La polémique sur les sites de Saint-Aubin
et d'Itteville continue.
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Stop! N'en jetons plus. Il faut préciser
les règles du jeu, sinon nous allons vers une catastrophe comme
à Montchanin ou bien comme avec les résidus de Sévéso.
Je sais bien que l'on prétend toujours que ce n'est pas dangereux
et qu'il n'y a aucune conséquence pour les êtres humains et
leur environnement, mais les incantations n'ont jamais suffi, il est préférable
de faire les enquêtes de santé.
p.2
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Article non publié:
Le 9-03-1991
A l'attention de J.P. DUFOUR (Le Monde) Le cycle du nucléaire dont la France
possède quasiment toutes les étapes sur son territoire, de
la mine au stockage des déchets, se doit de respecter les humains
et leur environnement. Pour ce faire, diverses lois, arrêtés,
décrets, avis, règles (plus ou moins) fondamentales ont été
promulgués.
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Le stockage des déchets et aussi la mise en attente des sites (Saint-Aubin et Itteville) s'étaient faits sans publicité excessive. Mais ces sites sont situés en zone urbanisable et il aurait été agréable de les récupérer. Ce fut l'occasion pour les Associations de Défense de l'environnement de se saisir des dossiers. Force est de constater que la gestion et la capacité de dialogue du CEA laissent quelque peu à désirer. Dans un premier temps, il fut impossible d'avoir des mesures, d'avoir accès aux archives, d'avoir des réunions. Par chance les Associations ont pu faire faire des prélèvements et des mesures par des laboratoires indépendants puis obtenir la création de commissions destinées à examiner les problèmes avec les élus locaux concernés. Il reste le handicap fondamental: le monde "officiel", les médias, considèrent le CEA comme l'expert, ses analyses, ses conclusions sont paroles d'évangile. C'est ce que contestent les associations qui réclament la présence de laboratoires indépendants. Que s'est-il finalement passé? Au Bouchet, le CEA a fait ses mesures, son interprétation, que le Président de la Commission locale a fait sienne, plaçant de ce fait le reste de la Commission ainsi que les autorités locales dans une impasse. A Saint-Aubin, le CEA s'est fait aider par le CNRS. II y a donc eu plusieurs laboratoires qui ont fait des mesures. Mais à ce stade, le CEA en publiant le 6 mars les résultats des mesures et ses commentaires a court-circuité la Commission mise en place par le Préfet. C'est pourtant cette commission qui était chargée de l'interprétation des résultats et qui doit donner un avis sur le devenir de la déposante de Saint-Aubin et de tous ces déchets décidés non radioactifs par le CEA. Car l'enjeu est là, la Société civile, et en particulier ses élus, pourront-ils enfin avoir une quelconque autorité sur le CEA pour l'obliger à n'être qu'un exécutant et non un décideur par exemple en matière de déchets? L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientitïques et technologiques a fait l'objet d'une saisine sur ce sujet. Il est malsain qu'un organisme officiel comme le CEA se comporte en groupe de pression. II faut qu'il se plie aux règles démocratiques, ce qui signifie que les conclusions d'une commission peuvent être différentes des siennes et qu'il devra accepter de s'y conformer. Ceci signifie aussi que le pouvoir politique saura édicter la règle et aura la volonté de la faire respecter. L'enjeu n'est pas cette fois capital sur le plan de la santé ni sur celui de la sûreté. Mais ce dysfonctionnement flagrant des institutions risque fort de peser lourdement sur la crédibilité du CEA et de son appendice l'ANDRA dans la politique de gestion des déchets radioactifs, que de bon ou de mauvais gré nous serons bien obligé de mettre en œuvre. Monique SENÉ
Présidente du Groupement de Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire (GSIEN) p.3
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Objet: Réponse CEA-DC 90-16,17-01-91
Le commentaire d'accompagnement, ainsi que
le dossier joint ne sont pas vraiment une réponse au problème
que pose la décharge du Bouchet sis sur la commune d'Itteville.
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3. quant à l'affirmation que les remarques contenues dans la note GSIEN ont été discutées en séance, le GSIEN présente à la réunion est à l'aise pour affirmer que ce ne fut pas le cas. Il y a eu présentation d'arguments et la commission s'est séparée en devant se revoir pour déposer enfin des conclusions. Depuis, il n'y a eu aucune autre réunion. 4. la remarque finale qui assure que le dossier est clos est également fausse et je n'en veux pour preuve que la lettre de Monsieur Fayolle, maire d'Itteville. Cette lettre confirme qu'il y a eu le rapport "Sergolle" mais que ce rapport doit être discuté. Il est vrai que le dossier est depuis resté en suspend mais ceci n'a rien changé au problème: la déposante (décharge) d'Itteville doit être réhabilitée. 5. le CEA ne se juge jamais en tort et fait dossier sur dossier pour prouver qu'il ne peut pas faire d'erreur. Cette attitude n'a aucun fondement, car tout le monde peut se tromper et tout va mieux quand on le reconnaît. On peut de cette façon éviter de persévérer sur de mauvaises voies. 6. Il est temps de revoir les textes législatifs pour définir ce qu'est un déchet radioactif. Ce qui est sûr c'est qu'actuellement pour les sites de surface on a défini ce que peuvent contenir les colis, le maximum de colis pour chaque élément que l'on peut admettre sur un site, le tout devant permettre, en 300 ans, de ramener le niveau de radioactivité au niveau naturel. En conséquence, pour un site ne recevant pas de déchets radioactifs, on ne doit pas dépasser le niveau naturel: ce n'est pas le cas d'Itteville. Commentaire:
p.4
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Résultats des analyses comparatives sur la déposante de Saint-Aubin Les équipes du CEA, de l'IPSN et du
CNRS ont mis en œuvre des moyens importants pour avoir une connaissance
très fine de la radioactivité résiduelle présente
sur la déposante du centre de Saclay:
COMMUNIQUÉ COMMUN CEA-CNRS / IN2P3
Les représentants des laboratoires du
CEA, de l'IPSN[1] et du CNRS / IN2P3[2] se sont réunis
le 28 février sous la présidence du Haut Commissariat à
l'Energie Atomique, le professeur Jean Teillac, pour comparer les résultats
des analyses qu'ils ont effectuées sur les échantillons de
terre prélevés sur le site de l'Orme des Merisiers à
Saint-Aubin.
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- Des prélèvements de surface ont été effectués en dix-sept points, et complétés par cinq carottages jusqu'à un mètre de profondeur. Ces échantillons ont élé analysés par spectrométrie (de masse, a, g) afin de déterminer tous les radioéléments présents, dont le plutonium et le césium. - Une spectrométrie g in situ a permis de vérifier que les échantillons prélevés sont bien représentatifs des zones de prélèvement. Les résultats des analyses: Deux types de présence de radioactivité
des sols ont été mesurés:
1 - Institut de protection et de sûreté nucléaire. 2 - Institut national de physique nucléaire et de physique des particules du Centre national de la recherche scientifique. 3 - 1 GBq = un milliard de Becquerels. p.5
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La mesure des aérosols,
effectuée à l'aide d'une balise située au milieu du
terrain, montre qu'il n'y a aucune dispersion radioactive dans l'atmosphère.
La radioactivité naturelle de la région parisienne délivre à ses habitants un équivalent de dose de 1,5 mSv/an. D'après les calculs de l'IPSN[4], une personne vivant 24 h/24 sur le terrain de Saint-Aubin recevrait un équivalent de dose supplémentaire de 0,6 mSv/an. La somme de ces deux chiffres correspond à la moyenne d'équivalent de dose reçue en France (2 mSv/an). Tous les résultats sont disponibles sous la forme de rapports détaillés, qui ont été transmis au Préfet de l'Essonne. Compte tenu de leur bonne cohérence, ces résultats concluent la campagne de mesures contradictoires, entreprise sur ce site à l'initiative du CEA. LA DÉPOSANTE DE L'ORME DES MERISIERS
Les utilisations du site depuis 1950 La déposante de l'Orme des Merisiers
se trouve située sur un terrain appartenant au CEA, proche du Centre
d'Etudes de Saclay, et implanté sur la Commune de St-Aubin.
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Ces deux dernières activités ont fait l'objet le 21.12.1990 d'une déclaration d'existence conformément à l'article du décret n°77 1133 du 21.09.77 pris pour l'application de la loi n°76.663 du 19.07.76 relative aux ICPE. Les événements de la fin 1990 Des prélèvements de terres faites
sur le site de la déposante par "Le Parisien" en septembre
1990 et analysés par les soins de la CRII-Rad ont montré
la présence de plusieurs radioéléments artificiels,
en particulier le cobalt, le césium, l'europium, l'americium et
le plutonium.
Les causes de la contamination observée Les mesures faites permettent d'établir
une étroite corrélation entre la présence des radioéléments
artificiels et celle des boues séchées provenant de la période
1965-1976, pendant laquelle les boues de traitement des diverses eaux de
Saclay étaient épandues sur le site. Ces eaux, dont une partie
provenait des laboratoires du Centre de Saclay où l'on étudie
de nombreux éléments radioactifs artificiels, contenaient
des traces de ces éléments. Elles étaient traitées
et décantées systématiquement de façon à
les purifier et à les réutiliser. Avant 1976, les boues résiduelles
du traitement étaient épandues sur la surface de la partie
centrale de la déposante, ou bien déversées dans la
carrière non encore comblée du site.
4. effectués à la demande de la Commission mise en place par le Préfet de l'Essonne, commission présidée par le professeur Guillaumont (résultats remis à la commission en décembre et janvier derniers). p.6
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- l'emplacement des zones
contenant des radioéléments est explicable, les déversements
ayant eu lieu sur la surface libre de la zone centrale du site et dans
la carrière non comblée;
- la faible épaisseur de la contamination sur la zone centrale du site se comprend bien. En effet, mille mètres cubes environ ont été déversés sur une surface de plusieurs milliers de mètres carrés, ce qui conduit à des épaisseurs de l'ordre de quelques dizaines de centimètres; - un usage relativement plus systématique de la carrière non comblée peut conduire à cet endroit à des épaisseurs contaminées de l'ordre du mètre. Tous ces déversements de boues, au niveau très faible de radioactivité mesuré systématiquement avant les déversements, était une pratique considérée comme normale et appuyée sur les règles d'usage du SCPRI. Paris, le 13 mars 1991
Le site de l'Orme des Merisiers est une aire de
transit et d'entreposage de 7 hectares situé sur le plateau de Saclay.
A l'été 1990, certains ont pu estimer que les traces de plutonium
observées en un point situé à l'intérieur du
terrain étaient le signe d'un danger sanitaire potentiel. Ceci a
conduit les pouvoirs publics à mettre en place plusieurs commissions
afin d'examiner la situation.
à Destinataires in fine Afin d'apporter toute l'information nécessaire sur l'état de cette aire de transit, et pendant qu'un travail d'archives était parallèlement mené, le Commissariat à l'Energie Atomique a pris début novembre 1990 l'initiative d'une campagne de mesures approfondies. Dans un souci de transparence, elle a été menée contradictoirement entre les laboratoires du CEA, de l'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire et de ceux de l'Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules du CNRS. Pendant quatre mois, une dizaine de laboratoires ont élaboré des protocoles de prélèvements, entrepris et mené à bien les mesures nécessaires à la détermination des teneurs en radioisotopes contenus dans les terres. Certaines de ces mesures telles que celle du plutonium sont délicates et longues aux bas niveaux d'activité observés. Ce travail a été conduit méthodiquement et rigoureusement et je tiens à remercier tous ceux qui y ont participé. De la confrontation scientifique est ressortie une très bonne cohérence entre les résultats des différents laboratoires. Sur les 7 hectares du terrain, on peut estimer que les terres contiennent 0,2 gramme de plutonium, c'est-à-dire 0,5 GBq; l'activité massique n'excède 1.000 Bq/kg que sur une superficie de l'ordre du centième de la superficie tolale. Pour sa part, la quantité de 137 Cs est estimée inférieure au milligramme. A ces activités diffuses contenues dans les boues en provenance des stations de traitement des eaux du Centre d'Etudes de Saclay, on doit ajouter celles provenant de sept grains de quelques milligrammes contenant du 60 Co qui ont été prélevés et des traces de radium en un endroit localisé. (suite)
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La réponse à la question d'un éventuel risque sanitaire pour le public pouvant être amené à pénétrer sur le site ou pour les populations environnantes est claire: la radioactivité résiduelle contenue dans les terres du site l'Orme des Merisiers est à un niveau et dans des proportions beaucoup trop faibles pour induire un risque quelque (quelconque). Les résultats présentés dans les documents joints en font la démonstration. Professeur Jean TEILLAC
Haut-Commissaire à l'Energie Atomique (ESSONNE) VIS-A-VIS DE LA RÈGLEMENTATION (Avis SCPRI) A) D'une manière générale,
la responsabilité de l'état des sites nucléaires eux-mêmes
incombe:
p.7
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DES EAUX DE RUISSELLEMENT DE L'AIRE DE L'ORME DES MERISIERS
Commentaire:
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Cette réflexion fait suite à des discussions saines sur le sujet: il faut effectivement éviter de s'engager puisque nous n'avons aucun moyen de contrôle pour savoir ce qui va réellement se passer une fois un avis obtenu. Les expériences passées nous laissent pessimistes: on nous écoute bien un peu mais industrie oblige, on ne tient guère compte, sauf incident grave, des réserves. MESURE DE LA RADIOACTlVITÉ DE L'EAU DE L'YVETTE
N.B.: A.A.S.: aucune activité significative p.8
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Avis de la commission "Déposante de l'Orme des Merisiers", commune de Saint-Aubin La commission a examiné dans sa séance
du 22 mars 1991 l'ensemble des mesures de radioactivité actuellement
disponibles concernant le site de la déposante de l'Orme des Merisiers.
Le Président de la commission
R.GUILLAUMON |