La G@zette Nucléaire sur le Net! 
N°151/152 
PETIT RETOUR EN ARRIÈRE mais qui nous concerne tous
Fiche IPSN - Info no 158 - octobre 1994
Le nourrisson peut-il atteindre la dose efficace de 1 mSV par an
quand son biberon est préparé quotidiennement avec une eau minérale naturelle?

     La Commission Intemationaie de Protection Radiologique (CIPR), recommande, pour les personnes du public, le calcul des Doses (efficaces) par Unité d'Incorporation, DPUI, pour chaque radionucléide et fonction de l'âge; dans le cas de l'ingestion, elles sont, en règle générale, plus élevées pour les enfants de moins de un an, que pour les adultes car le coefficient d'absorption digestive chez le nourrisson est supérieur naturellement à celui de l'adulte pour la plupart des radionucléides. Ces doses diminuent régulièrement jusqu'à la fin de la croissance. Certains radionucléides naturels, comme l'uranium, le thorium, ou le radium, sont présents dans l'environnement et en proportions variables dans les eaux minérales naturelles selon leur origine. Ils peuvent donc être intégrés par les consommateurs de ces eaux. Pour les enfants dont l'alimentation est souvent préparée à partir de lait secs ou concentrés, dilués avec de l'eau minérale, il est important d'examiner quelles peuvent être les quantités de radionucléides naturels qu'il ingèrent dans ces conditions et d'établir, d'après les données fournies par la CIPR, les doses efficaces résultant de cette ingestion afin de les comparer aux limites annuelles d'irradiation.

1) Radionucléides dans les eaux minérales francaises
     Des mesures publiées en 1990 par le SCPRI (Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants) sur 26 eaux de source parmi les plus couramment consommées dans notre pays ont porté sur les activités de potassium 40, d'uranium et thorium, de radium, de polonium 210 et plomb 210, émetteurs a et b descendants du radon.
     Parmi les eaux étudiées, on peut distinguer deux catégories, n'ayant pas les mêmes propriétés: Les eaux gazeuses et salines, Badoit, Vichy, etc. qui contiennent de faibles quantités de radionucléides sont surtout consommées par les adultes mais jamais par les nouveaux nés, en raison de leur saveur salée et de leur nature pétillante. Les eaux non gazeuses, contenant seulement des traces de radioactivité, les plus largement consommées comme eaux de boisson courantes : Evian, Volvic, Contrexéville et Vittel, les trois premières servant fréquemment à préparer les biberons.

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2) Doses efficaces annuelles engagées par l'ingestion d'eaux minérales non gazeuses
     Le volume de lait et de boisson ingéré par 24 heures chez le bébé de 0 à 1 an est d'environ 1 litre d'eau par jour, en moyenne, soit 365 litres pendant la première année de la vie. Les traces de radionucléides, ingérées avec l'eau des biberons au cours de cette année-là, s'élimineront de l'organisme en plusieurs années. Leurs effets, calculés sur la vie entière, (ici 70 ans), seront représentés par la dose efficace engagée par cette ingestion. Si l'on prend l'exemple de l'eau d'Evian, l'une des plus consommées par les nourrissons français, le tableau ci-dessous permet de voir, pour chacun des radionucléides qu'elle contient, la contribution à la dose efficace d'irradiation délivrée à l'organisme entier. Elle est obtenue en multipliant la quantité de radioactivité ingérée pendant l'année par la DPUI pour le nourrisson. La dose efficace totaie est de l'ordre de 0,35 mSv. Des valeurs similaires sont obtenues avec les autres eaux non gazeuses. La dose annuelle reçue par un adulte absorbant cette eau quotidiennement comme boisson serait 10 fois moindre.

Commentaire Gazette : La dose engagée avec des eaux trop chargées peut effectivement être à l'origine du tiers de la future norme de 1 mSv. C' est pourquoi il convient d'être vigilant et de ne pas s'imaginer qu'il est si simple de se protéger. D'ailleurs qui a dit que le naturel était bon, c'est bien parce qu'on ne peut éviter cette radioactivité qu'on doit éviter d'en ajouter. On s'est rendu compte qu'il fallait faire attention aux doses venant du radon et autres produits existant naturellement dans notre environnement.
 

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