La G@zette Nucléaire sur le Net!
N°73/74
EXTRAIT DU BULLETIN AIEA
(automne 1986)
Ces extraits sont là pour vous donner quelques idées  sur une publication de cette agence
 

Commentaire:
     Données des pays membres. La France brille par son absence. Quant à la Suède, elle a fourni des données qu'elle ne redonne pas dans l'article écrit pour le bulletin... 


Anciennes et nouvelles unités
(pages 21-23)

     La plupart d'entre nous restent perplexes devant des formules comme 0,12 mSv.h-1 ou 2,7 Bq.m-3, encore que l'accident de Tchernobyl nous ait probablement inspiré le désir d'en savoir davantage. Ce que nous savons, c'est que la mesure du rayonnement et son interprétation ne sont pas choses faciles si l'on n'a pas fait quelques études personnelles sur la mesure de l'énergie en général et, ce qui est bien souvent le cas, si l'on n'a pas à sa disposition une calculatrice, un manuel de physique et un ami spécialiste des rayonnements. Les unités de mesure bien connues, tels les kilowatts et les kilogrammes, ne peuvent malheureusement pas servir à mesurer les rayonnements. Les unités à employer sont les rads, les rems, les curies, les becquerels, les sieverts, les grays et les roentgens.

suite:
     Ce qui complique la question, c'est que tout le monde n'utilise pas les mêmes termes parce que le système international d'unités de mesures a été récemment modifié. Il y a les termes «anciens» - rems, rads et curies - et les «nouveaux» - becquerels, sieverts, grays. Ils ont le plus souvent des préfixes - d'ordinaire kilo (mille), milli (un millième), micro (un millionième) ou nano (un milliardième), etc. -parce que les termes nouveaux eux-mêmes désignent des valeurs trop grandes ou trop petites pour les doses de rayonnement qui sont le plus fréquemment à mesurer. Par exemple, les rapports publiés après l'accident de Tchernobyl font état de millirems (mrem) et de millisieverts (mS v), de nanocuries (nCi) et de becquerels (Bq), de microroentgens (mR) et de mlllirads (mrad). 
     Quels sont les rapports entre ces divers termes et que signifient-ils?
     · Curies et becquerels. Ces unités mesurent la vitesse avec laquelle un élément radioactif se désintègre spontanément et libère son énergie. En précisant cette vitesse, ils quantifient l'élément en indiquant combien d'«activité» ou de «radioactivité» il émet. Le becquerel (Bq), nouvelle unité correspondant à la désintégration d'un atome par seconde, est beaucoup plus petit que l'«ancien» curie égal à 37 milliards de becquerels (3,7 fois 1010). Le nanocurie - autre mot qu'on entend souvent - est un milliardième de curie (0,000.000.001 ou 10-9) soit, par conséquent, 37 becquerels. 
     Ce qu'il faut surtout savoir, c'est que becquerels et curies ne mesurent pas des effets biologiques ou pathologiques. Pendant l'accident de Tchernobyl, les autorités sanitaires ont souvent employé ces termes simplement pour dire quelle quantité d'une substance radioacflve, telle que l'iode 131 ou le césium 137 pouvait être détectée dans l'air, dans l'environnement immédiat ou dans les aliments. Cette valeur s'est alors souvent exprimée en nanocuries ou becquerels par kilogramme, par litre, par mètre carre ou par mètre cube, selon le milieu dans lequel la substance radioactive a été mesurée, par exemple dans les légumes (Bq.kg-1), dans le lait (Bq.1-1), dans l'air (Bq/m3) et sur le sol (Bq/m2).
p.15

URSS: débits d'exposition communiqués à l'AIEA entre le 9 mai et le 9 juin 1986
     · Rads et grays. Ces termes servent à mesurer la dose de rayonnement absorbée par un corps ou une substance. Elle s'exprime en termes de transfert d'énergie - joule par kilogramme par exemple - car le rayonnement comporte essentiellement le transfert d'énergie d'une source à une autre, soit électromagnétiquement (lumière, chaleur, rayons X et gamma) ou par l'intermédiaire de particules chargées électriquement ou neutres (alpha, bêta, neutrons). Un gray (Gy), terme nouveau, est égal à 100 rads, terme ancien. 
     · Rems et sieverts. Du point de vue sanitaire, ces termes mettent tous les types de rayonnements ionisants sur un pied d'égalité quant à leur aptitude à causer un dommage, ce qui permet des comparaisons biologiques quelle que soit la source de rayonnement. Pendant un même laps de temps, 10 millirems ou 100 mSv dus aux rayons cosmiques ou à d'autres rayonnements naturels «de fond» ont les mêmes effets biologiques que 10 millirems ou 100 mSv dus à des matières radioactives rejetées lors d'un accident dans une centrale nucléaire (valeur négligeable dans un cas comme dans l'autre). En bref, le rem et le sievert tiennent déjà compte des caractéristiques du type de rayonnement en cause et de son aptitude à endommager les cellules et les tissus d'un organisme. 
     Un sievert, terme nouveau, est égal à 100 rems, terme ancien. Autrement dit, dans l'exemple ci-dessus, 10 millirems égalent 100 microsieverts. (Pour situer le problème, rappelons que chaque année nous recevons inévitablement une dose d'environ 1,5 à 2 millisieverts (150 à 200 millirems) de rayonnements provenant de sources naturelles existant dans l'environnement). 
      D'une façon générale, les notions de dose et d'effet du rayonnement ne sont pas différentes de celles qui s'appliquent à l'administration de médicaments un comprimé d'aspirine ne pourra guère faire de mal à un patient, mais cent comprimés pourront avoir un effet grave, voire mortel;
suite:
de même une petite dose de rayonnement n'aura aucun effet discernable sur l'individu alors qu'une forte dose peut entraîner de graves dommages biologiques. Ce qu'il faut savoir c'est le rythme auquel la dose est administrée. Cent comprimés d'aspirine absorbés en un jour peuvent très bien tuer un patient, mais la même dose prise en un an ne lui fera guère de mal. La même règle s'applique aux doses de rayonnement.

Commentaire

     La comparaison avec l'aspirine ne manque pas de piquant. L'aspirine prise chaque jour n'est pas sans effet. Cela dépend de la personne et de son état de réceptivité. A part cela on peut peut-être comparer les effets de la radioactivité à ceux du feu parce qu'effectivement toute particule radioactive a un effet sur l'organisme de même qu'une flamme, mais bien sûr une allumette ne conduit pas à la même brûlure qu'un incendie de forêt. Par contre l'aspirine peut être bénéfique dans certains cas, ce qui n'est pas vrai pour la radioactivité, même si elle existe naturellement. Naturel n'est pas synonyme de bon. On peut aussi ajouter que la radioactivité et les pointes de feu peuvent être utilisés en médecine mais ceci ne garantit pas leur innocuité. 
     Notons que la rédaction du bulletin de l'AIEA, quand elle décrit les effets biologiques du rayonnement nie l'existence des effets stochastiques, c'est-à-dire des effets qui ne peuvent pas s'observer sur un individu particulier mais qui apparaissent comme un excès de mortalité par cancers sur un ensemble important de personnes ayant été soumises à des doses faibles de rayonnement. Pour ce phénomène, il est admis qu'il y a accumulation des effets lorsque les doses sont délivrées d'une façon fractionnée. Ces effets sont à la base des systèmes de radioprotection. Il est scandaleux qu'une publication de l'AIEA publie de telles erreurs. A moins que les experts de l'AIEA ne reconnaissent pas les principes de la Commission Internationale de Protection Radiologique?

p.16

Extrait du rapport autrichien (pages 25-26)

Sol
     Des échantillons du sol superficiel (jusqu'à deux centimètres de profondeur) ont été prélevés aux alentours du Laboratoire de l'Agence le 6 mai 1986 aux fins d'analyses spectrométriques gamma (voir le tableau qui en donne les résultats). Aux profondeurs supérieures à deux centimètres, les mesures n'indiquaient plus aucune activité artificielle significative. 
     Quelques mesures ont été effectuées sur les sols d'autres régions d'Autriche. Elles confirment l'hétérogénéité de la distribution superficielle des retombées: les concentrations de radionucléides dans les sols de Haute-Autriche sont dix fois supérieures au moins à celles observées dans les sols de Basse-Autriche et du Burgenland.

Eau de pluie
     Il n'a pas été possible de recueillir des échantillons d'eau de pluie au voisinage du Laboratoire de l'Agence, les précipitations pendant cette période ayant été très faibles. Quelques-uns ont pu être prélevés dans le Burgenland et à Vienne 4 et 5 jours après l'accident, respectivement. On n'a pas essayé de déterminer la part de solides en suspension qui pouvaient s'y trouver, ni leur contribution à l'activité totale. 
     Les résultats des analyses faites indiquent que l'activité totale d'échantillons collectés le 8 mai 1986, c'est-à-dire huit jours après les premiers, avait diminué de près de deux ordres de grandeur (voir tableau).

Fruits frais
     Des fruits frais récoltés en divers points du pays ont été analysés. L'activité du césium 134/césium 137, mesurée sur un lot d'échantillons de cerises et de groseilles rouges, variait du simple au décuple. Dans le cas des groseilles rouges, la cause de la variation est probablement géographique, l'activité dépendant du lieu où les fruits ont été cueillis. De plus fortes activités ont été observées sur les fruits récoltés en Haute-Autriche et en Styrie. Ces résultats portent à croire que la quantité et la composition des retombées en un lieu donné dépend pour beaucoup des conditions météorologiques dominantes.

suite:
     En Autriche, l'activité tolérable maximale du césium 134/césium 137 dans les fruits frais est fixée à 111 Bq/kg (3 nanocuries par kilogramme), limite dépassée par 80% des échantillons analysés. Toutefois, le nettoyage et le lavage des fruits a eu pour effet d'en ramener l'activité à des valeurs voisines du niveau tolérable ou même inférieures, et ce pour presque tous les échantillons (voir figures). Cette réduction a atteint 30% pour le césium 134/césium 137 et 75% pour le ruthénium 103. Dans le jus obtenu à partir des mêmes fruits, l'activité du césium est tombée à 20% de sa valeur initiale et celle du ruthénium a pratiquement disparu. On n'a trouvé aucune radioactivité artificielle dans les champignons de couche. Les champignons des champs, pur ou mélangés aux premiers, contenaient surtout du césium 137, dont la radioactivité variait de 6 à 139 Bq/kg. Là encore, le nettoyage et le lavage ont sensiblement abaissé la radioactivité. Vu le temps écoulé entre l'accident et les analyses, aucun de ces échantillons ne présentait d'iode 131 (dont la période est de 8.05 jours).

Radioactivité d'un échantillon de sol superficiel prélevé au voisinage du Laboratoire AIEA de Seibersdorf (kBq/m2)

Radioactivité d'échantillons de sol de provenances diverses en Autriche (kBq/kg) 

Radioactivité d'échantillons d'eau de pluie de provenances diverses en Autriche (kBq/l)

Activité du stontium 90 présent dans des échantillons d'herbe de provenances diverses (Bq/m2)


p.17

Radioactivité d'échantillons de filtres d'air prélevés au Centre International de Vienne (Bq/m3
date de prélèvement (1986)

Réduction de la radioactivité des groseilles rouges par lavage et nettoyage

Radioactivité des groseilles rouges selon la provenance

Radioactivité de fruits frais de provenances diverses (récolte et analyse faites en juin 1986; Bq/kg)

n.d. = non détecté
* ont été trouvée porteuses aussi de zirconium 95, niobium 95, cérium 141 et cérium 1444 présentant des activités respectives de 116, 122, 38 et 94 Bq/kg
suite:
Extrait du rapport allemand (page 35)

Améliorer encore la sûreté des réacteurs
     En République fédérale d'Allemagne, un système de surveillance des retombées radioactives a été mis en état d'alerte dès que l'accident de Tchernobyl fut officiellement confirmé, le 28 avril, après qu'une augmentation anormale de la radioactivité eut été détectée en Scandinavie. 
     Une augmentation importante de la radioactivité a été relevée presqu'aussitôt dans toutes les régions du pays, d'abord dans l'air et dans les eaux de pluie, puis sur l'herbe des prés, sur les légumes (salades, épinards), dans le lait de brebis et de vache, dans la viande de boeuf et de mouton, et dans le gibier. Les mesures, qui ont d'abord essentiellement porté sur l'iode 131 et le césium 137, donnèrent des résultats très variables:
     · dans l'air, les concentrations ont atteint 100 becquerels/m3 pendant un certain temps
     · au sol, au sol, elles se situaient entre 1.000 et 10.000 becquerels/m2 et même  au-delà dans certains cas 
     · dans les denrées alimentaires (où seul l'iode 131 est vraiment important car il se fixe dans la thyroïde) on a relevé en certains endroits des concentrations de 1.000 becquerels par litre de lait de vache frais et par kilo de légumes. 
     Du Nord au Sud du territoire de la République fédérale, la radioactivité a augmenté dans l'ensemble d'un ordre de grandeur. De ce fait, et à cause de l'incertitude quant à l'évolution de cette radioactivité (due à l'insuffisance d'information sur l'accident), les autorités ont recommandé un certain nombre de mesures préventives visant notamment à restreindre la consommation directe de produits agricoles frais tels le lait et les légumes. 
     La Commission fédérale de radioprotection a préconisé de respecter les limites suivantes: 500 becquerels par litre de lait; 250 becquerels par kg de légumes feuillus. 
     Ces restrictions visaient à réduire au minimum le risque d'irradiation même en cas de consommation quotidienne et régulière de lait et de quantités équivalentes de légumes.

p.18

     Comme ces valeurs ont été largement dépassées en plusieurs occasions, le lait contaminé a été retiré du marché et des quantités importantes de légumes ont été détruites avant la récolte. Par la suite, les consommateurs refusèrent même d'acheter des denrées fraîches, alors qu'elles étaient en fait propres à la consommation.
     Une évaluation  globale de l'impact des retombées de Tchernobyl laisse prévoir que la dose supplémentaire de rayonnement qui en résultera sera du même ordre que celle du rayonnement naturel annuel. (c'est le Wbmst. qui souligne) 
     On estime actuellement à plusieurs centaines de millions de DMarks les pertes occasionnées en République fédérale, notamment par la destruction et la confiscation de denrées alimentaires et par les restrictions imposées à la production alimentaire. Les pouvoirs publics sont entrain d'étudier les compensations à verser à ceux qui ont subi des pertes financières. 
     Compte tenu de l'information disponible à ce jour au sujet de l'accident de Tchernobyl, les autorités fédérales ont entrepris une évaluation de la sûreté des centrales nucléaires du pays. La première enquête, achevée en juin dernier, a montré qu'il n'y avait lieu de prendre aucune mesure de sûreté complémentaire dans les centrales en service ou en construction. D'après les renseignements dont on dispose, le site de Tchernobyl n'a été le siège d'aucun phénomène ou événement nouveau. Aussi peut-on dire que les sécurités incorporées, l'excellent dossier d'exploitation et les résultats de la recherche sur la sûreté des réacteurs confirment la solidité du concept de sûreté des réacteurs appliqué en République fédérale. D'une façon générale, il n'est besoin ni de précautions supplémentaires, ni de nouvelles recherches en la matière. Toutefois, l'accident pourrait inciter à pousser plus avant l'étude de la prévention des accidents et des moyens de limiter leurs conséquences. 

Extrait du rapport français (pages 53-54)
Le rôle du CEA
     Le CEA est un organisme qui n'a pas d'équivalent exact hors de France. Outre des attributions analogues à celles de l'ancienne Commission de l'énergie atomique des Etats-Unis, il a des activités commerciales par l'intermédiaire d'un holding, CEA Industrie. Le Commissariat est une institution gouvernementale dont les principales attributions en matière d'applications civiles de l'énergie nucléaire sont les suivantes:
     · Le CEA conseille le gouvernement sur la politique à suivre en ce qui concerne le programme nucléaire du pays, et sur la politique nucléaire internationale pour ce qui est des exportations et de la non-prolifération.
     · Il est chargé de la plupart des programmes de recherche et développement sur les réacteurs et leur cycle du combustible.
     · En sa qualité d'actionnaire de Framatorne-Novatome, il est directement mêlé aux activités du constructeur français de centrales nucléaires et participe à l'élaboration de sa stratégie industrielle et commerciale.
     · Par l'intermédiaire de ses diverses filiales - Cogéma, Eurodif, SGN, etc. - il s'est placé à la tête de l'industrie et du commerce concernant toutes les phases du cycle du combustible, notamment la prospection et l'extraction de l'uranium, l'enrichissement, la fabrication du combustible, le retraitement, le conditionnement et le stockage des déchets.

suite:
     · Comme nous l'avons vu, il assure, grâce à l'IPSN, un appui technique àu Service central de la sûreté des installations nucléaires.

Les rapports avec l'industrie
     En France, l'activité industrielle dans le domaine nucléaire est très concentrée; Framatome est la seule société qui conçoive les systèmes de production de vapeur nucléaire pour les centrales de l'EdF, qui en assure l'ingénierie et en fabrique les principaux composants, tels les cuves et les générateurs de vapeur. Sa filiale Novatome fait de même pour les réacteurs surgénérateurs. La société Fragéma, filiale mixte de Framatome et de Cogéma, détient un monopole de fait sur la conception et la vente du combustible pour réacteurs à eau légère. De même, Alsthom Atlantique est la seule société française qui étudie, réalise et vende des turbo-alternateurs de grande puissance, notamment pour toutes les centrales de l'EdF. 
     Toutes ces sociétés entretiennent des rapports étroits. Un comité de l'énergie atomique se réunit tous les mois sous la présidence du Ministre de l'industrie ou, en son absence, de l'Administrateur général du CEA. Ce comité se compose de 20 hauts fonctionnaires représentant les divers ministères intéressés (industrie et énergie, recherche, défense, finances, relations extérieures, etc.) et de personnalités marquantes de la science et de l'industrie, dont le président de l'EdF. Ce comité examine les principaux problèmes que pose le programme nucléo-énergétique et formule les recommandations de politique destinées au gouvernement.
     Depuis 40 ans, les grandes décisions concernant le développement du programme nucléaire français sont prises par un groupe très restreint de personnalités (c'est le Wbmst. qui souligne)
      occupant des postes-clés dans le gouvernement ou la haute administration de l'EdF, du CEA et de quelques sociétés industrielles concernées par le programme. L'approche demeure inchangée, malgré les changements de ministre, grâce à la permanence de ces personnalités qui occupent le même poste généralement pendant une dizaine d'années. La proximité de leurs bureaux respectifs groupés dans le centre de la capitale leur permet d'être constamment en rapport et de se réunir très fréquemment. 
     Enfin, leur formation analogue contribue incontestablement à leur bonne entente et facilite le compromis entre les différents points de vue ou les intérêts divergents. La plupart d'entre eux sont diplômés de l'Ecole polytechnique, établissement qui dispense un enseignement scientifique et technique supérieur et prépare ses élèves à occuper des postes de direction dans l'administration d'Etat ou dans l'industrie.

L'opinion publique et son appui
     Lors des premières campagnes antinucléaires menées en France à l'instar de celles qui avaient eu lieu aux Etats-Unis, les moyens d'information ont évidemment eu tendance à reprendre le flambeau. On a pu constater, cependant, que les milieux les plus sérieux et influents de la presse, de la radio et de la télévision n'ont jamais cédé à la tentation du scandale et du sensationnel au point de répandre de fausses nouvelles et de jeter délibérément de l'huile sur le feu.

p.19

     Les principales critiques à l'adresse des organes du gouvernement ont été que ceux-ci agissaient en secret ou ne donnaient que des informations tronquées ou orientées, notamment en ce qui concerne la sûreté des installations et la protection du public. 
     Des méthodes très efficaces ont été mises au point pour informer ou, plus exactement, pour rendre vain le reproche de manque d'information, car il est évident que la plupart des gens n'utilisent pas l'information mise à leur disposition. Par exemple, il a été décidé officiellement de constituer, pour chaque installation et à la demande du public, une commission d'information composée de membres élus parmi des officiels et des représentants d'unions et associations locales. L'expérience a montré que ces commissions jouent un rôle très utile. Le fait même qu'elles existent rassure le public en lui montrant qu'il dispose d'un moyen de se renseigner régulièrement sur le fonctionnement des installations, accessible même aux organisations qui sont ouvertement hostiles à l'énergie d'origine nucléaire, et que l'alarme sera donnée en cas de graves difficultés. Du même coup, cette libre diffusion de l'information empêche les groupes antinucléaires de déformer la vérité à leur profit de peur d'être pris en flagrant délit. L'EdF fait un gros effort pour renseigner. Elle envoie périodiquement des bulletins sur chaque installation à des milliers de lecteurs locaux. Pour le réacteur surgénérateur de Creys-Malville, par exemple, elle a déjà publié plus de 20 bulletins.
suite:
     Elle organise en outre de nombreuses visites de centrales nucléaires et c'est ainsi que des milliers de personnes peuvent se rendre sur les sites chaque année. 
     De nos jours, de nombreuses collectivités voient les installations nucléaires d'un bon oeil et les élus locaux vont même jusqu'à en demander. Ils reconnaissent les avantages substantiels qui en résultent pour le public et l'intérêt de la présence de centrales dans leur environnement. Celles-ci offrent en effet du travail, favorisent le commerce et procurent des recettes fiscales. Cela signifie l'amélioration, en nombre et en qualité, des écoles, des hôpitaux, des parcs, des stades et des routes.

Commentaire
     Il faut le lire pour le croire. Nous n'envoyons pas nos mesures, par contre nous faisons notre pub. Bravo!

     Voici donc quelques extraits du bulletin. si vous êtes alléchés, demandez-le à l'Agence c'est gratuit. Vous écrivez à Division des publications, Agence internationale de l'énergie atomique, Wagramerstrasse5, B.P. 100, A 1000 Vienne, Autriche pour obtenir le bulletin de l'Agence (Automne 86) et vous abonner aux autres.

p.20

Retour vers la G@zette N°73/74