La G@zette Nucléaire sur le Net! 
G@zette N°243/244
LE NUCLEAIRE NOUS CONCERNE TOUS:
PATIENTS, RIVERAINS, TRAVAILLEURS
ET PEKIN MOYEN
SURETE - INSPECTION ASN

     Voici des inspections, avec date butoir pour réalisation d'actions réclamées par les inspecteurs: la prochaine Gazette, mai-juin, vérifiera l'adéquation demande-réalisation ou au moins engagement précis.
     Comme toujours les inspecteurs ont identifié des «aléas». Certains sont d'importance faible, mais d'autres non.
     Par ex il est «constaté qu'un certain nombre d'engagements n'étaient pas respectés et notamment la mise à jour de la consigne de la ventilation en cas d'incendie afin de prendre en compte la présence des installations de ventilation de chantier (suites de l'inspection réactive du 13 novembre 2006 suite à l'incendie dans le local 7-30)».
     Vous voyez qu'il faut vérifier les délais car 1 an après l'inspection 2006, on a toujours le problème en 2007.
     Et plus ennuyeux «Par ailleurs, lors de la visite du bâtiment 465, les inspecteurs ont constaté la présence de flacons contenant des produits liquides et entreposés sans bacs de rétention, ainsi que la présence de trèfles radioactifs sur un nombre important de canalisations.», donc le 22 février, il faudra vérifier les engagements CEA, sinon dans 1 an, il y aura encore des récipients avec des liquides entreposés sans bac de rétention.


1 - OBJET: Contrôle des installations nucléaires de base
Centre CEA de Saclay, INB n°18
Inspection n°INS-2008-CEASAC-0007 du 17 janvier 2008
Thème «Exploitation - Evacuation du combustible»

     Monsieur le Directeur,
     Dans le cadre de la surveillance des installations nucléaires de base prévue à l'article 40 de la loi n°2006-686 du 13 juin 2006, une inspection courante inopinée a eu lieu le 17 janvier 2008 sur le thème «Exploitation».
     J'ai l'honneur de vous communiquer ci-dessous la synthèse de l'inspection ainsi que les principales constatations, demandes et observations formulées par les inspecteurs à l'issue de cette inspection.
     Synthèse de l'inspection
     L'inspection inopinée du 17 janvier 2008 a été consacrée à l'examen des conditions d'évacuation du combustible usé du réacteur d'enseignement Ulysse - INB n°18. Le réacteur est définitivement arrêté depuis le 9 février 2007 et les éléments combustibles avaient été déchargés quelques jours après l'arrêt.


     L'inspection est intervenue durant les essais de transfert d'un élément postiche de la piscine d'entreposage vers l'emballage de transport TN-MTR, permettant de valider le séquençage des opérations. Des aléas survenus lors de la phase préparatoire à ces opérations ont entraîné un retard d'environ deux jours par rapport au planning initial.
     2.- Les inspecteurs ont vérifié le respect des conditions de l'autorisation délivrée par l'Autorité de sûreté nucléaire pour l'utilisation de l'emballage de transport TN-MTR et l'évacuation du combustible vers le site de la Hague pour retraitement. Ils ont notamment constaté sur le terrain que les renforts prévus sur la chaîne de manutention de la hotte de transfert (double élingage, remplacement du palan du pont roulant…) ainsi que d'autres dispositions (protection du sol avec du vinyle, mise en place de protections radiologiques adéquates...) étaient en place, et que les contrôles de bon fonctionnement des différents éléments de la chaîne de manutention étaient satisfaisants. Le groupe électrogène destiné à secourir la ventilation, les moyens de manutention, de surveillance radiologique et l'éclairage du hall réacteur était installé, et son essai de fonctionnement a été concluant. L'étude des procédures spécifiques relatives à ces opérations n'a pas mis en évidence d'écart notable.
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     Il ressort de cette inspection que la phase préparatoire des opérations d'évacuation des combustibles a été correctement réalisée malgré les aléas survenus. De plus, les efforts d'optimisation de production des effluents et de gestion du risque de contamination (égouttures lors du transfert) sont satisfaisants.
     A. Demandes d'actions correctives
     Pas de demande d'action corrective.
     B. Demandes de compléments d'information
     Bilan provisoire des opérations d'évacuation du combustible usé
     Vous avez indiqué aux inspecteurs que vous effectueriez un bilan des opérations qui figurera dans le bilan annuel de sûreté 2008 de l'installation. Néanmoins, l'Autorité de sûreté nucléaire estime qu'il est préférable de réaliser un premier bilan dans des délais plus courts.
     Demande B1: je vous demande de me transmettre un bilan provisoire des opérations. Ce dernier comportera notamment les éléments recueillis et analysés concernant :
     - le bilan dosimétrique;
     - les déchets et les effluents produits à l'issue des opérations ainsi que leur élimination;
     - l'état radiologique des locaux et en particulier la différence avec le «point zéro» réalisé préalablement à l'intervention;
     - les aléas rencontrés, leur gestion ainsi que leur incidence sur les opérations;
     - les autres faits marquants et le retour d'expérience éventuellement tiré.
     3-C. Observations
     Observation C1: les inspecteurs ont noté que certains enregistrements relatifs aux contrôles de propreté radiologique de l'emballage de transport n'étaient pas encore réalisés.
     Observation C2: la vérification des manilles utilisées pour la manutention de la hotte de transfert des éléments combustibles devait être effectuée en préalable aux opérations de transfert du combustible usé.
     Vous voudrez bien me faire part de vos observations et réponses concernant ces points pour le 31 mars 2008. Pour les engagements que vous seriez amené à prendre, je vous demande de les identifier clairement et d'en préciser, pour chacun, l'échéance de réalisation.

1 bis Objet : Contrôle de l'installation nucléaire de base n° 49
Centre CEA de Saclay
Inspection n° INS-2007-CEASAC-0022 du 29 novembre 2007
Monsieur le Directeur,

     Dans le cadre de la surveillance des installations nucléaires de base prévue à l'article 40 de la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006, une inspection courante a eu lieu le 29 novembre 2007 sur le thème «Respect des engagements, prescriptions techniques et autorisations» à l'INB n°49.
     J'ai l'honneur de vous communiquer ci-dessous la synthèse de l'inspection ainsi que les principales constatations, demandes et observations formulées par les inspecteurs à l'issue de cette inspection.
     Synthèse de l'inspection
     L'inspection du 29 novembre 2007 avait pour objectif de contrôler la réalisation des engagements pris par l'exploitant dans le cadre de ses réponses aux lettres de suite des précédentes inspections ainsi que la réalisation des actions demandées par l'ASN à l'exploitant dans le cadre de l'autorisation d'assainissement de la chaîne blindée «TOTEM» de la cellule 10. Les inspecteurs ont constaté qu'un certain nombre d'engagements n'étaient pas respectés et notamment la mise à jour de la consigne de la ventilation en cas d'incendie afin de prendre en compte la présence des installations de ventilation de chantier (suites de l'inspection réactive du 13 novembre 2006 suite à l'incendie dans le local 7-30). Ce point a donné lieu à un constat.

suite:
     Concernant l'assainissement de la chaîne blindée «TOTEM» de la cellule 10, les inspecteurs ont noté, qu'au stade d'avancement du chantier, l'ensemble des actions demandées par l'ASN avaient été réalisées. Les inspecteurs ont également pu constater qu'un contrôle de second niveau concernant la réalisation de ces actions avait été mené.

     A. Demandes d'actions correctives
     Consigne de conduite de la ventilation en cas d'incendie
     Les inspecteurs ont noté que la consigne de conduite de la ventilation en cas d'incendie n'a pas été révisée pour intégrer la conduite à tenir en cas de présence d'installations de ventilation de chantier autonomes ou raccordées à un réseau de ventilation. Dans votre réponse du 10 avril 2007 (courrier CEA/DEN/DANS/CCSIMN/07/168), consécutive à l'inspection réactive de l'ASN du 13 novembre 2006 diligentée suite à l'incendie du 8 novembre 2006 qui s'était déclaré dans le local 7-30, vous vous étiez engagé à effectuer la révision de cette consigne sous 3 mois.
     Les inspecteurs constatent que l'engagement pris sur ce point par l'INB n°49 n'est pas respecté et estiment que cette situation n'est pas satisfaisante, eu égard à l'importance de l'événement survenu.
     Demande A1: je vous demande de procéder dans les plus brefs délais à la révision de la consigne de conduite de la ventilation en cas d'incendie pour intégrer la conduite à tenir en cas de présence d'installations de ventilation de chantier autonomes ou raccordées à un réseau de ventilation.
     Évacuation des fours uranium
     Vous avez indiqué que ces fours, qui sont démontés et actuellement entreposés dans des boîtes à gants de la cellule 3, appartiennent au service des molécules marquées du bâtiment 547.
     Vous avez précisé que le transfert vers ce service a été autorisé par la direction du centre mais que les fours n'ont pas encore été transférés vers le bâtiment 547.
     Demande A2: je vous demande de procéder au plus tôt à l'évacuation de ces fours uranium.

     Fiche de zonage «déchets» de la cour intercellule 10-14 et visite de sécurité du 13 juillet 2006
     Les inspecteurs ont consulté la fiche de zonage «déchets» de la cour intercellule 10-14. Ils ont constaté que la présence d'un point de contamination en césium 137 n'y était pas mentionnée, contrairement à ce que vous avez indiqué dans votre réponse du 17 mars 2006 suite à l'inspection du 12 octobre 2005 (courrier CEA/DEN/DANS/CCSIMN/06/091).
     Vous avez complété la fiche de zonage déchets de la cour intercellule 10-14 le jour de l'inspection.
     Concernant la visite de sécurité du 13 juillet 2006 du bâtiment 465, vous avez indiqué dans votre réponse du 16 octobre 2006 suite à l'inspection du 9 août 2006 (courrier CEA/DEN/DANS/CCSIMN/06/382) que chaque point singulier identifié dans le compte rendu de la visite avait fait l'objet d'une échéance de réalisation et de la désignation d'un chargé d'action.
     Aucun document présentant ces échéances ou la désignation de chargés d'action n'a pu être présenté aux inspecteurs au cours de l'inspection.
     Les inspecteurs vous ont rappelé que l'ASN attache du prix à la qualité des informations qui lui sont communiquées.
     Demande A3: je vous demande de veiller à la qualité des informations fournies dans vos courriers. Vous m'informerez des dispositions que vous prendrez pour répondre à cette demande.
     Par ailleurs, lors de la visite du bâtiment 465, les inspecteurs ont constaté la présence de flacons contenant des produits liquides et entreposés sans bacs de rétention, ainsi que la présence de trèfles radioactifs sur un nombre important de canalisations.

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     Demande A4: s'il existe des liquides toxiques, radioactifs, inflammables, corrosifs ou explosifs (TRICE) entreposés dans le bâtiment 465, je vous demande de les placer sur des bacs de rétention dans l'attente de leur évacuation conformément aux dispositions de l'article 14 de l'arrêté du 31 décembre 1999, modifié et de retirer les trisecteurs placés sur les tuyauteries si l'absence de risque radiologique est démontrée.
     Dossiers d'intervention en milieu radiologique (DIMR)
     Les inspecteurs ont consulté les trois DIMR du chantier d'assainissement de l'enceinte blindée 11-28. Ils ont constaté que les doses réalisées sont absentes dans deux des trois DIMR. Par ailleurs,  les inspecteurs ont noté qu'une des phases du chantier d'assainissement de l'enceinte blindée 11-28 qui avait donné lieu à un DIMR n'apparaît pas dans les fiches d'information mensuelles de radioprotection transmises par le SPR au chef de l'INB.
     Demande A5: je vous demande de veiller à ce que les doses réalisées apparaissent systématiquement dans les DIMR.
     B. Demandes de compléments d'information
     Visite de sécurité du 13 juillet 2006
     Lors de la visite du bâtiment 465, les inspecteurs ont constaté que les portes des douches qui avaient été condamnées par vos soins avaient été forcées. Par ailleurs, dans ce bâtiment, de nombreux déchets et matériels sont entreposés dans l'attente du démantèlement de cette partie de l'INB n° 49. Ce dernier point a par ailleurs été relevé au cours de la visite de sécurité du 13 juillet 2006. À ce jour, les actions correctives demandées suite à cette visite (concernant notamment les évacuations de déchets) n'ont pas été réalisées.
     Les inspecteurs s'interrogent sur le niveau de sécurité de l'installation puisque des intrusions dans le périmètre INB sont constatées. En outre, sachant que les matériels et déchets entreposés sont souvent mal identifiés, les inspecteurs estiment qu'une attention particulière doit être portée à la prévention des actes de malveillance.
     Demande B1: je vous demande de m'indiquer les mesures que vous comptez prendre pour empêcher l'intrusion d'individus dans le bâtiment 465 et quelles suites concrètes vous donnerez aux demandes d'actions correctives identifiées dans le compte rendu de la visite de sécurité du bâtiment 465 du 13 juillet 2006.

Maintenance des clapets anti-retour des ventilateurs d'extraction des laboratoires encore ventilés

     Vous avez indiqué dans le compte rendu de l'événement significatif du 13 avril 2007 (perte temporaire de l'alimentation 15 kV du centre de Saclay, DEN/DANS/CCSIMN/07/280 du 6 août 2007) qu'une des actions d'amélioration prévue est la maintenance, au second semestre 2007, des clapets anti-retour des ventilateurs d'extraction des laboratoires encore ventilés. Les inspecteurs ont pris acte que cette action de maintenance n'était pas réalisée le jour de l'inspection.
     Demande B2: je vous demande de m'indiquer la date à laquelle l'action de maintenance des clapets anti-retour des ventilateurs d'extraction des laboratoires encore ventilés aura été réalisée.
     Conduite à tenir en cas de perte d'alimentation électrique 
     Les inspecteurs ont consulté le document décrivant la conduite à tenir en cas de perte totale ou partielle de l'alimentation en énergie électrique (SAPN/LHA/CO 006 ind.A), qui est d'application récente. Ils ont identifié une inexactitude dans les références documentaires de cette note.
     Demande B3: je vous demande de mettre à jour les références documentaires du document décrivant la conduite à tenir en cas de perte d'alimentation en énergie électrique.
     Vous voudrez bien me faire part de vos observations et réponses concernant ces points pour le 22 février 2008. Pour les engagements que vous seriez amené à prendre, je vous demande de les identifier clairement et d'en préciser, pour chacun, l'échéance de réalisation.
suite:
2-Orléans, le 31 janvier 2008
OBJET: Contrôle des INB
CEA de Saclay - CISBIO International - UPRA - INB n°29
Inspection n°INS-2008-CISSAC-0003 du 24 -1 2008

     Thème: "Gestion des déchets"
     Monsieur le Directeur,
     Dans le cadre de la surveillance des installations nucléaires de base prévue à l'article 40 de la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006, une inspection courante a eu lieu le 24 janvier 2008 au sein de l'Usine de Production de Radioéléments Artificiels - INB n°29 - sur le thème de la “Gestion des déchets”.
     Suite aux constatations faites à cette occasion par les inspecteurs, j'ai l'honneur de vous communiquer ci-dessous la synthèse de l'inspection ainsi que les principales demandes et observations qui en résultent.
     Synthèse de l'inspection
     L'inspection du 24 janvier 2008 avait pour objectif de vérifier la mise en oeuvre des exigences de l'étude "déchets" de l'INB n°29, ainsi que le respect de différents engagements pris suite à des inspections ou incidents concernant ce même thème.
     Les inspecteurs ont noté la résorption des entreposages de déchets dans des lieux non prévus à cet effet ainsi que l'implication du service en charge de la gestion des déchets pour la mise en place du tri sélectif des déchets conventionnels.
     Cependant, l'inspection a révélé que des exigences réglementaires n'étaient pas respectées et ces non-conformités ont été notifiées à l'exploitant. En outre, certaines zones d'entreposage méritent que l'exploitant leur porte une attention particulière eu égard aux enjeux de sûreté et de radioprotection.
     Concernant les suites de l'incident du 22 juin 2007, les inspecteurs ont constaté que certaines actions ont été mises en oeuvre de manière incomplète. Une plus grande rigueur doit être apportée au traitement et au suivi des engagements pris auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire.
     A. Demandes d'actions correctives
     Article 14 de l'arrêté du 31décembre 1999, modifié
     Les inspecteurs se sont rendus dans le local dénommé “parc à fûts” du bâtiment 539. Dans ce local se trouvent entreposés des déchets solides conditionnés ainsi que des bidons de liquides. Les inspecteurs ont relevé la présence de bidons contenant de l'acide ou de la soude entreposés sans rétention. Ceci constitue un non-respect de l'article 14 de l'arrêté du 31 décembre 1999 modifié, fixant la réglementation technique générale destinée à prévenir et limiter les nuisances et les risques externes résultant de l'exploitation des installations nucléaires de base.
     Demande A1: je vous demande d'entreposer ces bidons sur rétentions, conformément aux exigences de l'article 14 de l'arrêté ministériel du 31 décembre 1999 modifié. Vous procéderez à une revue des conditions d'entreposage de l'ensemble des autres bidons. 
     Arrêté du 30 octobre 2006 fixant le contenu des registres et du formulaire du bordereau de suivi des déchets très faiblement radioactifs (TFA)
     L'arrêté du 30 octobre 2006, fixant le contenu des registres mentionnés à l'article 2 du décret n°2005-635 du 30 mai 2005 relatif au contrôle des circuits de traitement des déchets et le formulaire du bordereau de suivi des déchets radioactifs mentionné à l'article 4, prévoit:
     - en son article 2, les informations devant apparaître dans les registres tenus par les exploitants d'établissements produisant ou expédiant des déchets radioactifs,
     - en son article 6 que toute personne expédiant un déchet radioactif est tenue d'émettre un bordereau de suivi contenant les renseignements prévus en annexe III du même arrêté.

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     Les inspecteurs ont noté que votre registre d'expédition des déchets TFA ne contient pas l'ensemble des informations requises par l'arrêté. Les inspecteurs soulignent que la prise en compte du décret n°2005-635 du 30 mai 2005 avait déjà fait l'objet d'une demande d'action corrective suite à l'inspection du 25 avril 2006. Enfin, le bordereau de suivi des déchets que vous émettez ne fait pas apparaître l'ensemble des informations requises.
     Demande A2: je vous demande de vous mettre en conformité avec l'arrêté du 30 octobre 2006.
     Piège à iode
     Les inspecteurs ont pris connaissance du fichier des écarts de l'installation. La fiche d'écart SSN-INB29/2007/11/004, émise suite au contrôle du 25 octobre 2007, indique que la valeur du coefficient d'épuration du piège à iode n°29 situé sur le réseau d'extraction des cuves actives B et C, était non conforme à la valeur fixée dans la prescription technique II.7.
     S'agissant d'une non-conformité aux prescriptions techniques de l'installation, les inspecteurs estiment que cet écart doit être déclaré à l'Autorité de sûreté nucléaire en tant qu'événement significatif concernant la sûreté.
     Demande A3: je vous demande de déclarer à l'Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif pour la sûreté sur la base de la fiche d'écart SSN-INB29/2007/11/004 et d'en assurer le traitement associé.
     Sûreté des zones d'entreposage: fûts de déchets iodés pour décroissance
     Au cours de la visite des aires extérieures, les inspecteurs se sont rendus sur la zone d'entreposage des fûts de déchets iodés en attente de décroissance. Ils ont relevé l'absence de signalisation du risque particulier concernant la présence de ces fûts et de leur contenu. En outre, cette zone d'entreposage ne comporte pas de balisage radiologique, alors que le niveau d'irradiation le justifie. Enfin, ces fûts sont entreposés dans une cour intérieure sans protection et sont donc exposés aux intempéries.
     Demande A4: je vous demande d'adopter une attitude interrogative vis-à-vis des conditions d'entreposage et de mettre en place les dispositions adéquates pour respecter les exigences en termes de sûreté (intégrité du confinement notamment) et de radioprotection requises.
     Sûreté des zones d'entreposage: "parc à fûts"
     Dans le "parc à fûts" se trouvent entreposés des fûts métalliques de 200 litres de déchets radioactifs. Ces fûts, regroupés par palettes de quatre, sont gerbés sur trois niveaux. Le cerclage des fûts sur chacune des palettes n'est pas systématique. Par ailleurs, vous avez indiqué avoir fixé une limite maximale de cent fûts. Les inspecteurs ont enfin relevé qu'il n'existe pas de registre entrée sortie des fûts dans ce local.
     Demande A5: je vous demande de procéder à une analyse de sûreté pour cette zone d'entreposage en prenant soin d'intégrer les exigences de l'ASN et de mettre en oeuvre les bonnes pratiques rappelées dans le courrier DGSNR/SD3/0597/2005 du 5 septembre 2005 relatif à la synthèse des inspections réalisées sur le thème prioritaire "sûreté des entreposages et reprise des déchets". Vous veillerez notamment à identifier les accidents types réalistes, en portant une attention particulière sur le risque lié à la manutention.
     Fiche de vie du "parc à fûts"
     Les inspecteurs ont relevé que la fiche de vie du “parc à fûts” n'avait pas été mise à jour suite à la mise en évidence d'une contamination en 137Cs (fiche d'écart SSN-INB29/2007/08/001).
     Demande A6: je vous demande de procéder à la mise à jour de cette fiche de vie et de veiller à ce que tous les incidents de contamination soient tracés au travers de ces fiches.
     B. Demandes de compléments d'information
     Contrôle radiologique des déchets conventionnels
     Les inspecteurs ont pris connaissance de la procédure DS/16-00-01 "Collecte des déchets conventionnels et contrôle en sortie d'installation", indice 2 du 23 juin 2006. Cette procédure vise notamment à identifier les responsabilités des différents acteurs intervenant dans la réalisation des contrôles radiologiques sur les déchets conventionnels sortant de l'INB n°29 ainsi que le nombre de contrôles effectués sur les déchets.
suite:
     Cependant, cette procédure ne distingue pas les déchets conventionnels produits dans les zones dites "sans radioactivité ajoutée" de ceux produits dans les zones dites "non contaminantes". Or, dans les faits, le nombre de contrôles diffère selon la zone de production du déchet.
     En outre, certains intervenants prestataires réalisant des contrôles premier niveau de non contamination de déchets conventionnels produits en zone "non contaminante" ne sont pas identifiés dans la procédure. Je vous rappelle que la gestion du zonage "déchets" d'une installation doit se faire dans le respect de l'arrêté "qualité" du 10 août 1984, lequel prévoit en son article 4 que "l'exploitant exerce ou fait exercer sur tous les prestataires une surveillance permettant de s'assurer de l'application par ceux-ci des dispositions (ainsi) notifiées".
     Demande B1: je vous demande de réviser votre procédure afin qu'elle décrive vos pratiques. Vous identifierez les différents acteurs et leurs responsabilités respectives ainsi que le nombre de contrôles radiologiques réalisés sur les déchets conventionnels produits dans l'installation.
     Vous avez indiqué que les déchets conventionnels peuvent faire l'objet d'un ramassage regroupé avec le centre CEA de Saclay. Pour ce faire, le camion de ramassage est contrôlé une première fois à vide puis une deuxième fois avec le chargement provenant de l'INB n°29. Il effectue ensuite la collecte sur le centre CEA de Saclay et fait l'objet d'un troisième contrôle radiologique avec l'ensemble du chargement. En ce qui concerne les déchets "verts", vous avez indiqué qu'il n'y a pas de contrôle radiologique après chargement à CIS Bio, ce contrôle se faisant après regroupement avec les déchets "verts" du CEA.
     Demande B2: je vous demande de vous positionner sur l'opportunité d'un contrôle radiologique après chargement à l'INB n°29 des camions de ramassage des déchets "verts" et de rendre cohérentes vos différentes pratiques.
     Zonage "déchets"
     Vous avez présenté aux inspecteurs la procédure relative à l'établissement du zonage "déchets" de référence et aux modalités de ses modifications temporaires. Cette procédure ne précise pas les exigences minimales pour le retour au zonage de référence et ne définit pas le caractère "temporaire"” du zonage opérationnel.
     Demande B3: je vous demande de réviser votre procédure en tenant compte des demandes de l'ASN formulées dans son courrier DEP-DRD-0503-2007 du 20 août 2007 relatif à la campagne d'inspections sur le thème de la "gestion des déchets" pour l'année 2006.
     Durée d'entreposage des déchets radioactifs
     La prescription technique IV.5 de l'INB n°29 prévoit que la durée maximale d'entreposage des déchets radioactifs est de un an, à l'exception de l'iode 125 ou de l'iridium 192 pour lesquels cette durée est de deux ans.
     Au cours de l'inspection, vous avez déclaré ne pas exercer de vérification formelle des durées d'entreposage des déchets.
     Demande B4: je vous demande de me préciser les dispositions organisationnelles mises en oeuvre dans l'installation pour garantir le respect de cette prescription.
     Bennes des déchets conventionnels
     Vous disposez de plusieurs bennes sur des aires extérieures pour assurer le tri sélectif des déchets conventionnels. Les inspecteurs ont noté que ce tri n'était pas systématiquement respecté  (présence de bois, d'objets métalliques et de cartons dans la benne dédiée aux déchets industriels banals par exemple). Par ailleurs, des emballages "PRP" étaient présents dans la benne des déchets métalliques alors que vous avez indiqué que ces emballages étaient traités en tant que déchets TFA.
     Demande B5: je vous demande de préciser la filière de traitement des emballages "PR". Pour les emballages déposés dans la benne de déchets conventionnels, je vous demande de justifier leur caractère conventionnel.
     Demande B6: je vous demande de m'informer des dispositions que vous comptez mettre en oeuvre afin de fiabiliser le tri sélectif des déchets conventionnels.
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     Suites de l'incident du 22 juin 2007
     Le compte rendu d'événement significatif en date du 28 septembre 2007 indique que la procédure de réception DS/05-03-02 sera mise à jour pour intégrer les modifications que vous avez identifiées et listées. Les inspecteurs ont consulté la version en vigueur de la procédure le jour de l'inspection et ont constaté que l'action consistant à vérifier les documents émis par l'expéditeur et attestant l'étanchéité du conteneur n'était ni réalisée, ni connue des intervenants. Par ailleurs, il apparaît que ces documents ne vous sont pas transmis lors des livraisons.
     Demande B7: je vous demande d'éclaircir ces éléments et de procéder à la révision éventuelle de vos documents opérationnels en fonction de vos conclusions.
     C. Observations
     Sans objet.
     Vous voudrez bien me faire part de vos observations et réponses concernant ces points avant le 1er avril 2008. Pour les engagements que vous seriez amené à prendre, je vous demande de les identifier clairement et d'en préciser, pour chacun, l'échéance de réalisation.

3- Contrôle des installations nucléaires de base.
Inspection n° INS-2008-EDFFLA-0005 du 22 janvier 2008.
E.1.3 : Contrôle de mise en service et requalification des ESPN.

     Monsieur le Directeur, 
     Dans le cadre des attributions de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) concernant le contrôle des installations nucléaires de base prévu à l'article 40 de la loi n°2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire, une inspection annoncée a eu lieu le 22 janvier 2008 au CNPE de FLAMANVILLE. 
     J'ai l'honneur de vous communiquer, ci-dessous, la synthèse de l'inspection ainsi que les principales demandes et observations qui en résultent.
     Synthèse de l'inspection 
     L'inspection du 22 janvier 2008 portait sur le thème: "Contrôle de mise en service et requalification des ESPN". Les inspecteurs ont examiné l'organisation du CNPE dans le domaine du traitement des indications découvertes au cours des visites prévues aux articles 14 et 15 de l'arrêté du 10 novembre 1999 relatif à la surveillance de l'exploitation du circuit primaire principal et des circuits secondaires principaux des réacteurs nucléaires à eau sous pression. Les inspecteurs ont également examiné le programme de contrôle et le traitement des sous épaisseurs affectant les circuits secondaires principaux (CSP). 
     Au vu de cet examen par quadrillage, il apparaît que l'organisation du site quant à la gestion des indications n'est pas satisfaisante. Les inspecteurs ont relevé que le système documentaire prévu pour le suivi des indications ne permet pas de connaître de manière exhaustive les constatations effectuées au cours des visites prévues aux articles 14 et 15 de l'arrêté d'exploitation du 10 novembre 1999, et que les justifications mécaniques apportées pour le maintien en l'état de certaines indications identifiées dans les Fiches de Suivi d'Indications (FSI) n'intègrent pas les coefficients de sécurité sur les chargements imposés par la réglementation. Ces points ont fait l'objet de constats d'écart notables. 
     A. Demandes d'actions correctives 
     A.1. Suivi des Fiches de Suivi d'Indications (FSI) existantes sur les Circuits Primaires Principaux (CPP) et Circuits Secondaires Principaux (CSP) des réacteurs de Flamanville 

suite:
     - Le système documentaire du site ne permet pas de connaître de manière exhaustive les résultats des visites prévues aux articles 14 et 15 de l'arrêté d'exploitation du 10 novembre 1999. Les inspecteurs ont identifié plusieurs écarts, en particulier:
     - les FSI ouvertes sur les couvercles de cuve des réacteurs 1 et 2 comprennent les FSI relatives à des défauts existants sur les anciens couvercles avant que le site ne procède à leurs remplacements. Ces défauts ne sont donc plus existants sur le CPP, 
     - de nombreuses FSI ouvertes examinées par les inspecteurs ne font plus l'objet de réindiçage depuis plusieurs années (jusqu'à 14 ans pour certaines), alors que les zones concernées ont fait l'objet d'autres essais non destructifs au titre des Programmes de Base de Maintenance Préventive du même type que ceux ayant mené à la caractérisation des indications. 
     L'article 7.II de l'arrêté du 10 novembre 1999 demande à l'exploitant de "disposer d'un système documentaire permettant de connaître aisément, avec leurs dates, les constatations susceptibles d'intéresser le maintien de l'intégrité de l'appareil". Cette exigence n'est pas respectée par le site de Flamanville. 

     A.1.1- Je vous demande d'engager une revue exhaustive de l'ensemble des FSI ouvertes sur les CPP et CSP des réacteurs 1 et 2, y compris celles antérieures au mois de novembre 1999. Vous mettrez à jour ces FSI et vous procéderez au traitement des écarts selon le chapitre A 5000 du RSE-M (Règles de Surveillance en Exploitation des matériels Mécaniques des îlots nucléaires) le cas échéant. La requalification complète décennale des appareils ne pourra pas être prononcée avant la mise à jour de ces FSI. 
     A.1.2- Je vous demande de mettre en oeuvre une organisation qui permette de s'assurer que les contrôles effectués au cours des prochaines visites complètes ainsi que des futures visites partielles entraîneront automatiquement la mise à jour des FSI concernées. Vous me ferez part du plan d'action que vous mettrez en oeuvre dans ce sens. 
     A.2. Dossier technique de demande de sursis à la requalification du CPP du réacteur 2 
     Vous avez transmis le 07 novembre 2007 le dossier réglementaire de demande de sursis à la requalification du réacteur 2 (réf: D5330-07-2004 indice 1), avec près de six mois de retard par rapport aux dispositions en vigueur entre l'ASN et l'exploitant pour la transmission de ce type de dossier. A la suite de cette inspection, il apparaît que la liste des FSI ouvertes sur le CPP du réacteur n°2 ne rend pas compte de manière exacte de l'état de l'équipement. 
     Je vous demande de m'envoyer, avant le 11/03/2008, un dossier de demande de sursis pour la tranche n°2 comprenant une copie de chacune des FSI ouvertes sur le CPP. Ces FSI seront classées par composant (cuve, pressuriseur,...) de manière chronologique, en fonction de leurs dates d'ouverture et accompagnées de leur dossier de traitement d'écart s'il y a lieu ainsi que des justifications mécaniques éventuelles permettant le maintien en l'état du défaut. 
     A.3. Justifications mécaniques relatives au maintien en l'état des défauts 
     Les inspecteurs ont constaté au cours de l'inspection, que des justifications mécaniques permettant le maintien en l'état de certains défauts (note de calcul réf : TM/CADC 85.082 rév A) ne prenaient pas en compte les coefficients de sécurité imposés dans les calculs par l'article 13.II de l'arrêté d'exploitation du 10 novembre 1999. 
     A.3.1- Je vous demande d'intégrer les exigences de la réglementation à ces justifications mécaniques. Vous transmettrez à la Division de Caen, ainsi qu'à la direction des équipements sous pression nucléaires, les nouvelles justifications.

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     A.3.2- Je vous demande de vous assurer que toutes les justifications mécaniques permettant le maintien en l'état des défauts sur des équipements soumis à l'arrêté d'exploitation du 10 novembre 1999 sont bien conformes à la réglementation en vigueur. Vous me ferez part du plan d'action et des contrôles effectués dans ce sens. 
     B. Compléments d'information 
     B.1 Organisation de l'exploitant pour le traitement des écarts sur le site 
Vous avez présenté au cours de l'inspection les notes d'organisation qui définissent l'organisation du service ingénierie projet (SIP) pour respecter les exigences de l'arrêté d'exploitation du 10 novembre 1999 et appliquer les chapitres A 5000 et A 8000 du RSE-M (Règles de Surveillance en Exploitation des matériels Mécaniques des îlots nucléaires). Dans la perspective des requalifications complètes prévues en 2008, il est important que ces notes soient en application au sein du CNPE. 
     Je vous demande de me transmettre ces notes officielles signées, dès qu'elles seront disponibles.
     B.2 Requalification partielles à trente mois sur les parties remplacées du CPP 
     Vous avez prévu de remplacer des clapets du CPP au cours des visites décennales de 2008. Une requalification partielle avant trente mois et après un temps de fonctionnement est exigée suite au remplacement à l'identique d'une partie sous pression du CPP par l'article 15.IV de l'arrêté d'exploitation du 10 novembre 1999.
     Le programme de cette requalification est une visite approfondie dont le contenu est défini par l'exploitant et doit être communiqué à l'ASN. Le contenu prévu pour cette visite approfondie n'a pas pu être présenté au cours de l'inspection. 
     Je vous demande de me transmettre le programme de requalification partielle prévu pour les clapets du CPP qui seront remplacés au cours des prochaines visites décennales. 
     C. Observations 
     Les inspecteurs ont noté que le site considérait que la rédaction d'un DTE était suffisante pour s'approprier les justifications mécaniques établies par vos services centraux. 
     Dans la perspective des requalifications complètes, les inspecteurs rappellent qu'un compte rendu de visite complète formel doit être envoyé à l'ASN avant l'épreuve hydraulique. Ce compte rendu mentionne les procédés de contrôle utilisés, les constatations faites et en particulier les défauts relevés et les mesures prises suite à celles-ci. 
     Les inspecteurs ont noté que le site n'avait pas connaissance de l'existence de document issu de ses services centraux explicitant les démarches à effectuer par l'exploitant dans le cas d'une demande de sursis à la requalification complète. 
     Vous voudrez bien me faire part de vos observations et réponses concernant les points avant le 1er mars 2008. Pour les engagements que vous seriez amenés à prendre, je vous demande de bien vouloir les identifier clairement et d'en préciser, pour chacun, l'échéance de réalisation. 
     Je vous prie d'agréer, Monsieur le directeur, l'assurance de ma considération distinguée.
suite:
NOTE D'INFORMATION
Transport de combustibles usés italiens vers l'usine de La Hague

     Paris, le 18 décembre 2007
     À l'occasion du premier transport de combustibles usés italiens vers l'usine de La Hague en vue de leur traitement, l'ASN rappelle publiquement ses réserves sur l'accord intergouvernemental qui encadre cette opération.
     À la suite d'un accord entre les gouvernements français et italien signé le 24 novembre 2006 et ratifié par le décret n° 2007-742 du 7 mai 2007, AREVA doit traiter à l'usine de La Hague 220 tonnes de combustibles à base d'uranium et 15 tonnes de combustibles MOX (oxydes mixtes d'uranium et de plutonium). Ces combustibles proviennent des réacteurs nucléaires en cours de démantèlement de Caorso, Trino et Garigliano. Leur transport vers l'usine de La Hague débute et devrait s'étaler sur plusieurs années. Ce traitement s'inscrit dans le cadre d'un contrat liant AREVA à la société italienne SOGIN (Société de gestion des installations nucléaires).
     L'ASN considère que les délais indiqués dans cet accord, prévoyant la réception des combustibles entre 2007 et 2015 et le retour en Italie des déchets issus du retraitement entre 2020 et 2025, ne sont pas justifiés techniquement. En effet :
     a) les caractéristiques de ces combustibles permettent leur traitement dès leur réception à La Hague ;
     b) l'article L. 542-2-1 du code de l'environnement prévoit que les déchets radioactifs issus du retraitement de combustibles usés provenant de l'étranger ne peuvent demeurer sur le territoire national au delà de dates fixées par accord intergouvernemental, en l'occurrence entre 2020 et 2025. Ces déchets pourraient repartir rapidement en Italie, mais leur retour nécessite la création dans ce pays d'un site de stockage ou d'entreposage, apte à les accueillir, qui n'existe pas aujourd'hui.

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Gestion post-accidentel des accidents nucléaires ou radiologiques
6-7 décembre 2007
Point de vue du "GSIEN"
Monique Sené

     Dans le cadre du CODIR-PA (COmité DIRecteur pour la gestion Post-Accidentelle d'un accident nucléaire), une réflexion a été menée sur l'implication des associations. 
     Le GSIEN a participé à 2 groupes: l'analyse des hypothèses des scénarios d'accident et donc des rejets éventuels, le retour d'expérience de l'accident de Tchernobyl. 
     Comme dans tous les groupes pluralistes, les échanges sont courtois. Il y a peu de changement dans les diverses positions, mais chacun écoute chacun. 
     Comme l'ont montré les diverses procédures d'enquête publique, de débat public, d'établissement de Plan de Sauvegarde, de Plan Particulier d'Intervention, une participation des habitants semble indispensable.  En ce qui concerne le post-accidentel c'est encore plus flagrant: le citoyen doit être informé et doit pouvoir faire part de ses observations. Sinon la gestion "post-accidentel" tournera au fiasco.
     L'analyse de ces diverses procédures conduit à s'interroger sur cette participation, sa mise en œuvre et son acceptation par les intéressés.
Par ailleurs, le retour d'expériences sur les exercices de crise (simulation d'accident avec évacuation) a obligé à se pencher non seulement sur la gestion de la crise au moment de l'accident, mais aussi dans la durée c'est-à-dire le post-accidentel sur les court, moyen et long termes.
     Que peut apporter une association comme le GSIEN dans ces réflexions?
     Rappelons, en préalable, que le Groupement de Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire s'attache à répondre aux interrogations des citoyens en analysant les dossiers et en recherchant les informations nécessaires à ces analyses. 
     Les associations sont très partagées quant à leur participation à des instances officielles. En effet, il s'agit d'un investissement important pour des bénévoles et l'apport pour la construction de la réflexion n'est pas évident.
     La plupart du temps, les propositions et avis associatifs sont poliment écoutés. Entendus et repris dans les conclusions finales, est un autre débat.
     Un représentant associatif doit absolument faire part du contenu des diverses commissions aux autres adhérents. Sa réflexion est une construction commune et non pas sa propre expression. 
     Pour une association comme le GSIEN, il est évident qu'elle ne peut se lier par des clauses de secret. Elle peut admettre de ne pas diffuser tous les documents, mais en revanche ses analyses, ses interrogations, ses avis doivent être publiques. 

     La gestion post-accidentelle
     L'approche "gestion post-accidentel court, moyen et même long terme" doit d'abord être comprise par la population. 
     C'est un sujet qui interpelle le citoyen. En effet, la présentation des diverses industries appuie surtout sur le bien qu'une telle installation va apporter à un lieu : postes de travail, taxes diverses, développement local... Les autres points: étude de dangers, rejets éventuels, pollutions diverses (odeur, poussières, bruits, rejets liquides et gazeux) sont évoqués lors de l'enquête publique. Mais le dossier présenté est celui de l'industriel: il n'y a aucun autre référent. Cette approche de l'enquête publique limite fortement l'intérêt que peut y trouver un riverain.
     À quoi servira son avis? Comment le commissaire enquêteur se forgera le sien s'il ne peut s'appuyer que sur les documents de l'exploitant? 
     La participation de la CLI et des agglomérations proches des sites aux exercices permet de se faire une idée des difficultés que l'on rencontrerait en cas d'accident réel, mais ne permet pas en général d'améliorer l'exercice suivant. À ceci plusieurs raisons:
     - les exercices se font environ tous les 3 ans sur le même site. D'où les protagonistes changent et les analyses faites à chaud 3 ans plus tôt n'apportent pas suffisamment d'éléments pour préparer le nouvel exercice.
     - la population n'est pas suffisamment prévenue, n'a pas pu intervenir dans le montage et donc subit, mais ne participe pas.

suite:
     - la CLI n'a pas un rôle bien précis: elle ne doit pas gêner en phase accident, mais serait un élément important en post-accidentel. Formée de bénévoles (pour moitié d'associatifs, syndicalistes, personnalités compétentes et pour moitié d'élus tels que maires, conseillers généraux, régionaux, députés,...) elle ne doit pas être simplement relais des informations de l'exploitant, de l'autorité de sûreté, des experts officiels. Or, ne disposant pas de moyens en expertise que peut-elle apporter aux habitants?
     Pour réfléchir sur un tel sujet, l'ANCLI vient de créer un groupe permanent "Post-accidentel". Un relais va donc exister grâce à la participation des CLI, à leurs perceptions du problème et à la mutualisation de leurs compétences.
     Cependant ce groupe va devoir s'appuyer sur des expertises: expertise du Comité Scientifique et des divers scientifiques oeuvrant dans les CLI.

     Le sens d'une participation
     Soyons très clair: participer à l'élaboration de la gestion "post-accidentel" est un sujet polémique, en soi.
     Une partie de la population et de leurs associations est tout à fait opposée à participer à une telle élaboration. La raison en est qu'elles ne veulent pas porter de responsabilités s'il y avait accident, mais aussi qu'elles estiment avoir été trompées lors de l'installation d'une usine à risques parce que l'enquête publique n'a pas suffisamment été claire sur les dangers encourus.
     Il n'en reste pas moins que, pour faire entendre ses réserves, faire part de ses doutes, il est indispensable que des associations ou certains de leurs membres acceptent de participer et de dialoguer.
     Le GSIEN tente de se placer dans cette optique. À la fois dedans et dehors : l'expérience a montré la complémentarité des approches. Il n'y a aucune raison de laisser une seule (ou 2) aller dans les réunions officielles. Il faut une réappropriation sur le terrain des études et des réflexions.
     Pour que cet exercice ait un sens, il faut transmettre toutes les études localement aux CLI, aux associations.
     Il faut ensuite accepter les questions, les suggestions.
     Il faudra bâtir la gestion "post-accidentel" avec le riverain, l'habitant plus lointain. Il faudra discuter les plans, savoir transmettre les consignes.

     Les moyens de la participation
     Que les associations et les CLI participent semblent faire l'unanimité. Restent les moyens? 
     Moyens en argent pour avoir accès à de l'expertise, moyens en personne (conseiller, secrétariat), moyens en fournitures, en informatique.
     En effet, il faut de l'expertise pour comprendre les dossiers, les analyser, les retranscrire. Il faut aussi de l'expertise en mesures de terrain, en analyse de risques pour les citoyens.
     Il est clair qu'il s'agit de garantir une vue globale par le pluralisme des intervenants. Il faudra construire la fameuse "indépendance" par ce pluralisme des experts, des laboratoires.
     On ne peut pas mener une telle entreprise uniquement avec des bénévoles.

     Et pour conclure: se préoccuper du "post-accidentel" est certainement indispensable. Comment le gérer reste une interrogation de taille? Il faudra répondre aux questionnements divers.
     Il ne faudra pas faire une réflexion, quelques rapports et s'imaginer le post-accidentel résolu.
     C'est une réflexion qu'il va falloir pérenniser dans les CLI. Or, il est un point difficile: où trouver les fameux experts "pluralistes" dont ont besoin les CLI?
     Ce séminaire est une avancée, il faudra continuer...

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