La G@zette Nucléaire sur le Net!  
G@zette N°215/216

Fort d'Aubervilliers
LE PARISIEN
20/02/04

     Il reste des fûts radioactifs 
     TRENTE ANS après la confirmation d'une «légère radioactivité» dans la zone militaire du fort, qui a d'abord abrité le couple Curie et ses recherches sur le radium, dans les années vingt, puis celles du ministère des Armées, en marge des essais nucléaires menés dans le désert algérien, la décontamination est (presque) achevée. L'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) a débarrassé le fort des traces de césium 137 et de radium 226. Autant de déchets industriels et de terre enfermés dans des fûts. 
     Seul problème: ces fûts radioactifs sont stockés dans le fort, empêchant la réhabilitation que prévoyait l'Agence foncière et technique de la région parisienne (AFTRP), propriétaire du site depuis les années 1970.
     L'évacuation du stock contaminé par le radium est un casse-tête strictement financier : selon le principe du pollueur payeur, c'est à l'ancien propriétaire d'assumer les opérations, et donc au ministère de la Défense.
     Or l'Agence attend toujours les crédits pour transporter les fûts - ceux contenant du césium ont déjà été enlevés - vers un nouveau centre ouvert l'année dernière, capable de recevoir ce type de déchets longtemps actifs.
     En décembre dernier, une réunion en préfecture a réuni représentants de la Défense, de l'AFTRP, de l'Intérieur et l'inspecteur général des services des installations classées pour faire le point sur « la sécurité et l'avenir du fort d'Aubervilliers ». Les responsables de l'AFTRP en ont profité pour relancer le ministère, destinataire d'une nouvelle demande de complément de crédits. « Nous n'avons pas encore de retour », reconnaît Francis Bonnefoy, directeur adjoint de l'ingénierie foncière et immobilière de l'Agence. 

suite:
Cattenom: avis défavorable de l'enquête publique à l'augmentation des rejets



11/02 afp 
     La commission d'enquête publique sur la centrale nucléaire de  Cattenom (Moselle), constituée à la suite de la demande d'EDF d'augmenter de 25% ses rejets de tritium liquide, a émis un avis défavorable, a-t-on appris mercredi auprès de la préfecture.
     Dans les conclusions de son rapport, remis à l'unanimité de ses trois membres, et dont l'AFP a reçu copie, la commission se dit "défavorable" à l'augmention réclamée par EDF "quel que soit le mode de gestion du combustible envisagé", estimant que le niveau de rejet de tritium (hydrogène radioactif) sollicité "n'est pas acceptable".
     Elle s'est également prononcée contre les augmentations sollicitées pour les rejets d'ammoniaque, de chlorures ainsi que de cuivre et de zinc, invitant EDF a fournir "un effort significatif" pour réduire les niveaux envisagés de cuivre et de zinc.
     Un avis favorable a en revanche été émis sur les demandes de prélèvements et de rejets d'eau dans la Moselle ainsi que sur les rejets de tritium gazeux dans l'atmosphère dans la limite des niveaux actuels.
     L'enquête, la seule donnant la parole au public sur ce dossier, a été menée dans 44 communes situées autour de Cattenom entre le 25 août et le 15 octobre 2003.
     La direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE) et le comité d'hygiène départemental seront également amenés à se prononcer avant la décision finale qui sera prise par arrêté interministériel.

p.27

COMURHEX
Que s'est-il passé à Malvesi le 20 mars?
Pitch Bloch
     Samedi 20 mars à 11h30, un énorme fracas est entendu par les voisins de l'usine de tétrafluorure d'uranium de Comurhex (groupe Areva) à Narbonne : la digue bordant les bassins de décantation B1-B2 (surface d'environ 5hectares) venait de céder sur 180 mètres de long, lâchant dans la nature environ 15000 m3 de boues nitratées. Par chance, le chemin longeant le canal de Tauran a évité que les boues ne se répandent au-delà du site industriel.
     Mais, évidemment, le canal de Tauran et celui de la Robine où il se jette ont vu leurs concentrations en nitrates monter (jusqu'à un maximum de 170 mg/l le 24 mars), et tout cela aller dans l'étang de Bages-Sigean.
     Une fois n'est pas coutume, mais René Delage, le directeur du site, a organisé une conférence de presse dès l'après-midi de l'accident. On a donc eu droit à une certaine transparence, avec aussi une conférence de presse du Préfet et de la Drire le mardi 30 mars et une réunion extraordinaire de la CLES (Commission Locale Environnement et Sécurité) le mercredi 31 mars. Et le 1er avril le Préfet signait l'arrêté d'autorisation de redémarrage, précisant les conditions de sécurité et les travaux de confinement de la pollution.
     Deux grandes questions restent posées maintenant :
     - Y a t-il des risques de pollution dans la plaine de Livière ?
Il faut savoir que la plupart des exploitations agricoles puisent leur eau dans la nappe qui affleure de partout, et cette eau sert à arroser, irriguer et abreuver les bêtes. Il faut donc effectuer des analyses de contrôle sur les divers puits : teneurs en nitrates, mais aussi en uranium et autres métaux.
     Rappelons à ce propos ce que nous apprend le dernier inventaire de l'ANDRA (Agence nationale des Déchets RadioActifs) : la fiche LAR5 indique que les bassins de lagunage B1,B2,B3, représentaient, en mars 2002, 267 520 tonnes de dépôts nitratés contenant 305 tonnes d'uranium naturel, soit une activité de 45 Térabecquerels (1200 Curies). En gros, ces dépôts sont sans doute restés sous forme solide sur l'emplacement des bassins. En vue de rassurer les riverains et les Narbonnais, ECCLA a demandé à la Drire lors de la CLES ( qui existe depuis 1993 à l'initiative de l'industriel) et par courrier une évaluation du niveau de radioactivité dans la plaine, ainsi que la CLI de Marcoule l'a obtenu dans la basse vallée du Rhône suite aux inondations de décembre 2003.
     - Quelles sont les causes de ce grave accident industriel ?
     L'enquête de la Drire, de Comurhex et d'Antea n'est pas encore achevée, et toutes les hypothèses doivent être examinées:
     • éventuelle secousse sismique
     • conséquences de la forte sécheresse de l'été 2003 (plusieurs riverains ont observé des fissures dans leurs habitations, et on nous a signalé un "cabanot" qui aurait pris récemment une gîte importante, sans oublier les rochers qui se sont écroulés à Saint Pierre la Mer le 14 avril ou ceux qui menacent de le faire à Terra Vinea...);
     • conséquences des travaux réalisés ces dernières années au pied des bassins (fermeture du canal de Cadariège, création d'un fossé pour récupérer les fuites de ces bassins en terre, etc); ou encore vieillissement des installations (l'usine a été mise en service il y a 45 ans, sur le site d'une ancienne mine de soufre).
On devrait en savoir plus lors de la prochaine réunion de la CLES, prévue avant l'été prochain.
 
 

(suite) Juillet 2004

     Après la rupture de la digue des bassins B1-B2 le 20 mars, qui a provoqué le déversement de 30 000m3 de boues nitratées (et plus ou moins radioactives), la "transparence" recherchée a débouché sur une série impressionnante de 7 réunions.
     • CLES le 30/03, à l'initiative de la Comurhex : information et visite des lieux.
     • Réunion de "terrain" le 28/04, à l'initiative de la Mairie de Narbonne:
     questions des riverains relayées par la mairie, associations non invitées.
suite:
     • CDH le 18/05, suite à la demande d'ECCLA au CDH précédent (22/04) :
     informations sur l'accident par un ingénieur du pôle risques de la Drire-L.R. ; annonce d'une tierce expertise sur les causes de l'accident confiée au B.E. Coyne et Bellier, alors que Comurhex a chargé Antea d'une première étude (Antea suit en permanence les bassins pour le compte de Comurhex). Les membres du CDH restent un peu sur leur soif...
     • Table ronde le 14/06 à l'initiative de la Mairie : opération de propagande au nom de la "transparence", alors que tout le monde sait que le Préfet a convoqué un pré-CLIC, en application de la circulaire Bachelot du 12/07/02.
     • Pré-CLIC le 17/06, à l'initiative  du Préfet et de la Drire L.R.: le Préfet pose des questions assez insistances sur les risques pour les populations (mais ne semble guère se soucier de ceux pour les étangs et l'environnement). Un hydrogéologue d'Antea fait un exposé très technique sur les écoulements dans la plaine, les pièzomètres, etc. Il se confirme que la société Algade est chargée du suivi radiologique : 
     ECCLA met en cause son indépendance, compte tenu que son siège est dans les locaux de Cogema à Bessines sur Gartempe (Haute Vienne) ; on nous répond qu'Algade a été vendue à l'Institut Pasteur et est donc tout à fait indépendante ! Suite à cette réunion, les riverains ne sont pas tout à fait rassurés; certains demandent pourquoi ils n'ont pas été évacués...
     • CDH le 02/07 : proposition de la Drire-L.R. d'un A.P. complémentaire à l'A.P. de réactualisation du 10 avril 2000. Satisfaction de voir que la Drire demande une surveillance radiologique permanente (débits de dose en limite du site, prélèvements de poussières, eau du canal, terre, sédiments et végétaux), et pas seulement post-accident, comme ECCLA l'avait demandé lors de la CLES du 31/03 et confirmé par lettre du 08/04/04 en s'inspirant de ce que la CLI de Marcoule avait obtenu dans la basse vallée du Rhône suite aux inondations de décembre 2003.
     En revanche, il est confirmé le classement des bassins B1 à B3 en rubrique 167 de la nomenclature (comme c'était déjà le cas dans les A.P. des 01/04/98 et 10/04/00), alors que ces bassins représentent une radioactivité de 45 TeraBq, selon le dernier inventaire de l'Andra (fiche LAR5 mise à jour en mars 2002) ; à nos protestations il est répondu que ce ne sont que des déchets TFA et qu'il est donc "normal" de classer leur décharge en rubrique
167. Ce classement nous semble scandaleux et très inquiétant.
     • Sous-Préfecture le 06/07, à l'initiative du Sous-Préfet, avec les
représentants de la Drire et de la DDASS, 2 élus, l'industriel et des riverains : rendu des premières mesures de suivi radiologique (du 15/04 au 23/06/04) par un représentant de la société Algade et de mesures mensuelles sur les eaux du canal par l'IRSN. résultats "rassurants" et les riverains se disent satisfaits. ECCLA remet en cause l'indépendance de Algade (cette fois, on nous répond que la société a été vendue au groupe Carso en avril 2001) et demande que le suivi soit confié à la CRII-RAD. Le compte-rendu de la réunion, signé du Sous-Préfet, fait état de notre mise en cause, mais pas de notre demande à la CRII-RAD.
     A signaler enfin que, si nous avons reçu rapidement un compte-rendu de cette dernière réunion, nous n'avons reçu aucun compte-rendu des 6 autres réunions.
     - Dernière chose: à 2 occasions différentes des responsables d'EDF à Toulouse et à Carcassonne ont évoqué la possibilité d'une nouvelle centrale nucléaire sur le littoral méditerranéen, en évoquant la zone de Port La Nouvelle, comme il y a 30 ans... Cf. des articles parus dans la Dépêche du Midi et l'Indépendant du vendredi 25 juin.
     La présente information est très factuelle, mais elle nous a semblé nécessaire dans la mesure où les divers acteurs de la militance critique du nucléaire n'ont donné jusqu'ici aucun écho de ce très grave accident.
p.28

NOUVEAUX CONTRATS POUR AREVA-COGEMA LA HAGUE : BEAUCOUP DE BRUIT POUR PEU DE CHOSES
C.R.I.L.A.N.
Communiqué de presse du 4 août 2004

     Suite à l'annonce médiatique qu'elle vient d'en faire, nous ne sommes d'accord que sur un seul point avec la direction d'AREVA-COGEMA- La Hague :
rien de vraiment nouveau, dans ces contrats, sinon 400 millions d'euros pour l'entreprise, mais rien de plus pour l'emploi. Trois contrats« nouveaux»  ( ?)
- 1° Le contrat allemand ne valide qu'après coup les arrivages contestés des rebuts de MOX de Hanau contenant du plutonium. C'est la suite des décrets de janvier 2003 autorisant le retraitement ou traitement des déchets spéciaux.
- 2° Le contrat suisse n'est que la continuité des précédents contrats de ce pays.
- 3° De même pour le contrat hollandais. À propos de celui-ci, la Direction d'AREVA continue de faire comme si l'article 3 de la loi Bataille n'existait pas, qui interdit le stockage des déchets nucléaires étrangers sur le sol français hors nécessité des opérations de retraitement. En effet, les Pays-Bas n'ont pas de site de stockage de déchets nucléaires et n'en ont, à ce jour, récupéré aucun, plusieurs dizaines d'années après l'arrivage des combustibles irradiés à la Hague. AREVA- La Hague est de fait, et non de droit la poubelle nucléaire des Pays-Bas. Il eût été plus normal que de nouveaux contrats avec l'électronucléaire hollandais ne soient pas conclus avant le retour des déchets anciens.
L'activité des usines de la Hague pour retraiter 1700 tonnes/an de combustibles irradiés et donc extraire 17 tonnes/an de plutonium est réduite de fait à environ 1000 tonnes/an (de 900 à 1100 depuis 3ans ) soit 10 tonnes de plutonium/an.
La Belgique a déjà abandonné le retraitement.
Le Japon va utiliser l'usine construite chez lui par AREVA.
L'Allemagne doit abandonner en 2005.
C'est plus de 70% des contrats étrangers en moins.
L'extension promise des activités de la Hague n'est donc pas dans la quantité mais dans la nature de déchets spéciaux, contenant de l'uranium plus enrichi et davantage de plutonium, pour lesquels aucune véritable étude de risques n'a été menée ou rendue publique.
L'avenir de l'emploi à la Hague ne passe pas par le retraitement-extraction du plutonium que les pays voisins abandonnent progressivement. C'est pour quelques dizaines d'années par l'immobilisation du plutonium déjà extrait et par sa réintégration à très petites doses dans les déchets vitrifiés et le démantèlement.

suite:
Les anti-Bure dénoncent une "dérive policière"
 "Journal de la Haute-Marne" / jeudi 29 juillet 2004

     Dénonçant la surveillance exagérée dont ils estiment etre l'objet, les collectifs contre l'enfouissement des déchets nucléaires ont écrit au préfet de la Meuse. Voici une copie de leur courrier.
      "La Coordination nationale contre l'enfouissement des déchets radioactifs a tenu une réunion d'ordre strictement privé dans un village à proximité de Bure, samedi et dimanche 17/18 Juillet. Et ce au vu et au su de tout le monde, la réservation et la déclaration ayant été faites dans les règles de l'art. Les participants venus de toutes régions sont indignés de la surveillance de la gendarmerie particulièrement insistante et déplacée dont ils ont fait l'objet durant toute la durée de leur séjour. En effet, une camionnette de gendarmerie est passée environ toutes les demi-heures, devant le lieu de réunion, avec relevé régulier du nombre de véhicules des participants, ainsi que de leurs numéros de plaques d'immatriculation. Comment les habitants du village concerné peuvent-ils interprêter une telle surveillance ? S'agit-il de "marginaliser" notre mouvement ainsi que les inquiétudes légitimes que nous avons face au projet de BURE ?
     Cette  démonstration policière nous confirmerait que l'Etat et vous-mêmes êtes plus  préoccupés à surveiller et à confiner des citoyens exercant pleinement leur droit d'association, au lieu de dire la vérité aux populations concernées sur la finalité réelle du chantier de Bure: soit enterrer pour l'éternité les déchets nucléaires coûte que coûte, au moyen de communication mensongère ; d'utilisation abusive de moyens financiers ; de non-concertation avérée, voire illégale des populations et du contrôle social des habitants de Meuse et Haute-Marne. 
     C'est ce que précisément ont refusé depuis trente ans toutes les régions françaises concernées par les projets d'enfouissement. Quand l'Etat se comporte comme un envahisseur - et les Meusiens et Haut-Marnais savent de quoi il s'agit - les libertés publiques sont menacées et reculent.
     Monsieur Le Préfet, si votre intention était de démontrer que l'enjeu de Bure est de taille pour le nucléaire français et que les citoyens doivent se soumettre à la raison d'Etat, au mépris de leurs droits d'expression, vous en avez apporté une nouvelle preuve. 
     Vous alléguez souvent, lors de notre étonnement face aux surveillances policières souvent disproportionnées dont notre mouvement citoyen fait l'objet, de prétexte de protection des manifestants et des personnes. Nous les considérons comme fallacieux. Où sont les "pro-labo" qui menaceraient, selon vos services, les collectifs de citoyens ?
     La Coordination nationale des collectifs n'accepte pas cette dérive policière; elle prendra toute disposition pour en informer l'opinion publique et s'y opposer avec elle."

p.29

Publication au JO du décret autorisant le transfert au privé de la Snet

     03/08/04 (AFP) Le décret autorisant le transfert au secteur privé du contrôle de la Société nationale d'électricité et de thermique (Snet), propriété du groupe Charbonnages de France, est paru mardi au Journal Officiel.
     Le Premier ministre, sur le rapport du ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie (...) décrète le transfert au secteur privé du contrôle de la Société nationale d'électricité et de thermique", stipule le décret daté du 29 juillet.
     Le ministre de l'Economie est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal Officiel", est-il précisé.
     La Commission des participations et des transferts (CPT) avait donné la semaine dernière son feu vert à la privatisation de la Snet, avec la prise de contrôle majoritaire du groupe espagnol Endesa.
     Endesa, qui possède déjà 30% du capital du producteur français d'électricité, va désormais monter à 65%.
     En avril, la Commission européenne avait donné son feu vert à la prise de contrôle de la Snet par le premier opérateur électrique espagnol.
 

Lettre ouverte des associations membres de la CLS de Fessenheim

     Monsieur Sanchez
     Directeur du CNPE de Fessenheim

     Cher Monsieur Sanchez,
     Hormis le fait que, lors de l'incident récent survenu à la centrale nucléaire de Fessenheim le 1er avril dernier, il n'y a eu aucune conséquence ni sur la sûreté des installations, ni sur l'environnement, nous aimerions, malgré tout, avoir un peu plus de renseignements que ceux apportés dans votre dernier Sit'INFO .
     Extrait en date du 1er avril 2004 :
     “Un technicien de la centrale qui devait intervenir sur la purge d‚un tronçon de tuyauterie s'est trompé de robinet et a utilisé une autre vanne qui se trouve dans le même local “.
     De plus, ce premier trimestre 2004 étant écoulé, force nous est obligée de constater une accumulation plus que remarquable des incidents à la centrale. Face à cet état de fait, nous pensons que nous ne pouvons plus nous satisfaire d'une seule description, si exhaustive soit-elle, de ces incidents. C'est pourquoi nous vous demandons de nous faire connaître sans plus attendre votre analyse, en tant que directeur de la centrale.
     Extrait d'un article paru dans le journal l'Humanité du 27 mars 2004 intitulé « Nucléaire. Enième incident à Fessenheim »:
     «Mauvaises conditions de travail sur les sites nucléaires et recours à la sous-traitance pour diminuer les coûts», martèlent les syndicats.
     Dans les DNA du 31 mars 2004, nous avons appris que :
«Comme tous les ans à la même époque, dans le cadre de la péréquation de la taxe professionnelle de la centrale nucléaire de Fessenheim, Riedisheim percevra une somme de 123 944 Euros, pour 2003, somme calculée sur le nombre de salariés de Riedisheim qui y travaillent (61). Pour mémoire, la ville a perçu 107 514 euros en 2001 et 100 381 euros an 2002. Il est inutile de souligner que cette « manne » a été acceptée avec empressement. »
     Permettez-nous de profiter de l'occasion pour vous demander de nous faire connaître la liste des communes bénéficiaires avec les montants qui leur sont attribués.
     Pour mémoire aussi, les experts indépendants, en rémunération de leur travail lors des visites décennales (expertise de sûreté des installations, expertise radio-écologique), perçoivent une somme 50.000 Euros, soit 5000 euros pour une année
     A ce sujet, nous comprenons très bien le propos de Pierre Schmitt, président de la commission de contrôle, paru dans un numéro du Journal des Accidents et des Catastrophes ; publication du CERDACC (Centre Européen de Recherche sur le Droits des Accidents Collectifs et des Catastrophes), dont nous rapportons un extrait.
     «Cependant, je me pose tout de même une question de fond : est-ce que la Commission locale de surveillance ne sert-elle pas un peu d'alibi à EDF ? Parce que j'estime que faire appel une fois tous les dix ans à des scientifiques, ce n'est pas assez. Et je crois qu'une fois par an, il serait bon pour tout le monde d'avoir un éclairage extérieur sur les incidents qui se sont produits. »
     Nous pensons qu'il n'y a rien à ajouter à ce propos, auquel nous adhérons entièrement.
     Espérant bonne réception de ce courrier électronique et dans l'attente de votre réponse aux trois questions énoncées ci-dessus, nous prions de recevoir, Monsieur Sanchez, nos sincères salutations.
     Les associations membres de la CLS de Fessenheim
COMMENTAIRE  GSIEN
     Suite aux incidents de janvier, il semble qu'il reste encore des problèmes à Fessenheim.
     Cependant les associatifs ont au moins gagné sur un point : les scientifiques ont assisté à la réunion de la CLS. Reste que c'est insuffisant pour étudier corectement les dossiers.
     A quand un vrai suivi pluraliste de la centrale de Fessenheim?

suite:
Communiqué de France Nature Environnement
MINES D'URANIUM DU LIMOUSIN ET POLLUTIONS

     Jeudi 1er avril 2004
     COGEMA porte le dossier en Cassation

     Nouveau rebondissement dans les poursuites pénales pour pollutions radioactives émanant des mines COGEMA du Limousin
     Le combat entre David (les associations environnementales désargentées) et Goliath (la puissante société COGEMA-AREVA) rebondit de plus belle et s'intensifie*. 
     Mais pour la première fois, COGEMA est amenée à prendre son sort elle-même en main. Les protections manifestes dont elle a bénéficié jusqu'à ce jour, tant au niveau de la DRIRE (service de contrôle de l'Etat) que du Parquet (service de poursuite de l'Etat), ont été inefficaces et se sont brisées sur l'indépendance de la justice.
     Au contraire, l'arrêt de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Limoges est particulièrement cinglant pour COGEMA-AREVA, mettant en évidence ses négligences professionnelles, la gravité des pollutions et leur impact potentiel sur la santé et l'environnement, les bénéfices illégitimes tirés d'une exploitation à moindre frais. A l'heure de la privatisation épineuse de ce fleuron de l'industrie nationale, on comprend que toutes les voies de recours soient mobilisées pour tenter de contrecarrer, voire différer,
l'action de la justice.
     Ce dossier - dont le retentissement national traduit bien le caractère exemplaire - est épineux pour COGEMA car il peut ruiner sa très coûteuse politique de communication environnementale. L'image publique de COGEMA-AREVA - et partant, de toute la filière nucléaire nationale - ne peut manquer d'être gravement entachée par les suites de ce dossier. Quel crédit leur apporter encore ? Tel est bien le débat judiciaire en filigrane !
     Comme toutes les activités industrielles, le capitalisme nucléaire n'intègre manifestement qu'à la marge la protection de la santé et de l'environnement : 
     «J'exploite, et je vous abandonne à votre sort ! », socialisation des risques, privatisation des bénéfices. telle semble être la dure loi du marché, malgré les risques majeurs pesant sur ce type d'activité.
     A l'heure de la réorientation de la politique énergétique nationale, voilà un dossier qui tombe à point pour mettre en évidence les limites substantielles - sinon les impasses économiques et écologiques - des options nucléaires qui nous gouvernent ! 
     La fédération France Nature Environnement, Sources et Rivières du Limousin et l'ensemble des associations, n'abandonneront pas la procédure et appellent plus que jamais au débat public des citoyens sur ce sujet d'intérêt majeur.
note
* voir le résumé des épisodes judiciaires précédents sur notre site internet (http://www.fne.asso.fr/GP/actualite/actualite.htm)
 

Contact presse SRL Antoine GATET 06 77 68 46 45
FNE Yann BARTHELEMY 06 07 69 27 10

p.30

Communiqué de presse du vendredi 26 mars 2004
AREVA: la contamination funky!
     Le Réseau "Sortir du nucléaire" publie ce jour un pastiche de la publicité d'Areva pour rétablir la vérité sur l'industrie nucléaire

     Alors que la Cogéma-Areva est renvoyée en correctionnelle par la cour d'appel de Limoges pour "pollution, abandon ou dépôts de déchets contenant des substances radioactives" en Haute-Vienne, le Réseau « Sortir du nucléaire » diffuse ce jour, vendredi 26 mars 2004, un pastiche de la publicité actuelle de la multinationale nucléaire Areva. Le document, diffusé en fichier attaché avec ce mail, est aussi consultable sur le web:
www.sortirdunucleaire.org/images/pastiche_areva.jpg
     En effet, la puissante campagne de communication d'Areva, diffusée dans cent pays pendant plusieurs mois, soutenue par la musique entraînante « Funky town », présente les activités nucléaires de façon totalement idéalisée et masque une réalité beaucoup plus sombre. Le Réseau «Sortir du nucléaire» rétablit la vérité à travers quelques exemples:
     - Areva extrait l'uranium du Niger dans des conditions effroyables pour l'environnement, les mineurs et la population locale, et ce afin de minimiser les coûts d'exploitation. (Cf enquête de la Criirad publiée le 18 décembre 2003)
     - Areva enrichit l'uranium dans son usine de Pierrelatte (Drôme) dont l'Iran possède toujours à l'heure actuelle 10%, ce qui lui a permis de recevoir des matières nucléaires pour tenter de fabriquer des bombes atomiques.
     - Areva fait transporter à travers toute la France, par camion et par train, des matières nucléaires comme le plutonium (le plus dangereux des poisons)
     - Areva contamine l'environnement lors des incidents qui surviennent régulièrement dans ses installations.
     - Areva est à l'origine de la mise en œuvre par le gouvernement de l'arrêté «secret défense» qui fait peser sur les militants la menace de lourdes sanctions financières.
     - Areva, composante du «lobby nucléaire», influe pour que la France décide la construction du réacteur nucléaire EPR… vendu par Areva!
     Il ne s'agit que de quelques exemples d'une liste sans fin qui fait que, pour l'environnement et les populations, les activités d'Areva soit loin d'être «funky».
Contact presse: Stéphane Lhomme 06.64.10.03.33

suite:
Comité de soutien "Non, nous n'allons pas nous taire"
Greenpeace France 
     Il y a plusieurs mois, nous vous alertions de l'opération de "saisie vente" engagée par Areva à travers sa filiale Cogema pour tenter de faire taire toute forme de contestation au nucléaire : les huissiers de justice commandités par Cogema pouvaient venir saisir l'ensemble des biens meubles corporels de Greenpeace France, pour avoir "osé" dénoncer les transports de matières nucléaires à travers les océans.
     Suite à la constitution du Comité de soutien "Non, nous n'allons pas nous taire" et à l'action symbolique menée par les militants de Greenpeace en janvier dernier, place de la Bastille, AREVA a finalement renoncé à faire saisir les biens de Greenpeace France, sans doute par crainte d'une image trop négative au moment où fleurissent dans tous nos médias sa publicité institutionnelle... Mais le N°1 mondial du nucléaire vient de faire saisir un compte bancaire de l'association, montrant ainsi sa volonté innébranlée de faire taire durablement son contradicteur : une saisie attribution pour un montant de 51 212 Euros a été opérée mais seul le montant crédité sur le compte, soit 5 752 Euros a pu être saisi.
     Nous proposons à AREVA que la somme réclamée soit versée à la Fondation Nicolas Hulot afin d'organiser des vacances d'enfants en difficulté dans son école de formation à l'environnement en Bretagne.
     Pour tous les détails et informations sur cette affaire, visitez:
http://www.greenpeace.fr
p.31

AUX JEUNEURS
Merci pour votre courage
Tous les militants suisses, allemands et français de la région située au bord du Rhin disent un grand merci pour leur courage à André, Michel, et Dominique, les jeuneurs pour vivre sans nucléaire!
     Axel Mayer (BUND Regionalverband südlicher Oberrhein)
     Jean Paul Lacôte (Porte-parole des associations membres à la commision locale de surveillance de Fessenheim)

     L'euroréacteur EPR (réacteur européen à eau pressurisée) - un danger pour l'homme et pour l'environnement.
     Une brève critique :
     «L'EPR est dix fois plus sûr que les centrales nucléaires actuelles». Cette citation de l'actuelle ministre française de l'industrie, Nicole Fontaine, est pour le moins bizarre, comme le fait remarquer Axel Mayer du BUND de Freiburg (Allemagne). En effet, ne nous rabâche-t-on pas depuis des dizaines d'années que les centrales nucléaires en service actuellement sont toutes sûres à 100% ?
     Tandis que le mouvement écologiste allemand, qui s'est laissé endormir par les promesses soporifiques d'une soi-disant « sortie du nucléaire », attend que la fermeture des installations atomiques se fasse d'elle-même, les multinationales de l'énergie nucléaire comme EnBW, RWE, Eon, Vattenfall, EDF, Siemens et Areva préparent le terrain pour faire accepter la construction de nouvelles centrales atomiques en Europe. Le projet EPR est financé par EDF et EnBW avec notre argent, si tant est que nous en sommes clients. Sa construction reviendra à Siemens et à Areva. « Si le gouvernement français se prononce début 2004 - le projet est à l'ordre du jour des Conseils des Ministres des 11 et 18 février - pour l'adoption de ce projet franco-allemand d'Areva, l'EPR pourra entrer en fonctionnement en 2010 », a déclaré Nicole Fontaine le 7 novembre 2003.
     Nouvelles stratégies pour imposer l'EPR en douceur:
     Une grande partie du parc nucléaire européen doit être renouvelée à partir de 2005 et Siemens & Areva sont bien décidées à garder le pied dans le marché nucléaire mondial. Avec l'EPR, il ne s'agit pas seulement d'un nouveau réacteur pour la France, mais bien de créer une tête de série, modèle de référence à exhiber sur le marché mondial.
     Le lobby du nucléaire a tiré les leçons de ses défaites à Wyhl, Wackersdorf, Plogoff, etc., et ne répétera pas ses erreurs. Il s'y prend désormais autrement : une campagne publicitaire habile, coûtant plusieurs millions d'euros, est mise en place un peu partout en Europe pour vanter les mérites de ce type de réacteur « nouveau, sûr et durable ». La propagande publicitaire est maintenant complètement axée sur l'aspect « écologique » et favorable au climat de ce nouvel investissement. Ce sont justement les lobbies auxquels les écologistes ont mis des années à imposer des dispositifs pour réduire les taux de nitrate et de soufre dans leurs vieilles mines de charbon, qui utilisent maintenant des arguments environnementaux pour relancer leurs programmes nucléaires ! Et qui de plus s'efforcent de diviser le mouvement écologiste par le biais de polémiques sur les éoliennes. C'est ainsi que l'on réussit à refouler le souvenir des accidents nucléaires de Tchernobyl, Harrisburg, Tokaimura, etc.

     Sites prévus pour les premiers EPR:
     Cela pourrait être la Finlande ou Penly, en Normandie (France).
     Ce qui compte pour le choix de ces sites, c'est que la résistance politique et citoyennes y soit minime. Un petit pays comme la Finlande peut facilement se laisser abuser par l'arrivée de l'argent, du pouvoir et de l'influence du lobby de l'atome.
     Une fois la brèche ouverte, ce dernier espère que cela fera des envieux en Europe. «Plutôt un mauvais réacteur construit en Allemagne ou en France qu'un tout aussi dangereux chez nos voisins européens finlandais», c'est le mot d'ordre qui se rattache habilement aux égoïsmes nationaux... Cela peut aussi être un aspect de la mondialisation.
     De toute façon, les centrales nucléaires françaises arrivées en fin de vie devront être remplacées, et en Allemagne, l'industrie nucléaire compte sur un changement de gouvernement, avec des partis pro-nucléaires qui attendent leur tour. Il est surprenant que, dans le monde entier, ce soient souvent des partis très conservateurs qui agissent contre l'homme, la nature et l'environnement.
     Le lieu d'implantation de l'EPR pourrait aussi être Fessenheim, car c'est la centrale la plus vieille de France, et il y aurait d'ores et déjà sur le site de la place pour deux nouveaux réacteurs. Des « mesures d'hygiène psychologique » ont d'ailleurs été prises en 2003 pour préparer le terrain : la centrale s'est auto-dotée d'un certificat environnemental (ISO 14001) et a fondé le nouveau club pro-nucléaire « Au fil du Rhin ». Mais les risques sismiques et la solide opposition des populations de part et d'autre du Rhin plaident contre le choix de ce site.

suite:
     Dangers de l'EPR (en bref):
     Où qu'on le construise, l'EPR sera dangereux.
     Il produit des déchets nucléaires qu'il faudra stocker durant des millions d'années.
     Pour chaque mégawatt d'électricité produite en un an, chaque centrale produit la radioactivité à vie courte et à vie longue d'une bombe d'Hiroshima. Deux EPR à 1600 MWe chacun produiraient la radioactivité de 3200 bombes d'Hiroshima.
     Partout où des hommes travaillent, les erreurs humaines sont possibles.
     L'EPR est grand, au lieu d'être sûr. L'organisation internationale des médecins pour la prévention d'une guerre atomique IPPNW dénonce la capacité de 1600 MW comme un abandon des normes de sécurité. C'est pour éviter une explosion des prix de l'électricité que Siemens & Areva privilégient le gigantisme au détriment de la sécurité.
     Les systèmes de sécurité passifs de l'EPR ne sont pas suffisants, armatures et pompes sont toujours entraînées par motrices, qui peuvent s'arrêter à la moindre panne de courant. La seule innovation de l'EPR est le réservoir destiné, en cas d'accident majeur, à recevoir et refroidir le coeur en fusion. Pour ce faire, il faudrait d'une part que le bassin soit absolument sec, sans quoi les risques d'explosion de vapeur sont très élevés, et d'autre part, il faudrait recouvrir d'eau le coeur en fusion, ce qui provoquerait justement ces explosions de vapeur à éviter... (voir les études d' IPPNW à ce sujet).
     Et pour l'EPR, des gens mourront dans les mines d'extraction d'uranium, par les radiations proches des centrales, dans les usines de plutonium (dites de retraitement) et d'enrichissement d'uranium.
     Comme toute autre centrale nucléaire conventionnelle, l'EPR produira des rejets radioactifs lors de son fonctionnement dit « normal ».
     Destiné à l'exportation, l'EPR aggrave donc le risque que de nouveaux pays entrent en possession de la bombe atomique. Selon Jean-Jacques Rettig, du CSFR (Fessenheim), « l'Etat français n'a tiré aucune leçon de la vente d'une centrale nucléaire à l'Irak. Celui qui détient une centrale nucléaire est capable de construire une bombe. Pour des profits à court terme, EDF, EnBW, Siemens et Areva mettent la paix mondiale en danger ».
     Le projet EPR a commencé bien avant les événements du 11 septembre 2001. L'EPR n'est pas prévu pour faire face à une éventuelle attaque terroriste. Une attaque terroriste ou un accident nucléaire majeur rendraient une grande partie de l'Europe inhabitable pour toujours. Un pays possédant des centrales nucléaires est à la merci de tous les chantages.
     L'EPR n'est pas à l'abri du risque de fusion du coeur du réacteur. Tous les dispositifs de sécurité de l' EPR ne peuvent que contrôler des fusions à basse pression, dispositifs dont le fonctionnement est par ailleurs très controversé.
     L'EPR n'est donc pas un nouveau réacteur, tous les problèmes inhérents au P.W.R restent entiers.
     Que faire?
     Il faut se mobiliser et résister à la propagande médiatique du lobby nucléaire. Il y a encore des millions de consommateurs écologistes qui achètent des produits à Siemens. Nombreux sont ceux qui achètent leur électricité à des firmes nucléaires telles que Eon, EnBW, RWE, Vattenfall ou à des filiales dites environnementales. Cela pourrait changer avec le lancement de l'EPR, car il existe des producteurs alternatifs, vendant à bon marché de l'électricité produite à 100% sans nucléaire comme l'EWS de Schönau.
     Mais résister pacifiquement, cela signifie aussi faire pression sur tous les sites possibles, résister à Gorleben, faire pression sur les partis pro-nucléaires allemands, ainsi que sur les partis au pouvoir en léthargie.
     Les actions transfrontalières et une coopération anti-nucléaire internationale sont plus nécessaires que jamais. Si le lobby nucléaire ne connaît pas de frontières, ses opposants non plus.
     L'industrie nucléaire est tournée vers le passé alors qu'une vraie préparation de l'avenir exige le développement des alternatives. Une politique énergétique digne de ce nom, durable et respectueuse du climat doit combiner différents facteurs : économies d'énergie, renoncement au gaspillage, cogénération, sources d'énergie renouvelables. Sans une véritable politique économique écologiquement soutenable, nous conduisons notre planète droit à sa perte. Avec l'EPR, cela ira seulement un peu plus vite.
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Pétition Européenne
France
Signez la pétition en ligne ici:
http://www.antiatom.info/asi/1million/petition.asp?c=fr

PETITION EUROPEENNE
Un million d´européens demandent la sortie du nucléaire!

     Sous le titre "Un million d´européens demandent la sortie du nucléaire", de nombreuses associations, syndicats et groupes européens démarrent une campagne de pétition dans toute l´Union européenne à l´occasion du 26 avril 2004, date anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Le but est de réunir un million de signatures d´ici le 26 avril 2005 pour convaincre les pays de l´Union Européenne de prendre de toute urgence les mesures suivantes :
     - arrêter ou empêcher la construction de nouveaux réacteurs et installations nucléaires dans l´Union Européenne,
     - lancer un plan de sortie du nucléaire au niveau de l´Union européenne,
     - investir massivement dans les économies d´énergie et le développement des énergies renouvelables,
     - abroger le traité Euratom qui soutient massivement le nucléaire en Europe, au moyen des finances publiques

     Seules ces mesures permettront de lutter à la fois contre le péril nucléaire et contre le réchauffement climatique.
     Le résultat de la pétition sera publié à l´occasion d´un grand événement d´ici le 26 avril 2005.

     Pour tout renseignement complémentaire, nous écrire à: mailto:rezo@sortirdunucleaire.org



VETERANS
Rapport de l'Inserm: l'enquête était "biaisée", selon Avigolfe
     BORDEAUX, 13 juil 2004 (AFP) - L'association Avigolfe, qui milite pour la reconnaissance de maladies liées aux guerres du Golfe et des Balkans, a dénoncé mardi une enquête "biaisée dès le départ" après la remise du rapport définitif de l'INSERM sur la santé des militaires français ayant participé au conflit du Golfe.
     Les résultats de l'enquête, remis à la ministre de la Défense, "n'ont pas démontré l'existence d'un syndrome spécifique du Golfe au sens scientifique du terme", a indiqué mardi le Pr Roger Salamon, directeur d'une unité de recherche de l'Inserm à Bordeaux, chargé de l'enquête.
     Or, selon Hervé Desplat, président d'Avigolfe et ex-caporal de la Guerre du Golfe, interrogé par l'AFP, sur les quelque 20.000 militaires français ayant participé à la guerre, "seuls 10.477 ont été contactés, et 75 % des répondants sont encore en activité. Ceux-là sont forcément en bonne santé".
     Par ailleurs, certains militaires ayant répondu étaient "loin des fronts", en poste "au Pakistan, en Turquie ou au Yémen".
     M. Desplat a condamné l'absence d'indépendance de certains médecins - des militaires - ayant participé à l'élaboration du protocole destiné à réaliser l'enquête, ainsi que la faiblesse des moyens mis en oeuvre, soit "180 euros par militaire ayant passé des examens médicaux".
     A ses yeux, la conséquence est notamment l'absence de recherche d'uranium 236, "déchet nucléaire présent dans les munitions françaises et américaines", ou des "organophosphorés, molécules contenues dans des gaz de combat irakiens".
     "Qui ne cherche rien ne trouve rien", a conclu M. Desplat, qui a précisé que son association souhaitait mettre en place "un comité d'experts indépendants, comme l'ont fait les Anglais".
Rapport du Pr Salamon (INSERM): 
les principales données

     PARIS, 13 juil 2004 (AFP) - Voici les données majeures du rapport final sur la santé des vétérans français de la guerre du Golfe, remis mardi par le Pr Roger Salamon (INSERM, Bordeaux) à la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie:
     - Sur les 20261 militaires français ayant participé à la guerre du Golfe d'août 1990 à juillet 1991 (séjour de 119 jours en moyenne), 10478 ont été contactés par l'INSERM et 5666 ont participé à l'étude en renvoyant le questionnaire. Parmi les participants, 1008 ont réalisé un bilan médical.
     - Maladies les plus citées durant la mission: diarrhée (36%), céphalées (28%), troubles du sommeil (27%).
     - Maladies survenues après la mission: maladies respiratoires (14%), "atteintes de l'oeil" (13%), pathologies ostéo-articulaires (13%), maladies digestives (11%), maladies dermatologiques (8%). Des tumeurs malignes ont été rapportées par 64 vétérans, des anomalies hématologiques par 29, la sclérose en plaque par 8, et les maladies thyroïdiennes par 63.
     - Symptômes survenus après la mission: 83% déclarent ressentir "au moins une fois par mois" des maux de tête (céphalées et migraines), 71% des troubles du sommeil, 69% de l'irritabilité, 63% des douleurs dorsales, 56% des problèmes de concentration, 55% de la fatigue, et 53% des problèmes pour trouver les mots.
     - S'agissant des enfants des vétérans, 3% des enfants nés avant la mission et 11% des enfants nés après la mission présentaient au moins une pathologie, principalement des pathologies respiratoires. Par ailleurs, 17% des participants ont fait état de fausses couches: 5% avant la mission, 12% après la mission.

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