CONTROVERSES ENERG...ETHIQUES !
Energies renouvelables, environnement-écologie, développement...
Dossier CONTROVERSES "Montée des océans: erreur des médias?"
Source SOS-planete, base vivante: http://terresacree.org
mai 2009

Ouest-France
30-11-2008
Le niveau des océans monte... Mais jusqu'où?
Pourquoi le niveau des océans s'élève-t-il? 

     L'effet de serre est à l'origine du réchauffement climatique, avec deux conséquences sur le niveau des océans:
     - l'eau se dilate: Plus une eau est chaude, plus elle occupe un volume important. Ce phénomène de dilatation thermique s'applique aux océans comme à tous les liquides et les gaz.
     - les glaces fondent: Deux types de masses glaciaires sont à distinguer:
     - d'une part les glaciers de montagne situés sur les continents. En France, par exemple, les glaciers du Mont-Blanc, autour de Chamonix (Mer de Glace, glacier des Bossons...), fondent à vue d'oeil. L'eau finit dans les mers et fait monter leur niveau.
     - d'autre part, les deux calottes polaires que sont le Groenland et l'Antarctique (Pôle Sud). «Elles ne fondent pas sur place, nuance Anny Cazenave. Des glaciers côtiers drainent la glace depuis l'intérieur de la calotte polaire vers la mer, en s'écoulant à des vitesses vertigineuses, de 10 à 15 km par an. Ils la déversent par blocs énormes dans la mer
     Même chose dans l'Antarctique de l'Ouest, qui a une partie de sa base sous le niveau de la mer. «Au cours des cinq dernières années, le sud du Groënland et l'Antarctique Ouest ont perdu chacun 130 milliards de tonnes de glace par an, en moyenne. Le phénomène s'accélère
     A noter: les glaces du Pôle Nord ne participent pas à l'élévation du niveau des mers. Comme elles flottent, elles déplacent un volume d'eau égal au poids de la glace. Si cette glace fond, l'eau de fonte occupera exactement le volume d'eau de mer que la glace occupait, sans modifier le niveau marin.


Quelle est l'ampleur du phénomène,
à quoi s'attendre dans les 100 ans à venir?

Le point avec une éminente spécialiste.
     Anny Cazenave est chercheur au Cnes (Centre national d'études spaciales), au Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales, à Toulouse. Son équipe travaille sur la hausse du niveau des mers et les eaux continentales, à partir des observations spatiales.Membre de l'Académie des Sciences depuis 2004, elle est considérée comme «la» spécialiste de ces questions en France.

Ça monte de combien?
     «Au cours des 3 000 dernières années, le niveau des mers est resté stable. Il commence à monter fin XIXe - début XXe, lentement, puis de plus en plus vite. Sur les 15 dernières années, la hausse est de 3,3 mm par an. En 15 ans, ça fait 50mm en moyenne. Ce n'est pas rien. Surtout, c'est deux fois plus rapide que ce qu'on avait mesuré dans les 50 dernières années, avec les marégraphes installés sur les côtes.On ne peut pas exclure qu'il s'agisse d'une simple oscillation, on serait alors sur la branche montante de la fluctuation, mais bon...!».

Fonte, dilatation... quelle est la part de chaque facteur?
     La « contribution» de chaque facteur semble varier dans le temps.
     - Entre 1993 et 2003, période prise en compte par le Giec (1) pour établir ses prévisions, la dilatation est responsable de 50% de la hausse, et la fonte des glaces de 50%. Soit environ  1,6 mm chacun sur le total annuel moyen de 3,3 mm.
     - Depuis 2003: la hausse totale n'est plus que de +2,5mm (au lieu de + 3,3). Et surtout, la dilatation ne compte plus que pour + 0,4 mm. Soit 15% au lieu de 50%. Pourquoi? «Mystère, avoue Anny Cazenave. C'est ce qu'on observe, avec toutefois des réserves liées aux outils de mesure plus pointus dont nous disposons désormais.»
     Question: est-ce qu'on peut expliquer le reste de la hausse avec les glaces seules? «Oui, répond Anny Cazenave. Les glaciers des montagnes fondent plus vite. Et, surtout, le Groenland et l'Antarctique Ouest perdent plus de masse et plus vite. Au final, nous sommes en totale cohérence, on boucle le bilan...»
(1) Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.


Groenland et Antarctique, les deux incertitudes 

Quel scénario pour les décennies à venir?
     Anny Cazenave est très prudente. «Si la fonte continue à s'accélérer, et si la dilatation de l'océan «repart», le niveau va monter plus vite. Déjà, ça a l'air de remonter ces derniers mois, après le petit aplatissement constaté entre 2003 et 2008. Les projections du Giec ne prennent en compte que le réchauffement de l'océan et les glaciers de montagne, pas ce qu'on observe au Groenland et en Antarctique. 
     Les scientifiques pensent donc que les projections du Giec sont une limite inférieure. Par ailleurs, la fourchette du Giec (+35 à +60cm d'ici 2070), vient des scénarios d'émissions de gaz à effet de serre, difficiles à anticiper. Que va décider Obama, que fera la Chine? Comment va évoluer la société de consommation? Etc.» 

Une élévation de 3 à 5 m?
     «C'est à exclure d'ici la fin du siècle. On ne s'attend absolument pas à ce qu'il y ait une fonte totale du Groenland (+ 7 m d'eau) ni de l'Antarctique Ouest (+ 6m)... ni de tout l'Antarctique (+ 60 m!). Si ça devait arriver, ce ne serait pas à l'horizon 2100, mais à une échelle de temps millénaire, dans 1.000 ou 3.000 ans... Des gens font l'amalgame... » 

Le scénario le plus valide?
     «Je ne suis pas Mme Soleil! Bon, disons entre + 50 cm et + 1 m d'ici à la fin du siècle, si l'on ne prend en compte que les phénomènes déjà engagés, irréversibles. Avec la quantité de chaleur déjà stockée dans l'océan, la hausse va continuer pendant plusieurs siècles. Les glaciers de montagne devraient avoir disparu vers 2050. La grande incertitude porte sur le Groenland et l'Antarctique Ouest.» 
http://www.riac29.org/


Montée des océans: erreur des médias?

     Bonsoir,
     J'ai déjà entendu le chiffre de 7 mètres en ce qui concerne la hause des océans imputable à la fonte des calottes polaires (Groënland et Antarctique surtout) si celles-ci venaient à disparaitre totalement.
     Après il y a la dilatation des océans avec la chaleur. Il y a eu dans le passé de la Terre des variations de plusieurs dizaines de mètres (voire centaine(s) de mètres?)...
Sam
http://forums.futura-sciences.com/


Le problème n'est pas la fonte de la banquise
(enfin si c'est un problème, mais pas pour le niveau des océans).

     Le problème est la fonte des glaces qui se trouvent sur la terre (glaciers, neiges éternelles etc...)
     Les glaces du pôle sud, continent antartique aussi appelé "continent gelé" ne sont pas "dans l'eau" comme le glaçon de ton exemple. Idem pour le Groenland. Il y a de la Terre en dessous!
     La dernière étude sérieuse sur le sujet indique que si toute la glace du continent gelé fondait, le niveau des mers augmenterait de 60 mètres. On n'en est pas là, mais si on ne fait rien pour réduire nos émissions de GES et contre la déforestation, ça veut dire qu'il faut envisager sérieusement cette hypothèse.
     Et là, on n'a pas parlé de phénomènes d'emballement comme l'acidification des océans ou de la fonte des glaces sur la Toundra qui fait apparaître de la végétation en décomposition datant d'avant la dernière glaciation et dégageant du méthane (beaucoup plus à effet de serre que le CO2... 11 fois si ma mémoire est bonne).
     Bref, c'est une série de problèmes qui ne sont pour la plupart que le résultat de notre gestion catastrophique des ressources. Et c'est tout sauf un glaçon dans un verre d'eau!
http://fr.answers.yahoo.com/


La fonte des glaciers et ses conséquences

23 février 2007 par Jean-Claude St-Louis

     Depuis toujours, l'être humain a cherché à vivre près de l'eau, car celle-ci est vitale pour sa survie. De nos jours, ce sont deux personnes sur trois qui vivent à moins de 80 kilomètres d'une côte. Nous sommes donc très vulnérables à la montée des eaux. Il y a quinze mille ans, le niveau des mers se trouvait à cent mètres plus bas que le niveau actuel. À cette époque, le continent nord-américain était un empire de glace, dépassant même l'Antarctique par le volume d'eau gelée qu'il supportait. Lorsque ces glaces ont fondu, elles ont libéré assez d'eau pour faire monter le niveau des mers de 74 mètres. Les eaux montèrent rapidement jusqu'à une époque située il y a environ huit mille ans. Ayant atteint son niveau actuel, le niveau des eaux s'est stabilisé. Aujourd'hui, une montée des eaux, même modeste, serait désastreuse, car la population du globe vit particulièrement proche des côtes. Seulement qu'au Bangladesh, plus de dix millions de gens vivent à des niveaux de sol qui ne dépassent pas d'un mètre celui de la mer.

suite:
     Tout ce qui reste des grandes calottes glaciaires de l'hémisphère Nord, est représenté par la banquise du Groenland, la mer de glace de l'océan Arctique et quelques glaciers continentaux. En Alaska, le grand glacier de Columbia a reculé de douze kilomètres au cours des vingt dernières années. Dans quelques décennies, il ne restera plus de glaciers dans le parc national des glaciers américains. La banquise du Groenland recèle, à elle seule, assez d'eau pour faire monter le niveau des mers d'environ sept mètres sur toute la planète. Durant l'été 2002, tout comme la banquise Arctique, la banquise du Groenland a diminué de un million de kilomètres carrés, le plus grand recul jamais enregistré. Deux années plus tard, soit en 2004, on s'est aperçu que les glaciers du Groenland fondaient dix fois plus vite que ce que l'on avait prévu. Une étude récente a démontré que si la banquise du Groenland venait à fondre, il serait impossible de la reconstituer, même si on abaissait les émissions des gaz à effet de serre à ceux qui existaient avant l'ère industrielle.
     La plus grande étendue de glace de l'hémisphère Nord est la glace qui recouvre la mer polaire. Depuis 1979, elle s'est rétractée de 20% durant l'été. De plus, la glace qui subsiste est beaucoup plus mince. Des mesures effectuées à l'aide de sous-marins, ont démontré que son épaisseur s'est réduite de 40% en quarante ans. Cette fonte prodigieuse n'a toutefois pas eu de conséquence sur la hausse du niveau des mers, pas plus qu'un glaçon qui fond dans un verre d'eau, n'augmente le niveau du liquide contenu dans ce verre. Cela s'explique par le fait que la calotte glaciaire est composée d'eau de mer gelée, dont les neuf dixièmes sont submergés. Quand elle fond, elle se condense en eau selon les mêmes proportions que celle qui flottait à la surface sous forme de glace. Seuls les glaciers terrestres font monter le niveau des mers en fondant. Cependant, si la fonte des glaces à base d'eau de mer n'a pas d'influence directe sur la montée des eaux, ses effets n'en sont pas moins importants.
     Au rythme actuel de son déclin, il ne restera pratiquement rien de la calotte glaciaire dans quelques décennies, ce qui affectera profondément les températures. Il ne faut pas oublier qu'un tiers des rayons du soleil qui atteignent notre planète sont réfléchis dans l'espace. La glace, surtout aux Pôles, est en grande partie responsable de ce réfléchissement, puisqu'elle renvoie dans l'espace près de 90% de la lumière solaire. L'eau, en comparaison, a un faible pouvoir réfléchissant. Quand le soleil est au zénith, l'eau ne renvoie que de 5 à 10% de lumière dans l'espace. Si la glace était remplacée par de l'eau, la surface de la terre absorberait beaucoup plus de rayonnements du soleil, qu'elle réémettrait sous forme de chaleur. Cela déclencherait des réchauffements localisés qui hâteraient alors la fonte des glaciers sur les continents, ce qui ferait monter rapidement le niveau des mers.
     Pendant les dix dernières années du vingtième siècle, le rythme de la montée des eaux a doublé, ce qui est très inquiétant. Les océans représentent une masse formidable, quand on les compare à l'atmosphère, soit une masse cent fois supérieure. Quand nous voyons que l'atmosphère est en train de modifier les océans, il faut envisager un monstre qui s'ébranle. Une fois ce monstre en marche, rien ne pourra être fait pour changer sa trajectoire. Quand les gens pensent à la montée des eaux, c'est en imaginant uniquement des glaciers et des banquises qui fondent et se déversent dans les océans. Or, au cours du siècle écoulé, une grande partie de cette hausse a eu pour origine une expansion des océans, car l'eau chaude prend plus de place que l'eau froide. En 2001, la Commission intergouvernementale sur le changement climatique (IPCC), calculait qu'il y avait une possibilité que le niveau des océans monte jusqu'à dix mètres au cours de ce siècle. À la fin des années 90, quand la Commission préparait son rapport, on ne connaissait pas le rythme de la fonte des glaciers. Grâce à des efforts héroïques des scientifiques, on dispose maintenant de nouvelles données. Ils ont mesuré le taux de fonte des banquises de Patagonie, les plus grandes masses de glace tempérées de l'hémisphère Sud et ils se sont aperçus que ce taux contribuait davantage à la montée des eaux dans le monde que les gigantesques glaciers de l'Alaska.
     Mais c'est de l'Antarctique que nous parviennent les données les plus inquiétantes. A partir de 2004, dans les revues scientifiques, se sont succédés les articles annonçant de sinistres modifications des glaces de la péninsule Antarctique et des régions voisines. Ces études montrent bien qu'à l'extrémité sud de la planète, un vaste effet domino est à l'œuvre, la déstabilisation d'une banquise entraînant la destruction d'une autre. Les premiers indices alarmants remontent au mois de février 2002, quand la banquise Larsen B, d'une superficie équivalente à celle du Luxembourg, avec ses 3.250 kilomètres carrés, s'est disloquée en quelques semaines. Les scientifiques savaient que la péninsule Antarctique se réchauffait plus rapidement que n'importe quel autre endroit sur la planète, mais la rapidité et la brutalité de l'effondrement de Larsen B, en stupéfièrent plusieurs. La banquise occidentale est retenue par des liens fragiles au lit d'une mer peu profonde. Déjà, dans les années 70, on évoquait la possibilité qu'elle puisse être déstabilisée. John Mercer, glaciologue de l'université de l'Ohio, avait mis en lumière ses ressemblances avec l'Arctique eurasien, depuis longtemps disparu. Mercer craignait qu'à cause du réchauffement planétaire (un sujet dont on parlait fort peu), la banquise de l'Antarctique occidentale ne subisse le même sort. En tout, les 38 millions de kilomètres cubes d'eau de mer gelée et de glace contenus et retenus par la banquise de l'Antarctique occidentale représente assez d'eau pour provoquer une montée des océans de six à sept mètres.
     L'étude de la fonte des glaciers a connu des bouleversements si rapides, et la puissance des océans est si gigantesque, que les climatologues se posent aujourd'hui la question, à savoir si l'homme n'aurait pas déjà actionné l'interrupteur qui créera une terre sans glace. Si tel est le cas, l'homme aura poussé la planète vers une hausse du niveau des mers qui pourrait atteindre environ 67 mètres. La prochaine question est la suivante: Combien de temps reste-t-il avant que toute la glace contenue sur la planète ne fonde complètement ? Nombre de scientifiques croient que quel que soit le volume des fontes, le niveau des mers ne s'accélèrera qu'après 2050 et qu'il faudra des millénaires avant que toute la glace soit fondue. Cependant, d'autres chercheurs annoncent une montée des eaux qui pourrait atteindre six mètres en un siècle ou deux. On sait que l'humain n'a jamais été très doué pour prédire l'avenir. Toutefois, grâce aux progrès technologiques accomplis depuis une vingtaine d'années, comme le suivi par satellite des changements sur la surface du globe, de meilleurs ordinateurs et une solide compréhension des mécanismes, comme le cycle du carbone, les scientifiques sont en mesure de bâtir des mondes virtuels pour deviner ce à quoi on doit s'attendre si on ne change pas nos comportements.
     Ouragans, cyclones, inondations et canicules, les changements climatiques sont en marche. En 50 ans seulement, la calotte glaciaire s'est réduite de 20%. Si nous ne faisons rien, il n'y aura bientôt plus de glace en été dans l'Arctique et un cataclysme bouleversera le monde que nous connaissons. Or, nos comportements quotidiens sont responsables, à eux seuls, de 50% des émissions de gaz à effet de serre, à l'origine de ce dérèglement climatique. Il est donc capital de nous mobiliser, d'apprendre à vivre, à nous déplacer et à consommer différemment. Il y a plus d'un siècle, soit en 1903, Alfred Russel Wallace, écrivait dans son livre, La place de l'homme dans l'univers: «C'est parmi ces nations qui prétendent être les plus civilisées, celles qui se disent guidées par la connaissance des lois de la nature, celles qui s'enorgueillissent tant du progrès de la science, que l'on rencontre la plus grande apathie, la plus grande insouciance dans la constante souillure de cette nécessité absolue de la vie...»
     Aujourd'hui, en ce début de l'année 2007, deux forces s'opposent. Il y a ceux qui préconisent des changements radicaux et il y a ceux qui sont contre tout changement, pour des questions économiques et idéologiques. Qui l'emportera? Il y a aussi la question essentielle: «Sommes-nous prêts à modifier nos comportements afin de renverser le courant et sauver la planète?» Comme le mentionne si bien James Lovelock, dans The Independant, 24 mai 2004: «Toute chaleur en surplus, quelle qu'en soit la source: les gaz à effet de serre, la disparition de la glace arctique ou de la forêt amazonienne, est amplifiée, et ses effets font bien plus que s'additionner. C'est comme si nous avions allumé un feu pour nous réchauffer, sans nous apercevoir, au fur et à mesure que nous entassions du combustible, que le foyer avait échappé à tout contrôle et que les meubles avaient pris feu. Dans un tel cas, il ne reste pas beaucoup de temps pour l'éteindre. Comme un incendie, le réchauffement planétaire va en s'accélérant, et il ne reste presque plus de temps pour agir».
***
Source: http://portailalbert.info/article.php3?id_article=494
Flannery, Tim. Les faiseurs de pluie : l'histoire et l'impact futur du changement climatique; traduit de l'anglais par Raymond Clarinard. Paris: H. d'Ormesson, 2006, 373 p. (cote Dewey: 551.6 F585f)
Fontes des glaciers et des calottes polaires

     Extrêmes, nos pôles et nos glaciers ont été longtemps inaccessibles. C'est d'ailleurs ce qui les a protégés mieux que le reste de la planète. Si on peut toujours les voir comme des réserves naturelles et écologiques exceptionnelles, ces endroits représentent avant tout la plus importante réserve d'eau douce mondiale.
     L'eau douce ne représente que 2,5% de la totalité de l'eau de la planète qui se répartie ainsi:
     Les calottes glacières 69%
     Les glaciers 0,7%
     Les eaux souterraines 30% (de plus en plus rares ou polluées)
     Les lacs, rivières et l'atmosphère: 0,3% restant
     En résumé, la seule réserve d'eau potable relativement accessible et pas trop polluée, est celle des glaciers. Elle ne représente même pas 1% de l'eau douce disponible, et elle fond à vue d'oeil. Quant à la répartition, neuf pays se partagent 60% de l'eau douce disponible. Le Canada à lui seul en concentre le tiers, c'est à dire 20%.
     Voilà donc la première raison qui devrait pousser les hommes à s'inquiéter un peu plus de ces merveilles en voie de disparition.
     La seconde raison est que ces espaces hors du commun agissent comme des témoins du réchauffement climatique. Quand la glace fond, c'est qu'il fait chaud, raisonnement sans doute simpliste, mais indiscutable!
     Nous n'allons pas entrer dans les détails ici mais disons tout simplement que l'ensemble des signes que nous avons depuis plusieurs années déjà, nous avertissent d'un réchauffement plus que probable (aux conséquences multiples) et d'un problème d'eau imminent. Deux très bonnes raisons de s'intéresser et d'agir au plus vite contre les changements climatiques.
Source : http://www.harmonieterre.org/

NDTS: Malgré nos recherches, nous ne parvenons pas à trouver (de) chiffre fiable. (...) Quelqu'un dispose-t-il des chiffres réels et de liens solides?

Extrait de la Lettre du Changement global n°19 - Programme International Géosphère Biosphère (IGBP) - Programme Mondial de Recherches sur le Climat (WCRP) - Programme International «Dimensions Humaines» (IHDP) - Diversitas - Earth System Science Partnership (ESSP)
La montée du niveau des mers

     L'enregistrement réalisé en continu depuis la dernière décennie sur l'ensemble des océans montre une augmentation régulière du niveau moyen des mers dont l'origine est actuellement attribuée au réchauffement climatique global. Régionalement cependant les océans montrent une évolution plus complexe, avec l'existence de zones où le niveau baisse.

La mer monte à cause du réchauffement climatique
    Lors de la dernière glaciation, il y a environ 20 000 ans, le niveau de la mer était en moyenne 120 m plus bas qu'aujourd'hui. Avec la fonte des grandes calottes glaciaires qui recouvraient alors le nord de l'Amérique et de l'Europe, le niveau de la mer est remonté pendant plusieurs millénaires puis s'est stabilisé, entre -6 000 et -3 000 ans. Grâce à des observations géologiques et archéologiques, nous savons que depuis cette date le niveau moyen de la mer a peu varié (moins de 0.1 mm par an globalement).
     Depuis la fin du 19e siècle, le niveau de la mer est mesuré par des marégraphes, instruments installés dans les ports et développés à l'origine pour surveiller les marées. L'analyse de ces enregistrements indique que depuis quelques décennies, la mer monte de façon significative, à une vitesse de l'ordre de 2 mm par an, soit 20 fois plus vite qu'au cours des derniers siècles. Cette hausse du niveau de la mer, d'environ 20 cm au total au cours du 20e siècle, est une des conséquences du réchauffement climatique observé depuis plusieurs décennies. L'origine de l'élévation de la température moyenne de la planète durant les dernières décennies semble aujourd'hui comprise et est attribuée à l'augmentation de la concentration dans l'atmosphère terrestre, des gaz dits à «effet de serre» (gaz carbonique principalement) suite à l'utilisation des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) par les activités humaines.
     Depuis le début des années 1990, les satellites altimétriques, en particulier Topex-Poseidon et Jason, surveillent en permanence les variations du niveau de la mer, avec une précision remarquable et une couverture globale. Ces nouvelles observations montrent qu'au cours des 12 dernières années, le niveau moyen global de la mer s'est élevé de près de 3 mm par an (figure 1), valeur significativement supérieure de celle mesurée par les marégraphes au cours du 20e siècle.
     Mais cette vitesse d'élévation est loin d'être uniforme: dans certaines régions, la mer a monté plus vite que la moyenne (jusqu'à 20 mm/an), dans d'autres, elle a même baissé (figure 2) atteignant parfois une baisse de plus de 10 mm/an. Nous savons depuis peu (voir ci-dessous) que ces variations régionales des vitesses de variations du niveau de la mer sont causées par la distribution non uniforme du contenu thermique de l'océan, avec les régions plus chaudes coïncidant avec les régions de hausse du niveau de la mer et les régions plus froides coïncidant avec les régions de baisse de niveau. Grâce aux observations spatiales, on mesure en effet les variations du niveau de la mer sur tout le domaine océanique et non plus seulement le long des côtes comme le font les marégraphes.

L'océan se réchauffe et les glaces fondent...
     Quels sont les phénomènes responsables des variations actuelles du niveau moyen global de la mer? On peut les ranger en deux catégories:
    * les changements du volume des océans résultant de variations de la densité de l'eau de mer, elles-mêmes causées par des variations de la température de l'océan;
    * les changements du contenu en eau des océans (donc des masses d'eau) résultant d'échanges d'eau avec les autres réservoirs (atmosphère, réservoirs d'eaux continentales, glaciers de montagne, calottes polaires). Ces échanges d'eau avec l'atmosphère, se produisent par évaporation et précipitation. Les échanges avec les continents résultent de variations d'écoulement d'eau vers les océans via les réseaux hydrographiques. Enfin les modifications de la masse des glaciers de montagne et des calottes polaires (le Groenland et l'Antarctique) constituent une troisième source d'échanges d'eau avec les océans.

suite:
Quelle est la part respective de tous ces facteurs à la hausse observée du niveau de la mer?
     L'analyse récente de données de température de l'eau de mer collectées au cours des 50 dernières années, nous apprend que l'océan, tout comme l'atmosphère, s'est réchauffé de façon importante au cours des dernières décennies. La chaleur accumulée dans l'océan, jusqu'à des profondeurs de l'ordre de 1000 mètres, induit une dilatation thermique de la mer, ce qui fait monter son niveau. Les calculs montrent que le réchauffement de l'océan explique environ 25% de la hausse du niveau de la mer des 50 dernières années (0,4 des 1.8 mm/an observés).
     Le réchauffement climatique est aussi responsable de la fonte des glaces continentales. La plupart des glaciers de montagne de la planète ont perdu une quantité considérable de leur volume au cours des dernières décennies. La fonte de ces glaciers est ainsi responsable de d'environ 0,5 mm/an de la hausse du niveau de la mer observée pour la période 1950-2000. Il n'existe hélas aucune estimation quantitative de la contribution des calottes polaires à la hausse du niveau de la mer des dernières décennies. Remarquant que la somme de l'expansion thermique de l'océan et la fonte des glaciers n'expliquent que ~ 1 mm/an sur les 1,8 mm/an observés, on peut alors proposer une fourchette pour la contribution des calottes polaires. Il faut toutefois mentionner une autre contribution potentielle : les changements des stocks d'eaux continentales liés à la variabilité climatique et aux activités humaines dont la valeur est hautement incertaine.

Qu'en est-il pour les années récentes?
     La contribution de la dilatation thermique de la mer (due au réchauffement de l'océan) a triplé au cours de la dernière décennie (~1,5 mm/an pour la période 1993-2005, soit une contribution de l'ordre de 50% à la hausse observée). La fonte des glaciers de montagne s'est aussi accélérée. Des observations récentes indiquent que leur contribution atteint 1 mm/an pour ces dernières années.
     Alors que pour les dernières décennies, on ne dispose d'aucune observation fiable sur la contribution du Groenland et de l'Antarctique à la hausse du niveau de la mer, de nouvelles observations par satellites montrent une fonte importante des régions côtières du sud du Groenland. Le phénomène semble même s'accélérer, contribuant pour environ 0,2 mm/an à la hausse du niveau de la mer des années récentes. En revanche l'Antarctique n'a pour l'instant qu'une contribution négligeable. En effet, si on observe bien une fonte significative de l'Antarctique de l'Ouest, sur la partie Est du continent, la glace s'accumule à cause d'une augmentation des précipitations neigeuses (comme cela est d'ailleurs prévu dans le contexte d'un réchauffement climatique). Ainsi le bilan total indique, qu'au moins pour la dernière décennie, la hausse moyenne du niveau de la mer est assez bien expliquée par le réchauffement de l'océan et la fonte des glaces continentales.

Au cours des prochains siècles?
     Des prévisions de l'élévation du niveau des mers au cours des prochaines décennies peuvent être faites à partir de simulations numériques de l'évolution future du système climatique, pour différents scénarios plausibles d'émissions de gaz à effet de serre et d'expansion démographique. Quel que soit le scénario, la hausse du niveau de la mer se poursuivra au cours des prochains siècles à une vitesse dépendant du scénario étudié, mais en général supérieur à ce que nous connaissons aujourd'hui. Pour les prochaines décennies, la dilatation thermique de l'océan continuera d'être le facteur dominant. En effet, en raison de l'énorme capacité thermique de l'eau de mer, la chaleur accumulée dans l'océan au cours du temps causera une hausse inexorable du niveau de la mer.
     La surveillance des océans et des calottes polaires depuis l'espace, ainsi que la mise en place de réseaux in situ de mesures de paramètres climatiques, est d'importance cruciale pour mieux comprendre le système climatique et améliorer les modèles qui simulent son évolution future.

Contact: Anny Cazenave
LEGOS/OMP UMR Univ/CNRS/CNES/IRD
18 AV. E. Belin – 31400 Toulouse
Mail: anny.cazenave@notos.cst.cnes.fr
Source: http://www.cnrs.fr/


Vous avez dit Controverses? VOIR AUSSI:
Le réchauffement climatique: mystifications et falsifications