résidents ont fui Fort McMurray par le nord, où aucune route principale reliant cette zone à l'extérieur n'existe. Il leur a ensuite été impossible de redescendre par le sud, où se trouvent les grandes villes de la province.
     Des convois d'une cinquantaine de véhicules transportant des évacués ont donc quitté tour à tour les camps de travailleurs du nord depuis tôt vendredi. Les automobilistes suivent la route 63 et il leur est interdit de quitter le convoi pour vérifier l'état de leur résidence ou de leur quartier.
     La GRC les escorte alors qu'ils parcourent une zone d'une vingtaine de kilomètres qui traverse la ville de Fort McMurray, soit la zone la plus dangereuse, avant de leur permettre de poursuivre leur route sans escorte vers Edmonton.
     Les autorités prévoient quatre jours de convois pour transporter vers le sud les 25.000 évacués du nord.
     Jeudi, 4000 personnes ont également été transportées par avion vers les villes du sud, soit la moitié moins que le nombre espéré par la province.
     Un feu dont l'intensité s'amplifie sans cesse
     Contre un feu qui ne cesse de croître, la ministre des Affaires municipales de l'Alberta a fait vendredi un constat décourageant.
     «La météo ne coopère pas», a dit d'emblée Danielle Larrivee, avant sa mise à jour des opérations pour contrôler le brasier.
     Le brasier s'étend désormais sur plus de 1500 kilomètres carrés, alors qu'il pourrait atteindre les 2000 kilomètres carrés d'ici la fin de la journée, affirme pour sa part le responsable des services d'incendies Chad Morrison. «Ce n'est pas aussi chaud, mais les conditions sont encore très sèches», a-t-il indiqué. Il est d'ailleurs interdit de faire des feux partout dans la province.
     Malgré le danger et l'évacuation obligatoire, la GRC rapporte que des résidents sont restés à Fort McMurray, dont une famille avec trois enfants d'âge scolaire. «Ce n'est pas sécuritaire d'être ici», prévient le sergent Jacquelin Poitras.
     La première ministre albertaine Rachel Notley a encouragé les sinistrés à se rendre dans les deux centres urbains principaux «parce que c'est là que se trouve la majeure partie des services en santé physique et mentale, ainsi que du soutien financier et des places pour accueillir des élèves dans le système scolaire».
     Le feu de Fort McMurray a causé des dommages beaucoup plus importants que celui de Slave Lake en 2011, mais il est encore trop tôt, selon Rachel Notley, pour faire une vraie comparaison parce qu'on ne connaît pas l'étendue des dommages.
     Le bilan de 1600 bâtiments détruits à Fort McMurray, annoncé mercredi, n'a pas encore été mis à jour, car les pompiers n'ont pas le temps de faire le décompte.
     Le centre-ville de Fort McMurray est toujours intact, tout comme l'hôpital et l'aéroport. L'usine de filtration des eaux est fonctionnelle. Le feu a atteint la communauté d'Anzac, où une vingtaine de bâtiments ont été détruits, a plus tard confirmé la province.
     Les infrastructures pétrolières et gazières sont peu touchées par le feu, même si certaines ont fermé ou ralenti leurs opérations.
     100 millions en aide financière d'urgence
     L'Alberta donnera 1250 $ par adulte et 500 $ par personne à charge évacuée, a annoncé la première ministre Rachel Notley lors de sa mise à jour de vendredi matin. Les détails entourant la distribution de l'aide financière d'urgence promise aux évacués seront communiqués plus tard, a-t-elle indiqué.
     Cette mesure coûtera 100 millions de dollars à la province.
     Rachel Notley a aussi invité tous les sinistrés à s'inscrire auprès des autorités et de la Croix-Rouge. Jusqu'à maintenant, 14.000 ménages l'ont fait.
     Justin Trudeau offre un soutien à distance pour ne pas nuire
     En point de presse à Toronto vendredi matin, Justin Trudeau a dit être en contact avec la première ministre albertaine pour lui offrir le soutien du gouvernement fédéral. Le gouvernement libéral a déjà acheminé 7000 lits d'appoints pour les sinistrés et 13.000 autres sont en route.
     Il a aussi indiqué qu'il ne se rendrait pas immédiatement sur le lieu de l'incendie pour ne pas nuire aux opérations en cours.
     Le premier ministre a encore une fois invité les Canadiens à se montrer généreux pour les sinistrés de Fort McMurray. Le gouvernement fédéral et celui de l'Alberta ont tous les deux annoncé qu'ils égaliseraient les dons faits à la Croix-Rouge canadienne pour les citoyens évacués de l'Alberta.
     Jeudi matin, l'organisme avait amassé 29 millions de dollars pour les réfugiés de Fort McMurray.
     L'état d'urgence
     L'Alberta a décrété l'état d'urgence provincial mercredi pour faire face à la plus importante évacuation liée à un feu de forêt de toute l'histoire de la province.
     Le feu de Fort McMurray a forcé l'évacuation de 80.000 résidents.
     Les Forces armées canadiennes participent également à l'effort.
     Jusqu'à maintenant, aucun blessé grave n'est à déplorer à cause du feu. Personne ne manque à l'appel non plus. Deux personnes, dont une adolescente de 15 ans, sont toutefois décédées dans un accident de la route en cours d'évacuation mercredi.
     Un avis de faire bouillir l'eau est en vigueur depuis 11 h (HAR) mercredi pour toute la région de Fort McMurray, y compris les camps de travailleurs où se trouvent présentement des milliers d'évacués.
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