La G@zette Nucléaire sur le Net!
N°10
VOYAGE AU SEIN D'E.D.F.


     L'Electricité de France a été créée par la loi de Nationalisation du 8 avril 1946 modiliée ensuite par une vingtaine de décrets et ordonnances). Les raisons de ette nationalisation étaient essentiellement les suivantes
     - Répondre au programme du Conseil National de la Résistance: « ...éviction des grandes féodalités économiques et financières de la Direction de l'économie - le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d'énergie...».
     - Harmoniser les règles techniques, la fréquence et permettre la réalisation d'investissements d'importance nationale.
     - Permettre un certain contrôle économile et jouer un rôle d'orientation de la croissance.
     La forme de la nationalisation du gaz de l'électricité résulte d'un accord difficile entre les diverses tendances politiques de l'époque. Notons aussi la volonté de cantonner l'établissement dans un secteur relativement étroit de production et de distribution de l'énergie électrique: il lui par exemple interdit de fabriquer et vendre du matériel électrique. Ceci a rmis par la suite de bien servir les intérêts industriels, sans les concurrencer. L'indemnisation des actionnaires a permis ?lement le développement d'un certain nombre d'entreprises privées, en particulier  la  CGE  (Compagnie Générale d'Electricité).

     Depuis la nationalisation, les grandes dates ont été:
     - La substitution rapide de l'hydraulique au charbon dans la construction des installations, et ce, jusqu'en 1960.
     - L'époque du «tout pétrole» ensuite, avcc en 1967 la mise sur pied de la «Commission Nora» qui étudie le fonctionnement du secteur public dans son ensemble. Ceci conduit en 1970 à la signature du contrat-programme  entre L'Etat et l'E.D.F. En 1971, à l'occasion du 25ème anniversaire est lancé le «tournant commercial  (voir annexe 2).
     - et dès 1973 c'est le début du «tout électrique tout nucléaire» - formule fâcheuse reconnaîtra plus tard le Directeur-Général.
      Après avoir survolé la loi de nationalisation, nous regarderons la structure actuelle et pour finir, nous irons excursionner dans les principales directions, des annexes complétant l'ensemble.

I - SURVOL DE LA LOI
DE NATIONALISATION

Article premier
     A partir de la promulgation de la présente loi, sont nationalisés
     1. La production, le transport, la distribution. l'importation et  l'exportation d'électricité...
     qui est complétée par l'article 8...

     Sont exclus de la nationalisation...
     4. Les installations de production d'électricité construites ou à construire par des entreprises pour les besoins de leur exploitation, à condition qu'elles fonctionnent comme accessoire de la fabrication principale par récupération d'énergie résiduaire, notamment par l'utilisation subsidiaire, avec des turbines à contre-pression ou à soutirage, de la vapeur produite pour les besoin de fabrication ou par utilisation subsidiaire de la chaleur des fumées sortant des appareils de fabrication.

suite:
     5. Les  aménagements  de  production d'énergie de tout établissement, entreprise ou de tout particulier, lorsque la puissance installée des appareils de production n'excède pas 8.000 kVA (puissance maximum des machines tournantes susceptibles de marcher simultanément). Il ne sera pas tenu compte, pour le calcul de la puissance installée, des installations de récupération d'énergie résiduaire visées au paragraphe 4. précédent.
     6. Les installations réalisées ou à réaliser sous l'autorité des collectivités locales ou des établissements publics ou de leurs groupements, en vue d'utiliser le pouvoir calorifique des résidus et déchets collectés dans les centres urbains.

     Ce qui en termes plus clairs signifie qu'un particulier ou une petite entreprise... peut toujours produire son électricité pour ses propres besoins. Par contre, il lui est interdit de vendre cette énergie à d'autres qu'à E.D.F. Si E.D.F. accepte!
     Voilà un point important et souvent mal connu!
     Les articles 2 et 4 précisent la nature juridique d'E.D.F.

Article 2
     La gestion des entreprises nationalisées d'électricité est confiée à un établissement public national de caracèdre industriel et commercial dénommé «Electricité de France (E.D.F.), Service national».
     Les services de l'Electricité de France et de Gaz de France sont dotés de l'autonomie financière, et par voie de conséquence de l'indépendance technique et commerciale.
     Ils suivent, pour leur gestion financière et comptable, les régles en usage dans les sociétés industrielles et commerciales et sont assujettis aux impôts.
     Ils sont soumis au contrôle de commissaires aux comptes désignés par le Ministre des Finances parmi les commissaires inscrits sur les listes des cours d'appel.
     Ces commissaires, au nombre de deux au moins pour chaque service autonome, sont nommés pour une durée de trois ans renouvelable; leurs pouvoirs et leur responsabilité sont soumis aux mêmes règles qu'en ce qui concerne l'exercice de leurs fonctions auprès des sociétés par actions.
     L'indépendance voulue par le législateur est clairement affirmée dans tous les domaines. E.D.F. est une entreprise industrielle et commerciale, mais en fait, pour les investissements, pour les tarifs, etc., le poids du gouvernement est prépondérant. En 1967, la commission présidée par M. Nora se mettra en place pour étudier le fonctionnement du secteur public et parmi ses conclusions on peut noter:  «un contrat de programme[1] devrait être élaboré pour fixer les intentions et les engagements réciproques de l'Etat et de la direction de l'entreprise... Il expliciterait, lorsqu'elles ne seraient pas inscrites dans le Plan, les hypothèses prévisionnelles prévues par les autorités de tutelle (et notamment le montant précis des dotations en capital et des autorisations d'emprunts l'évolution prévisionnelle des fourchettes tarifaires et des masses salariales). 

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     Compte tenu de ces hypothèses, le contrat-programme comporterait des indications chiffrées sur les objectifs que les dirigeants auraient pour mission d'atteindre. Il résumerait en quelque sorte le plan de l'entreprise.
     On voit ainsi que l'indépendance n'est donnée que pour la gestion. L'idée essentielle est de «rentabiliser le secteur public» et par conséquent de gommer sérieusement la notion de Service Public ou au moins de l'encadrer dans des limites financières étroites.
     Notons au passage la croyance tranquille des «grands commis» de l'époque en une stabilité économique permettant de projeter longtemps d'avance le fonctionnement des établissements. 4 ans plus tard, c'était la guerre du Kippour!
     Le titre III, et plus particulièrement l'article 20, précise le fonctionnement de l'établissement au niveau le plus haut: le Conseil d'Administration.
     Les services nationaux d'Electricité de France et de Gaz de France sont administrés chacun par un conseil de quinze membres nommés pour cinq ans par décret pris sur le rapport du Ministre de l'industrie et du Commerce, à savoir:
     1 - Cinq représentants de l'Etat, désignés; deux sur le proposition du Ministre de l'Industrie et du Commerce; deux sur la proposition du Ministre des Finances et des Affaires économiques; un sur la proposition du Ministre de l'Agriculture; en ce qui concerne Electricité de France ou sur la proposition du Ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme en ce qui concerne Gaz de France.
     2. Cinq personnalités désignées en raison de leur compétence en matière industrielle et financière, dont au moins deux représentants des collectivités locales ayant institué des distributions d'électricité et de gaz;
     3. Cinq représentants du personnel, désignés sur la proposition des organisations syndicales les plus représentatives de ce personnel.
     Au cas où l'un des membres du Conseil cesse d'appartenir au Conseil d'Administration au cours de la période prévue pour son mandat, son remplaçant n'est nommé que pour le temps restant à courir jusqu'à l'expiration de la dite période.
     Le Président du Conseil d'administration, choisi parmi les administrateurs, est nommé, sur proposition du Conseil d'administration, par décret pris en Conseil des Ministres, sur le rapport du Ministre de l'Industrie et du Commerce.
     Les fonctions de Président et de Directeur général ne peuvent être remplies par la même personne.
     En cas de partage des voix, la voix du président est prépondérante.
     Les directeurs généraux des services nationaux sont nommés sur la proposition du Conseil d'administration par décret, délibéré en conseil des Ministres, pris sur le rapport des Ministres de l'Economie nationale et de la Production industrielle et choisis parmi les personnali tés de compétence éprouvée dans la profession...
     Le Conseil d'Administration n'est pas tripartite. La composition actuelle du Conseil d'Administration est donnée dans le tableau colonne suivante.
     Pour finir sur cette loi de nationalisation, il est intéressant de signaler l'article 22 qui avait prévu que la distrihution de l'électricité serait confiée à des services locaux autonomes. En fait, ceci n'a pas été réalisé, le décret n'ayant jamais été publié; la centralisation a prévalu et actuellement toutes les activités de Distribution sont réunies dans une Direction Nationale.
      Pourtant, le projet était intéressant.

Article 22
     Chaque service de distribution est administré par un conseil d'administration nommé par le service national et comprenant:
     1. Quatre membres représentant le service national
     2. Six représentants des diverses catégories du personnel désignés par les organisations syndicales les plus représentatives du personnel du service de distribution, selon la répartition prévue à l'article 20 (paragraphe 3).
     3. Huit représentants des usagers, dont six représentants des collectivités  locales ayant institué des distributions d'électricité ou de gaz, un représentant des industries consommatrices désigné par les chambres de commerce, un représentant des associations familiales pour le gaz ou un représentant des associations agricoles pour l'électricité.
     En ce qui concerne le service de distribution d'électricité de la région Parisienne, le représentant des associations agricoles sera remplacé par un représentant des associations familiales.

suite:
     Un règlement d'administration publique fixera les conditions d'élections des délégués des collectivités locales. Ces collectivités auront un nombre de voix  proportionnel  à  la population. Lorsque  le  service  de  distribution comportera à la fois des communes urbaines et des communes rurales, ces deux catégories de communes devront être représentées.
     Le directeur du service de distribution est nommé par le conseil d'administration de ce service et doit être agréé par le service national.
     Il est choisi parmi les personnalités de compétence éprouvée dans la profession.
     Toutefois,  cette  nomination sera faite après consultation du syndicat des communes intéressées, si la majorité de ces communes représentant la majorité de la population se sont constituées en syndicat intercommunal...
     A noter que la Fedération Gaz-Electricité CFDT demande que cette proposition soit de nouveau envisagée et appliquée.

II - POINT DE VUE PANORAMIQUE
SUR LE PAYSAGE E.D.F.

     La structure de l'établissement est la suivante
     - une Direction Générale et des Directeurs chargés des problèmes généraux:
          - Direction des affaires extérieures et de la coopération,
          - Direction des affaires générales,
          - Direction du personnel.
     - quatre Directions plus opérationnelles:
          - Direction des Etudes et Recherches,
          - Direction de l'équipement,
          - Direction de la Production et Transport,
          - Direction de la Distribution.

Conseil d'Administration

Paul Délouvrier - Président, Inspecteur Général des Finances
René Montjoie - Vice-Président, Ingénieur Général des Mines

Ernest Anzalone - CFDT, Agent commercial
André Ciber - Président de l'Union Nationale des Cadres et de la Maîtrise eau-gaz-Electricité (U.N.C.M.), Ingénieur
Louis Clauzier - Secrétaire Général de la Fédération Nationale des Syndicats de l'Energie Electrique et du Gaz (C.G.T.-F.O.), Contremaître principal.
Etienne Delaporte - Chef de service à la Direction du Trésor au Ministère de l'Economie et des Finances
Paul Deroche - Directeur du Budget au Ministère de l'Economie et des Finances
Pierre Futin - Vice-Président de la Fédération  Nationale des Collectivités concédantes et Régies, Maire d'Orgelet (Jura)
Georges Gilberton - Délégué général honoraire de la Fédération Nationale des Collectivités concédantes et Régies, Ingénieur
André Giraud* - Administrateur Général Délégué du Commissariat à l'Energie atomique, Ingénieur général des Mines
Jacques Lacarin  Maire de Vichy (Allier)
Roger Martin - Président de la Compagnie Saint-Gobain Pont à Mousson
Roger Pauwels - Secrétaire Général de la Fédération Nationale des Syndicats du personnel des Industries de l'Energie Electrique Nucléaire et Gazière C.G.T., Employé
Louis Torrion - Directeur de l'Aménagement Rural et des Structures au Ministère de l'Agriculture. Ingénieur général du Génie rural, des Eaux et Forêts
Jean Thomas - Secrétaire général adjoint de la Fédération Nationale des Syndicats du personnel des industries de l'Energie Electrique Nucléaire et Gazière C.G.T. Ingénieur

Commisaire du Gouvernement:  Maurice Legrand - Directeur du Gaz, de l'EIectricité et du Charbon au Ministère de l'Industrie et de la Recherche
Commisaire du Gouvernement adjoint: Claude Engerand - Directeur des Industries Métalliques, Mécaniques et Electriques au Ministère de l'Industrie et de la Recherche
Mission de Contrôle Economique et Financier: Jacques Cruchon - Chef de la Mission
Maurice Lardi - Contrôleur d'Etat

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*On remarquera la présence de cette "personnalité"
Direction - Direction générale

Marcel Boiteux - Directeur général
Charles Chevrier - Directeur général délégué
Jean Guilhamon  - Directeur général adjoint
Alexis Déjou - Délégué général pour les orientations à long terme
Roger Courbey - Inspecteur général
Jean Villemain - Inspecteur général chargé de l'Inspection Générale
Roger Ginocchio - Directeur
Armand Luxo - Directeur
Albert Robin - Directeur

Directions

Henry d'Ormesson - Directeur général des Services Financiers et Juridiques
Jacques Bour - Directeur des Affaires Générales
Jean Cabanius - Directeur des Affaires Extérieures et de la Coopération
Jean Ruault - Directeur du Personnel
Maurice Magnien - Directeur des Etudes et Recherches
Michel Hug - Directeur de l'Equipement
Michel Féron - Directeur de la Production et du transport
Jean Andriot - Directeur de la Distribution

Services rattachés à la Direction Générale
     à Mr. Ch Chevrier Service Central des Marchés: M. Fernand Scheurer
     à M. R. Ginocchio - Service Central des Relations Publiques  (S.C.R.P.): M. Jacques Broulhiet 
     à M. A. Robin - Service des Etudes Economiques Générales (E.E.G.): M. Lucien Gouni
     Service d'Etude et de Promotion de l'Action Commerciale (S.E.P.A.C.): M. Jacques Neuve-Eglise
   Signalons par ailleurs dans les personnalités de l'établissement: M. Maurice Faure, Chef de cabinet à la Direction Générale et M. Jacques Lacoste, chargé de mission à la Direction Générale, assez connus pour leur activisme dans le domaine du nucléaire.

suite:
     Pour finir cette vision globale, nous donnerons quelques chiffres sur le personnel:

Effectifs moyens par direction (1975)

ELECTRICITE DE FRANCE
Direction de la Production et du Transport    21.496
Direction de l'Equipement                               3.445
Direction des Etudes et Recherches                 2.107
Direction de ta Distribution (part EDF)          65.763
Autres Directions ou Organismes (part EDF)   4.985
Total                                                             97.796
GAZ DE FRANCE
Direction de la Production et du Transport        3.811
Direction des Etudes et Techniques Nouvelles      648
Direction de la Distribution (part GDF)            21.000
Autres Directions ou Organisations (part GDF)  1.828
Total                                                               27.287
------------------------------------------------------
Ensemble EDF-GDF                                   125.083
dont Direction de la Distribution mixte              86.763

Répartition par tranche d'âges en % (au 30.4.1975)

                    1 à 5      6 à 9     10 et plus     Total
moins 3l ans  39.5      18.1           8.6          27.0
31 à 40         23.2      30.8         26.6          26.8
41 à 50         25.0      34.9         39.0          30.7
plus 50          12.3      16.2         25,8          15,5
(âge moyen 38.8 ans)

Répartition par groupe de catégories en %

Catégories                                1965     1970     1975
Ouvriers 1 à 5                            60.6     56.0      46,5
Maîtrise 6 à 9                             29.7     33.3      41.6
Ingénieur et Cadres 10 et plus      9.7      10,7      11.9

Représentation syndicale
(ensemble EDF.GDF)

Agents en activité dans chaque collège
( en % d'après les résultats des élections
de représentativité de Mai 1976)

                       Collèges 1-5     Collèges 6-14     Ensemble
C.G.T                  66.0                   48.1                56.2
C.F.D.T.              17.3                   19.2                18.4
F.O.                     13.1                  16.0                 14.7
 U.N.C M              -                      12.1                   6.6
 C.F.T.C                3.6                    4.6                    4.1
p.4

La première étape de notre voyage nous conduira à la Direction Générale

     Trois services sont intéressants à signaler:
     Le  Service  Central  des  Marchés (Mr Scheurer) dont la mission est d'assurer les doctrines de politique et réglementalion  des  marchés et  approvisionnements.
     Entre autres choses ce service s'occupe des fusions d'entreprises, des analyses de coûts chez les constructeurs et joue dans ce sens le rôle d'informateur auprès de la direction de ce qui se passe dans l'industrie.

     Le Service des Etudes Economiques Générales (E.E.G.) (M. Gouni) qui est un Service clé dans l'organisation actuelle. Notons que c'est dans ce Service que M. Boiteux a fait toute sa carrière à EDF avant de devenir Directeur Général. Les choix techniques et économiques sortent de ce petit cénacle. La puissance technocratique y est importante. Certains ont pu dire que ce Service est un miroir dans lequel se mire M. Boiteux ». Pour mieux définir sa fonction, il nous suffira de reprendre un texte de l'établissement:
     Rattaché à la Direction Générale, le Service des Etudes Economiques Generales assure les fonctions suivantes:
     - il définit, dans le cadre de l'éthique générale de l'Etablissement, les méthodes de choix économiques qui permettent de tracer une politique à long terme (notamment programmes d'investissements) et de guider les décisions à court terme (par exemple, règles de gestion du système de production-distribution).  Il  assure, en tant que de besoin, la cohérence des procédures mises en oeuvre par les centres de décision internes à l'Etablissement;
     - il détermine la structure des tarifs à partir de la connaissance des coûts; il travaille, à ce titre, en liaison étroite avec le SEPAC[1] qui établit, avec les Services Commerciaux, les tarifs proprement dits;
     - il élabore la synthèse des perspectives de la demande d'électricité en les replaçant à la fois dans le contexte économique général et dans l'ensemble des besoins d'énergie;
     - il participe, toujours au niveau de la synthèse et de la coordination interne à l'Etablissement, à l'élaboration des décisions concernant l'offre: programmes d'investissements, politique de gestion des différents moyens, rentabilité des ouvrages et des produits nouveaux;
     - à ce titre, il est conduit à participer à la coordination des études concernant certaines contraintes de nature autre que financière ou technique, par exemple, celles qui concernent les nuisances et les aspects de l'environnement;
     - il est étroitement associé aux travaux du budget à moyen terme menés par la D.S.F.J[2] ainsi qu'à la détermination des
critères de gestion économique qui permettent d'apprécier globalement les efforts de l'Etablissement;
     - il joue enfin un rôle important dans la coordination des relations internationales liées aux questions économiques (par exemple problèmes de la Communauté Européenne).
     Cellule essentiellement fonctionnelle, le Service des E.E.G. intervient d'une part en assistant la Direction Générale - dont il est l'expert économique - par les missions, études et avis qui lui sont demandés, d'autre part, en prêtant son concours aux autres Directions dans les domaines de sa compétence.

Troisième Service intéressant : le SEPAC (Service d'Etude et de Promotion de l'Action Commerciale - M. Neuve-Eglise).
     Il est chargé de définir la politique commerciale. A ce titre. il est responsable du marketing et on peut s'interroger sur sa signification par rapport à la notion de service public.

suite:
     Le SEPAC a pour mission de définir la politique commerciale d'Electricité de. France. Ses objectifs et ses activités tendent:
     - à affirmer la position de l'électricité dans ses usages traditionnels;
     - à rechercher dans chacun des secteurs domestique, tertiaire et industriel, les usages nouveaux que peut avoir l'électricité en substitution des énergies fossiles;
     - à définir les stratégies commerciales d'approche de ces marchés;
     - à définir et à proposer des programmes d'action de la politique tarifaire de l'Etablissement, analyser les résultats de ces programmes d'action, les comparer aux objectifs, afin d'apporter éventuellement des corrections aux programmes ultérieurs;
     - à assurer les liaisons externes avec les Services de l'Administration intéressés aux problèmes de l'Energie;
     - à assurer les liaisons internes avec les Services ou Organismes dont l'activité concourt à l'élaboration des programmes de pénétration de l'électricité et à leur mise en application:
     - Direction des Etudes et Recherches
     - Service des Etudes Economiques Générales
     - Service Commercial de la Direction Production-Transport
     - Service Commercial de la Direction de la Distribution
     - SODEL.

     Il est intéressant. à ce niveau de jeter un regard sur la politiqtie commerciale de l'établissement depuis le lancement du virage commercial (voir annexe 2).
     Enfin, pour finir avec la Direction Générale, signalons le Service Central des Relations Publiques (M. Broulhiet).
     Une annexe lui est réservée dans cette Gazette (voit plus loin).

Deuxième étape rapide, quelques Directions

     Direction des Affaires Extérieures et de la Coopération
     Chargée de représentations extérieures et relations générales, de l'ingénierie, des centres de formation et de perfectionnement  professionnels, etc., tout ceci hors du territoire national

     Direction du Personnel (mixte avec Gaz de France)
     Chargée également des écoles de métiers et de la promotion-formation des agents.

     Direction  des Affaires Générales (mixte avec Gaz de France)
     Chargée des affaites immobilières, assurances, voyages, etc.

     Direction des Services Financiers et Juridiques
     Cette Direction se charge des problè mes financiers, comptables, fiscaux et juridiques. Elle est responsable du Service de Traitement de l'information (STI) (mixte avec Gaz de France) et par conséquent du parc des ordinateurs de gestion. Cette Direction a à traiter également des affaires juridiques portées  devant  le Conseil d'Etat, la cour de cassation, etc., et s'occupe donc des «affaires de site»(chef du Service Juridique: M. Caron). Une activité qui va sans doute être en développement dans l'avenir...!

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1. Service d'Etude et de Promotion de l'Action Commerciale (voir plu sloin)
2. Direction des Services Financiers et Juridiques )voir plus haut)
Nota: les points en italiques sont du fait de la rédaction de la Gazette

Troisième étape, les Directions Opérationnelles

     Direction des Etudes et Recherches (Directeur: M. Magnien - Adjoint: M. Bienvenu)
     Cette Direction qui fait de plus en plus d'études et de gestion et de moins en moins de recherche compte 2.200 agents (dont 900 ingénieurs). Elle est chargée des problèmes scientifiques et techniques dans les domaines production, transport, distribution. Son budget: 2 % à peu près du budget total d'E.D.F. est inférieur à l'ensemble des sommes affectées à la publicité et à la promotion commerciale.
     Les activités s'exercent sur quatre sites: Clamart  (Matériel  Electrique, Etudes de réseau, Informatique). Chatou (Réacteur, Echangeur, Etudes d'Environnement). Renardières (près de Montereau) (Grands équipements et laboratoires, application  de  l'électricité) et St Denis (Boucles et bancs d'essais).
     Actuellement, les efforts portent sur le programme nucléaire, (45% des activités ordonnancées pour les études portant directement autour du réacteur) et sur les applications et la «pénétration» de l'électricité dans tous les domaines (agriculture, domestique, industriel - voir annexe 2). Les études sur l'énergie solaire représentent. elles, 1% de son budget!
     Au total, on y travaille de moins en moins pour maîtriser une production et une distribution de qualité au service du public et de plus en plus pour créer à tout prix des marchés de consommation (et plus tard des besoin) pour caser la future et hypothétique production des Centrales nucléaires

     Direction de l'Equipement
     (3600 personnes)
     Cette Direction est chargée de construire les ouvrages de production, c'est-à-dire en ce moment les centrales nucléaires. Le fonctionnement est le suivant:
     - un Directeur, M. Hug,
     - des Directeurs adjoints: MM. Audy, Banal, Carle, Maublanc, Meunier,
     - des Directeurs techniques: M. Gaussot.
     Trois services
     - Etudes et Proiets Thermiques et Nucléaires (SEPTEN), M. Bacher
     Ce service a la responsabitité de la conception des équipements thermiques classiques et nucléaires, ainsi que des spécifications et réglementations qui s'y rapportent:
     - il élabore la doctrine d'EDF dans le domaine des équipements de production thermique et nucléaire,
    - il étudie et définit les spécifications, normes et règlementations techniques relatives à ces équipements,
     - il détermine les matériels à utiliser,
     - il étudie et définit les schémas-types de fonctionnement des matériels et des installations,
     - il établit les avant-projets ou projets-types des équipements dont la réalisation est ensuite confiée aux Régions d'Equipement,
     - il élabore la doctririe en matière de sûreté nucléaire et il assure le Contrôle de qualité en matière d'études.

     - Contrôle de Fabrication (S.C.F.), Mr Faral
     Ce service a pour mission générale d'établir la doctrine technique de la Direction de l'Equipement dans le domaine de la fabrication des matériels et des équipements et de veiller à son application. A ce titre, il participe à la détermination des niveaux de qualité à atteindre, il établit les prescriptions techniques générales relatives à la fabrication des matériels et aux essais des ensembles de contrôle-commandes. Il contrôle les fabrications des constructeurs pour le compte des Régions d'Equipement.
     Il assure le contrôle de la qualité tant en ce qui concerne les spécifications techniques que la fabrication du matériel.
     On constate en particulier que ce Service n'a pas les moyens de faire face à la totalité de sa mission et pour l'essentiel en est réduit à brasser du papier!...

     - Equipement Nucléaire Extérieur (SENEX) : M. Jacques Faure
     Ce Service est chargé des études concernant les réalisations nucléaires à l'étranger: Iran, Afrique du Sud... C'est la caution et les connaissances E.D.F. mises au service de Framatome pour ses ventes à l'étranger.

suite:
     Depuis peu, une société mixte: E.D.F. - Framatome, pour l'ingénierie des centrales étrangères a été mise en place; c'est  l'amorce d'une dénationalisation complète de la Direction de l'Equipement. Cela ne fera que mettre un peu plus de souci de «rentabilité» au premier plan, au détriment, bien sûr, d'autre chose... la sécurité par exemple.
     Au niveau de la Direction de l'Euipement, il nous faut signaler également:
     - Le Département Concessions-Contentieux, chargé des affaires juridiques, du droit nucléaire, etc.
     - Le  Département  Eudes Générales, Programmes-Sites, Environnement, où se trouve en particulier le groupe «Information Nucléaire» (M. Taccoen), chargé de la mission bien précise de tenter de faire passer sur les sites nucléaires et dans l'opinion, la doctrine de l'établissement.
     Pour la construction des centrales, les sites sont placés sous la responsabilité de cinq régions d'Equipement:
     - Paris (Gravelines - Le  Blayais - Nogent-sur-Seine)
     - Clamart (Fessenheim - Paluel - Flamantville)
     - Tours (Chinon - Dampierre-en-Burly - Saint-Laurent-des - Eaux)
     - Alpes-Lyon (Le Bugey - Creys-Malville - Cattenom - (NERSA)
     - Alpes-Marseille (Tricastin).

     Direction de la production et du Transport (M. Feron)
     Cette Direction de 22.000 agents a pour mission de produire et de transporter l'énergie électrique haute tension. Ce sont les 10.500 travailleurs chargés de la production thermique qui devront assurer le fonctionnement des centrales nucléaires et pour qui se posera le problème des doses de rayonnement (voir Gazette numéro 5).
     Il est intéressant de signaler pour cette Direction les Unités suivantes:
     - Le Comité de Radioprotection rattaché directement a la Direction. Il fut longtemps présidé par le Docteur Delplat, bien connu pour certains de ses articles déjà cités dans la Gazette et qui est renforcé depuis peu par le Professeur Tubiana (voir encart).
     - Le Service de la Production Thermique (M. Roux) qui compte une Unité chargée des Relations Publiques  (Eh oui, encore'.).
     - Les  Centres  Régionaux  du  Transport d'Energie et des Télécommunications (C.R.T.T.) avec  un dispatching qui assure le fonctionnement des lignes les plus importantes du réseau 400 kV et qui régit les échanges avec l'étranger. Ce dispatching est en liaison avec les 7 dispatchings régionaux (Lille, Paris, Villers-les.Nancy, Lyon, Marsseille, Toulouse, Nantes).

     Direction de la Distribution (mixte avec Gaz de France) (M. Andriot)
     C'est la plus grosse Direction de l'établissement (87.000 agents) chargée de distribuer l'énergie en basse tension (220/380 V) et en moyenne tension (20 kV) à travers tout le pays. Les agents sont ceux qui ont le plus de contact avec la population et c'est pourquoi il importe de faire porter l'effort d'endoctrinement dans ses rangs (voir annexe I). Cette Direction est aussi chargée de la promotion commerciale (voir annexe 2). Très logiquement, on trouve à la Direction de la Distribution:
     - une  Division Relations Publiques (M. Marty)
     - un Service Commercial (M. Requin).
     Notons d'ailleurs la présence d'un Service Commercial dans toutes les unités, Directions Régionales et Centres de Distribution

     Rappelons que l'organisation prévue par la loi de nationalisation n'a jamais été appliquée.

QUELQUES REMARQUES
D'ENSEMBLE POUR FINIR

     Les Controverses actuelles sur le problème nucléaire ont braqué le faisceau du projecteur sur l'entreprise nationalisée EDF. Nous avons voulu, au travers de cette Gazette, donner de l'information pour que le débat ne soit pas uniquement passionnel.

p.6

En particulier, il nous semble important de souligner les points suivants:
     - le caractère d'entreprise publique, la forte syndicalisation du personnel, la notion de Service Public, sont à mettre à l'actif de la nationalisation
     - la dénationalisation plus ou moins larvée qui est voulue par certains ou inconsciemment souhaitée par d'autres, ne ferait qu'aggraver les risques du programme nucléaire car la rentabilité primerait la sécurité et le secret se ferait plus épais autour des difficultés, impasses, etc.
     - il ne faut pas confondre l'ensemble du personnel soumis à une intense division du travail avec une Direction très pyramidale qui est, elle, et elle surtout, responsable des décisions actuelles
     - l'étude du fait technocratique serait intéressante à faire pour mieux analyser comment une entreprise théoriquement au service de la nation finit en fait par peser d'un poids prépondérant sur les décisions d'intérêt national.
     Nous espérons que cette première et brève étude sera complétée par d'autres ultérieurement... dans la Gazette ou ailleurs.
ORGANIGRAMME GENERAL
     Nous citerons pour finir M. Marcel Boiteux s'adressant, les 15 et 18 février l977, aux Directeurs, Délégués Régionaux et Chefs des Services Centraux:

     «Le message d'E.D.F. n'est pas clair, sa perception est déformée et ce qu'on en comprend n'est pas toulours partagé par les agents de la Maison.
     Tel est le diagnostic porté à notre égard par les spécialistes.
     Je crains que l'agent d'E.D.F. ait encore trop l'impression de participer, en tant que chargé d'un service public nationalisé, à une mission transcendante, laquelle doit s'imposer au nom de l'intérêt collectif au citoyen-client (qui doit se plier aux cycles du O.E.), au citoyen-propriétaire (qui doit élaguer ses arbres), au citoyen-agriculteur, qui doit faire place à notre béton puisqu'on est prêt à le payer. Certes, le quittancement sur mesure n'est plus possible, l'élagage est indispensable et il faut bien implanter nos ouvrages. Mais descendons de notre Olympe - elle n 'est plus reconnue comme telle. Ntous avons affaire à des partenaires, et non à des assujettis de droit public ou privé.
     L'image de marque d'IE.D.F. a souffert de la contestation nucléaire. Mais l'évolution des idées et des moeurs y est aussi pour quelque chose, et nous avons le devoir de nous y adapter.
     Qu'aujourd'hui, notre image puisse rester prestigieuse, c'est hautement souhaitable. Puissante, c'est moins sûr.»

haut p.7
Nota: les textes en italique le sont par la rédaction de la Gazette

ANNEXE 1
E.D.F.
ET LES «RELATIONS PUBLIQUES»

     La Vie Electrique de Mars-Avril 76 (journal d'entreprise d'E.D.F. diffusé à tous les agents) publiait une interview de M. Ginocchio, un des Directeurs d'EDF, qui est chargé de superviser tout à la fois les «Relations Publiques» et les problèmes d'environnement.
     A la question qui lui était posée sur les frontières entre les relations publiques et la publicité, M. Ginocchio répondait ceci  «les deux démarches n'ont rien de commun. L'action publicitaire cherche à vendre un produit, l'action de relation publique ne tend pas à vendre mais à informer».
     Nous voici donc «informés» sur le rôle des «Relations Publiques». Mais en regardant de plus près, nous allons d'étonnements en surprises.

Le Service Central des Relations Publiques (S.C.R.P.)
     Cette Unité avait, fin 76, un effectif de 65 personnes, dont 29 cadres, nous apprend-on dans le «compte rendu d'activité 1976» de ce Service. En plus d'un «bureau de documentation et d'information», ce Service est composé de 4 Divisions aux dénominations évocatrices:

suite:
     - Grand Public
     - Liaisons Internes
     - Liaisons Externes
     - Presse - Radio-Télévision.
     L'avant-propos nous met immédiatement dans l'ambiance euphorique qui est de rigueur dans l'établissement.

     «A la différence des années précédentes marquées par l'irruption de la passion dans le débat nucléaire ou l'éclipse du compteur bleu, faits susceptibles de dérouter l'opinion à notre égard, les principaux événements de 1976 aux yeux du public, lancement du livret de l'usager, maintien du service en dépit de la sécheresse, ont suscité un regain de sympathie en faveur d'E.D.F. et rétabli ainsi un meilleur équilibre entre l'image d'un Etablissement industriel et commercial préoccupé de sa gestion interne et celle d'un Service public soucieux du bien-être des autres.»
     Tiens, c'est plutot curieux, lorsqu'on lit les quelques lignes suivantes (il est vrai que c'était déjà en 77 et non plus en 76...):
     «Légère détérioration de l'image du nucléaire dans l'opinion publique au cours des 6 derniers mois. 

bas p.7

Un sondage réalisé fin janvier indique en effet que 77 % des personnes interrogées (contre 72 % en juin 76) la perçoivent comme dangereuse et 60 % (contre 57 %) comme polluante. Les sujets de préoccupation dominants restent l'accumulation des déchets, la radioactivité autour des Centrales et, en forte croissance, la peur des accidents. Il en résulte une baisse de confiance en l'énergie nucléaire comme énergie de l'avenir.» (E.D.F. - Relations Publiques Actualités - Numéro 15. mars 77).
     Heureusement, on apprend par le même sondage «qu'il existe une tendance favorable de l'image du nucléaire sous l'angle économique. Elle est de plus en plus considérée comme l'énergie la moins chère aujourd'hui ou dans un avenir proche.»
     Le Chef du S.C.R.P. est un certain M. Broulhiet. On lira donc avec beaucoup d'intérêt les lignes qui suivent:
     «Ceci m'amène à vous dire un petit mot des rapports entre les commerçants et les relations publiques. Je crois que les relations publiques doivent avoir l'apparence et même une certaine part de gratuité, mais que, participant aux objectifs de l'établissement, elles ne peuvent pas être entièrement gratuites, pas plus qu'on ne peut faire de la technique l'art pour l'art; on ne construit pas des usines pour le plaisir de faire de belles usines, c'est avant tout pour vendre du courant. Nous pensons donc que nous avons à collaborer étroitement avec les commerçants; il y a simplement un tir qui pour nous est plus allongé, alors que les commerçants ont des objectifs à plus court terme. Notre rôle est en quelque sorte de préparer des pistes d'atterrissage pour les actions des commerçants.»
     Il est vrai que ce texte[1] date de 1972 et que depuis, comme on l'a vu plus haut, M. Ginocchio a corrigé le tir!...

Les activités «grand public»
     Cette Division a pour mission de «tâter le pouls de l'opinion et de se faire une idée de l'image d'E.D.F. et de l'image de l'électricité telle que la conçoit le grand public ou les différents types de public» (M. Broulhiet, id.).
     C'est ainsi que des sondages sont lancés régulièrement pour tâter l'opinion sur l'image de l'établissement»,sur «le publlic à l'heure nucléaire».
     On découvre également que depuis 74 le S.C.R.P. participe à une étude de la COFREMCA intitulée: suivi des courants socioculturels: «Une trentaine de ces courants font actuellement l'objet d'une analyse qualitative. Quelques questions intéressant particulièrement E.D.F. sont insérées dans l'enquête quantitative (...) Si l'image est bonne en moyenne actuellement, elle aurait plutôt tendance à l'être moins à l'avenir. L'évolution socio-culturelle va dans le sens d'une forte opposition au développement de la production d'électricité à partir de l'énergie nucléaire175 (extraits du C.R. d'activités).
     On découvre aussi «qu'après la diffusion à plusieurs dizaines de milliers de médecins, vétérinaires et pharmaciens, de la brochure «L'énergie nucléaire et les effets biologiques des rayonnements» et la parution d'articles dans certains journaux médicaux, il a été réalisé par COFREMCA en juillet 76, une étude d'impact qui comporte une enquête qualitative et un sondage».
     Mais le grand puhlic, c'est aussi le «public des jeunes». C'est ainsi qu'on apprend:
     - que la plaquette «3 E» de 24 diapositives destinée au corps enseignant du secondaire et lancée début 75, a été diffusée à 7.800 exemplaires en 76 et 21.400 depuis sa sortie
     - que la plaquette «T.E.N.»,destinée au même «public» a été diffusée à 14.700 exemplaires en 76
     - qu'une autre plaquette sur les aspects «sûreté de l'énergie nucléaire» doit sortir en 77.

suite:
     Une fois encore le patron des Relations Publiques nous explique pourquoi et de la façon la plus claire qui soit:
     «... Pour nous, la priorité c'est d'abord le public des jeunes et dans le public des jeunes, les 15 à 20 ans, parce que c'est la tranche d'âge où la contestation s'exprime avec le plus de vigueur. C'est elle surtout qui, dans 5 ans, c'est-à-dire le temps nécessaire pour construire une centrale (5 ans? quel optimiste...), constituera une partie importante de la population majeure appelée à prendre des décisions qui concernent notre avenir. Par conséquent, nous avons le plus grand intérêt à les informer et à nous présenter comme des gens ouverts, compréhensifs, de façon que le jour où ils auront à se poser des problèmes auxquels ils ne pensaient pas maintenant, parce qu'au fond l'électricité, pour les jeunes, ça sert bien à faire marcher un tourne-disque mais guère au-delà, et bien ce jour-là tout naturellement ils viendront nous trouver et je crois que nous aurons quand même bien préparé les terrains des commerçants. »
     Le malheur est que «l'information»en l'occurrence est pour le moins curieuse. C'est au point que le G.S.l.E.N., malgré toute sa «compréhension» et son «ouverture d'esprit» également, n'a pas pu faire autrement que de publier des «contre-commentaires» à l'intention du même «public»!

Les relations avec la presse écrite, parlée et télévisée
     E.D.F. envoie divers documents à la presse (notes d'information - statistiques mensuelles, messages pour la presse financiére), établit des communiqués et des dossiers et les dirigeants se répandent en interviews et en débats, plutôt en cercles limités qu'en public. Et pour cause, comme nous l'explique encore M. Broulhet:
     «En ce qui concerne la presse, nous nous tenons très près des journalistes, nous leur donnons les informations qu'ils demandent, mais nous ne les poussons pas à écrire des articles ou réaliser des émissions de télévision su l'atome pacifique. Car leur principal résultat serait de donner le prétexte à nos adversaires de réclamer le droit d'utiliser ces même médias, et nous ne tenons pas par exemple à voir certains d'entre eux, pratiquement inconnus, élevés au rang d'interlocuteurs valables de notre Directeur général et promus ainsi à la grande notoriété.». [2]

Les liaisons externes
     «Les activités de liaisons externes s'exercent auprès d'un public constitué de responsables élus ou désignés, dont l'influence directe ou indirecte sur la gestion d'E.D.F. peut être importante.
     Dans ces conditions, l'objectif principal de la Division est d'assurer un climat de confiance favorable à l'évolution des relations d'E.D.F. avec des interlocuteurs dont les motivations et les intérêts peuvent diverger de ceux de l'établissement, et dont les décisions et les prises de position sont susceptibles de lui imposer des contraintes.»  (C.R. d'activités  l976)
     C'est ainsi que sont visés toutes les catégories d'élus, les pouvoirs publics, les personnalités, divers organismes ou associations, les corps constitués, etc. Et toutes les occasions sont bonnes pour développer le «climat de confiance favorable...»: colloques, inaugurations, visites organisées (avec voyages et frais payés) dans les centrales nucléaires ou ailleurs (voir Gazette numéro 1), etc. Mais on apprend aussi que ces bonnes relations sont bien utilisées par les interlocuteurs en question (échanges de bons procédés somme toute!) puisque le C.R. d'activités nous indique que les interventions de personnalités auprès de la Direction Générale ne cessent de croître: 718 en 1974 (dont 198 «recommandations pour demandes d'emploi»), 904 en 75 (dont 333), 960 en 76 (dont 412). Tiens  y aurait-il donc une dégradation de la situation de l'emploi dans ce pays ?

p.8
[1] Bulletin «Association Suisse des Electriciens», numéro 63 (1972), 24-25 novembre
[2] Cf. renvoi 1

     On peut lire aussi avec intérêt, à propos de «contacts avec les personnalités locales dans les zones voisines des sites nucléaires» que M. Beaufort, Chargé de Mission, a poursuivi ses enquêtes et fourni  des rapports concernant l'état de l'opinion dans les zones de la Loire en aval de Bec d'Allier, Cruas, Ploumoguer-Plouarzel, Plogoff et Treguennec, Cattenom, la Saône entre Verdun  sur le Doubs et Tournus, Golfech, Flamanville, Creys-Malville, la Sarthe et le Maine et Loire, Nogent sur Seine. Quel travail!  Mais il faut reconnaître que c'est indispensable pour adapter au mieux la stratégie d'information, puisque c'est le but des Relations Publiques «d'informer»! Et là, c'est délicat, comme le disait en l972 déjà, M. Broulhiet:
     «... Ensuite nous avons constaté que la gangrène n'existe que dans certaines zones géographiquement très limitées et dans certains milieux sociologiques. Par conséquent,  nous  concentrons  notre contre-offensive dans ces secteurs opérationnels en nous efforçant de ne pas en déborder. Et même dans les endroits comme Fessenheim ou Le Bugey, où il s'est produit des controverses, le flux a été suivi d'un reflux au point que les autorités locales nous ont demandé de ne pas reprendre notre campagne d'information afin de ne pas raviver des passions qui se sont apaisées.
     Cependant. nous nous tenons prêls à intervenir éventuellement et à intervenir de toutes les manières, qu'il s'agisse de réunions publiques, qu'il s'agisse de lancer des vagues de brochures ou une exposition itinérante au moyen d'un camion d'information qui sera équipé l'an prochain.»

Les liaison internes
     Les activités de cette Division sont aussi nombreuses (et efficaces?) que celles des autres Divisions: organisation par exemple de sessions de formation «d'informateurs nucléaires» chargés d'aller porter la bonne parole au bon peuple et aux agents de l'établissement; organisation aussi de «sessions d'entraînement au débat public».
     La Vie Electrique de novembre-décembre 76 nous dit pourquoi «On peut être un excellent technicien où ingénieur, même dans le nucléaire et ne pas savoir se défendre face à une contestation souvent habile dont les arguments ne sont pas tous d'ordre technique et qui, ne retenant que les inconvénients apparents d'une technique, veut passer sous silence sa nécessité. Car cette contestation est elle pour l'austérité qui ferait naître le manque de courant? Non, bien sûr. Mais quelle solution immédiate apporte-t-elle ? Il faut oser également lui poser des questions. »
     On apprend, dans ce même numéro de La Vie Electrique que durant l'année l975, sur les 36.000 agents de la Distribution, 28.000 ont Participé à une réunion dÌinformation sur l'énergie nucléaire. Tous ces agents étaient volontaires et la durée de ces réuions a varié de 3 heures à 2 jours et demi.
     Les «Liaisons Internes», c'est aussi la publication de divers bulletins ou documents («argumentaire nucléaire» par exemple), de bandes vidéo et de films à usage interne. En conclusion... la conclusion de l'article de la Vie Electrique, déjà citée, nous semble très significative des motivations profondes et des buts des «Relations Publiques»:
     «Pour un observateur étranger à EDF le spectacle d'un établissement public, aussi important dans la vie de la nation et s'ouvrant à l'information, a quelque chose de fascinant. Mais ne peut-on espérer désormais que l'information du public précède la décision et que les chargés de relations publiques soient consultés pour enfin intégrer dans les calculs le coût, encore bien flou mais très réel, de la Psychologie. Une décision techniquement et économiquement souhaitable ne risque-t-elle pas d'être vouée à l'échec si elle est psychologiquement inopportune?»
     «Une constante apparaît dans l'évolution des sociétés occidentales» déclare Jacques Broulhiet, chef du Service central des relations publiques, qui poursuit: «Les populations s'expriment de plus en plus ouvertement sur ce qu'elles attendent ou redoutent de l'énergie.

suite:
Et nous sommes d'autant plus fondés à leur faire partager nos espoirs et emporter leur adhésion que le potentiel de proposition de l'électricité reste considérable pour de nombreuses décennies. Aussi, l'information doit-elle se démultiplier, devenir multiforme, être donnée à tous et par tous.»
\
ANNEXE 2

LA POLITIQUE COMMERCIALE
     Comme dans le cas des «Relations Publiques», la politique commerciale est contestable dans le cadre d'une entreprise devant avoir la notion de Service Public. Il est éclairant de remonter à l'origine de la politique commerciale et de suivre l'évolution jusqu'à 1976.
     Après le 25ème anniversaire, est lancé le «virage commercial» et jusqu'à la crise de l'énergie les choses sont claires: il s'agit de s'imposer au maximum sur le marché énergétique français, Monsieur Michel Guyot (SEPAC voir plus haut) reprenant pour la Revue Française de l'Energie une conférence de Monsieur Boiteux devant l'Académie des Sciences Commerciales (20 mars 1972), déclare, dans un article intitulé: «Où en est le tournant  commercial  d'Electricité de France?»
     «C'est au cours de l'année 1970 que fut défini et adopté ce que l'on a appelé depuis «le tournant commercial d'EDF», mais celui-ci ne fut véritablement annoncé qu'en 1971. S'il se caractérise sans aucun doute par un accroissement de l'activité commerciale, il répond plus fondamentalement à un changement dans la façon d'envisager le «service de la clientèle». Deux ans après sa décision, un an après son lancement, il a semblé utile de faire le point du travail accompli dans l'ensemble d'Electricité de France, d'en tirer les premières leçons et de présenter les perspectives qui s'offrent au marché de l'électricité.
     Le tournant commercial commande donc une stratégie d'innovation créant des rapports nouveaux avec les consommateurs - traités hier en «abonnés» et auiourd'hui en «clients» - et aussi, ne l'oublions pas, avec tous les professionnels intéressés au développement des applications de l'électricité  traités hier en «prestataires» et aujourd'hui en «partenaires»
     Le tournant commercial est donc en premier lieu un état d'esprit nouveau qui oriente  et  imprègne  toute  l'action commerciale entreprise et permet d'en définir plus justement les objectifs.»
     Le changement  de  vocabulaire: abonnés / clients - prestataires / partenaires est  particulièrement  révélateur. Une petite remarque cependant, l'accueil à la clientèle est de plus en plus fait dans de mauvaises conditions:
     - manque de personnel,
     - fermeture d'agences,
éloignant le «client» du service qu'il est en droit d'attendre de l'entreprise nationalisée.
     Cela n'empêche pas de déclarer:
     «Le personnage clé est le client final. C'est lui en définitive qu'il s'agit de servir et de convaincre. C'est pourquoi une politique active a été engagée sur le double terrain de l'information de l'opinion publique et de la réflexion:
     - information d'ordre commercial, mais aussi et surtout information d'ordre général portant sur la connaissance ou la «découverte» de l'électricité et ce que peut apporter le «tout électrique» au monde d'aujourd'hui
     - réflexion collective et dialogue, ce qui suppose des échanges de moins en moins unilatéraux avec des publics de plus en plus nombreux
     - le public des notables qui doit être informé sur la qualité des solutions apportées par l'électricité dans une société à juste titre préoccupée par les problèmes d'environnement;
     - le public des femmes dans la mesure où elles représentent l'avenir parce qu'elles subissent trop souvent les conditions insatisfaisantes du présent; 

p.9

le confort, la maison sont souvent sacrifiés à des satisfactions plus ostentatoires on est prêt à acheter une voiture dont on pense qu'elle donne de soi l'image d'un certain «standing», mais la maison ne fait pas encore partie des fiertés du Français et, de cela, le confort ménager souffre.
     - le public des jeunes, car la promotion de l'électricité exige toute une éducation qu'il est plus aisé de donner dès l'origine.
     Mais toutes ces campagnes ne seraient rien si elles ne s'accompagnaient sur le terrain, du côté du personnel, d'un large esprit d'ouverture, d'accueil, de conseil. Ici encore, il reste sans doute beaucoup à faire...»
     Et pour convaincre tout ce monde, il faut:
     «L'utilisation de la part discrétionnaire des revenus est le domaine de la liberté par excellence. La notion de «besoins» devient inapte à rendre compte de la mobilité d'attitude des consommateurs. Parallèlement, la notion de produit défini strictement par ses caractéristiques physiques, devient inadéquate. Il y a d'ailleurs belle lurette que l'on n'achète plus des habits mais de la mode ou de la respectabilité... Le public n'achète plus des produits, mais des satisfactions, des significations.
     De leur côté, les prix ne jouent plus le rôle central que leur faisait jouer la théorie économique, L'important c'est le couple prix-service, Payer cher n'est pas forcément considéré comme un inconvénient: l'argument du «bon marché»vient parfois compenser une qualité médiocre.
     Dans ce noveau contexte, l'essentiel est de créer la différence et non l'équivalence, d'inventer le service nouveau qui s'impose par son attrait, par les significations dont il est chargé: puissance, considération, sécurité, bon goût... bonheur.
     Certains regretteront cette évolution et la jugeront futile. A tort sans doute: cette «civilisation de consommation, qui, hélas, présente souvent des aspects frelatés est en fait l'ébauche d'une civilisation de consommateurs dont les droits seraient enfin protégés et les aspirations les plus hautes servies...
     Ouoi qu'il en soit, pour un service public comme E.D.F., il ne s'agit plus de vendre «son produit» (kW ou kWh) à «ses abonnés» mais de rechercher le service, la satisfaction, attendus par le client et de s'organiser en conséquence. La concurrence l'impose et l'éthique du service public l'exige[1]».

     Et voilà comment on se justifie: c'est pour le bonheur de tous:
     «On peut donc dire que le tournant commercial vise, non seulement à modifier l'allure de la progression des ventes en vue de combler le retard accumulé pour la satisfaction des besoins présents, mais à se mettre en mesure de satisfaire les besoins nouveaux. Nous savons que ceux-ci deviendront vite considérables par le fait que la société, victime de son propre progrès, aspire à l'éthique toute nouvelle d'une «qualité de vie». Or, il semble bien que cet événement - ou cet avènement - risque fort de coïncider avec les premiers effets de l'épuisement progressif et inéluctable des combustibles fossiles. Il est bien évident, dans cette perspective, que le dyptyque «tout électrique, tout nucléaire » se présente comme tout autre chose qu'un «slogan» publicitaire pour un établissement producteur et distributeur d'électricité, mais comme la solution la plus élégante et la plus logique au double problème de l'environnement et de la sécurité d'approvisionnement énergétique de la Nation
     Tout ceci traduit alors par une note interne de la Direction de la Distribution (IG/A 1714/G 1005 du 2 mai 1973)
«Orientations commercailes d'Electricité de France à moyen terme»:
     «L'action dans tous les domaines des applications thermiques est privilégiée et le rester": elle constitue, par ses effets directs ou indirects, le moyen le plus sûr d'accélérer l'électrification des ménages et aussi celle des secteurs tertiaire et industriel.

suite:
     Aucun marché ne sera négligé par ailleurs, chacun étant susceptible d'apporter à la croissance électrique un effet d'entraînement. Le marché industriel, où apparaît une relative stagnation des usages électriques, fera l'objet d'une relance progressive tout au long de la période allant jusqu'en 1980.
     Sur tous les marchés doivent s'organiser et se développer les liaisons d'EDF avec les prescripteurs (urbanistes, architectes, promoteurs...) et les partenaires concernés (constructeurs, bureaux d'études, installateurs et vendeurs)».
     Et pour cela:
     «Il conviendra, en particulier, de poursuivre activement l'action entreprise, dès le début du «tournant commercial», auprès de l'ensemble des agents en vue de les sensibiliser sur le rôle important qu'ils peuvent et doivent jouer vis-à-vis de l'environnement de notre Etablissement.»
     Il est également intéressant, pour finir avec cette période d'euphorie, de citer, avec Monsieur Guyot, les groupes intéressés au départ par le chauffage électrique intégré, en association avec E.D.F.:
     «- la Société Française d'Etudes Electriques  (SFEE) avec CGE,  Thomson Brandt, l'Union Blanzy-Ouest et la Banque de Paris et des Pays-Bas;
     - la Société d'Etudes, de Réalisation et d'Exploitation du «Tout Electrique» (SORETEL) avec  le groupe Empain - Schneider et la Banque de l'Union européenne;
     - la Société Electricité-Ilsolation (ELISE) avec C.E.M., St-Gobain, Pont-à-Mousson, Forclum et Saunier-Duval.
     Dans le même esprit, il faut également noter:
     - l'Association d'E.D.F. avec le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (C.S.T.B.) dans la Société Maître d'oeuvre pour la Réalisation d'Immeubles «Tout Electrique» (SOMORITEL);
     - la liaison d'E.D.F. avec le Comité Français de  l'Electrothermic  (C.F.E.)  et PROMOTELEC qui a orienté une part de l'activité de ces organismes vers le «tout électrique».
     Hélas! Hélas!  La crise de l'énergie impose un dérapage au virage commercial; il s'agit de corriger le tir. Le 10juin 1974, Monsieur Boiteux, organise une réunion exceptionnelle des Chefs de Centres et entre autres choses, il leur dit à propos du style de l'action commerciale:
     «Exception faite du C.E.I..[2], dont la promotion doit être axée sur l'isolation thermique, il convient - je vous le confirme - d'arrêter toutes les actions publicitaires de masse (sauf à mener à leur terme les contrats de publicité encore en cours dont il serait trop frustatoire de se libérer).
     Une certaine discrétion s'impose dan les circonstances actuelles.
     Au surplus, la publicité de masse pour l'électricité est suffisamment assurée par la crise pétrolière pour que nous n'ayons plus à y laisser notre bon argent.
     En revanche, comme je l'ai dit précédemment, les actions de promotion auprès des prescripteurs, promoteurs, professionnels, qui sont des actions de longue haleine, peuvent et doivent être poursuivies - mais dans l'esprit d'économie qui sied aux circonstances.»
     C'est clair, on doit être plus hypocrite, mais, rassurons-nous, rien ne change en fait:

«CONCLUSIONS:
     Ce qui demeure de notre politique?
     Les grandes lignes de nos efforts antérieurs, qui nous ont heureusement préparés à la crise actuelle:
     - le développement du programme nucléaire, que symbolisait le slogan du «tout nucléaire»
     - le développement du chauffage électrique intégré et le travail de pionnier que nous avons fait dans le domaine de l'isolation thermique, qui était placé sous le signe du «tout électrique»;

p.10
[1] Sic.
[2] Chauffage Electrique Intégré
     - l'exploration systématique des applications industrielles et les actions pilotes susceptibles d'orienter la reconversion de l'industrie vers l'électricité.»
     Et en 1976, il faut faire sérieusement comprendre aux «responsables» d'être plus habiles:
     «En tuut cas, nous devons adopter résolument une attitude antigaspillage. La mission ni l'objectif d'E.D.F. n'ont jamais été de vendre pour vendre, et si cette directive a pu échapper au dynamisme de certaines équipes commerciales, il importe tout particulièrement aujourd'hui que tous nos commercants s'en convainquent. L'électricité ne doit pas plus être gaspillée que toute autre forme d'énergie, et nous devons aider notre clientèle à économiser intelligemment l'électricité avec autant de soin que nous devons l'amener à opter pour l'énergie électrique lorsque c'est son intérét.» (M. Boiteux, l5-l8 lévrier 1977 - Réunion des Directeurs et Délégués Régionaux et des Chefs des Services Centraux). (C'est nous qui soulignons- N.D.L.R.).
     Notons pour finir que l'ensemble de cette politique commerciale entraîne qu'à la Direction des Etudes et Recherches, l'axe prioritaire d'activité est la pénétration de l'électricité en particulier dans le domaine industriel en aidant de «petits» industriels dans le besoin à comprendre et améliorer ce qu'ils font (en leur payant des études et des matériels, bien sûr):
- P.U.K.
- Jacob Delafon
- Lesieur
- Mobil
- Kronenbourg
- Olida
- Cégédur
- La Vieille Montagne
- St Gobain.
     L'électricité, c'est le contrôle serré des dépenses d'énergie dans les processus industriels. Un tas de «chics» patrons sont prêts à serrer leurs dépenses et à faire des écononties si E.D.F. paie à leur place.

     A quand la fabrication «tout électrique» des centrales nucléaires?
 

Si vous ne savez vraiment plus quoi offrir à vos proches et à vos amis, E.D.F. vous propose un large éventail de jeux:

     - Jeu de construction de centrales nucléaires de 900 MW, destiné aux professeurs ou instituteurs (enfants de 10 à 15 ans), d'un prix approximatif de 70 F.

     - Découpage carton de centrales nucléaires pour jeunes de 10 à 15 ans,

     - «Les 24 heures de l'électricité». jeu de société pour jeunes du même âge, au prix de 49,50 F (HT).

     - Le scrabble électrique, pour enfants et adultes, qui ajoute un lexique de mots «électriques» au scrabble ordinaire (45 F HT).

     - Des puzzles du barrage de Roselend ou de la centrale nucléaire de Fessenheim, pour jeunes de 9 à 15 ans. Pas cher: 5 F.

(PUBLICITE GRATUITE !)
haut p.11

ANNEXE 3

QUELQUES ADRESSES
ET OU TROUVER
DE L'INFORMATION

I - Les Grandes Directions d'EDF
     a) Administration Generale: 2 rue Louis Murat, 75008 Paris: présidence, inspection générale, direction des affaires générales - services rattachés à la direction générale - direction des services financiers et juridiques - direction du personnel - direction des affaires extérieures et de la coopération.

     b) Directions techniques:
     - direction des études et recherches: 2 rue Louis Murat, 75008 Paris
     - direction de l'équipement: 3 rue de Messine, 75008 Paris
     - direction de la production et des transports: 3 rue de Messine, 75008 Paris
     - direction de la distribution: Tour EDF-GDF, Cedex 8, 92080 Paris-La Défense.

II - Où trouver de l'information à EDF?
     - service central des relations publiques: 2, rue Louis Murat, 75008 Paris
     - service d'étude et de promotion de l'action commerciale: 2 rue Louis Murat, 75008 Paris
     - service  promotion-formation (PRO-FOR): 23 bis avenue de Messine, 75008 Paris
     - direction de l'équipement : département études générales, programmes, sites, environnement, information nucléaire: 3 rue de Messine, 75008 Paris

suite:
     - direction de la production et du transport, service de la production thermique, relations publiques: 69 rue de Miromesnil
75008 Paris
     - direction de la production et du transport, service commercial, division clientèle: 2 rue Louis Murat, 75008 Paris
     - direction de la distribution, services généraux, relations publiques  Cedex 8, 92080 Paris-La Défense
     - bureau central d'orientation et de renseignements: 2 rue Louis Murat, 75008 Paris, tél. 764.70.00
     Renseignements : poste 30.00
     Informations téléphonées: poste 22.00
 

     Certains organismes ou Sociétés peuvent dispenser des informations au public:
- CONSUEL - Comité National pour la Usagers de l'Electricité Malesherbes, 75381 Paris
- PROMOTELEC (Association pour  le Développement et l'Amélioration des Installations  Electriques intérieures d'Immeubles): 52 boulevard Malesherbes, 75006 Paris.
- SODEL - Société pour le Développement des Applications de l'Electricité, publicité, cinéma, édition, foires-expositions, stylisme,  illumination, son et lumières, photothèque et cinémathèque d'EDF, relations avec tous médias: espaces presse, radio, télévision, animation vidéo: informations et communications grand public: 336-340 rue St Honoré, 7500l Paris.
- SORETEL  (Société d'Etudes, de Réalisations et d'Exploitation du TOUT ELECTRlOUE) : 32, rue La Boétie, 75008 Paris.

Nota: les adresses en italique sont celles des services diffusant de l'information à l'intention du public.

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