16/02/2018 • RSDN

Réseau Sortir du nucléaire
Agissons tous ensemble contre l’EPR et sa cuve défectueuse
Rencontrez vos Député.e.s pour empêcher la dérogation de la Cuve de l’EPR
8 février 2018
Non à l’EPR de Flamanville → Agissons tous ensemble contre l’EPR et sa cuve défectueuse

Agissons tous ensemble contre l’EPR et sa cuve défectueuse

Rencontrez vos Député.e.s pour empêcher la dérogation de la Cuve de l’EPR (Europeen Pressurised Reactor) souvent présenté comme l’avenir de la filière nucléaire. En réalité, il concentre les principales failles de l’industrie nucléaire. Retards, coûts colossaux, risques en matière de sûreté... Interpellons l’Autorité de sûreté nucléaire pour qu’elle ne valide pas la cuve défectueuse de l’EPR !

2 sur 8 16/02/18 19:52

Après avoir rencontré plusieurs député.e.s, le groupe SDN-Trégor est parvenu à les mobiliser afin qu’ils et elles se positionnent contre la dérogation accordée à la cuve de l’EPR.

Incroyable : trois d’entre eux ont même écrit au Premier Ministre pour lui demander de ne pas accorder de dérogation à la cuve ratée de l’EPR !

Aujourd’hui nous invitons un maximum de militants antinucléaires à demander à rencontrer sans tarder les député.e.s de leur secteur pour les inciter à soutenir la démarche de leur confrères et consœurs à l’Assemblée et à soutenir ce courrier.

Pour cela, rien de plus simple :

- Rendez vous sur le site de l’Assemblée pour retrouver le contact des député.e.s proches de chez-vous http://www2.assemblee-nationale.fr/ ;

- Contactez-les pour leur demander une rencontre et leur expliquer que le gouvernement ne peut se défausser sur la position de l’ASN pour autoriser cette dangereuse cuve ratée ;

(commentaire gazette : Il suffit de trouver anormal le fait de ne pas refaire une cuve qui de toute façon est inutilisable car ne répondant à aucun critère de sûreté) pour demander de ne pas utiliser la dérogation.


Lettre des Député.e.s

Monsieur Le Premier Ministre

Hôtel de Matignon

57 rue de Varenne

75007 Paris

Le 13 décembre 2017

Monsieur le Premier Ministre,

Nous avons été alertés par l’association Sortir du Nucléaire – Comité local du Trégor, sur les anomalies et malfaçons que présenterait la cuve de l’EPR de Flamanville, la rendant non conforme au cahier des charges qui prévalait à sa réalisation.

Selon nos interlocuteurs, la composition de l’acier du couvercle et de la cuve, fabriqués par forgeage par l’usine Creusot Forge, ne présenterait pas la qualité exigée afin de garantir la sûreté de ces équipements vitaux pour l’intégrité du réacteur de l’EPR.

Par arrêté du 30 décembre 2015, relatif aux équipements sous pression nucléaires, ces composants sont soumis à une évaluation de leur conformité. Dans le cadre de leur qualification technique, des essais ont donc été réalisés pour mesurer leur degré de résistance et leur capacité à absorber l’énergie.

Toujours selon le Comité local du Trégor, les mesures réalisées ont révélé des valeurs de résilience insuffisantes pour satisfaire le premier niveau de défense vis-à-vis de la sûreté. Ces tests permettent d’établir que le risque de rupture, strictement interdit par la réglementation, est bien réel.

Pourtant, le couvercle a été installé sur le site de Flamanville le 16 février 2016 alors que les défauts de cette pièce auraient été prouvés depuis 2015 et que la qualification technique n’aurait pas été acceptée.

De plus, le 10 octobre 2017, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a rendu son avis relatif à l’anomalie de l’acier du fond et du couvercle de la cuve du réacteur EPR de Flamanville. Il est très surprenant de constater que L’ASN considère que cette anomalie n’est pas de nature à remettre en cause la mise en service de la cuve sous réserve de la réalisation de contrôles spécifiques lors de l’exploitation de l’installation.

Néanmoins, la faisabilité technique de ces contrôles ne serait aujourd’hui pas assurée, les moyens techniques adéquats pour inspecter régulièrement les zones concernées faisant défaut.

L’ASN conclut donc que le couvercle actuel ne peut être utilisé au-delà du 31 décembre 2024. On ne saurait mieux admettre que cette pièce est défaillante puisqu’il va falloir la remplacer à court terme. C’est reconnaître que le réacteur EPR, s’il démarre avant 2024, fonctionnerait pendant plusieurs années en état de sûreté dégradé. Cette situation n’est pas acceptable.

Au nom du principe de précaution, nous souhaitons vous interroger sur la légitimité de la mise en service de la cuve de l’EPR de Flamanville. Le décret du 1er juillet 2015 et son arrêté d’application du 30 décembre 2015 font bénéficier d’un régime dérogatoire l’application des règles de conformité des équipements sous pression nucléaires.

En l’état, une telle dérogation ne nous paraît pas acceptable car elle porte sur deux éléments de la cuve du réacteur, dont la rupture pourrait provoquer un accident particulièrement grave.

En supposant que les éléments ci-dessus soient confirmés, nous ne pouvons cautionner une telle dérogation et vous demandons de ne pas l’accorder.

Nous vous serions reconnaissants si vous pouviez nous faire part de votre sentiment sur cette situation.

Vous remerciant par avance pour l’attention que vous pourrez réserver à notre sollicitation, nous vous prions d’agréer, Monsieur Le Premier Ministre, l’assurance de notre très haute considération.

Sandrine LE FEUR - Députée du Finistère
Eric BOTHOREL - Député des Cotes d’Armor
Yannick KERLOGOT - Député des Côtes d’Armor