09/05/2017 •

État d’urgence au complexe nucléaire de Hanford aux États-Unis
Source

L'état d'urgence a été déclaré au complexe nucléaire de Hanford, au centre-sud de l'État de Washington, aux États-Unis, après l'effondrement partiel d'un tunnel d'entreposage de wagons chargés de déchets nucléaires.

«Près de l’endroit où deux tunnels se rejoignent, il y a un affaissement [de 6 mètres sur 6 mètres] », a déclaré une porte-parole du centre d'information de Hanford. «Il n’y a pas de contamination ou de [radiation] détectée à ce moment », ajoute-t-elle.

Environ 3000 travailleurs aux environs du lieu de l’affaissement ont été invités à se mettre à l’abri dans les bureaux ou les roulottes dès qu’il a été détecté. À 15 h, heure locale, tout le personnel non essentiel a pu quitter les lieux.

Pas de signe de radioactivité

Les résidents des comtés avoisinants de Benton et de Franklin ne sont pas touchés pour le moment. Des mises à jour sont fréquemment affichées sur le site Internet d'urgence de Hanford.

Les tunnels ont été construits à partir de bois et de béton durant la Guerre froide pour entreposer l’équipement contaminé par la production de plutonium.

Un porte-parole du département de l'Écologie de l'État de Washington, Randy Bradbury, a affirmé que les autorités n'ont pas signalé de radiation et que les travailleurs n'ont pas été blessés. Il a précisé qu'aucun travailleur ne se trouvait à l'intérieur du tunnel au moment de son effondrement.

L'accident s'est produit dans une installation connue sous le nom de PUREX, a précisé Randy Bradbury. Celle-ci est située au milieu du vaste complexe nucléaire de Hanford dont la superficie est de 1500 kilomètres carrés, soit trois fois la grandeur de l'île de Montréal. Hanford se trouve près de Richland, à quelque 300 kilomètres au sud-est de Seattle.

Une source affirme que les équipes qui effectuent des travaux routiers à proximité ont pu provoquer des vibrations qui ont conduit à l'effondrement.

Un message a été envoyé à tout le personnel pour qu'il «sécurise la ventilation dans le bâtiment» et qu'ils «s'abstiennent de manger ou « de boire ».

Plus grand dépôt de déchets radioactifs aux États-Unis

Durant des décennies, le complexe nucléaire de Hanford a fabriqué du plutonium pour les armes nucléaires, notamment pour la bombe lancée sur Nagasaki, au Japon. C’est aujourd’hui le plus grand dépôt de déchets radioactifs aux Etats-Unis. Le complexe renferme environ 211 millions de litres de déchets stockés dans des réservoirs souterrains. Certains réservoirs remontent à la Seconde Guerre mondiale et ont des fuites.

Selon des informations recueillies par CBC News

HANFORD - LA HAGUE :
la fratrie nucléaire
Robin des bois
10/05/2017

Le complexe militaro-nucléaire d’Hanford, État de Washington, États-Unis, est en train de gérer son premier effondrement d’une galerie où sont accumulés des déchets radioactifs historiques.

Si l’extraction du plutonium à partir des combustibles irradiés est arrêtée à Hanford depuis les années 1980, elle continue dans la presqu’île de la Hague, en roue libre et hors de tout contrôle ou stratégie politique. Si quelqu’un depuis 6 mois a entendu un candidat à la présidence de la France ou un ministre prononcer nommément le mot « plutonium », qu’il prévienne immédiatement Robin des Bois par mail.

Il est temps de remettre en cause l’extraction du plutonium et de réévaluer les risques de son stockage dans la presqu’île de la Hague. Il est temps aussi de dégager et de rassembler tout l’argent et toutes les compétences nécessaires à la mise en sécurité et à la dépollution de ce vieux complexe militaro-nucléaire français.

La Hague, cette terre abandonnée à son sort atomique depuis 1961 est le Hanford de demain sinon d’aujourd’hui. Ces 300 ha de décharges atomiques internes, de sous-sols pleins de déchets, de zones interdites, de bâtiments vulnérables aux mains d’un exploitant ruiné sont l’enjeu majeur de la sortie ou de la gestion de la filière nucléaire. De l’autre côté de la clôture d’Areva-la Hague, s’accumulent près d’un million de tonnes de déchets radioactifs dans un tumulus de fûts de béton recouverts de terre.

Hanford (USA):
une situation préoccupante
Par Association CRIIRAD - Blog :
Le blog de Association CRIIRAD

L'effondrement hier d'un tunnel qui contient des déchets radioactifs nous rappelle que la situation est particulièrement préoccupante sur le site nucléaire américain de Hanford, un des sites les plus contaminés des Etats-Unis.

Les faits (à partir du communiqué officiel en Anglais)

Mardi 9 mai 2017, sur le site nucléaire de Hanford (état de Washington, à environ 300 km au sud-est de Seattle), aux Etats-Unis, a été constaté un effondrement d’un tunnel qui contient des déchets radioactifs. L’effondrement a une surface d’environ 6 mètres par 6 mètres.

Photographie de l’effondrement
(source : www.hanford.gov)

Ce site gigantesque dépend du Département de l’Energie américain (U.S. Department of Energy : DOE). Le DOE a déclenché la procédure d’urgence interne. Il a été demandé aux travailleurs du site nucléaire de rester confinés. Un dispositif de mesure de radioactivité commandé à distance a été mis en oeuvre à côté du tunnel. Selon le DOE les premiers résultats n’ont pas mis en évidence de contamination et le confinement a été progressivement levé.

Le tunnel d’environ 109 mètres de long avait été construit dans les années 50 et 60 à côté de l’usine d’extraction de plutonium PUREX (Plutonium Uranium Extraction Plant) mise en oeuvre dans le cadre du projet MANHATTAN pour l’extraction du plutonium à partir de combustibles hautement radioactifs. C’est sur ce site qu’a été extrait le plutonium utilisé dans la bombe atomique utilisée à Nagasaki en 1945. Le tunnel contient 8 wagons chargés de déchets radioactifs et rejoint un second tunnel plus long renfermant 28 wagons également chargés de déchets radioactifs. Ces tunnels avaient été scellés au milieu des années 90. Les tunnels sont construits avec du béton et du bois et recouverts d’environ 2,4 mètres de terre.

L’exploitant étudie les moyens de reboucher l’effondrement afin de créer une “barrière entre les matériaux contaminés et l’air extérieur sans risquer d’agrandir le trou”!