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N°277, septembre 2015

DÉCHETS, POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE: PEUT-ON CONTINUER LA POLITIQUE DU "CHOIX IRRÉVERSIBLE"?
CANICULES: REPONSE EDF A DENIS BAUPIN
(Vice Président de l’Assemblée Nationale)
Juillet 2015


 
    Par courrier du 1er juillet 2015, vous attirez mon attention sur les épisodes caniculaires touchant actuellement notre pays et susceptibles de se renouveler au cours des années à venir.
    Face à cette situation, vous sollicitez des informations complémentaires sur les dispositions prises par EDF pour faire face, d’une part aux évolutions climatiques et à leurs conséquences sur le dimensionnement des ouvrages, d’autre part aux relâchements d’eau chaude en milieux aquatiques et, d’une façon plus générale, sur les mesures prises pour garantir la sûreté de nos installations.
    En 2003 puis 2008, la France a connu des épisodes caniculaires dont EDF a tiré un important retour d’expérience, tant pour renforcer ses installations, que pour en apprécier plus finement le réel impact sur l’environnement et, en conséquence, agir plus efficacement.
    Lors de ces deux épisodes caniculaires, les fonctions de sûreté des centrales nucléaires ont toujours été garanties dans le respect des règles générales d’exploitation. Le bon fonctionnement des équipements de production d’électricité a également été assuré. Le dimensionnement, à la conception, des installations de refroidissement ainsi que l’application des règles de conduite et des dispositions particulières prévues dans de telles conditions climatiques ont pleinement et efficacement joué leur rôle.
    Cependant, au cours de ces épisodes caniculaires, du fait de températures d’air élevées sur de longues périodes, les augmentations induites des températures de l’eau des rivières, utilisée pour la production d’électricité, ont conduit à des baisses de puissance, voire des arrêts de production, afin de respecter les prescriptions réglementaires relatives aux rejets thermiques.
    En 2003, puis en 2006, au plus fort de la canicule, la rupture possible de l’équilibre production/consommation d’électricité, et au-delà, l’impact sur le système électrique français a nécessité l’adoption, par l’Etat, de modifications temporaires des limites réglementaires pour quelques sites nucléaires et thermiques à flamme. En 2003, 4 réacteurs, sur un total de 58, ont fonctionné une dizaine de jours, sous convert de ces dispositions temporaires. En 2006, ces dispositions n’ont finalement pas été utilisées pour les centrales nucléaires.
    Fort de ce retour d’expérience de ces deux épisodes caniculaires et, dans la perspective de la multiplication d’événements extrêmes de cette nature, du fait des évolutions climatiques, EDF a engagé en 2008 le projet «Grands Chauds» permettant de renforcer progressivement le niveau de sûreté de ses installations face à de tels événements climatiques.
    Des adaptations de conceptions ont été définies, site par site, aussi bien pour des canicules de longue durée que pour des situations exceptionnelles de courte durée. Les températures associées ont été déterminées à partir des données observées au cours des trente dernières années avec une méthode d’extrapolation des tendances constatées sur les extrêmes. Cette méthode novatrice a fait l’objet d’une validation externe par le milieu scientifique. Ainsi, Météo France indique que, compte tenu de l’état de l’art des connaissances sur le sujet, la méthode et les résultats présentés par EDF sont «tout à fait raisonnables et ne présentent pas de contradictions évidentes avec l’appréciation portée par la communauté de recherche sur l’évolution des températures à attendre d’ici 2010». Les résultats obtenus à l’horizon 2020-2030 sont cohérents avec la modélisation climatique à long terme qui a fait l’objet des scénarios présentés par le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC).
    Le projet, qui est en cours de mise en œuvre, prévoit par ailleurs une veille climatique à long terme permettant de s’interroger périodiquement, notamment à l’occasion des réexamens décennaux de sûreté, sur la pertinence des niveaux de température retenus et leurs conséquences sur le dimensionnement des ouvrages. Des modifications destinées à renforcer la robustesse des installations sont ainsi décidées; elles peuvent concerner la sûreté nucléaire mais aussi la partie classique pour accroître, notamment, l’efficacité du refroidissement. Les mises à jour, réalisées en  2009 puis en 2014, n’ont pas remis en cause les valeurs de température retenues à la mise en place en 2008 du référentiels «Grands Chauds».
(suite)
suite:
    Après échange avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) concernant ce référentiel «Grands Chauds», EDF a lancé ses études de déclinaison sur l’ensemble des centrales nucléaires françaises et préparé les évolutions matérielles et documentaires correspondantes.
    Ces évolutions, déjà mises en œuvre pour nombre d’entre elles, consistent principalement à:
    - remplacer et augmenter les capacités de «groupes froids» de production d’eau glacée:
    - ajouter des climatiseurs, dont certains importants pour la sûreté;
    - augmenter la capacité d’échange  des échangeurs eau/eau:
    - vérifier la tenue des matériels à des températures plus élevées que celle prescrite par leur conception initiale, ou modifier certains matériels pour assurer leur tenue à des températures supérieures à celles retenues à la conception initiale.
    Dans le cadre général du projet «Grands Chauds» , EDF a également engagé un programme de maintenance, rénovation et équipements, afin d’améliorer les performances thermiques des aéroréfrigérants. Toutes les centrales concernées ont ainsi été équipées de dispositifs de suivi des performances thermiques, ce qui permet notamment d’optimiser les plans d’actions spécifiques à chacun des échangeurs. Des travaux importants de réhabilitation des tours aéroréfrigérantes sont menés sur les centrales au fur et à mesure des besoins. Exemple: rénovation des corps d’échange, réparation des coques et structures internes.
    Sur toutes les centrales, des opérations de rénovation complète des stations de surveillance de l’environnement pour les mesures des paramètres physico-chimiques de l’eau ont également été menées depuis 2003 afin de sécuriser les mesures en continu dans l’environnement, notamment la température.
    L’ensemble de ces actions concourt au Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) mis en place par le gouvernement français en 2011.
    Par ailleurs, EDF a mené un plan d’action permettant de mieux connaître l’impact sur l’environnement des rejets thermiques.
    Selon les techniques utilisées pour le refroidissement du condenseur d’une centrale thermique de production d’électricité, les échauffements du cours d’eau induits par les rejets thermiques au-delà de la zone de mélange sont, en été, de quelques degrés pour les circuits ouverts (refroidissement à l’eau) et de quelques dixièmes de degrés pour les circuits fermés (refroidissement à l’air  avec aéroréfrigérants). Ainsi, et notamment, pour les centrales équipées d’aéroréfrigérants, ces échauffements sont plus faibles ou du même ordre de grandeur que les écarts spatiaux et des variations journalières qui peuvent atteindre plusieurs degrés lors d’une canicule.
    Depuis 2006, un groupe de travail pluraliste du «GT rejets thermiques» créé à l’initiative du Ministère en charge de l’environnement, de l’ASN et d’EDF, partage les connaissances relatives à l’influence de la température sur les écosystèmes dans les grands cours d’eau en vue de mieux appréhender l’effet des rejets thermiques dans le contexte du changement climatique, en particulier lors des épisodes de canicules et d’en tirer les enseignements en terme d’éventuelles modifications de la réglementation.
    Dans le cadre du GT  rejets thermiques», un suivi thermique approfondi a été réalisé depuis 2007 en aval des centrales nucléaires de Bugey (sur le Rhône) et de Golfech (sur la Garonne).
    Sur le plan réglementaire, les modalités et limites de prélèvements d’eau et des rejets dans l’environnement, nécessaires au fonctionnement d’une centrale, font l’objet de décisions de l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Les limites sont homologuées par les Ministres en charge de la sûreté nucléaire. Les rejets thermiques ainsi l’objet de limites réglementaires, de l’échauffement aval/amont et/ou des températures maximales en amont-aval. Ces limites sont fonction des cours d’eau concernés et des périodes de l’année.
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    Exemple pour la centrale de Saint Alban sur le Rhône (2 réacteurs de 1300 MW en circuit ouvert):
    - du 1/10 au 15/05: échauffement moyen maximal de 4°C avec une température maximale aval après mélange de 26°C:
    - du 16/05 au 30.09: échauffement moyen maximal de 3°C avec une température maximale aval après mélange de 28°C.
    Considérant, du fait du changement climatique,
    * que le risque de rencontrer des situations de canicule, de plus en plus fréquemment, devait être pris en compte dans la réglementation, avec un encadrement spécifique évitant le recours à des textes dérogatoires,
    * et prenant acte que les recherches récentes ne mettaient pas en évidence d’impact spécifique des rejets thermiques des centrales sur la faune piscicole, celui-ci étant beaucoup plus ténu et localisé que celui imputable aux évolutions tendancielles de la température de l’eau, la doctrine relative au processus décisionnel en cas de canicule, applicable aux centrales nucléaires, a été revue.
    Les orientations principales retenues sont les suivantes:
    * Le recours à des modifications temporaires des prescriptions doit être limité à des situations exceptionnelles. A cette fin, les prescriptions relatives aux prélèvements d’eau et aux rejets des centrales nucléaires prévoient des valeurs limites spécifiques applicables aux rejets thermiques en situations climatiques exceptionnelles. L’acceptabilité de ces valeurs est justifiée dans l‘étude d’impact, ou sa mise à jour, jointe au dossier de demande d’autorisation de l’exploitant : elle fait l’objet d’une concertation préalable auprès des parties prenantes dont la CLI(1) et le CODERST(2) ainsi qu’une consultation du public. L’application de ces dispositions est limitée aux situations où le réseau de transport de l’électricité (RTE) requiert le fonctionnement de la centrale concernée à un niveau de puissance donnée, ou quand l’équilibre entre la consommation et la production d’électricité nécessite ce fonctionnement. Ces dispositions prévoient la durée de la validité de ce régime, les mesures complémentaires et compensatoires comme la surveillance renforcée de l’environnement, et les modalités d’information.
    Exemple pour la centrale de Saint Alban, en cas de conditions climatiques exceptionnelles:
    - température maximale aval, après mélange de 29°C, soit un degré de plus qu’en fonctionnement normal mais pour une durée limitée.
    * si la situation climatique dépasse les conditions dites exceptionnelles prévues dans les textes, ou pour les sites pour  lesquels ces conditions exceptionnelles ne sont pas encore prévues dans leurs autorisations, l’exploitant peut, en cas de risque de rupture de l’équilibre production / consommation sur son périmètre, ou s’il existe un risque notable pour la sûreté du système électrique confirmé par RTE, être amené à demander une modification temporaire des prescriptions dans un délai incompatible avec le déroulement normal des consultations prévues par la réglementation (cf II de l’article 18 du décret du 2 novembre 2007 dit décret «Procédures»). Il peut, dans ce cas, se référant aux dispositions de l’article 25-II du décret «Procédures», déposer auprès de l’ASN un dossier justifiant une demande de modifications temporaires des prescriptions en matière de rejets et prélèvements d’eau pour la poursuite du fonctionnement de centrales nucléaires:
    Cette demande est alors instruite sans les consultations préalables normalement nécessaires et si:
    * le gouvernement a informé l’ASN qu’il considérait que la poursuite du fonctionnement de la (des) centrale (s) constituait une nécessité publique;
    * le besoin et l’urgence des modifications temporaires sont justifiés par une situation climatique ou hydrologique que l’ASN, sur la base des justifications fournies par l’exploitant, après consultation des services spécialisés (Météo France, Ministère  en charge de l’Environnement,...) considère comme une situation exceptionnelle.

Notes
    1) CLI: Commission Locale d’Information
    2) CODERST: Conseil de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques
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suite:
COMPLEMENTS D’INFORMATION
1-Visite Décennale n°1 de GOLFECH 2
Octobre 2004
Les aléas climatiques

    1- Grands Froids
    * Conception des installations:
    Les matériels et les circuits comme la ventilation ou le chauffage, les purges des tuyauteries ont été conçus pour une température limite de 15°C.
    Cette température pouvait n’avoir aucune limite dans le temps. Dans ces conditions, les locaux doivent rester dans des conditions normales d’exploitation et les matériels extérieurs doivent rester aptes à remplir leur fonction.

Le retour d’expérience sur le froid
    * Un aéroréfrigérant a mis la tranche 1 à l’arrêt par non-fonctionnement des protections anti-gel.
    * Le gel de tuyauteries et petits matériels sur des systèmes extérieurs (non en service en hiver)
    Les problèmes ont été résolus au fur et à mesure de leur détection.
    * Nouvelles règles pour le froid
    Bien que sur la période 1992-1999 la température la plus basse relevée ait été - 6,3°C, des températures plus basses que -15°C ont été observées au cours des hivers 1984-1985 et 1986-1987.
    EDF a donc défini 3 températures minimales:
    * une «longue durée»: -15°C qui est le régime normal et permanent.
    * une «courte durée»: 7 jours à -27°C
    * une «instantanée»: 6 heures à -33°C.
    Ces trois plages gèrent des conduites différentes.
    Par ailleurs, les études «grand froid» ont conduit à:
    - des modifications d’organisation: surveillance renforcée des matériels sensibles, etc.
    - des modifications matérielles: augmentation du chauffage de locaux, modification des évents de réservoirs.
    * Gestion Grand Froid
    La période d’hiver est fixée du 15 octobre au 15 avril.
    Avant le 15 octobre, les dispositifs de chauffage sont vérifiés, ainsi que les calorifuges, les ventilations, les systèmes de purge des tuyauteries.
    Au 15 octobre, l’installation est mise en configuration «hiver», il s’agit de la mise en place d’un contrôle mensuel de tous les matériels sensibles au froid.
    * Alerte grand froid
    Le Centre de Coopération de la Production (COOP) gère une surveillance à l’échelon national et met en alerte les sites pour une prévision de -2°C pendant 2 jours consécutifs. Cette alerte déclenche une surveillance particulière des locaux sensibles et mise en place si nécessaire de moyens de chauffage d’appoint.
    Les modifications relatives au grand froid font partie de la visite décennale.

    2- Période «Chaleur»
    * Conception
    La température extérieure maximale prise en compte pour dimensionner les circuits de ventilation est 32°C.
    La canicule de 2003 a conduit le niveau national à engager des études «grand chaud» qui débuteront en 2005.
    Provisoirement des consignes ont été mises en place. 3 niveaux ont été définis:
    - Veille: du 1er juin au 30 septembre; surveillance de la température (T) de l’air, de la Garonne et débit (Q) de la Garonne.
    - Vigilance: T° air > 33°C ou T° Garonne > 26°C ou Q Garonne < 60 m3/s entraîne une surveillance renforcée des systèmes sensibles.
    - Pré-alerte: si les limites de la vigilance sont atteintes, mise en œuvre d’actions pour maintenir le matériel sensible.
p.28

 
    * Retour d’expérience
    La canicule de l’été 2003 n’a pas mis en évidence de faiblesse du site vis-à-vis des exigences de sûreté.
    Par contre, la montée des températures de la Garonne cumulée à une baisse des débits a induit le recours à des dérogations à l’arrêté de rejets puis à l’application de l’arrêté exceptionnel du 12 août 2003.
    L’arrêté de rejets limite:
    a -la température à l’aval de la centrale à 28°C. Or la température de la Garonne a atteint 30,28°C au mois d’août et le CNPE a fonctionné sous dérogation pour garantir la sûreté du réseau électrique.
    b- l’échauffement apporté par la centrale à 1,25 °C
    Le 17 sept 2003 cette valeur a été dépassée: entre 1,26 et 1,27 °C. Les baisses de charge ont été mises en oeuvre trop tard pour éviter ce dépassement.
    c- la température de l’effluent au point de rejet à 33°C. Cette condition n’a pas pu être remplie compte tenu de la température de la Garonne en amont et de l’état dégradé du corps d’échange de l’aéro réfrigérant.
    Le nouvel arrêté de juillet 2004 propose une autre stratégie pour gérer les situations exceptionnelles:
    a) 30°C pour la température moyenne journalière de la Garonne à l’aval de la centrale, 1,25 °C en moyenne horaire pour l’échauffement entre l’amont et l’aval du site.
    b) Entre 29°C et 30°C pour la T journalière moyenne, l’exploitant prend les dispositions suivantes:
    * si T moyen dépasse 29°C, il est procédé, le lendemain à un lâcher d’eau de 3m3/s en utilisant le barrage de Saint-Peyres (1million de m3), les retenues de l’Ariège (1 million de m3) et de Lunax (1 million de m3). On peut tenir des lâchers sur 15 jours avec les 3 millions de m3.
    * information du préfet coordonnateur de bassin et des services chargés de la police des eaux.
    * l’utilisation de ces mesures est réduite dans la mesure du possible et pilotée par les demandes du réseau de transport de l’électricité (RTE)

    COMMENTAIRE en 2004
    Les installations nucléaires ont été conçues à l’origine pour un fonctionnement entre -15°C et +30°C sans limites de temps.
    Or il s’est avéré que l’on pouvait descendre en dessous de -15° et sur des durées suffisamment longues pour poser de nouveaux problèmes: gel de tuyauteries, gel d’évents de bâches, chauffage insuffisant de locaux importants (stockage de bore), ventilation insuffisante, etc. Il est apparu également que l’on pouvait dépasser les 30°.
    Pour les grands froids, il y a tout un programme: chauffage mobile, changement des évents. Ce programme se terminera pour l’essentiel en 2005.

    La CLI devra suivre ces travaux de mise à niveau car ce sont les «grands froids» qui sont les plus pénalisants pour la centrale.
(suite)
suite:
    Pour l’aléa climatique canicule nous avons reposé des questions sur cette fameuse différence de température entre l’amont et l’aval (valeur exprimée dans l’arrêté de rejet).
    La température amont est mesurée, mais la température aval est calculée: d’où la possibilité d’exprimer la différence en centième de degré. Mais ce centième de degré n’a pas de sens réel, il est juste un résultat de calcul dépendant du fonctionnement du réacteur.
    En fait si la température de la Garonne dépasse la valeur de l’arrêté la seule solution est l’arrêt ou la dérogation. C’est la dérogation qui a été choisie.
    Quant au nouvel arrêté de Juillet 2004, il se contente d’entériner le fait que l’eau de la Garonne peut dépasser les 28°C initialement prévus. Il assure aussi des lâchers d’eau pour baisser la température de la Garonne.
    Cependant une des causes du non-respect de la température limite du rejet est un aéro réfrigérant dégradé: ce point doit être surveillé avec plus d’attention.

    COMMENTAIRE en 2015
    Comme on peut le constater à Golfech, les aléas climatiques font partis des items de la visite décennale et que en 2004 la canicule de 2003 avait déjà prouvé que les températures originelles prévues pour un fonctionnement sans limite de temps (entre -15°C et +30°C) pouvaient être largement dépassées et sur des durées suffisamment longues obligeant à faire face à de nouveaux problèmes.
    Il n’en reste pas moins que même si l’ASN intervient c’est en laissant de côté les consultations (sauf quelques experts).
    De plus, il n’est évoqué que les rejets thermiques et on laisse de côté la chimie et les rejets radioactifs.
    Attendons les nouveaux arrêtés mais le pire est à craindre si la sûreté peut être mise en balance avec des coûts inattendus et  si EDF retardait les travaux nécessaires (tours aéroréfrigérantes à améliorer...)

    2) Direction production EDF : CNPE de FESSENHEIM
    En réponse à votre courrier (celui des associations) daté du 17 juin, vous trouverez ci-après quelques précisions concernant l’élévation de la température des eaux du Rhin.
    L’arrêté du 20 mai 1972 en vigueur impose une température maximale de l’eau en aval de la centrale de 30°C et un échauffement maximal apporté par la centrale entre l’amont et l’aval de 4°C pour les mois de juin, juillet et août.
    Nos services contrôlent quotidiennement le respect de cet arrêté. A aucun moment les températures relevées n’ont excédé ces seuils réglementaires.

    COMMENTAIRE
    On attend toujours le nouvel arrêté gérant les effluents liquides et gazeux. Tout est prêt: enquête publique terminée, consultation des élus terminée et celle de la CLIS aussi, mais on applique toujours celui de... 1972 (heureusement modifié plusieurs fois, mais pas suffisamment)!
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