La G@zette Nucléaire sur le Net!  
G@zette N°217/218

Les réacteurs sont le siège d'incidents de radioprotection
parce qu'on accélère les chantiers et donc on diminue la protection.
 
La centrale de Gravelines sous le feu des critiques
Olivier Aballain
Lundi 25 octobre 2004

     "Déficiente dans l'analyse de la situation." En critiquant l'organisation de la centrale nucléaire de Gravelines, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a apporté, mercredi dernier de l'eau au moulin des détracteurs de l'atome. Du 12 au 14 octobre, une série d'alarmes s'étaient déclenchées lors de travaux de maintenance sur le réacteur no 6: 58 des 235 salariés (EDF et entreprises prestataires) examinés ensuite ont montré des traces "légères" de contamination par des poussières radioactives. En cause: un défaut du système de ventilation.
     "La moindre exposition peut avoir un effet, estime Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire. Surtout s'il s'agit de poussières, qui ne sont pas forcément évacuées du corps. "La direction de la centrale précise que la contamination de chaque salarié représente moins d'un centième du total admis durant toute une année. En guise de suivi, ceux-ci verront donc leur relevé de contamination légèrement étoffé.
     Reste tout de même à tirer les leçons de l'incident, alors que l'ASN a stigmatisé dans son rapport "la prise en compte trop tardive d'une alarme en salle de commande "et un défaut de culture de radioprotection. "Sortir du nucléaire a sa réponse: "EDF a mis en place un plan d'économies qui rogne sur le budget de maintenance, ce qui expose les salariés à des risques inacceptables.
     A savoir:
     Sortir du nucléaire a recensé samedi un total de 66 salariés contaminés entre le 12 et le 20 octobre dans 5 centrales nucléaires françaises. Une série noire à caractère statistique, pour la direction de la centrale de
Gravelines: "Nous sommes dans une période de maintenance, ce qui multiplie les interventions à risque.

Un mauvais coup se prépare contre la radioprotection

     On avait fait des progrès mais l'accord de 1959 reprend sérieusement du service.
     La CIPR, club de scientifiques réfléchissant en toute indépendance, vient d'effectuer un sérieux retour en arrière. La radioprotection coûte trop cher: on va la rendre plus supportable.
     Essayez de faire entendre votre voix.
     La mode est à la communication. On crée un organisme, on fait se réunir des personnes du public avec des industriels, des gens qui savent... On les fait discuter, présenter des avis, tenter de construire un dialogue et quand c'est fini, on classe les conclusions et on fait ce qu'on veut. Mais vous ne pouvez plus rien dire puisque on vous a fait participer. Du moins c'est ce qu'aimerait ceux qui vous ont fait participer. Mais on en revient toujours à la même chose: participer certes mais si on n'écoute jamais les associatifs alors à quoi ça sert?
     Finalement je ne sais plus ce qu'il faut faire: toujours être en train de contester ou bien essayer de participer.
     Vu ce qui se passe on va devoir réfléchir: doit-on retirer nos billes ou continuer?

 p.2a

Texte de l'accord secret OMS-AIEA de... 1959!
http://resosol.org/InfoNuc/lN_DI.html
     "Un Accord très singulier est entré en vigueur le 28 mai 1959 par la résolution WHA 12-40. Par cette résolution tenue secrète par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS ou WHO ), cette institution onusienne acceptait des contraintes contre-nature de la part d'une autre agence onusienne, l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA ou IAEA). En effet le serment d'Hippocrate impose à tout médecin de tout faire pour sauvegarder la santé et la vie des êtres humains. L'industrie nucléaire militaire a forcément un but mortel par son utilisation. L'atome pour la Paix ou l'énergie nucléaire civile est source de dommages pour les êtres humains et l'environnement sous deux formes différentes: les rejets permanents dans l'environnement et les incidents et/ou accidents nucléaires qui sont des catastrophes. Or les médecins de l'OMS ont décrété par cet accord que les autorités et les populations civiles sont trop stupides pour apprécier le progrès et les bienfaits de l'énergie nucléaire. En termes OMSiens, ceci se traduit par: "Enfin, si l'on considère la position des dirigeants et des autorités, il y a peu d'espoir qu'une forme quelconque d'action ou d'éducation sur le plan de la santé mentale amène une modification générale de leurs attitudes, car ces hommes sont nécessairement absorbés par l'effort qu'ils doivent faire pour s'adapter à un monde en voie de transformation constante(...). Cette conception contribue à entourer tout ce qui touche aux questions atomiques d'une atmosphère d'anxiété et de crainte, d'où une tendance au secret de la part des autorités responsables, pour des considérations à la fois rationnelles et psychologiques.
     Il est clair qu'il faudra protéger le public contre des anxiétés et des craintes excessives. En outre, toutes les entreprises travaillant dans ce domaine devront se prémunir contre les répercussions de ces anxiétés et de ces craintes qui pourraient entraver leurs activités sur le plan local, national ou international. Il y a là des problèmes d'une portée beaucoup plus vaste que ceux dont ont à s'occuper les services de relations publiques et de presse des autres entreprises et institutions."
p.2b


Les jeûneurs: Communiqué de presse
mardi 27juillet 2004
     Le 26 juillet, Jacques Chirac a répondu aux jeûneurs. Le Président manie une fois de plus la langue de bois et nous renvoie aux procédures administratives mises en place par les hauts fonctionnaires pour justifier le processus démocratique du choix de la relance d'un programme nucléaire. Un processus réellement démocratique tiendrait compte de la réalité: 60% des Français sont contre et 20% sont pour un nouveau réacteur comme le montre les enquêtes du ministère de l'industrie, EDF ou les sondages d'opinion (pour plus de détails
www.vivresansnucleaire.org).
     Il n 'existe aucune donnée chiffrée sur le coût réel du nouveau réacteur sur le coût de son fonctionnement et le coût de la gestion des déchets et de son démantèlement. Sans étude indépendante sérieuse sur ces questions aucun débat n 'est possible. Or il n'y a pas eu de débat démocratique et pourtant les choix sont faits.
     Jacques Chirac ne répond pas non plus à la demande d'un audit général sur l'énergie qui permettrait de comprendre pourquoi la France entend poursuivre le nucléaire alors que depuis 22 ans plus aucun réacteur nucléaire n 'a été mis en chantier dans l'Europe des 15. Cet audit permettrait de connaître les vrais coûts écologiques et financiers du nucléaire et de comprendre pourquoi tous les autres pays voisins ont choisi d'autres solutions pour assurer leur approvisionnement en électricité.
     Jacques Chirac ne se prononce pas non plus sur la demande d'une réorientation de la recherche en faveur de la recherche appliquée dans le domaine des renouvelables et de l 'efficacité énergétique. Là aussi la France prend un retard considérable sur ses voisins européens.
     Pour des raisons médicales les deux derniers jeûneurs ont décidé d'arrêter leur jeûne au soir du 36e jour.
     "Si le jeûne n 'a pas atteint la totalité de ses objectifs, il aura quand même permis d'alerter l'opinion sur la menace que constitue  ce  nouveau  programme nucléaire. Il aura permis à de nombreux collectifs de se mettre en place sur cette question, ceux-ci devant se retrouver dès septembre au sein d'un collectif national anti-EPR qui, au-delà des habituels groupes antinucléaires, regroupera plus largement sur cette question."

Contact presse:
Jocelyn Peyret
01 55 78 28 67 / 06 12 11 04 51

p.2c

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