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"Et l'énergie viendra des grands fonds"...

S&V, octobre 2001
Des hydrates de gaz issus des fonds marins pourraient bien, demain, constituer notre principale source d'énergie
    Les gisements de méthane enfouis sous le plancher des océans fascinent depuis longtemps les chercheurs. Et depuis qu'en 1996, le Service géologique américain a estimé que les volumes de méthane présents dans les fonds marins et les sols gelés arctiques sous forme d'hydrates représenteraient deux fois les réserves mondiales de charbon, de gaz et de pétrole réunies, ils intéressent aussi les pétroliers. Mais, si les conditions de température et de pression auxquelles se forme cette matière bizarre par grand fond, dans les 500 premiers mètres de sédiments des pentes continentales, sont connues, sa quantité n'est pas précisément évaluée.
    Mettre au point une technique pour mesurer, sans forage, les volumes d'hydrates de gaz était le but d'une campagne menée dans l'Arctique, au large du Spitzberg, du 17 au 30 julliet. Les scientifiques du programme européen Hydratech (Techniques for the Quantification of Methane Hydrate of European Continental Margins), auquel participe, pour la France, l'Ifremer, ont testé une nouvelle méthode de détection basée sur l'analyse des ondes acoustiques. A l'aide du navire océanographique norvégien Jan Mayen, ils ont disposé une vingtaine de stations sismiques de fond de mer sur deux sites s'étendant sur 1 km2. Après avoir formé des ondes acoustiques à l'aide de canons à air, ils ont analysé les données enregistrées par ces détecteurs.
    «C'est une première étape», ex-plique Jean-Paul Foucher, responsable du projet au centre Ifremer à Brest. En 2003, les chercheurs confronteront leur résultat avec ceux apportés par des forages, au large de la Norvège, sur le site de Storegga. Au passage, ils pourront évaluer l'importance de cette ressource énergétique sur les côtes européennes.V.T.M.