CONTROVERSES NUCLEAIRES ! 
Un peu de technique "en vrac"
DOCUMENTS DE BASE
 
Formes de propulsion nucléaire
Alimentation par générateur à isotopes radioactifs (RTG)

     Si tout se passe comme prévu, New Horizons, de la taille d'un grand piano, dotée de sept instruments scientifiques et pesant 454 kg, arrivera à proximité de Pluton au début de l'été 2015 après un parcours de 4,87 milliards de km.
     La sonde survolera alors pendant six mois la plus petite planète du système solaire et également la plus éloignée du soleil autour duquel elle fait une révolution en 248 ans.
     Elle pourra prendre de nombreuses images de Pluton, encore une énigme 75 ans après sa découverte par deux astronomes américains, et recueillir des données sur son atmosphère et sa géologie.
     New Horizons, une mission de 650 millions de dollars, procédera aussi à des observations de Charon, principale lune de Pluton ainsi que de deux autres satellites récemment découverts par le télescope spatial Hubble.
     La petite sonde traversera ensuite la ceinture de Kuiper où elle récoltera une moisson d'informations tout aussi précieuses.
http://www.flashespace.com/html/jan06/17c_01.htm:
La propulsion
     Le système de propulsion autonome après lancement de New Horizons sera utilisé aussi bien pour les corrections de trajectoire que pour les modifications d'attitude (pointage des instruments). La vitesse du vaisseau spatial étant définitivement acquise par la lancement, puis éventuellement par réaction de gravitation au voisinage de Jupiter, aucun étage propulseur supplémentaire n'a été prévu.
     16 propulseurs à hydrazine sont répartis en 8 groupes tout autour de la sonde, associés à un réservoir de propergols et l'ensemble de canalisations nécessaires. 4 moteurs d'une poussée unitaire de 4,4 newtons (450 grammes) seront utilisés pour les modifications de trajectoire, tandis que 12 moteurs de 0,8 newtons (82 grammes) assureront le contrôle d'attitude. L'ensemble des 16 moteurs est partagé en deux groupes complètement séparés et constituent deux systèmes redondants. New Horizons embarque 77 kg d'hydrazine, confinée dans un réservoir en titane pressurisé à l'hélium.

Energie électrique
     L'énergie solaire étant inutilisable à cette distance, New Horizons sera alimentée par un générateur à isotopes radioactifs (RTG) capable de fournir suffisamment d'énergie durant plusieurs décennies.
     Un RTG ne renferme aucune pièce en mouvement, et n'utilise ni la fission ni la fusion pour produire de l'énergie. Son fonctionnement se base sur la décroissance radioactive d'un élément, ici le bioxyde de plutonium 238 - un isotope non utilisé à des fins militaires - dont la chaleur dégagée par ce processus naturel est convertie en électricité par un thermocouple transistorisé.
     Environ 11 kg de bioxyde de plutonium fournis par le Département de l'Energie américain ont été embarqués à bord de New Horizons et assureront une puissance de départ de 240 watts sous 30 volts en courant continu, qui sera directement utilisée car la sonde n'embarque pas d'accumulateurs. Cette puissance décroîtra lentement (environ 3,5 watts par année), et 200 watts seront encore fournis au minimum lorsque New Horizons croisera Pluton en 2015 (selon les meilleures prévisions).

Si le niveau énergétique est trop bas, l'ordinateur de bord programmera un fonctionnement alterné des instruments de bord afin d'amoindrir la consommation électrique.
     Particulièrement vitale, la distribution de l'énergie à bord de New Horizons a été organisée sur le principe de la "redondance massive", comprenant 96 connecteurs et plus de 3200 faisceaux câblés.

Le RTG et la sécurité
     Dans le coeur du RTG, le bioxyde de plutonium se présente sous la forme d'une céramique spécialement formulée, résistante au feu, façonnée en billes pour réduire les possibilités de dispersion du combustible lors d'un accident au lancement ou d'une rentrée atmosphérique intempestive. Cette forme de céramique est totalement insoluble dans l'eau et réagit très peu avec d'autres éléments chimiques. Si elle est fracturée, cette céramique a tendance à se briser en de gros fragments qui présentent moins de risques de dispersion que de petites particules.
     Le carburant est réparti dans chaque élément du RTG dans 18 petites unités modulaires indépendantes, chacune possédant son propre bouclier thermique et son blindage. De multiples couches de matières protectrices les entourent et les encapsulent, composées entre autres d'iridium et de graphite à haute résistance, réduisant encore les risques d'exposition du bioxyde de plutonium en cas d'accident. L'iridium, un métal extrêmement solide et résistant à la chaleur et à la corrosion, est directement en contact avec les billes de céramique tandis que plusieurs couches de graphite extrêmement résistant aux hautes températures assurent une protection supplémentaire.
     En 40 années d'exploration spatiale, 24 RTG ont été installés à bord de satellites et de sondes, et aucun n'a connu de défaillance, même mineure. Trois missions ont connu des fonctionnements défectueux, pour d'autres raisons. Le RTG installé à bord du module lunaire d'Apollo 13, qui s'est désintégré dans l'atmosphère au-dessus de l'océan après l'échec de la mission, a été la démonstration de l'efficacité des protections puisque les détecteurs n'ont pu mettre en évidence la moindre trace de radioactivité dans la zone de chute.

MAIS...
http://www.interstars.net/index.php?actu=817
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    Le seul point pouvant obscurcir ce lancement réside dans l’inquiétude de l’opinion internationale par rapport à la source d’énergie nucléaire que la sonde porte. New Horizons ayant pour destination Pluton et la ceinture de Kuiper située aux marges du système solaire, elle ne pourra pas compter sur des panneaux solaires classiques pour alimenter ses instruments en électricité pendant ce long trajet. Près de Pluton la lumière solaire sera en effet inférieure à 1/1000ème de celle reçue sur Terre. Elle embarque donc un générateur d’électricité baptisé RTG (générateur thermoélectrique à radio-isotope) qui convertit la chaleur fournie par la désintégration radioactive d’une petite charge d’un métal confiné dans un container. New Horizons transporte 10,9 Kg de dioxyde de plutonium-238 qui a une demi-vie assez courte, de l’ordre de quelques dizaines d’années.
    Un RTG comporte deux éléments: une source de chaleur bien isolée constituée par du dioxyde de plutonium sous forme de petites billes de céramique et un jeu de thermocouples (dispositif constitué de deux sortes de métaux conducteurs, qui sont connectés en boucle fermée) avec des jonctions en silicium/germanium qui convertissent la chaleur produite en électricité. La décroissance radioactive du plutonium réchauffe une des jonctions du thermocouple alors que l’autre est exposée au froid de l’espace. La différence de température entre les deux faces génère un courant électrique qui va alimenter les instruments de la sonde.
    L’absence d’usure mécanique et la fiabilité à long terme de ce système sont adaptées aux contraintes des voyages spatiaux.
    Ce procédé que seuls les américains maîtrisent dans le domaine spatial fait peur à certaines associations écologistes qui agitent le risque d’une pollution radioactive en cas d’explosion de la fusée au lancement ou d’erreur de sa trajectoire (car la sonde doit repasser près de la Terre pour utiliser son assistance gravitationnelle comme une fronde vers Jupiter).
Pourtant New Horizons n’est pas le premier vaisseau spatial à utiliser ce procédé, puisqu’auparavant pas moins de 25 satellites ou sondes interplanétaires (dont les célèbres Voyager qui ont fait le Grand Tour des géantes gazeuses dans les années 80 ou encore Cassini actuellement en orbite autour de Saturne) ont été lancées avec des RTG sans problème majeur. 7 de ces satellites orbitent encore autour de la Terre, mais on compte quand même 2 incidents mineurs anciens:
    Quand la mission Apollo 13 a été interrompue en 1970, la charge baptisée Apollo Lunar Surface Experiment Package et ses 3,8 kg de plutonium ont été perdus au retour au fond du Pacifique dans la fosse des Tonga. En 1964 un RTG du satellite Transit 5BN3 a répandu 17.000 curies de radiations en brûlant dans l’atmosphère lors d’une rentrée imprévue.
    Le gouvernement américain a notifié officiellement les Nations Unies et l’Agence Internationale de l’Energie Atomique du lancement prochain de New Horizons. La Nasa juge la probabilité d’un accident au décollage avec dispersion très faible: de l’ordre de 4 pour 1000. Mais la trajectoire de la fusée devant passer près des côtes de l’Afrique du Sud et de l’Australie avant la satellisation, ces nations ont été averties que les EU les aideraient pour nettoyer les zones touchées en cas d’accident (ou de réentrée atmosphérique imprévue) et de dispersion du plutonium sur l’océan ou au dessus des pays concernés.
    Les risques sont donc très faibles, au pire il y a un risque de contamination localisée, même si dans la haute atmosphère, une désintégration de la sonde pourrait engendrer une dissémination d’une faible quantité de particules radioactives. Il faut savoir en tout cas que la Nasa fait tester la solidité de ses RTG par le Département de l’Energie (DoE), afin qu’ils soient capables de résister au choc d’un crash. Le container du combustible est protégé par des boucliers de graphite très dur et chaque bille de plutonium est entourée d’une gangue d’iridium, un métal hautement résistant.
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