La G@zette Nucléaire sur le Net!  
N°175/176, juin 1999
GREENPEACE ET LA HAGUE OU REJETS = DECHETS
PERSISTANCE DE LA CONTAMINATION RADIOACTIVITÉ
AU LARGE DE LA HAGUE

Cherbourg, le 21 mai1999 - Des niveaux de radioactivité élevés ont été relevés par Greenpeace sur les fonds marins à proximité de l'usine de retraitement nucléaire de La Hague (Manche). Ces nouveaux éléments mettent en lumière l'incapacité du gouvernement et des autorités de sûreté nucléaire à obtenir une réduction de la pollution nucléaire sur ce site.

L'échantillon de sédiments prélevé par une équipe de plongeurs opérant à partir du «Strakur» un navire de Greenpeace, et analysé par le laboratoire indépendant de l'ACRO révèle des niveaux préoccupants de certains radioéléments comme le césium-137 (19390 Bq/kg), le cobalt- 60 (9063 Bq/kg) l'américium-241 (1649 Bq/kg), ou le ruthénium-106 (9408 Bq/kg). Du point de vue de la réglementation européenne ces sédiments sont des déchets nucléaires nécessitant un stockage spécialisé.

Deux ans après que l'association écologiste ait révélé que l'usine, exploité par la Compagnie générale des matières nucléaires (COGEMA), a transformé la zone entourant l'extrémité de l'émissaire de rejets en mer en une véritable décharge de déchets nucléaires, rien n'a changé. Chaque année les usines de La Hague rejettent en mer quelque 230 millions de litres de déchets nucléaires liquides.
«Ce prélèvement de sédiments marque le début d'une nouvelle campagne de recherches de Greenpeace pour rendre compte de la manière dont COGEMA se sert de la mer comme d'une décharge de déchets nucléaires» explique Simon Boxer de Greenpeace International.

«Malgré les preuves manifestes d'une contamination radioactive massive de l'environnement à La Hague, des déchets nucléaires continuent d'être déversés en mer. Les promesses du gouvernement français et les échecs des tentatives de nettoyage par COGEMA laissent en l'état la contamination des fonds marins. La seule manière d'empêcher la poursuite de cette pollution radioactive est d'arrêter maintenant le retraitement»

Les usines COGEMA de La Hague retraitent et extraient le plutonium de combustibles irradiés provenant de centrales nucléaires françaises, belges, allemandes, japonaises, néerlandaises et suisses.

«Les pays clients de La Hague doivent mener une action concertée pour éviter la continuation d'une contamination radioactive de nos mers et éviter un risque sanitaire éventuel pour des millions d'européens. Leurs contrats doivent être annulés maintenant» estime Simon Boxer.

Renseignements complémentaires: Jean-Lue Thierry au 02 33 04 75 10

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LA CARGAISON D'EFFLUENTS RADIOACTIFS PRÉLEVÉS
PAR GREENPEACE TOUJOURS IMMOBILISÉE PAR LES AUTORITÉS

Cherbourg/Paris, le 31 mai 1999 18 heures - Les autorités françaises ont immobilisé peu avant midi le camion de Greenpeace tandis qu'il s'apprêtait à retourner près de 1000 litres d'effluents radioactifs, initialement prélevés à l'extrémité de la conduite de rejets de l'usine de retraitement COGEMA de La Hague. Malgré une immobilisation de cette cargaison de plus de 7 heures, aucune infraction n'a encore été signifiée aux militants de Greenpeace.

Ce matin à 10 heures, Greenpeace a entamé les opérations de transfert des effluents liquides radioactifs, pompés depuis son bateau le Strakur vers une citerne en acier qui se trouvait sur un ponton gonflable tracté par deux zodiaques jusqu'au port de Dielette. Greenpeace a ensuite procédé sur le port au chargement de la citerne à l'aide d'un camion-grue équipé d'une plate-forme et d'une structure permettant de recevoir 2 cuves. Un périmètre de sécurité a été délimité par l'organisation écologiste autour du camion. Toutes les opérations conduites ont respecté les règles strictes de radioprotection qui s'imposaient pour de telles matières radioactives.

Des représentants de l'OPRI, de la DSIN, et de la DRIRE de Caen ainsi que des policiers et gendarmes se trouvaient sur les lieux.

Peu avant midi, après avoir parcouru 20 mètres depuis le port de Dielette, le camion a été bloqué par les gendarmes. A l'aide de 3 véhicules blancs équipés de gyrophares jaunes, Greenpeace a alors mis en place un nouveau périmètre de sécurité autour du camion, lui-même marqué de grands signes jaunes indiquant un convoi dangereux.

L'OPRI a ensuite effectué des mesures à l'extérieur de la cuve, chargée sur le camion. confirmant la présence de matières radioactives sans pouvoir toutefois en préciser la quantité. L'OPRI et la DSIN ont demandé que la cargaison soit ramenée à COGEMA. ce que dénonce vivement Greenpeace car livrer à nouveau ces déchets radioactifs à COGEMA sur son site de La Hague ne préfigurerait qu'un nouveau rejet dans l'environnement. Les rejets annuels de COGEMA sont incomparablement plus radioactifs que les quelques 10 000 litres prélevés par Greenpeace à bord du Strakur.

"Notre action met parfaitement en lumière l'hypocrisie qui règne autour de ces effluents radioactifs qui, concentrés au fond de la mer se trouvent être dans la légalité, et une fois remontés à la surface deviennent intransportahles en tant que déchets radioactifs" a déclaré Jean-Luc Thierry, responsable des questions nucléaires à Greenpeace France.

Greenpeace demande aux autorités de fournir une garantie écrite selon laquelle les déchets radioactifs contenus dans la cuve du camion seront acheminés jusqu'à un site de stockage ad hoc

L'action «retour à l'envoyeur» d'aujourd'hui est la première d'une série destinée aux gouvernements des pays clients de COGEMA, et aux clients eux-mêmes, responsables de cette pollution radioactive massive. L'usine de La Hague procède à l'extraction de plutonium à partir de combustibles nucléaires usagés envoyés par la Belgique, l'Allemagne, le Japon, les Pays-Bas et la Suisse.
 

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COMMUNIQUE DE PRESSE
LES AUTORITÉS RETOURNENT LA CARGAISON D'EFFLUENTS RADIOACTIFS PRÉLEVÉS PAR GREENPEACE, VERS COGEMA

Cherbourg/paris, le 1er juin 1999, 10 heures - Après que les autorités françaises aient immobilisé hier peu avant midi au port de Dielette, le camion de Greenpeace contenant près de 1.000 litres d'effluents radioactifs prélevés à l'extrémité de la conduite de rejets de l'usine de retraitement COGEMA de La Hague, les militants de Greenpeace sont restés bloqués hier après-midi et durant toute la nuit.

Tôt ce matin un dispositif de gendarmerie de 10 véhicules s'est rapidement mis en place. Les autorités ont alors procédé à l'évacuation de la cuve à l'aide d'engins de levage et placé celle-ci sur un camion de l'entreprise Le Maréchal filiale de COGEMA qui a ensuite pris vers 8 h 30, la route de l'usine de retraitement de La Hague. Les militants ont à plusieurs reprises été rudement repoussés par les forces de l'ordre alors qu'ils tentaient de s'intenposer pacifiquement au levage de la cuve et au départ du camion vers COGEMA.

Greenpeace dénonce avec vigueur le retour de la cargaison vers l'usine de retraitement COGEMA. car livrer à nouveau ces déchets radioactifs à COGEMA sur son site de La Hague ne préfigure qu'un nouveau rejet dans l'environnement. Les quelque 200 000 litres d'effluents radioactifs rejetés annuellement par COGEMA sont incomparablement plus radioactifs que les 10 000 litres prélevés par Greenpeace à bord du Strakur.

Greenpeace avait demandé hier aux autorités de fournir une garantie écrite selon laquelle les déchets radioactifs contenus dans la cuve du camion seront acheminés jusqu a un site de stockage ad hoc.

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FIN DU POMPAGE ET DÉBUT DE L'OPÉRATION «RETOURS VERS L'ENVOYEUR» DES EFFLUENTS RADIOACTIFS DE GREENPEACE (FRANCE)
(1er JUIN 99)

Lundi matin, Greenpeace a entamé une opération de transfert d'effluents liquides radioactifs, pompés à l'extrémité de la conduite de rejets de l'usine de retraitement de La Hague, depuis son bateau le Strakur, vers une citerne en acier de 1000 litres. L'association a ensuite procédé sur le port de Dielette (Normandie) au chargement de la citerne sur un camion. Toutes les opérations conduites ont respecté les règles strictes de radioprotection qui s'imposaient pour de telles matières radioactives.

Peu avant midi, le camion a été bloquée par les gendarmes. La direction de sûreté des installations nucléaires a fait effectuer des mesures a l'extérieur de la cuve, confirmant la présence de matières radioactives sans pouvoir toutefois en préciser la quantité. Les autorités françaises ont procédé le 1er juin au matin, à l'acheminement par camion vers la COGEMA, de la cuve d'effluents radioactifs.

Greenpeace a dénoncé cet acheminement de la cargaison vers l'usine de retraitement de la COGEMA, laquelle se contentera de rejeter à nouveau dans l'environnement ces déchets radioactifs. Durant cette période, le bateau de l'organisation écologiste, s'est dirigé vers les Pays-Bas afin de poursuivre l'opération « retour vers l'envoyeur» avec les 9 000 litres restants.

"Notre action met parfaitement en lumière l'hypocrisie qui règne autour de ces effluents radioactifs qui, concentrés au fond de la mer se trouvent être dans la légalité, et une fois remontés a la surface deviennent intransportables en tant que déchets radioactifs" a déclaré Jean-Luc Thierry, responsable des questions nucléaires à Greenpeace France.

«Bien que les autorités aient relevé le danger de ces matières radioactives, leur attitude fait montre d'une totale incohérence vis à vis des déchets qui auraient du être acheminés vers un site de stockage approprié».

«Cette incohérence apparaît d'autant plus surprenante que le gouvernement s'était engagé a promouvoir une enquête publique en vue de la réduction des autorisarions de rejets de
l'usine COGEMA de La Hague et avait pris des engagements lors des négociations d' OSPAR 98 pour une réduction significative des rejets à partir de l'an 2000. Où est la transparence nucléaire promise par le gouvernement?»

L'action « retour à l'envoyeur « d'aujourd'hui est la première d'une série destinée aux gouvernements des pays clients de la COGEMA. L'usine de La Hague procède à l'extraction de plutonium à partir de combustibles nucléaires usagés envoyés par la Belgique, l'Allemagne, le Japon, les Pays bas et la Suisse. Source Greenpeace France et Police nationale

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COMMUNIQUE DE PRESSE
LE « STRAKUR » ET SES DÉCHETS RADIOACTIFS iNDÉSIRABLES AUX PAYS-BAS
Paris le 4 juin 1999
     Le «Strakur», le navire de Greenpeace chargé d'environ 9.000 litres d'effluents radioactifs issus de l'usine de retraitement de La Hague, n'a pas pu accéder au port de Scheveningen (près de La Haye) et n'a toujours pas pu décharger une partie de sa cargaison sur le territoire des Pays-Bas.
     Aujourd'hui, Greenpeace a apporté un litre de déchets radioactifs au ministre de l'Environnement des Pays-Bas, en lui demandant de prendre en charge la cargaison. Le ministre a refusé de prendre l'échantillon et a indiqué qu'il attendait le résultat des analyses avant d'accepter la cargaison.
     Greenpeace Pays-Bas a indiqué qu'elle envisageait d'autres possibilités de débarquer les déchets radioactifs se trouvant à son bord.
     Hier le bateau de Greenpeace s'était rendu au port de Vlissingen près de la centrale de Borssele. Les représentants de Greenpeace ont pu rencontrer les dirigeants de la centrale qui ont refusé d'accepter les effluents radioactifs de La Hague, et de mettre un terme à leur contrat de retraitement avec La Hague.
     Parallèlement, Greenpeace Suisse a annoncé qu'elle allait publiquement installer un émissaire de rejet dans le lac de Zurich afin d'assurer l'évacuation des effluents radioactifs de La Hague. «Si ce n'est pas dangereux de le rejeter au large de La Hague ça ne doit pas poser de problème de les mettre dans un lac suisse» affirment ironiquement les militants écologistes.
     En France malgré plusieurs déclarations des autorités à la presse, la justice n'a encore retenu aucune charge contre l'organisation écologiste ni procédé à la mise en examen d'aucun de ses militants. S'appuyant sur l'article 63 de la Convention européenne des Droits de l'Homme, Greenpeace a demandé à son avocat de s'informer auprès du procureur de la République de Cherbourg sur les motifs qui ont motivé la saisie de la cuve d'effluents radioactifs débarquée lundi dernier sur le port de Diélette.

Pour informations complémentaires:
Jean-Luc Thierry 06 15 91 02 37
Yannick Rousselet 06 85 80 65 59


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