La G@zette Nucléaire sur le Net! 
N°177/178 novembre 1999
EH OUI! L'ACCIDENT NUCLEAIRE, C'EST POSSIBLE...

Editorial / SOMMAIRE

     Le nucléaire a fait fort et la loi des séries a montré sa vigueur. 
     Le Japon a commencé avec un accident de criticité et 3 personnes très gravement irradiés et contaminés. La France a suivi avec des "accidents dits non nucléaires". Goûtez le sel de l'appellation quand on meurt au fond d'un conteneur à l'usine COGEMA-La Hague ou asphysié par arrêt d'un respirateur à Flamanville. La Corée a eu son inondation à l'eau lourde contaminée... J'arrête là car bien sûr il s'agit d'erreurs humaines... 
     Mais qui a permis à l'opérateur japonais de mettre trop d'uranium ? Une installation mal conçue. Qui a été à l'origine des dix ou vingt heures d'accident ? Toujours une installation mal conçue. Et pour ce qui concerne les asphysies, comment ont-ils pu descendre dans un conteneur sans masque? 
     L'erreur humaine est une explication facile mais qui le plus souvent a pour origine une erreur humaine de conception (ce n'est donc pas un lampiste mais un plus gros poisson...). 
     Des accidents-incidents il y en a vraiment beaucoup: 
     A Creys Malville, on n'a pas commencé le retrait du combustible parce que un des 2 treuils était indisponible... Cherchez la faute humaine! 
     A Gravelines, des passagers clandestins entrés dans un camion contenant des objets radioactifs ont pénétré dans la centrale... Bonjour la sûreté, on peut entrer dans le camion sans problème et après dans la centrale. Heureusement au 2ème contrôle, on les a enfin trouvé, niveau 1 pour l'envoyeur Framatome. 
     Ces accidents ont fait repartir les Grunen en Allemagne et permis au Réseau de se positionner. Mais ne rêvons pas, le nucléaire a de beaux jours devant lui si nous ne parvenons pas à faire démarrer un programme énergétique nouveau. Les problème s'accumulent; des stériles de mines, en passant par les résidus de traitement de l'uranium, l'uranium appauvri, puis les usines de façonnage (UOX et MOX) et pour finir les transports et la Hague. Restent bien sôr les sources, les sites pollués. 
     Il est vrai que toutes les industries ont négligé l'aspect déchets et que nos sociétés avancées ou non croulent sous les ordures ménagères ou technologiques. Le nucléaire a joué la même carte mais la radioactivité c'est encore pire que les bactéries ou les métaux lourds. 
     Et de toute façon un réacteur pollue tant en produits radioactifs qu'en produits chimiques, en métaux lourds et en bactéries. 
     La Gazette vous présente juste les conclusions du rapport Sugier. 
     A ce sujet, le GSIEN (et la Gazette) n'a aucun conseil à recevoir en ce qui concerne ses participations et prises de positions. 

Chaque association fait ce qu'elle estime le plus opportun. Nous sommes peu nombreux sur le front du nucléaire et la moindre des choses est d'admettre nos différences. 
     En ce qui concerne le rapport Radioécologie du Nord Cotentin 
1- Il y avait disproportion entre les forces en présence et cela a été écrit dans les conclusions. Le GSIEN l'a souligné dans son propre avertissement faisant partie du rapport, 
2 - le GSIEN n'a pas accepté de subventions comme à l'habitude pour être sans obligation, 
3 - Les estimations de leucémies calculées à l'aide de modèles de reconstitution des rejets et de leur transfert dans l'environnement et de modèles de calcul de doses ne permettent pas d'expliquer les leucémies constatées auprès de la Hague. L'irradiation médicale et la radioactivité naturelle ne le permettent pas non plus (1 cas calculé pour 4 réels). En tout état de cause la grossièreté des modèles et les très lourdes incertitudes (au plan rejet, transfert liquide ou gazeux et calcul de doses) ne permettent pas de conclure. 
     En conséquence. le GSI EN ne peut garantir l'innocuité des rejets réels. 
     Il est évident que ce rapport est juste une étape et qu'il faut minimiser les rejets et arriver au zéro rejet (ce qui signifie déchets solides on plus). Il faut aussi continuer les études. 
     Ce rapport doit être utilisé par les associations pour réclamer le zéro-rejet, la prise en charge d'une surveillance des populations et des travailleurs et pas simplement le fonctionnement d'une installation dans ses limites d'autorisation. 
     Pour le reste cette étude a posé les jalons, montré les limites du principe de dilution. C'est un principe erroné qui, si on applique le principe de précaution ne peut présider aux destinées du devenir des nstallations nucléaires et chimiques (La Hague comme Flamanville sont les 2 à la fois). Le rapport apporte pas mal de documents et permet de comprendre que 500 000 mesures réalisées on 20 ans n'apportent pas la preuve de l'innocuité des rejets, bien au contraire. Donc ce travail doit se poursuivre. 
     La Gazette vous présente aussi des extraits du rapport n 5 de la CNE : annexes importantes, une sur les problèmes de radiotoxicité et sur la toxicité chimique et l'autre sur la criticité dans un centre de stockage. 
     Je vous ai mis un appel on faveur du professeur de médecine bélarusse qui vient d'être arrêté. Il faut intervenir pour lui éviter le pire.

SOMMAIRE
EDITO
Au revoir à Bruno Escoubès et Appel en faveur de Youri Bandazhevsky
Extraits du rapport CNE: Annexe 7: Radioprotection, Annexe 6: Criticité
Rapport du groupe Radioécologie Nord-Cotentin
Accident au Japon; Dossier IPN; tentative de vol de matériau radioactif en Tchétchénie
Accident à la Hague et à Flamanville
ADEPAL: l'uranium appauvri est un déchet (et réponse du gouvernement)
Rejets de Saint Laurent; communiqué DSIN; Stop Civaux
Année 1999
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