La G@zette Nucléaire sur le Net! 
N°245/246,  mai 2008
Et on continue: AVEN – SUIVI des PATIENTS – SUIVI de FLAMANVILLE

NOUVELLES de SUISSE
A la recherche d'un cimetière pour les déchets nucléaires
Reportage WALTER SCHWAGER
vérifications en cours...

     ENTREPOSAGE: Des fûts de déchets radioactifs dans le dépôt intermédiaire argovien. Le toit de la halle ne résisterait pas un crash d'avion, mais "les fûts oui" nous assure Walter Heep, le directeur du site. WURENLINGEN, LE 21 AVRIL 2008

     La Suisse cherche toujours où déposer définitivement ses poubelles radioactives. Début avril, le Conseil fédéral a donné le coup d'envoi de la recherche de sites. D'ici là, les déchets sont entreposés dans un entrepôt intermédiaire.
     Tout commence au bord d'une piscine, sous la coupole du réacteur de la centrale nucléaire de Gösgen (SO). Mais attention: plongeon interdit! Seuls s'y baignent des assemblages de combustibles usés. Sortis du réacteur après plus de quatre ans de bons et loyaux services, ces matériaux à base d'uranium vont passer plus de dix ans dans l'eau pour se refroidir un peu. Ils seront ensuite transférés au dépôt intermédiaire de Würenlingen (AG), puis à terme, enterrés dans des couches géologiques profondes. Où exactement "La feuille de route" pour le déterminer a été adoptée au début de ce mois par le Conseil fédéral.
     Et de la place, il en faudra. Après le démantèlement de ses cinq centrales, la Suisse aura accumulé plus de 100.000 m3 de matériaux radioactifs, soit l'équivalent d'une couche de 15 mètres sur la pelouse du Stade de Genève. Il s'agira en grande partie de déchets faiblement et moyennement radioactifs issus des centrales, de la médecine, de l'industrie et de la recherche. Les plus puissants proviendront d'éléments de combustibles des centrales.

     Pas de solution définitive avant 2040
     A défaut de sites déjà creusés, les résidus sont aujourd'hui acheminés vers le dépôt intermédiaire de Würenlingen, en surface. Une sorte de salle d'attente avant le grand départ pour les profondeurs. Son directeur, Walter Heep, assure que "d'ici à la construction de l'installation souterraine, il y a assez de place chez nous".
     A leur arrivée par un énorme portail, les différents conteneurs sont un peu traités comme lors du recrutement. On sépare les grands des petits et des moyens. Sauf qu'ici, c'est le niveau de radioactivité qui fait la différence. Après un contrôle d'étanchéité, les conteneurs les plus dangereux sont déposés dans une grande halle lumineuse. Son toit ne résisterait pas à un crash d'avion, "mais les féts oui", nous assure Walter Heep. En touchant ces monstres métalliques, on réalise qu'il s'agit vraiment de substances actives: ils sont chauds.

suite:
     Mais dans une trentaine d'années, on pourrait bien enterrer toute cette matière indésirable. C'est la voie choisie par la Suisse. D'ici là, c'est notamment au-dessus de Saint-Ursanne (JU), dans le laboratoire du Mont-Terri, que les recherches seront menées. Pourquoi dans cette région, pourtant réputée hostile à l'atome? "Parce qu'on y trouve des argiles à Opaline, roches que nous privilégions pour les déchets hautement radioactifs", répond Markus Fritschi de la Nagra. Cette coopérative, financée par les générateurs de détritus (principalement les exploitants de centrales), est chargée d'élaborer et de réaliser une évacuation durable, sous la haute autorité de la Confédération.
     A 1,5 kilomètre de l'air libre, et sur environ 500 mètres de galeries, on fait des expériences sur ces argiles: résistance à la chaleur, perméabilité, ou encore réaction à des émanations de gaz. D'entente avec le gouvernement jurassien, aucun résidu actif n'est utilisé. S'il est exploité par l'Office fédéral de topographie (swisstopo), de nombreux autres pays participent à des projets dans ce laboratoire.

     Méthode contestée
     Mais la voie choisie par la Suisse ne fait pas l'unanimité. "C'est un scandale! On nous joue la même partition qu'avec la décharge de Bonfol. On nous promettait qu'il n'y aurait aucun risque... Et on voit le résultat", tonne la coordinatrice romande de l'association Sortir du nucléaire, Isabelle Chevalley. Qui conteste également les analyses scientifiques sur la faisabilité d'une telle installation souterraine.
     Pour cette chimiste de formation, pas question toutefois de laisser les déchets é la surface! Elle propose la recherche "de lieux isolés et accessibles où l'on peut contrôler les fûts. Par exemple dans certaines galeries montagneuses désaffectées ou d'anciens tunnels." Et à plus long terme, elle souhaite "des investissements massifs dans la recherche". Des techniques comme "la transmutation sont prometteuses pour réduire leur durée de vie et leur toxicité", conclut-elle.

p.28

CEDRA - COMMUNIQUE:
Elections: de la moralité en politique
Saint-Dizier - Mercredi 20 février 2008

     Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs
     BP 17 - 52101 SAINT DIZIER Cedex
     Téléphone-répondeur-fax : 03 25 04 91 41 / 06 66 959 777 www.burestop.org

     "Le nucléaire arrose. Des élus encaissent. Poubelle nucléaire: on laisse faire"
     Curieux départements que la Haute-Marne et la Meuse. L'état économique et démographique devient tel que les habitants-électeurs aspirent é une véritable rupture dans les programmes des futurs élus:
     - que les idées fusent,
     - que les manches se retroussent,
     - que la concertation -constructive- devienne réalité avec les populations,
     - que les affaires soient gérées dans l'intérét commun... et durable.
     Est-ce le cas?
     A part quelques exceptions qui méritent d'être soulignées, nombre de candidats en restent piteusement à tendre la main vers emplois et argent faciles liés au projet de poubelle nucléaire à Bure. Ne voit-on pas jusqu'à des aspirants maires ou conseillers généraux (Joinville, Poissons) qui, après le leurre (le "laboratoire" de Bure) et l'argent du leurre, en arrivent maintenant à vouloir faire entrer le loup dans la bergerie en réclamant le transfert sur place du siège social de l'Andra (Agence nationale des déchets radioactifs)?


     N'ont-ils pas compris, ces candidats, que les clinquants emplois et subventions dont on les appâte (*) ne sont que dérisoires contreparties pour une industrie nucléaire (EDF-AREVA-CEA) qui étouffe sous ses déchets?
     Mais, surtout, en quoi les gratifications aujourd'hui promises aux élus pourraient-elles, demain, protéger nos enfants des conséquences sanitaires et économiques de vastes contaminations souterraines?
     Est-ce de tels élus dont ont besoin Haute-Marne et Meuse? Face aux candidats énonnant "puisque l'Andra est là...", fatalistes dont nul n'a besoin, le CEDRA lance une vaste campagne d'interpellation et d'information, sous forme:
 - d'affichage et tractage
 - de rencontres de postulants
 - et de diffusion de documents argumentés (*)
     (*) les prochains documents analyseront de plus près ces emplois et déversements financiers.

Contact presse: 03 25 04 91 41 / 06 66 959 777 / 06 81 31 17 36

p.29a

Le Cedra a recréé le poste de permanent en janvier

     L'appel aux dons lancé par le Cedra a porté ses fruits (Le Journal de la Haute-Marne du 12 janvier). A ce jour, 76 personnes ou structures ont promis entre 15 et 40 € par mois au collectif pour financer un poste de permanent, disparu avec la dissolution de la Coordination nationale.
     Vous pouvez toujours participer au financement de ce poste et aux actions du CEDRA. N'hésitez pas à les contacter.
     "Le poste devrait être effectif dès le début du mois de mars, à mi-temps", précise Michel Marie, qui devrait occuper cette fonction.
     Le travail du permanent consistera à informer la population et l'ensemble des collectifs anti-nucléaires sur les sites de Bure, Soulaines, Morvilliers ou Valduc, à 45 km au nord-ouest de Dijon.

     "Il y a là-bas un centre du Commissariat à l'énergie atomique, qui doit avoir une cinquantaine d'années, explique Michel Marie. On y fabrique des têtes de missiles nucléaires. Mais le problème, c'est qu'il y a des fuites de tritium, un gaz très dangereux. Et avec les vents dominants du sud-ouest, les Langrois respirent ce gaz."
     Mais le permanent devra également s'occuper d'autres dossiers comme l'arrivée d'un nouveau missile nucléaire sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier ou le passage de convois ferroviaires de déchets nucléaires en direction de La Hague.
     "Notre but est de démontrer que le nucléaire n'est pas propre et très risqué. En France, il y a 58 centrales nucléaires qui subissent régulièrement des incidents* (...) On peut sortir du nucléaire, il suffirait juste d'une volonté politique", conclut Michel Marie.
* Voir les communiqués de l'ASN
p.29b

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